Saison de pur plaisir pour Edouard Drouillat

Après avoir animé le championnat en 2021 au volant d’une Clio engagée en F2000, Edouard Drouillat restait fidèle à la marque aux losanges pour la saison 2022, mais troqué sa Clio contre une Mégane groupe N. A l’issue d’une saison d’apprentissage avec sa nouvelle monture, le Gardois peut se satisfaire de n’avoir connu aucun problème et d’avoir amélioré l’ensemble de ses chronos.

Ancien cavalier émérite, Edouard Drouillat a délaissait le cheval pour acquérir ses premières notions de pilotage en pratiquant le motocross. C’est ensuite au volant d’une Renault 5 GT Turbo qu’il faisait ses débuts en sport automobile. Une auto qui sera rapidement remplacée par une Peugeot 207 groupe A avec laquelle Edouard alternait ses participations entre rallyes et courses de côte.

Mais c’est avec une Mitjet qu’il commençait à s’illustrer sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne en remportant la classe GTTS/1 à plusieurs reprises. Le pilote de Valliguières fera durant trois ans des apparitions sporadiques sur le CFM avant de troquer sa petite Mitjet contre une Clio qui lui permettait une nouvelle fois de se partager entre rallyes et côtes. Mais un grave accident de moto remettait en question son implication dans le sport automobile, et il lui faudra attendre de longs mois de rééducation pour retrouver l’habitacle de sa Renault et l’envie de se lancer de nouveaux challenges… Ce sera un engagement sur le Championnat de France de la Montagne, avec des prétentions limitées face aux talentueux et expérimentés pilotes du groupe F2000.

Cette première expérience en 2021 sera particulièrement appréciée par Edouard Drouillat qui prenait énormément de plaisir dans la découverte des épreuves du championnat. Un plaisir qui l’incitait à réitérer l’aventure en 2022, en optant cette fois pour une Renault Mégane R.S qui sera engagée en groupe N : « La Mégane est le modèle au-dessus de la Clio, et je voulais évoluer. Et puis je me suis redirigé vers du groupe N parce que je voulais une auto plus facile à exploiter », explique Edouard en guise de préambule. « Avec une F2000 tu as souvent l’obligation de plonger les doigts dans la mécanique, alors qu’avec une groupe N, dans la logique des choses, tu rencontres moins de problèmes. »

La Mégane, une belle découverte
Pour Edouard, la Mégane représente un autre avantage, celui d’être une voiture d’usine, sortie des ateliers de Renault Sport : « Et donc en cas de soucis, tu appelles l’usine à Dieppe et ils sont censés solutionner tes problèmes, ce qui est nettement plus confortable. Ce sont les différentes raisons qui m’ont poussé vers le groupe N. En résumé, je voulais m’engager avec une auto qui me permettait d’aborder le championnat avec plus de facilité et qui en plus disposais sur le papier d’un gain de performances. »

Même s’il récupérait sa nouvelle monture au mois de septembre 2021, Edouard Drouillat ne pourra pas mener à bien le travail de préparation d’intersaison comme il l’aurait souhaité : « Nous avons eu pas mal de problèmes d’approvisionnement de pièces, et de ce fait nous n’avons pas pu faire tout ce que nous voulions. Notamment changer un embrayage qui devenait introuvable, où que l’on cherche en Europe. » Edouard parvenait malgré tout à configurer au mieux sa Renault en version côte, et à effectuer un minimum de roulage avant de débuter sa saison.

« Sachant que je découvrais une nouvelle auto et que j’intégrais un groupe particulièrement relevé, mes ambitions étaient limitées » analyse Edouard Drouillat. « Je voulais avant tout me faire plaisir et j’avais comme objectif d’améliorer les chronos que j’avais réalisés avec la Clio. Et puis j’espérais terminer assez proche du quatuor des BMW composé de Sébastien (Lemaire), Alex (Garnier), Morane (Cat-Mackowiak) et Jérémy (Avellaneda) et tenter d’en devancer certains. »

C’est chez lui, sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran qu’Edouard Drouillat débutait sa saison : « Ça s’est bien passé. J’ai eu quelques soucis avec des bougies pourtant neuves, mais j’ai rapidement corrigé ça, et je n’ai pas perdu énormément de temps », estime le Gardois. « Les sensations étaient superbes, pour une découverte je me suis réellement régalé ! »

Après Bagnols-Sabran, les animateurs du Championnat de France de la Montagne poursuivaient leur périple en restant dans le Gard puisque c’est la ville de Saint-Jean-du-Gard qui les accueillait à l’occasion de la Course de Côte du Col Saint-Pierre. Là encore Edouard Drouillat sera pleinement satisfait de son week-end, « même si je me suis fait une petite frayeur sur une des montées. Mais l’auto marchait fort, mon seul regret c’est que les écarts avec les premiers sont un peu plus conséquents, mais je sais que les courses sur lesquelles on atteint de hautes vitesses ne sont pas spécialement mon point fort », reconnait Edouard.

C’est toujours dans le Gard que se poursuivait la saison d’Edouard Drouillat, mais cette fois la Mégane n’était pas alignée sur une course de côte, mais sur le Rallye des Vins du Gard. Pour l’occasion, Edouard était navigué par sa compagne, Marion Escargueil : « C’était notre premier rallye en couple, nous n’avions jamais roulé ensemble, mais ce fut une fabuleuse aventure. On termine deuxième du groupe N, vainqueur de la classe et vraiment on a pris énormément de plaisir sur une épreuve que je connais à la perfection puisque j’emprunte une des spéciales tous les jours pour me rendre au boulot. C’était vraiment un week-end au top avec Marion », confie Edouard qui se classe 21ème au scratch sur un rallye qui accueillait plus de cent engagés.

Il faudra attendre Marchampt pour retrouver la Mégane R.S d’Edouard Drouillat sur le championnat. Une épreuve qu’il apprécie tant pour le tracé que pour le cadre : « Malgré quelques petits soucis de températures sur la voiture, j’ai pris énormément de plaisir sur cette épreuve que j’affectionne. Même si c’est rapide et que ce n’est pas le tracé sur lequel je suis le plus à mon aise, j’ai vraiment énormément apprécié. »

Après un excellent début de week-end sur le Mont-Dore, Edouard Drouillat allait connaitre dans le Massif du Sancy sa plus grosse frayeur de la saison : « Après la passerelle, j’ai tapé le rail… Mais j’ai eu la chance de taper vraiment en restant parallèle au rail, et de ce fait excepté une rayure sur la voiture, je n’ai pas occasionné de dégâts », explique le Gardois. « Mais sinon j’ai vraiment bien aimé et j’affectionne ce parcours sur lequel je suis plutôt à mon aise. »

En revanche le tracé de Chamrousse ne laissera pas d’excellents souvenirs au pilote de la Mégane qui n’a pas pris de plaisir sur le rendez-vous alpin : « Le parc sans intérêt, le tracé beaucoup trop large, un revêtement indigne d’une épreuve du championnat, pour être honnête rien ne m’a plu sur cette épreuve. Autant ça doit être génial l’hiver pour le ski, autant derrière un volant ce n’est pas là que j’ai connu mes meilleures sensations. »

La saison se terminait à Limonest où Edouard Drouillat plaçait sa Megane R.S à la quatrième position du groupe N : « Je découvrais et j’ai bien aimé. A priori, quand on dit course de côte dans la banlieue lyonnaise, ça ne fait pas spécialement rêver, mais au final j’ai pris un vrai plaisir sur cette épreuve. C’est un tracé pas spécialement rapide, et ça m’a bien plu. Après, pour trouver le bon rythme et être performant sur cette épreuve ce n’est pas facile. »

De belles rencontres et une belle progression
A l’heure de faire les comptes, la saison d’apprentissage d’Edouard Drouillat avec sa Mégane se solde par une cinquième place sur le Challenge Open N/4 et l’acquisition d’une enrichissante expérience avec cette nouvelle monture : « Ne serait-ce que parce que j’ai pu côtoyer des gens que j’apprécie, le bilan de cette saison est pour moi largement positif », estime Edouard. « Sportivement, j’ai évolué dans un groupe où on retrouve d’excellents pilotes et il n’y a rien de mieux pour apprendre et pour se motiver. Je préfère de loin être légèrement derrière des bons que vainqueur en étant quasiment seul. En plus, l’ambiance est excellente entre les pilotes de la classe N/4. Durant cette année 2022, j’ai amélioré mes chronos sur toutes les épreuves, l’objectif est donc atteint et j’ai pris un énorme plaisir sur de fabuleux tracés. »

C’est vraiment le plaisir et le sens du partage qui fut le principal moteur d’Edouard Drouillat lors de cette saison 2022. D’ailleurs, à l’heure de remercier ses soutiens, c’est vers ses amis que vont ses premières pensées : « Un grand merci aux copains, à ceux avec qui j’ai pu partager des assistances, c’est le cas notamment d’Alexandre Garnier, bien évidemment je remercie ma compagne Marion qui m’a une nouvelle fois suivi cette saison. Et puis celui sans qui il me serait impossible de courir, Cédric Filhol du Garage La Jass’Auto à Alès qui prend en charge l’entretien de ma voiture. Un grand merci également à l’ensemble des mes partenaires. »

Edouard Drouillat est sûr d’avoir fait le bon choix, ne serait-ce que parce que sa Mégane ne lui a pas donné de soucis majeurs durant cette saison 2022 : « Ça change de la Clio où j’avais constamment les mains dans la mécanique. Là je n’ai pas connu la moindre casse, pas un seul abandon en ayant fait six épreuves du Championnat de France de la Montagne plus un rallye. » Un seul hic, survenu à l’issue de la saison, lorsque Edouard a démonté sa boîte de vitesses pour effectuer une révision : « Je me suis rendu compte qu’il y avait de la casse, la quatre ne passait plus et la réparation est estimée à 10.000 euros. Bien évidemment, cela compromet mes plans pour 2023 », avoue le Gardois.

L’objectif d’Edouard Drouillat pour la saison qui va débuter fin mars est d’engager une nouvelle fois sa Mégane R.S sur le championnat : « Mais pour cela il faut que je trouve des partenaires pour finaliser mon budget, sinon je vais être un peu court. Je suis toujours parvenu à m’autofinancer, mais cette année ça s’annonce difficile avec une dépense qui n’était pas prévue. Il est évident que je vais tout faire pour m’engager sur le championnat, mais pour l’heure le budget n’est pas totalement arrêté. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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