Mais un palmarès enrichi de bons résultats

Après une belle saison 2017 qui se concluait par une victoire de groupe sur la Finale de la Coupe de France, Serge Di Cioccio engageait en 2018 son Opel Speedster sur le Championnat. Malheureusement, quelques soucis totalement indépendants de la course l’obligeront à écourter sa saison.

Comme c’est le cas pour un grand nombre de passionnés de sport automobile, c’est en spectateur que Serge Di Cioccio goûtait tout d’abord à la compétition. Jeune homme, dans son département natal des Alpes-de-Haute-Provence, il pouvait abondamment assouvir sa passion en suivant les nombreuses épreuves, dont certaines très prestigieuses, qui s’organisent dans la région depuis des temps immémoriaux.

De spectateurs, les copains allaient rapidement s’improviser pilotes : « C’était une autre époque », se souvient Serge avec un brin de nostalgie. « Dans les années 70, on pouvait se ’’tirer des bourres’’ sur les routes ouvertes sans être constamment contrôlés, et bien évidemment on ne s’en privait pas. »

Mais pour connaitre les incomparables sensations que procure le pilotage, rien de mieux que de prendre part à une vraie course. Serge, qui n’a jamais baigné dans sa jeunesse dans le monde de la compétition automobile, avait tout à découvrir quand, en 1975, alors âgé de 20 ans, il prenait part à son tout premier slalom : « Mon père n’avait pas le permis de conduire, c’est dire le peu d’attrait qu’il y avait dans la famille pour l’automobile » confie-t-il.

Débuts en Simca 1100 avec les copains
Au volant de sa Simca 1100 Spécial, accompagné de copains mécaniciens, Serge Di Cioccio disputait ses premières épreuves, avant de troquer sa Simca contre d’autres versions, Rallye 1, puis Rallye II : « Je roulais surtout en slalom, une discipline peu onéreuse qui ne demande pas énormément d’investissement en temps et en argent. »

Par la suite, c’est vers les rallyes que se tournait le pilote natif de Sisteron : « J’ai roulé aux volants de plusieurs Rallye II, avant de porter mon choix sur une Peugeot 309, puis une Peugeot 205 et plusieurs Renault 5 GT Turbo, toujours en groupe N. » C’est au volant d’une GT Turbo préparée par Jean-Louis Cupissol que Serge allait enchaîner les bons résultats : « J’ai gardé cette auto durant plusieurs saisons, et j’ai le souvenir d’avoir notamment terminé cinquième au scratch lors d’un Rallye de Manosque couru sous la pluie. J’ai vraiment pris énormément de plaisir avec cette voiture. »

Habitué des rallyes de la région PACA et des régions limitrophes, Serge Di Cioccio a accroché à plusieurs reprises sa qualification pour la Finale de la Coupe de France des Rallyes. On a pu le voir notamment à Mende en 1984, où il remportait la classe N3, et à Joué-lès-Tours en 1989 où au volant de sa GT Turbo groupe N, il accrochait la 18ème place au scratch : « Je crois me souvenir qu’en 1986, on avait terminé sixième sur la Finale de la Coupe », rappelle Serge. « J’ai également le souvenir que lors de la première Finale à laquelle j’ai participé, il y avait deux épreuves en une. Un rallye classique et une épreuve cartographique, domaine dans lequel je n’avais aucune connaissance. Et c’est le regretté Jacky Cesbron qui me trouvait des copilotes Normands ou Bretons bien plus habitués à ce genre d’exercice. »

Retour à la Montagne
A la période Rallye succédait une nouvelle période Montagne, et Serge Di Cioccio portait alors son choix sur diverses monoplaces : « J’ai évolué avec différentes Formule Renault et Formule 3, et là j’ai roulé de 1996 à 2008 en Course de Côte et en Slalom. » Mais le décès de sa fille en 2009 incitait Serge à renoncer à la course : « Je venais d’acheter la Dallara F3 de Claude Pain, et je l’ai revendue dans la foulée. »

Serge attendra 2011 avant de renouer avec la compétition automobile, cette fois par le biais du GT de Série : « J’ai eu tout d’abord une BMW 135 I avant de faire l’acquisition d’une M3 groupe N. Finalement, en 2015, à l’occasion de mes 60 ans, j’ai voulu me faire plaisir, et je me suis payé un TracKing. » Mais Serge n’est pas un adepte de la prise de tours, et à ce titre le TracKing n’était pas pour lui la voiture la mieux adaptée : « Je n’aime pas tirer sur les moteurs, et je n’étais donc pas à mon aise. C’est pour ça que j’ai décidé de me séparer de ce Proto pour acheter en 2016 l’Opel Speedster. »

Au volant de son Opel, Serge Di Cioccio comptait bien disputer quelques rallyes : « Je pensais initialement courir avec ma nouvelle épouse. Mais finalement elle a eu du mal à prendre ses marques et n’a pas eu envie de poursuivre l’expérience. De ce fait, je me suis tourné vers la Montagne et j’ai pris part à mes premières épreuves du Championnat. » En 2017, Serge allait connaitre une saison particulièrement réussie durant laquelle il allait accumuler les bons résultats, pour conclure par une victoire en GT de Série sur la Finale de la Coupe de France disputée à Quillan.

Des bons résultats qui incitaient le Bas-Alpin à s’engager sur le Championnat, sans autres objectifs toutefois que de se faire plaisir : « Je n’ai jamais vraiment couru après les résultats. C’est toujours plaisant quand tu parviens à devancer les copains, mais je cours avant tout pour me faire plaisir. »

Nouveaux succès en régional en GT de Série en 2018
Avant de s’élancer sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne, Serge Di Cioccio s’imposait en GT de Série sur la Course de Côte du Luc, avant de rééditer à Bouc Bel Air : « Mais nous n’étions que trois, ça n’a donc rien d’exceptionnel », confie-t-il en toute humilité.

Confiant, Serge se rendait à Bagnols-Sabran pour son premier rendez-vous sur le Championnat. Mais sur cette manche d’ouverture du CFM, il allait devoir composer avec une auto particulièrement rétive : « Il y avait un problème avec les réglages d’amortisseurs, et dans le rapide l’auto était inconduisible. Il a fallu que je la ramène chez le préparateur pour que l’on solutionne le problème. »

Au mois de mai, Serge signait un nouveau succès de groupe sur la Course de Côte d’Istres, avant de se rendre à Marchampt en Beaujolais : « J’avais déjà eu l’occasion de disputer cette épreuve en 2016 avec le Speedster, et j’aime bien cette course, facile à mémoriser. Malgré tout, c’est vraiment rapide donc difficile à aborder. »

La Course de Côte de Barcelonnette, sur laquelle Serge Di Cioccio s’imposait à nouveau en GT de Série, sera sa dernière épreuve de la saison : « Il y a eu pas mal de changements dans ma vie ces derniers temps, et avec ma nouvelle épouse, nous sommes en pleine construction d’une maison. C’est bien évidemment une priorité, et je ne pouvais plus accorder du temps à la course. J’ai préféré arrêter en me disant que je repartirai par la suite dans de meilleures conditions. »

Ecourtée, la saison de Serge Di Cioccio lui laisse malgré tout de très bons souvenirs : « Les problèmes que j’ai dû résoudre en dehors de la course m’ont empêché de profiter pleinement de mes participations. Malgré tout, je me suis fait plaisir, et dans ce sens ça reste positif. J’ai pu retrouver les copains, passer de bons moments, c’est essentiel. »

Des bons moments que Serge a partagés avec ceux qu’il souhaite aujourd’hui remercier : « Un grand merci à tous les copains qui me viennent en aide et à Isabelle mon épouse. Merci également à Lilian Zavaroni, qui connait parfaitement le Speedster et qui en assure la préparation, et je n’oublie pas le Garage Pascal à Champtercier. »

L’Opel Speedster de Serge Di Cioccio est à la vente, mais pour l’heure, s’il a eu des contacts, rien ne s’est concrétisé : « Je vais donc repartir cette année à son volant, sur quelques épreuves du championnat et des épreuves régionales. Le but reste avant tout de la vendre pour évoluer par la suite au volant d’une monoplace ou d’un proto, pour terminer ma carrière sportive », conclut Serge.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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