Sur le podium du Challenge Open FC

Cela fait de nombreuses années que Xavier Burgevin affronte les épreuves du Championnat au volant de sa Jidé, sans pour autant s’engager sur le Championnat de France de la Montagne. Le Périgourdin a franchi le pas en 2019, et de fort belle manière puisqu’il a accumulé les places d’honneur pour finalement accrocher la troisième position d’un Challenge Open FC particulièrement disputé.

Garagiste de son état, Robert Burgevin, le père de Xavier, a toujours voué une réellement passion pour la compétition automobile. Un penchant qui se traduisait par ses participations sur des épreuves d’Autocross et des Courses de Côte. Le beau-frère de Robert Burgevin, Dominique Lenègre, évoluait également en Course de Côte. C’est dire si Xavier a toujours baigné dans le monde si attrayant du Sport Auto. Aux volants de monoplaces, Dominique Lenègre sera d’ailleurs un des adversaires du regretté Gérard Bouche dont la réputation a largement franchi les frontières de son auvergne natale.

Pour ce qui est de Robert Burgevin, après avoir débuté au volant d’une Renault 17 TS sur l’édition 1977 de la Course de Côte de Périgueux-Coursac, il poursuivait sa carrière sportive au volant d’une Dauphine avant de faire l’acquisition d’une Jidé : « Il l’a acheté neuve au début des années 1990 », se souvient Xavier alors adolescent qui, s’il n’avait pas l’âge de s’installer derrière le volant, dépensait son trop plein d’énergie sur les terrains de football de rugby et au guidon d’un vélo, et notamment de VTT.

Premiers pas au volant de la Jidé familiale
C’est en 1997, au volant de la Jidé familiale que Xavier Burgevin prenait part à sa toute première compétition sur la Course de Côte régionale de Thenon en Dordogne : « J’avais alors tout juste 20 ans et je roulais en double monte avec mon père. On a couru essentiellement sur des épreuves régionales en faisait quelques escapades sur des courses nationales. »

C’est à partir de 2002 que Xavier Burgevin s’intéressait de plus près au Championnat en prenant part à la presque totalité des épreuves inscrites au calendrier : « J’ai roulé partout. Excepté à Bagnols-Sabran et au Ventoux sur lesquelles je n’allais pas à l’époque, j’ai pu découvrir toutes les épreuves. Mais je ne me suis jamais engagé au Championnat, je n’en voyais pas l’intérêt, les résultats des groupes F n’étant pas pris en compte. »

En parallèle, Xavier roulait également en rallye. On a pu le voir au volant de Citroën Saxo, Peugeot 205 Rallye… : « Nous avions à l’époque créé un team au sein duquel évoluait trois voitures, dont la 205 Rallye que nous appelions la voiture ’’Auto-Ecole’’, et avec laquelle j’évoluais. » Des participations qui se soldaient par de nombreuses victoires de classes, et par des podium en Groupe N : « Sur le Rallye de Bonaguil, on a terminé deuxième du groupe dans le sillage d’une BMW M3 en laissant derrière nous un bon nombre de Clio. »

A partir de 2005, Xavier Burgevin délaissait les rallyes pour concentrer ses efforts sur la Course de Côte : « Le rallye prend beaucoup de temps, la course de côte beaucoup moins, et quand comme moi tu décides d’être au départ de la quasi-totalité des épreuves du Championnat, cela représente un nombre conséquent de déplacements. Et puis l’ambiance en côte et plus conviviale, plus familiale, et pour moi qui me déplace en famille je m’y sens nettement mieux. »

Depuis le début des années 2000, Xavier Burgevin enchaine les bons résultats, toujours au volant de sa Jidé. En l’espace d’une vingtaine d’années, il a enrichi son palmarès de nombreuses victoires de groupe et de classe et de succès en Production… Pour cette année 2019, il décidait de s’engager sur le Championnat et sera au départ de six épreuves : « Le fait de pouvoir marquer des points rend pour nous le Championnat attractif et c’est ce qui m’a poussé à m’engager au Cfm-challenge. »

Une casse mécanique sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne disputée à Urcy obligeait Xavier Burgevin à réviser son moteur durant l’intersaison : « Nous en avons profité pour apporter quelques modifications qui s’avéraient nécessaires. Nous avons également modifié l’échappement, la cartographie, divers éléments qui nous permettaient de rendre la Jidé plus performante. Après, avec le 2 litres, je suis conscient de disposer de 100 ou 150 chevaux de moins que mes adversaires, et qu’il est donc difficile, notamment sur des parcours où la relance est importante, d’aller les chercher. »

Face à la difficulté que représentait son manque de puissance, Xavier Burgevin savait qu’il pouvait difficilement prétendre à la victoire dans le Challenge Open : « Mais j’avais le secret espoir de remporter le groupe sur une des manches du Championnat », confesse le natif de Brive-la-Gaillarde.

Succession de podiums de groupe
La saison de Xavier Burgevin débutait à La Pommeraye, épreuve qu’il avoue réellement apprécier et sur laquelle il terminait deuxième du groupe FC, à seulement 8 dixièmes de Christophe Poinsignon : « On prend énormément de vitesse sur un tracé où le rythme est très élevé, et j’adore ça. Les sensations entre les rails sont fabuleuses et c’est une épreuve sur laquelle je me suis souvent imposé, notamment face à des garçons comme Marc Lestage. Et puis mon père est originaire de l’Anjou et on retrouve de la famille à l’occasion de cette course. »

Xavier garde également d’excellents souvenirs de sa participation à Saint Gouëno où, une nouvelle fois, sa Jidé figure au classement final à la deuxième place du Groupe F : « C’est une des courses les mieux organisées où règne une fabuleuse ambiance. Tout est mis en œuvre pour que tout se déroule dans les meilleures conditions. C’est dommage que les animateurs du Championnat ne soient pas plus présents. »

Cela faisait plus de 10 ans que Xavier Burgevin n’avait pas eu l’occasion de se rendre à Vuillafans. Pour cette 56ème édition, il redécouvrait le tracé Franc-Comtois : « Avec la canicule, c’était un peu compliqué, mais j’ai adoré cette épreuve. Je regrette de ne pas être revenu avant car cette région de la vallée de la Loue est magnifique », confie Xavier qui terminait troisième du groupe derrière ses adversaires habituels, Christophe Poinsignon et Geoffray Carcreff.

Avant de poursuivre sa campagne de France, Xavier Burgevin alignait sa Jidé sur une épreuve régionale, la Course de Côte de Marquay. L’occasion pour lui de signer un résultat plus que probant puisqu’on le retrouve à la troisième place du scratch, derrière la Norma de Fabrice Gallo et le Speed Car de Frédéric Rousseau. Vainqueur en Production, il ne peut qu’être enchanté de ce résultat : « C’est un super souvenir d’autant que la course se déroule à 15 kilomètres de chez moi. A l’issue des essais, je me retrouve à la deuxième place, et au final je monte sur le podium, tout en restant sage puisque je n’ai pas voulu chausser des pneus neufs. Ça ne m’a pas empêché de tomber le record de Marquay d’une seconde et demie. »

C’est sur la Course de Côte de Dunières que Xavier Burgevin retrouvait le Championnat : « C’est un rendez-vous attendu car nous sommes très amis avec la propriétaire du bar qui se situe sur la place où nous nous garons en prégrille. J’adore le tracé mais j’avoue que cette année, j’étais un peu frustré car je n’y suis pas arrivé. Je suis parvenu à améliorer mes chronos des précédentes éditions, mais je suis à mon goût trop loin de Christophe », explique Xavier qui figure à la sixième place du Production, troisième du Groupe FC.

Après une victoire en Production sur la Course de Côte de La Tardes où il terminait 10ème au scratch, Xavier Burgevin se rendrait au Mont-Dore, épreuve sur laquelle il fondait beaucoup d’espoir. Les conditions météorologiques rendront ce rendez-vous particulièrement difficile, et s’il termine deuxième du Production derrière Christophe Poinsignon, Xavier ne cache pas sa déception : « Au cumul, je devais m’imposer, mais le Collège, en ayant décidé de ne tenir compte que d’une montée, me prive de la victoire… Mais ce que je retiendrai c’est que j’étais en mesure de l’emporter sur cette épreuve face à Christophe », analyse-t-il. « Dans mon esprit, il y avait deux courses où je pouvais tirer mon épingle du jeu, La Pommeraye et le Mont-Dore. J’avais donc conservé des pneus neufs pour ce rendez-vous, bien préparé mon week-end, mais ça n’a pas voulu me sourire… Après, je monte sur le podium d’une manche du Championnat, ce que je n’aurais jamais pensé être réalisable cette saison. »

En conclusion de sa saison sur le Championnat, Xavier Burgevin se rendait à Limonest où il allait connaitre un week-end difficile : « Avec Dunières, c’est la course de la saison sur laquelle je n’y suis pas arrivé. Je n’avais pas de bons réglages de châssis pour cette épreuve, et je passe à côté. C’est la seule épreuve sur laquelle je suis moins vite que lors des précédentes éditions », rappelle Xavier qui termine toutefois sixième des Productions.

Qualifié pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne, Xavier Burgevin allait affronter le tracé ultra-rapide de la Montée des Sarmentelles : « Le tracé est très sympa, mais trop rapide pour moi, il y a des bouts de lignes droite où j’étais juste en mode ‘’j’attends que ça se termine’’ et je perdais donc un temps considérable. Je termine troisième des Production, deuxième du Groupe F, et je suis agréablement surpris car je m’attendais à terminer beaucoup plus loin… Pour le reste nous avons passé un excellent week-end, notamment grâce à la dame qui tenait la cave où se déroulait la remise des prix. Elle nous a chaleureusement accueilli, fait visiter sa cave où nous avons déjeuné, et elle est même revenue nous voir par la suite le dimanche, au parc. »

Pour terminer cette saison 2019, Xavier Burgevin saisissait une opportunité qui lui été offerte par Stéphane Langlois. Le patron du Rallye Team SKPB lui proposait une Clio R2 pour participer au 24ème Rallye Régional Vallée de l'Homme - Périgord Noir : « C’est Pauline, sa fille, qui s’est installée dans le siège du copilote. C’est la première fois que nous roulions ensemble et ça s’est super bien passé… Le fait d’évoluer en course de côte fait que dès la première spéciale tu es dans le coup. En côte il n’y a pas de round d’observation, tu attaques dès la première montée, et répercuté sur le rallye, ça surprend tes adversaires », confie Xavier qui termine à une magnifique sixième place au scratch, premier des R2. « Je me suis fait vraiment plaisir, au volant d’une belle petite voiture de course et je tiens vraiment à remercier Stéphane Langlois de m’avoir offert cette opportunité. »

Stéphane Langlois n’est pas le seul que Xavier tient à remercier : « Je veux dire un énorme merci à Intermarché Montignac et à Olymeca pour le moteur ainsi qu’à l’ensemble de mes partenaires. Et bien évidemment à toute ma famille, mon épouse Vanessa, mon père, mon oncle Dominique que me suivent dans cette aventure. Un merci enfin à tous les copains de la course de côte, la famille Poinsignon, Geoffray Carcreff, Mathieu Nouet, Jérôme Moraines et tous les autres… »

Pour Xavier Burgevin, le bilan de cette saison 2019 est largement positif : « Nous avons pris part à neuf épreuves, et nous n’avons pas connu la moindre panne. J’étais à l’arrivée de chacune des montées, ce qui est vraiment top. Je suis également satisfait du résultat même si je n’ai pas atteint l’objectif de remporter une épreuve, mais le plaisir était vraiment au rendez-vous et l’ambiance avec les copains qui roulent en Production était extraordinaire. » Le seul bémol pour Xavier vient du manque de concurrence : « Avec la possibilité cette saison pour les groupes F de marquer des points, j’espérais que nous serions plus nombreux à jouer les jeu. De ce fait je suis un peu déçu, mais je me dis que c’était une première saison et que d’autres ne tarderont pas à nous rejoindre… J’ai beaucoup aimé l’ambiance avec mes adversaires directs, Christophe Poinsignon et Geoffray Carcreff, et ça devrait inciter certains concurrents du Groupe F à nous rejoindre », estime Xavier.

Le pilote de la Jidé sera donc en 2020 à nouveau animateur du Championnat : « La voiture est en phase de remontage. Pour être honnête, je pensais monter une grosse auto, mais certaines transitions professionnelles incertaines m’ont contraint à reporter à plus tard. Tout semble maintenant se finaliser dans le bon sens, et je devais donc être au départ du championnat avec un programme plus étoffé, en démarrant sur Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre », conclut Xavier Burgevin.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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