Quatre succès pour une première saison

La saison 2021 avait permis à Alexandre Garnier de se faire remarquer en remportant le groupe N sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Il confirme cette saison sur le championnat en signant plusieurs succès en groupe N pour finalement accrocher la deuxième place du Challenge Open N/4.

Même s’il n’a jamais eu l’occasion de se lancer en compétition, Jean-Pierre Garnier, le père d’Alexandre s’est essayé il y a quelques années en loisir en participant à des Track Days. Bien évidemment, Alexandre suivait avec un certain intérêt cette passion peu commune à laquelle s’adonnait son père. Et puis la région Bourgogne – Franche-Comté dans laquelle réside la famille Garnier compte de nombreux rallyes et courses de côte. Autant d’événements auxquels Jean-Pierre Garnier, accompagné de son fiston, assistait en spectateur.

Et s’il n’était pas encore en âge de manier le volant, Alexandre a eu très tôt l’occasion de découvrir le pilotage en circuit : « Mon père m’a embarqué à ses côtés à plusieurs reprises », se souvient-il. « Il avait une Porsche GT3, ce qui procure de belles sensations. » Mais pour se familiariser avec les notions de trajectoires, c’est en VTT de descente qu’Alexandre prenait part à ses premières compétitions : « J’ai toujours aimé les sports qui offrent de fortes sensations, de vraies poussées d’adrénaline. C’est pour cela que j’ai pratiqué le VTT de descente, le ski. Dans mon esprit, il était déjà clair que je ferai du sport automobile, il fallait juste que j’ai l’âge requis et le budget pour me lancer. »

Une BMW M3 groupe N pour ses débuts
Il y a cinq ans de cela, Alexandre faisait donc l’acquisition d’une Renault Clio R.S. à laquelle il allait offrir quelques évolutions pour pouvoir rouler en circuit : « Comme mon père, j’ai participé à des Track Days afin de me faire la main. » L’envie se faisait alors pressante de prendre part à ses premières compétitions : « Le rallye et la course de côte me plaisaient bien, et je voulais avoir une auto à sensations, une voiture avec un gros moteur et si possible en propulsion. Pour être honnête j’ai une vraie passion pour les Porsche, mais je n’ai actuellement pas le budget pour assumer cette envie », confie Alexandre. « C’est pour cela que je me suis dirigé vers une BMW, moins onéreuse mais qui offre de belles sensations. »

C’est en 2021 qu’Alexandre faisait l’acquisition de sa BMW M3 qu’il lançait immédiatement en course : « J’ai débuté sur la Course de Côte des Myrtilles qui est organisée par mon ASA. Le feeling était déjà très bon et j’ai eu la chance ce week-end de rencontrer Sébastien Lemaire qui participait à cette épreuve. » Durant cette première année, Alexandre Garnier sera au départ de sept courses dont deux manches du Championnat de France de la Montagne, Vuillafans et Turckheim sur lesquelles il remportait par deux fois la Coupe du Meilleur Jeune : « A Turckheim je termine deuxième du groupe N, ce qui était une belle satisfaction », reconnait Alexandre qui en conclusion de sa première saison imposait sa BMW M3 en tête du groupe N sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.

La succession de bons résultats enregistrés lors de sa toute première année de course ne pouvait qu’inciter Alexandre à viser plus haut : « Je n’avais pas prévu de m’engager aussi rapidement sur le Championnat de France de la Montagne. Mais je me suis dit que j’avais peut-être une carte à jouer, et surtout lorsque j’ai découvert Vuillafans et Turckheim, j’ai pris conscience que les manches du championnat offraient des tracés plus enthousiasmants que ce que l’on trouve en régional. Les organisations n’ont également rien à voir, et ça m’a donné envie de découvrir le championnat. »

En quête d’un premier succès
Si l’objectif premier d’Alexandre Garnier était avant tout de se faire plaisir en découvrant le championnat, il espérait parvenir à signer quelques bons résultats : « Je m’étais fixé comme objectif de remporter une victoire en groupe N durant la saison. Pour une année de découverte, il m’était impossible de prétendre remporter le challenge face à des pilotes nettement plus expérimentés, mais avec les bons résultats obtenus en 2021, je pensais que signer un succès était jouable. »

Avant de défier les animateurs du Challenge Open N/4 sur les épreuves du CFM, Alexandre Garnier engageait sa BMW M3 sur la Course de Côte de Lugny où il se classait deuxième du groupe derrière la Ford Escort Cosworth de Thomas Chavot : « C’était une bonne mise à jambe, cela m’a permis de me mettre en confiance, de retrouver les automatismes et de vérifier que l’auto fonctionnait correctement. »

Pour débuter sa saison, le Haut-Saônois se rendait à Saint-Jean-du-Gard pour défier le tracé du Col Saint-Pierre. Un gros morceau, et un gros plateau avec pas moins d’une douzaine d’engagés dans la classe N/4 : « J’avais bien travaillé ce rendez-vous, mais compte tenu de la complexité du tracé et de la concurrence, j’espérais au mieux parvenir à accrocher un podium… Rapidement j’ai pris énormément de plaisir sur ce parcours que je considère comme un des beaux plus tracés du championnat. Il régnait au sein du groupe N une super ambiance, vraiment nous avons passé un super week-end », considère Alexandre qui se classait deuxième derrière le favori du groupe cette saison, Sébastien Lemaire.

Alexandre Garnier partait par la suite à la découverte d’Abreschviller : « C’est un tracé court et rapide sur lequel je n’étais pas spécialement à mon aise. J’avoue que je n’étais pas totalement satisfait de ma prestation. Ce n’est pas mon meilleur souvenir de la saison », reconnait le Franc-Comtois qui se classait troisième derrière la M3 de Sébastien Lemaire et la Mitsubishi Lancer de Gaëtan Jeannel.

Vuillafans allait donner l’occasion à Alexandre d’atteindre l’objectif qu’il s’était fixé cette saison, à savoir s’imposer en groupe N sur une épreuve : « Je connaissais le tracé pour avoir pris part à cette épreuve l’année précédente, et si je m’attendais à aller plus vite, je ne m’attendais pas en revanche à gagner », avoue-t-il. « Mais dimanche matin je signe un super chrono et je me suis alors permis de rêver à la victoire. Sébastien (Lemaire) n’était pas aussi bien qu’à son habitude et finalement je m’impose. Je ne m’y attendais vraiment pas. J’avoue que j’avais du mal à réaliser. »

A Dunières Alexandre Garnier se présentait une nouvelle fois comme l’un des plus sérieux adversaires de Sébastien Lemaire. Car si le pilote natif de l’Aude s’impose, son rival ne termine qu’à sept dixièmes : « C’est lent, ça manque un peu de grip, et je commençais à sérieusement manquer de pneus. De ce fait j’ai eu du mal à me faire plaisir sur cette épreuve. »

Le plaisir sera une nouvelle fois au rendez-vous à Marchampt où pour sa première participation, Alexandre Garnier quittait le Beaujolais avec une nouvelle victoire en poche : « C’est un super tracé, rapide, sur lequel on n’a pas vraiment droit à l’erreur. Cela m’a permis de me rendre compte que finalement c’est sur les tracés rapides que je réalisais mes meilleures prestations. »

La découverte du Mont-Dore est toujours un moment particulier pour un pilote qui évolue en course de côte, ce sera le cas pour Alexandre : « Je savais que ça serait exceptionnel entre le paysage, le tracé et l’ambiance. C’est vraiment une épreuve à part. Mais je savais qu’avec un manque crucial de pneus ça allait être difficile. Mais je m’en sors plutôt bien et je suis satisfait de cette première participation », évoque Alexandre, deuxième de groupe derrière Sébastien Lemaire.

C’est avec des pneus en fin de vie qu’Alexandre Garnier se rendait à Chamrousse. Il savait dès lors que s’il pouvait espérer accrocher quelques précieux points, la victoire n’était pas envisageable : « C’est dommage parce que c’est une très belle course. Mais là je ne pouvais vraiment pas donner le meilleur de moi-même. Je suis bien évidemment déçu », avoue le Franc-Comtois qui se voit devancé par trois autres M3, celles de Sébastien Lemaire, Tom Pereira et Morane Cat-Mackowiak.

A Turckheim, Alexandre retrouvait un tracé qu’il connaissait et retrouvait également des pneus neufs. Sur l’épreuve la plus près de chez lui, il avait à cœur de bien faire, et ce sera le cas puisqu’il sortait vainqueur de la confrontation alsacienne : « Avec des gommes neuves j’ai pu pleinement m’exprimer et je suis hyper satisfait de mes chronos. C’est une victoire qui me fait plaisir. » Alexandre Garnier concluait sa saison sur le championnat par un ultime succès à Limonest : « C’est une quatrième victoire, je ne pouvais pas rêver de mieux, et puis ça fait réellement plaisir de terminer la saison par un succès », reconnait-il.

Sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Alexandre retrouvait Sébastien Lemaire. Et c’est son habituel adversaire qui aura le dernier mot : « C’était frustrant pour moi parce que si Sébastien s’adapte très vite à toutes les conditions, de mon côté j’ai eu des problèmes sur la voiture tout au long du week-end. Et quand je vois que je termine à sept dixièmes de Sébastien avec une auto qui rencontrait des soucis, c’est frustrant. »

Les soutiens d’Alexandre Garnier peuvent être fiers des prestations de leur pilote, et ce dernier n’oublie pas de les remercier : « Un grand merci à mon père qui est à fond derrière moi, à Titou, Philippe, Christophe, Louis, Julien, Franck, Jason. Merci également à FG Competition, Entreprise Mourey Maxime, La maison du pneus Mariotte, Auto Securi plus a Roye, Unlimited Works, aux Mille Saveurs et à Driftshop. »

Alexandre ne s’en cache pas, il a adoré cette première saison et attend avec impatience la prochaine. Il est donc logique qu’il se relance sur le Championnat de France de la Montagne : « Je vais repartir avec la même voiture après avoir corrigé deux ou trois petits défauts. L’objectif sera d’essayer d’aller chercher la victoire sur le Challenge Open, même si je sais que ça ne sera pas chose facile. Le rêve serait de faire ce qu’a réalisé Sébastien cette saison, c’est-à-dire la victoire sur le championnat et sur la Finale de la Coupe de France », conclut Alexandre.

Propos recueillis par Bruno Valette ©

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Alexandre Garnier.