Le Vosgien Vice-champion de France de la Montagne 2019

Sur le papier, tenter d’accrocher le titre de Champion de France semblait inaccessible pour Yannick Poinsignon, la BMW M3 E92 du Vosgien accusant un excès de poids et un manque de puissance par rapport à ses rivales. Mais la détermination de Yannick, sa pugnacité et l’implication de son équipe lui ont permis de terminer la saison à la place enviée de Vice-champion… 4ème en 2017, 3ème en 2018, 2ème en 2019, Yannick pourrait bien être le prochain Champion de France !

Yannick Poinsignon ne cache pas qu’un changement de voiture pour aborder cette saison 2019 ne lui aurait pas déplu. Mais la BMW M3 qui lui a permis d’accéder au podium du Championnat l’an dernier n’a pas trouvé preneur, et le Vosgien décidait donc de se relancer sur une nouvelle campagne de France au volant de cette GTTS au look particulièrement racé.

Chez les Poinsignon, on n’a pas pour habitude de laisser la place au hasard. Guy, le père de Yannick, apporte un soin particulier dans la préparation des voitures de ses fils. Et une nouvelle fois, durant l’intersaison, il se consacrait corps et âme à l’évolution de la BMW : « On s’est surtout attaché à ’’gratter’’ du poids, car nous sommes bien au-dessus de la limite d’homologation », confie Yannick. « Pour le reste, nous avons effectué une révision moteur que nous n’avions quasiment pas touché depuis presque trois saisons. Et nous en avons profité pour revoir l’étagement de la boîte de vitesses. »

Mais le changement majeur pour Yannick Poinsignon c’est l’adoption des pneumatiques Michelin pour cette saison 2019. Un changement d’importance puisqu’il nécessite d’apporter d’importantes modifications aux réglages de sa monture : « Il a fallu revoir les hauteurs de caisse, les flancs de la voiture puisque nous sommes passés de 652 de diamètres à 710, ce qui bien évidemment peut changer le comportement de la voiture », explique Yannick.

De grosses interrogations planaient donc sur l’équipe Poinsignon Compétition à l’heure de débuter la saison à Bagnols-Sabran. Dans ces conditions, difficiles de se fixer des objectifs avant même de savoir quelle serait la compétitivité de la BMW dans sa nouvelle configuration : « Le but premier c’était d’aller plus vite que lors de la saison précédente. Après, face à Nicolas (Werver) et Pierre (Courroye), on ne peut guère se faire d’illusion, même si l’on a toujours dans un coin de la tête des prétentions à remporter le titre… On est quand même là pour gagner ! »

Yannick abonné aux podiums
Les essais libres disputés samedi à Bagnols-Sabran, à l’occasion de la manche d’ouverture, allaient permettre à Yannick Poinsignon de se rassurer : « Les pneus semblaient me donner satisfaction, j’étais plutôt bien, agréablement surpris par le comportement de la voiture », reconnait-il. « Dimanche, j’ai commis une erreur sur la première montée, et donc par la suite, je n’ai pas pu réellement m’exprimer comme je le souhaitais », ajoute Yannick qui termine l’épreuve gardoise à la troisième place.

Le long tracé du Col Saint-Pierre allait donner quelques soucis à Yannick : « Dans l’ensemble, ça s’est plus bien passé, si ce n’est quand fin de parcours j’avais quelques soucis avec les pneus, ce qui rendait le maniement de la voiture très compliqué. Mais Michelin a été très réactif, et nous avons pu corriger ce problème, que nous n’avons plus rencontré sur les épreuves suivantes. » Yannick conclut la manche française du Championnat d’Europe en accédant une nouvelle fois à la troisième marche du podium.

A Abreschviller, sur une route humide, Yannick Poinsignon comptera parmi les trois seuls pilotes de la catégorie Production à passer sous la barre de la minute, avec un meilleur chrono en 59’’908. Une performance qui ne peut que le satisfaire : « Les conditions n’étaient vraiment pas évidentes, et je découvrais les gommes Michelin sous la pluie. Je suis donc très satisfait de mon week-end et de ce nouveau podium », avoue Yannick que l’on retrouve à la troisième place.

En 2018, Yannick Poinsignon avait connu une énorme frustration à Thèreval où il était contraint à l’abandon alors que la victoire lui semblait promise. Cette année, le Vosgien accroche la deuxième place derrière la Porsche de Nicolas Werver, alors que Christophe, son frère, vient le rejoindre sur le podium : « Il est clair qu’être sur le podium en famille est une belle satisfaction. Après, le résultat par lui-même ne me satisfait pas pleinement. J’ai testé de nouveaux pneus qui n’ont pas correspondu à mes attentes, et puis je pense que tout ne venait pas des pneumatiques, je n’ai pas été hyper compétitif sur celle-là. »

C’est à la régulière, que sur le tracé de La Pommeraye Yannick Poinsignon parvenait à devancer Nicolas Werver. Au final, il accroche une deuxième place derrière la McLaren de Pierre Courroye : « Parvenir à se positionner au deuxième rang, c’était déjà pour nous un premier objectif d’atteint, et ça ne peut que nous enthousiasmer. »

La belle progression de Yannick allait se poursuivre à Saint Gouëno, où là encore c’est au deuxième rang que l’on retrouvait la BMW M3 E92 du Vosgien à l’heure de faire les comptes : « Là on avait vraiment le sentiment d’avoir progressé, les chronos s’en ressentaient. Ce n’était pas uniquement dû aux pneus, mais également au travail que nous avions réalisé sur la voiture, à un ensemble de choses », analyse Yannick. « Sur cette épreuve, j’ai amélioré mes temps sur chaque montée, j’étais en constante progression. Après, aller chercher Pierre (Courroye), je sais que ce n’est toujours pas faisable. »

Après deux deuxièmes places acquises sur les épreuves de l’Ouest, Yannick Poinsignon savait qu’à Marchampt en Beaujolais, il ne serait pas facile de rééditer cette performance : « Marchampt et une course à moteur, où la puissance prime, et là je pèche un peu dans ce domaine. On savait qu’il serait difficile d’être devant, et je commets une erreur à la deuxième montée qui me pénalise. J’aurais pu sans ça terminer plus près, même si je sais que je ne pouvais pas être devant », reconnait Yannick en toute humilité.

C’est à Vuillafans, qu’en 2016, la BMW M3 E92 de Yannick Poinsignon faisait sa toute première apparition. Le Vosgien retrouvait donc le tracé Franc-Comtois sur lequel il sera à nouveau performant : « C’est un tracé sur lequel je me suis toujours senti bien. Dès la première montée, j’étais vraiment dans le rythme, proche de Pierre (Courroye). Cela m’a motivé pour attaquer un peu plus sur les montées suivantes. Mais en attaquant, j’ai commis quelques petites erreurs, je lâche des dixièmes et je n’ai pas été en mesure d’améliorer », confie le Vosgien qui termine une nouvelle fois à la deuxième place en s’intercalant entre Pierre Courroye et Nicolas Werver.

Dunières – où il terminera deuxième – permettra à Yannick de confirmer que c’est dès le départ que sa BMW est pénalisée par rapport à ses concurrentes : « Ce qui est intéressant d’analyser, c’est que l’écart à l’arrivée entre Nicolas et moi est le même qu’à l’issue des 110 premiers mètres. Il est donc clair que c’est la motricité et la puissance au démarrage qui fait la différence. Ce qui est donc rassurant c’est de voir que nous arrivons à faire jeu égal sur le reste du tracé. »

Si ce n’est que son frère Christophe viendra inscrire son nom au palmarès de l’édition 2019 du Mont-Dore, l’épreuve auvergnate n’a pas laissé que de bons souvenirs à Yannick qui, pour la seule fois de l’année, ne montera pas sur le podium : « Ça a mal commencé puisque le samedi, lors des essais chronos, je fais une touchette. Dimanche, sur la première montée, je prends la pluie alors que je n’avais pas les bons pneus, ce qui m’a obligé à effectuer l’ascension en prenant des risques… Sur la deuxième, ça allait un peu mieux, mais la météo a joué en ma défaveur et il est dommage que la troisième montée ait été annulée », regrette-t-il. « Pour le reste, la victoire de Christophe nous fait évidemment énormément plaisir. Elle est méritée car il a réellement progressé dans ses chronos cette saison. »

Moins de deux secondes séparerons Nicolas Werver, vainqueur à Chamrousse, de Yannick Poinsignon, au cumul des deux meilleures manches de l’épreuve alpine. Ce qui devrait être une belle satisfaction pour le Vosgien est finalement vécu comme une petite déception : « Après les deux premières montées de course, je tenais la victoire en devançant Nico de deux dixièmes. Mais il signe un excellent chrono sur la dernière et me passe devant. Bravo à lui ! Après, j’ai quelques regrets car je sais que j’aurais pu aller plus vite. Je me suis escrimé tout le long du week-end à passer les épingles en deuxième en ayant le sentiment que ça allait. Mais quand j’ai revu par la suite les datas, j’ai pris conscience qu’avec le régime moteur de la BMW, sur les relances, j’en lâchais systématiquement. J’aurais dû mettre la première pour relancer beaucoup plus fort, c’est une erreur de ma part, je l’assume… Après je n’ai pas la certitude que j’aurais devancé Nico pour autant, mais je sais que j’aurais été mieux. »

La victoire sur une manche du Championnat de France de la Montagne, Yannick Poinsignon avait déjà eu l’occasion de la goûter à plusieurs reprises alors qu’il évoluait au volant de la Simca CG Turbo. Mais Turckheim sera l’occasion pour lui de renouer avec le succès, cette fois pour la première fois avec sa BMW M3 E92 : « C’est pour moi la récompense de tous les efforts que nous avons consentis depuis trois ans pour en arriver là. Le travail de toute l’équipe finit par payer, c’est un réel plaisir. »

Un plaisir que Yannick allait savourer une seconde fois à Limonest, où là encore il imposait sa BMW : « C’est toujours plus agréable de terminer la saison sur une victoire que sur une deuxième place », plaisante Yannick. « Je suis d’autant plus satisfait que je signe un très bon chrono dès la première montée, à cinq dixièmes du record de Pierre (Courroye), et que là encore Christophe m’accompagne sur le podium en terminant troisième. »

Vice-champion de France de la Montagne
Au termes de cette saison 2019, Yannick Poinsignon se positionne à la place convoitée de Vice-champion de France de la Montagne, en étant accompagné sur le podium par son frère Christophe : « Pour nous c’est que du positif… J’ai amélioré mes chronos sur toutes les épreuves, cela démontre que nous avons bien bossé cet hiver. Mon seul regret c’est d’être pénalisé par le poids qui ne me permettra pas à la régulière de concurrencer avec des voitures plus puissantes. Mais j’ai vraiment vécu une fabuleuse saison. »

Une fabuleuse saison que le Vosgien a partagé avec tous ceux qui se sont investis dans cette réussite et à qui Yannick veut rendre hommage : « L'équipe Poinsignon Compétition remercie infiniment la famille, les amis, les mécanos, les photographes et caméramans, les supporters et les partenaires : « Epinal Express » Transports toutes distances à Thaon-les-Vosges, « Fra Presse » Transports, services presse à Richardménil, « L'Grave » Gravage sur marbre à Xonrupt-Longemer, « Caves Saint-Wendelin » Vigneron récoltant à Niedermorschwihr, « Bar Au Bon accueil » à Hébécrevon, « La nouvelle Prairie» Boucher charcutier traiteur à Niedervisse, « HTR développement » Développeur et metteur au point de boitier électronique à Singrist, « Le vignoble Blanchereau » Vigneron récoltant Domaine du Pélican à la Pommeraye», « RT Design » Impression publicitaire à Thaon-les-Vosges, « ASC Racing » Accessoiristes compétition à Coulanges-la-Vineuse, « Tenn-Glasz » Spécialiste en Clôtures, barrières à Wisches, "GEIQ pro 49" Formateur poids lourd à Angers, "Epin automobiles" Concessionnaire Peugeot à Saint-Avold, "Nicolas Millet Photography". »

Quatrième du Championnat en 2017, troisième en 2018, deuxième en 2019, lorsque l’on demande à Yannick quelle est la suite logique, le Vosgien répond par un éclat de rire : « On ne peut que se souhaiter le meilleur ! Bien évidemment que j’ai le titre dans un coin de ma tête, même si je sais que sur le papier ça peut paraitre improbable. Nous verrons bien en 2020. Pour l’heure nous sommes en quête de partenaires pour boucler les budgets avec comme objectif de repartir sur un Championnat complet. Mais pour cela il faut gérer les finances, mais également l’emploi du temps, courses et travail n’étant pas toujours facilement conciliables. Mais nous ferons tout pour être bel et bien présents l’an prochain », conclut Yannick.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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