Des chronos prometteurs pour l’avenir

Au volant d’une Tatuus Formula Master avec laquelle il n’a pris part qu’à deux courses en 2019, Rémi Béchadergue était cette saison engagé sur le Championnat de France de la Montagne avec comme objectif de se jauger face à la concurrence. Malheureusement, si les performances étaient au rendez-vous, sa campagne sera écourtée suite à un abandon au Mont-Dore.

La dernière implication de Rémi Béchadergue sur le Championnat de France de la Montagne remonte à 2016. Cette année-là, engagé dans la classe DE/7 avec une Formule Renault, il avait terminé troisième du Challenge Open. L’année suivante, il franchissait une étape supplémentaire en faisant l’acquisition d’une Dallara F303 pour venir étoffer les pelotons des Formules 3.

Nombreux succès en F3… et victoire en circuit
Côté calendrier sportif, Rémi se partageait entre épreuves régionales et quelques apparitions sur le Championnat de France. C’est ainsi qu’on le retrouvait sur le Col Saint-Pierre, Marchampt en Beaujolais, et le Mont-Dore : « Durant cette période je me suis imposé sur plusieurs épreuves. J’ai remporté notamment la Course de Côte de Revel - Saint-Ferréol, de Saint-Antonin-Noble-Val, de Marquay, de Tarbes – Osmets, au total j’ai dû gagné sept ou huit courses », se souvient Rémi. « Sur les manches du Championnat, je me suis régulièrement classé dans le top 5 des F3. »

Au mois de mai 2018, Rémi aura également l’occasion de prendre part au Grand Prix Historique de Pau, au volant d’une ARC MF12 – Alfa qui évoluait au sein du plateau Avenir Cup : « Ça reste un fabuleux souvenir, d’autant que j’ai signé la pole position et que j’ai remporté les deux courses dans ma catégorie, en réalisant les deux meilleurs tours en course. Un week-end parfait, et surtout la réalisation d’un rêve de gosse de pouvoir courir sur ce mythique circuit urbain. »

Fin 2018, Rémi Béchadergue accrochait son ticket pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne où il se classait septième des F3 : « C’est un résultat un peu mitigé, mais j’avoue que je n’étais pas trop dans mon assiette, ce n’était pas vraiment la super forme. Et à l’issue de cette finale, j’ai vendu la voiture. »

Restait alors à trouver une nouvelle monture pour aborder la saison 2019. Dans son esprit, Rémi voulait continuer à évoluer au volant d’une monoplace, fallait-il encore trouver une auto performante à un prix convenable : « J’ai jeté un œil sur les F3 de dernière génération, mais elles ne rentraient pas dans mon budget. J’ai alors pensé que la Tatuus Formula Master était le meilleur compromis. » C’est en Italie, au sein du Team Prema Racing que Rémi Béchadergue allait récupérer sa nouvelle monture avec laquelle il allait disputer la saison 2019.

Une saison 2019 qui se limitait à deux participations : « J’avais cassé la tirelire pour acheter la voiture, et mon budget pour la saison était des plus réduit. » Si l’acquisition de la Tatuus Formula Master était finalisée en tout début d’année, Rémi Béchadergue devra attendre le mois d’août pour prendre part à sa toute première épreuve, avant de remporter une première victoire au mois d’octobre sur la Course de Côte de Lodève.

La conclusion de cette saison 2019 permettait à Rémi d’envisager la suite avec une certaine sérénité. Si quelques détails restaient encore à régler sur sa monoplace, sa victoire à Lodève démontrait la compétitivité de sa voiture et le fait qu’il avait parfaitement cerné son maniement : « J’étais donc prêt pour aborder la saison 2020, avec la ferme intention de prendre part à six ou sept épreuves du Championnat et de disputer également la 2ème Division Malheureusement la crise sanitaire allait nous tenir éloignés des épreuves, et ce n’est qu’au mois de juillet que j’ai pu reprendre le volant. » Pour cela, Rémi allait investir le circuit de Pau-Arnos pour deux journées d’essais : « La première journée m’a permis de me remettre dans le bain, la seconde a été consacrée à tester les pneus Pirelli, ce qui nous a permis de faire un travail productif et d’enregistrer une nette amélioration des chronos sur la piste. »

Faire mieux qu’avec la F3
S’il avait eu l’occasion de s’imposer à Lodève en devançant de nombreuses F3, Rémi Béchadergue n’avait pas encore eu l’opportunité de se mesurer aux animateurs du Championnat qui évoluent eux aussi avec des Tatuus Formula Master : « C’était donc l’objectif de la saison 2020. Voir où je me situais par rapport aux autres mais surtout voir si j’étais capable d’améliorer les chronos que je signais auparavant avec la F3. Je n’avais pas réellement d’ambition en termes de résultats, l’important pour moi était d’être compétitif à l’aube de la saison 2021. »

Au Mont-Dore, Rémi Béchadergue se retrouvait confronté à Fabrice Flandy, Cindy Gudet et Kévin Petit, qui avaient tous une bien meilleure expérience de la Tatuus Formula Master. Rémi n’allait donc pas se focaliser sur les prestations de ses adversaires directs, mais sur ses propres chronos : « Je disposais d’un chrono de référence, signé avec la F3, en 2’32’’. Je voulais donc faire mieux… Sur la journée du samedi, si je suis parti relativement de loin, j’ai progressé de manière graduelle pour terminer avec un 2’31’’ ce qui me satisfaisait. J’étais conscient que ce n’était pas une performance de tout premier ordre, mais c’était encourageant pour la suite. »

Rémi consacrait sa soirée du samedi à peaufiner les réglages de sa Tatuus Formula Master et à essayer de voir dans quels secteurs il pouvait aller chercher de précieux dixièmes… Dimanche, la journée débutait mal puisque la montée d’essais chronométrés se soldait par un tête-à-queue, « mais sur la première montée de course, j’ai bien amélioré en réalisant un chrono en 2’29’’, ce qui me permettait de me retrouver en tête des Tatuus Formula Master. J’avoue que j’étais particulièrement content car je ne m’y attendais vraiment pas… Pour autant, je n’avais pas pour objectif absolu de l’emporter, mais j’espérais faire une dernière montée en 2’29’’ ou 2’28’’ », confie-t-il.

Le sort en décidait autrement puisque Rémi partait à la faute sur la seconde montée de course : « J’ai réalisé un excellent premier secteur, les acquisitions démontrent que je suis plus rapide que lors de la première montée. Mais ensuite j’ai commis une erreur de positionnement et je suis sorti de la route. »

Si Rémi sortait indemne de ce faux pas, en revanche sa Tatuus subissait de lourds dommages avec notamment des dégâts sur les triangles de suspensions, le diffuseur, le fond plat, le crash-box à l’avant, et de nombreux éléments carbones : « Je disposais de pièces de carrosserie, mais rien en ce qui concerne les suspensions. Pour moi la saison s’arrêtait prématurément car je n’avais pas le budget nécessaire pour mener à bien l’ensemble des réparations. »

« Je sais que j’étais dans le coup ! »
Si les chronos n’avaient pas été au rendez-vous sur le Mont-Dore, Rémi Béchadergue pourrait estimer qu’il n’a rien à retirer du bilan de sa saison. Mais le natif de Bergerac veut positiver et estime que les résultats probants signés sur l’épreuve auvergnate peuvent le conforter dans ses choix : « Finalement, je ne garde pas un mauvais souvenir de cette courte saison. Je sais que j’étais dans le coup, et même si ça demande beaucoup de travail pour rénover la voiture, je retiens que je suis parvenu à faire sur ce Mont-Dore ce que je voulais faire. »

La période qui suit une sortie de route n’est jamais évidente à gérer, et Rémi Béchadergue garde à l’esprit qu’il a pu alors bénéficier du soutien de ses proches vers qui vont ses premiers remerciements. Et en premier lieu vers Alain, son père, « et à l’ensemble des membres de ma famille et de mes proches qui ont su me réconforter et me remotiver. Merci à mes partenaires, au réseau Master Pro spécialisé dans l’outillage industriel qui m’a apporté son soutien tant financier que technique, la Société de location de véhicules Clovis. Merci également aux personnes issues du milieu de la Course de Côte et du Circuit, qui se reconnaitront et qui m’ont vraiment énormément aidé et sans qui je n’aurais pas pu me relancer. »

En ce mois de janvier 2021, Rémi Béchadergue vient d’entamer la dernière phase du remontage de sa Tatuus Formula Master avec la ferme intention de s’aligner au départ de plusieurs courses cette année : « J’ai fait le plus gros des réparations entre septembre et Noël. Là je rentre dans la partie la plus simple, et la voiture devrait être opérationnelle d’ici le mois d’avril » estime Rémi.

Pour ce qui est de son programme sportif, Rémi à besoin de se remettre en confiance, ce qui passe pour lui par une phase de roulage assidu en circuit : « Je vais programmer plusieurs séances d’entrainements, mais j’aimerais également prendre part à une course en circuit avec la Master... Durant cette période de remontage de la voiture, j’ai fait la connaissance de personnes issues du circuit, ils m’ont apporté leur aide et m’ont motivé pour que je me teste en course avec ma monoplace. Mais ça resterait une pige, ma discipline de prédilection restant la Course de Côte. » Par la suite, Rémi voudrait mettre en place un calendrier sur lequel serait inscrites plusieurs épreuves régionales et quelques apparitions sur des manches du Championnat de France de la Montagne : « Je veux avant tout retrouver la confiance et me faire plaisir », conclut Rémi.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Rémi Béchadergue.

 


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