Richard Simon Vice-champion et un Open A/4

En terminant Vice-Champion de France de la Montagne 2ème Division Production et en remportant sur le CFM le Challenge Open A/4, Richard Simon a vécu une saison bien au-delà de ses espérances.

De longue date, les Cévennes sont un véritable vivier de pilotes qui exercent leur talent dans diverses disciplines. Rallyes et courses de côte occupent une place prépondérantes dans l’almanach de la Lozère natale de Richard Simon et des départements limitrophes. Passionné de voiture, Fernand Simon, le père de Richard, officiera durant de nombreuses années en tant que commissaire sur le bord des routes, et ne manquait pas d’embarquer son fils lors de ses week-end de courses. De quoi aviver chez le jeune Richard une passion naissante.

Après avoir entretenu sa forme physique au sein de l’équipe de rugby de Mende, Richard se tournait tout naturellement vers le sport automobile. Et c’est en 1988 qu’il alignera une Autobianchi A112 Abarth sur le Rallye de Lozère : « Ce fut ma toute première compétition et j’en conserve un excellent souvenir », confie Richard Simon qui durant deux ans sillonnera les spéciales de sa région et les tracés de quelques courses de côte régionales.

Pour la saison 1990, Richard Simon délaissait sa petite Autobianchi pour faire l’acquisition d’une Renault 5 GT Turbo : « Avec cette ''soufflette'' qui évoluait en groupe N j’ai pris part à de nombreuses courses de côte et à quelques rallyes », se souvient-il. « C’est à ce moment-là que je suis allé me tester sur des épreuves en dehors de ma région et que j’ai pu participer à la Course de Côte de Marchampt-en-Beaujolais, en plus des rendez-vous à la maison que sont Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre. » Le Lozérien cumulera avec sa petite Renault 5 de nombreuses victoires de classes et quelques succès en groupe N : « Le tout dernier rallye auquel j’ai participé avec cette voiture c’est l’édition 1992 du Rallye du Golf, qui se déroulait à la Canourgue, et j’ai accroché la quatrième place au scratch et une victoire en groupe N. »

Par la suite c’est une Honda Civic 1600 qui trouvera les faveurs de Richard : « Elle roulait en groupe A et elle était destinée exclusivement à la course de côte. » Là encore les résultats seront au rendez-vous et jusqu’en 1996, date de sa dernière apparition avec cette voiture, le Lozérien enchainera bon nombre de succès. La naissance de ses enfants, le reprise de l’entreprise familiale fondée par son père, se présentaient comme des priorités qui poussaient Richard Simon à mettre le sport automobile entre parenthèses pendant une longue période.

Et ce n’est qu’en 2020 qu’il faisait son retour derrière le volant. Pour l’occasion il louait à la structure Chazel Technologie Course une Peugeot 308 Cup. Richard Simon prenait part à plusieurs courses de côte, parmi lesquelles des manches du Championnat de France de la Montagne, sans toutefois s’engager officiellement sur le CFM. Le choix de la course de côte n’est pas innocent, il est dicté par une approche qu’il explique aisément. Richard est un solitaire dans l’âme, aussi discret dans la vie qu’exubérant derrière un volant, et la philosophie que propose l’univers de la Montagne ne peut que lui convenir : « Tu ne peux pas rouler seul en rallye. Il te faut nécessairement un copilote, des amis pour assurer l’assistance, tu es donc dépendant des autres, qui ne répondent pas toujours présents, et j’avoue que j’aime bien n’avoir de compte à rendre qu’à moi-même », sourit-il. « C’est ce qui m’a motivé à axer mes participations sur les courses de côte. »

Pour ce qui est de la Peugeot 308 Cup, c’est sous les conseils de Renaud Chazel qu’il optait pour cette voiture. « Elle semblait offrir un excellent compromis et j’avoue me sentir mieux à exploiter un 1600 que de devoir courir avec un 2 litres. » Si pour ses premières passes d’armes avec la 308 Richard disposait d’une voiture de location, il fera par la suite l’acquisition de sa propre ''Lionne''.

Continuer à apprendre et se faire plaisir
En 2024, Richard Simon était engagé sur le Championnat de France de la Montagne dans le cadre du Challenge Open A/4, mais ne sera au départ que de cinq épreuves. Cette saison, il étoffait son calendrier, ajoutant le Championnat 2ème Division, mais sans attente particulière en termes de résultats : « Je voulais faire un Open mais sans aller nécessairement chercher un résultat, et puis prendre part à la 2ème Division parce que l’essentiel des épreuves se déroulaient dans le sud, ce qui pour moi ne nécessitait pas de longs déplacements. »

C’est sur une épreuve de la 2ème Division que Richard Simon débutait sa saison en alignant sa Peugeot 308 Cup à Lodève. Samedi, sur la première course du week-end héraultais, il accrochait la cinquième place du Production, la troisième du groupe A derrière Baptiste Thomasset et Frédéric Toubert et une victoire de classe. Quatrième le dimanche, il se positionnait deuxième du groupe A dans le sillage de la Supercopa MK3 de Baptiste Thomasset et enregistrait un nouveau succès dans sa classe : « J’avoue que le samedi j’ai eu un peu de mal à me mettre en jambe, mais le dimanche tout s’est bien passé et finalement je signe un résultat au-delà des mes espérances, j’étais pleinement satisfait. »

La saison de Richard Simon se poursuivait par une première apparition cette année sur le championnat, à Bagnols-Sabran, où il plaçait sa Peugeot 308 Cup à la septième place du Production. Troisième du groupe A derrière les Cupra Léon Supercopa MK3 de Baptiste Thomasset et Francis Dosières, Richard s’imposait en tête de la classe A/4 : « Dans les années 90, je suis sorti fort à Bagnols-Sabran avec ma Honda Civic. Depuis, j’ai toujours une petite appréhension à l’heure d’affronter ce tracé, mais cette année ça s’est particulièrement bien passé et je suis ravi du résultat. »

Pour Richard Simon, le Col Saint-Pierre c’est la course à domicile : « C’est la toute première épreuve du championnat à laquelle j’ai assisté en spectateur alors que je devais avoir tout juste une dizaine d’années. Ça reste pour moi un rendez-vous important et malgré la météo capricieuse de cette édition 2025, j’en garde une nouvelle fois un excellent souvenir », confie Richard qui repartait de Saint-Jean-du-Gard avec une nouvelle victoire de classe inscrite à son palmarès.

On retrouvait ensuite Richard Simon en Andorre où sur la Pujada Arinsal, manche du Championnat de France 2ème Division, il montait à deux reprises sur le podium du Production. Deuxième du groupe A samedi derrière la Seat Léon Supercopa MK2 de Frédéric Toubert, il remportait ce même groupe A le lendemain en accrochant la deuxième place du Production : « Je découvrais cette épreuve et j’avoue qu’avec une traction ce tracé est difficile à aborder, il y a trop d’épingles et donc trop de relances. On doit être nettement plus à son aise avec une propulsion », analyse-t-il. « Mais je suis bien évidemment content du résultat et j’avoue que je ne m’attendais absolument pas à ça. »

Impossible d’aller rivaliser face à l’Alpine de Ronald Garcès, Richard Simon allait donc se ''contenter'' à Quillan de la deuxième place lors des deux courses organisées durant le week-end audois : « Je connaissais cette épreuve sur laquelle nous sommes toujours très bien accueillis. C’est à mon sens une épreuve qui mériterait d’intégrer le calendrier du Championnat 1ère Division. Pour ce qui est de ma prestation elle ne peut que me satisfaire », confie le Lozérien qui en terminant à deux reprises deuxième du Production signe deux victoires en groupe A.

C’est ensuite à Marchampt que l’on retrouvait Richard Simon. Dans les vignobles du Beaujolais il était devancé par les Supercopa de Baptiste Thomasset, Jean-Pierre Pope et Mickaël Bonnevie et s’assurait, en terminant quatrième du groupe A, un succès dans la classe A/4 : « Cela faisait près de 30 ans que je n’avais pas remis les pieds à Marchampt, j’ai dû redécouvrir le tracé. Je ne me souvenais plus du tout du village. Mais j’ai passé un bon week-end sur ce tracé rapide que j’affectionne. »

A Dunières, en terminant cinquième du groupe, Richard Simon enregistrait à nouveau une victoire de classe : « Le truc c’est que ce tracé convient bien à la 308 Cup, nettement moins à moi », avoue-t-il. « J’ai dû me forcer et m’adapter. Ce n’est pas ma course préférée, mais comme elle est assez proche de chez moi je suis content d’être au départ. »

A l’heure d’aborder le Mont-Dore Richard Simon ne se faisait guère d’illusion. Sur la montée qui mène au Col de la Croix Saint-Robert le Lozérien pensait qu’il aurait du mal à livrer une prestation de premier ordre : « Finalement ''j’en prends moins'' que ce que je redoutais et je suis satisfait du résultat final », reconnait Richard qui termine troisième de sa classe derrière Corentin Tierce et Jimmy Rousseau).

A Turckheim, sa prestation ne sera pas récompensée. A l’issue de l’épreuve alsacienne, Richard sera mis hors-cours pour une non-conformité des étriers de freins de la Peugeot 308 Cup : « J’ai acheté la voiture en l’état, ce n’est pas moi qui en assure la maintenance qui est faite par des professionnels. Je suis sincèrement désolé si mes étriers laissaient apparaitre une non-conformité, je n’en suis pas responsable », explique Richard. « Turckheim c’est la course du championnat que je préfère et j’étais évidemment très déçu d’avoir fait le déplacement jusqu’en Alsace et de ne pas être récompensé. »

Le Lozérien viendra signer une ultime victoire de classe à Limonest où il plaçait sa Peugeot 308 au quatrième rang du groupe A : « Le tracé n’est pas celui qui convient le mieux ni à la 308 ni à moi-même, et la pluie qui a perturbé le week-end ne nous a pas aidé. Finalement je m’en sors plutôt bien et le résultat est sympa pour conclure la saison. Mais ce n’est pas le rendez-vous qui me laissera les meilleurs souvenirs. »

S’il y avait cette année un rendez-vous d’importance pour Richard Simon c’était évidemment la Finale de la Coupe de France de la Montagne. C’est en effet chez lui, en Lozère, que les meilleurs amateurs de la discipline se retrouvaient au mois de septembre pour affronter le tracé de la Course de Côte de La Canourgue. Dimanche soir, à l’heure de faire les comptes, Richard occupe la cinquième place du Production, la troisième du groupe A derrière deux autres Peugeot 308 menées par Nicolas Miclo et Jérôme Kerdraon : « En toute franchise, sur cette épreuve je pensais être nettement plus loin d’eux. Ce sont des gars qui vont très vite et sur une épreuve que tout le monde découvrait je m’attendais à ce qu’ils creusent l’écart. Finalement je ne suis pas loin, puisque je termine à six dixième d’eux et ça me satisfait pleinement. »

Deuxième de la 2ème Division, vainqueur de l’Open A/4
Vainqueur du Challenge Open A/4, Richard Simon est également à l’issue de cette saison 2025 Vice-champion de France de la Montagne 2ème Division : « C’est vraiment plus qu’honorable, je ne m’attendais pas du tout à ça », reconnait-il. « Sur la 2ème Division je ne m’attendais pas à terminer Vice-champion de France. Je roule pour le plaisir et pour l’envie d’apprendre, donc sans aucune prétention. Cette place de deuxième c’est une cerise sur le gâteau parce que terminer à une telle position avec une 308 disposant d’un moteur 1600, c’est inattendu. Je suis vraiment hyper satisfait de cette saison le bilan est très largement positif, bien au-delà de mes espérances. »

C’est vers ses proches que vont les remerciements de Richard Simon : « Un immense merci à ma famille, à mes filles Manon et Emmy à mon frère Nicolas. Merci également à RD Limited (Romain Dumas). »

Pour ce qui est du programme, la saison 2026 de Richard Simon devrait être identique à celle qui vient de s’achever : « Je vais relancer ma Peugeot 308 Cup sur le Championnat de France de la Montagne, toujours dans le cadre du Challenge Open A/4. Je vais essayer si possible d’ajouter deux manches européennes, en Suisse et en Italie. Et normalement je serai à nouveau au départ de la 2ème Division », annonce le Vice-champion de France Production.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

 


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