Vainqueur du Challenge Open E2-SC/1

Ce n’est qu’à la mi-saison qu’Antoine Uny a fait son entrée en lice au volant d’une nouvelle voiture, une Nova-Proto NP-03. Rapidement, le Jurassien viendra s’installer dans le top 10 des manches du Championnat pour, en fin de saison, remporter le Challenge Open E2-SC/1.

Lorsque l’on étudie le palmarès d’Antoine Uny, on a du mal à croire que le jeune Jurassien n’a pas trente ans – il les fêtera en décembre – tant son cv sportif est étoffé. Entre 2014 et 2020, Antoine a animé la catégorie Production sur laquelle il n’a pas manqué de s’illustrer. Sa saison d’apprentissage, au volant d’une Citroën Saxo VTS, se soldera par quatre victoires de classe en neuf participations et par une troisième place dans la classe FN/2 sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne disputée à Limonest.

En 2015, les six courses qu’Antoine disputait au volant de sa Saxo lui permettaient d’enregistrer cinq nouvelles victoires de classe avant qu’au volant d’une BMW M3 il ne remporte deux victoires de groupe, et se classe troisième du groupe N à Limonest qui accueillait à nouveau la Finale de la Coupe de France. 2016 sera la première saison du ''sans faute'' puisqu’Antoine Uny remportait le groupe N sur les onze épreuves inscrites à son calendrier, avec notamment deux succès sur le Championnat à Marchampt-en-Beaujolais et à Vuillafans.

Antoine Uny s’inscrivait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne en 2017. Une première participation qui le voyait remporter le Challenge Open N/4 en terminant à la huitième place du Championnat Production. L’année suivante c’est au volant d’une Seat Léon Supercopa MK2 que le jeune Jurassien se lançait sur une nouvelle campagne de France. Il se classait alors deuxième du Challenge Open A/5, dans le sillage de Jérôme Janny, et accrochait la sixième place du Production. En 2019, c’est le Trophée FFSA du groupe A qui tombait dans l’escarcelle d’Antoine qui faisait son entrée dans le top 5 du Championnat Production. Toujours au volant de sa Seat Léon Supercopa MK2, il se classait à nouveau à la cinquième place du Championnat à l’issue de la saison 2020.

En l’espace de quelques années, Antoine Uny avait donc fait son entrée dans l’élite du Production, et on aurait pu s’attendre à ce qu’il tente de venir jouer les podiums en troquant sa Supercopa contre une auto plus performante. Mais Antoine est homme de défi, et à l’aube de la saison 2021, il portait son choix sur une Formule Renault pour faire l’apprentissage d’une monoplace sur le Championnat Sport. Une première saison qui lui permettait de prendre ses marques avant de terminer en 2022 deuxième du Challenge Open Formule Renault derrière un autre jeune talent, Baptiste Tognet-Bruchet.

De la monoplace au Proto
Alors qu’il aurait pu poursuivre au volant de sa Formule Renault pour tenter de décrocher la victoire sur le Challenge Open en 2023, Antoine Uny décidait une nouvelle fois de se lancer un nouveau défi. Après avoir connu la consécration sur le Championnat Production et s’être illustré au volant d’une monoplace, il partait à la découverte d’un Proto, en l’occurrence une Nova-Proto NP-03 : « J’avoue qu’à la fin de la saison 2022 ce n’est pas ce qui était prévu. Nous avions même préparé la Formule Renault dans l’optique de faire un championnat complet », confie Antoine. « Mais il s’est avéré qu’au début de l’année 2023, j’ai eu l’opportunité de racheter la NP-03 avec laquelle évoluait précédemment Axel Petit. Je me suis dit que c’était un sympathique challenge et je n’ai donc pas hésité. » Le choix d’Antoine était avant tout dicté par le désir de disposer d’une voiture plus récente, « et qui, même si je n’ai pas pris part à des épreuves régionales cette année, permet de viser la victoire sur ce type de manifestations. »

Dans la logique des choses, la classe E2-SC/1 dans laquelle évolue la Nova-Proto NP-03 est une catégorie en devenir qui devrait attirer plusieurs pilotes, et donc proposer de belles confrontations : « C’est évidemment tout ce que je souhaite », précise le Jurassien qui a pris possession de sa voiture dans le courant du mois de mars 2023 : « Avant de m’élancer sur le championnat, il m’a fallu le temps d’apprivoiser la voiture, de la régler à ma convenance, c’est pour cela que nous avons fait le choix de débuter à mi-saison », explique Antoine. « Il fallait également composer avec le budget qui ne me permettait pas de faire d’entrée de jeu un championnat complet avec cette voiture. »

Les premiers essais étaient programmés sur le circuit de Pouilly-en-Auxois où Antoine découvrait le maniement de son Proto : « Mais nous n’avons pas beaucoup roulé parce que c’est une voiture destinée à la course de côte et que les enseignements que nous pouvons engranger en circuit ne sont pas réellement représentatifs. » Les quelques tours permettaient à Antoine de comprendre que par rapport à une Formule Renault, il entrait dans un nouvel univers : « Le comportement est incomparable, on dispose d’une charge aérodynamique bien plus importante. Le train avant est nettement plus précis et si en termes de vitesses la différence n’est pas énorme, en revanche les passages en courbe et les freinages sont bien plus incisifs. »

Rapidement dans le top 10 !
C’est donc sur le tracé de Marchampt-en-Beaujolais qu’Antoine Uny prenait part à sa toute première épreuve avec sa Nova-Proto NP-03. Une première participation qui le voyait se classer au dix-septième rang, deuxième de la classe E2-SC/1 derrière une autre Nova-Proto NP-03, celle d’Yves Tholy : « J’avoue que n’ayant pas roulé en course de côte depuis le mois de septembre 2022, c’était pour moi assez impressionnant de m’élancer à Marchampt. Sur une course aussi rapide il faut savoir se remettre les yeux en face des trous, mais c’était une excellente course pour travailler et pour prendre de la confiance. La principale difficulté provient du fait que par endroits, ça passe à fond, mais que ton cerveau trouve que ce n’est pas vraiment logique », plaisante Antoine. « Mais sinon c’était hyper positif pour une épreuve que j’ai abordée avec des pneus qui ne convenaient pas vraiment. »

A Vuillafans, qu’Antoine considère comme sa course à domicile, le Jurassien plaçait sa Nova-Proto NP-03 au treizième rang et remportait une victoire de classe : « C’est ma course préférée et j’ai passé un excellent week-end même si en me rendant au départ de la quatrième montée de course j’ai dû renoncer parce que mes vitesses ne passaient plus. C’est le seul point négatif, parce que là j’avais des pneus qui allaient bien mieux et j’étais nettement plus en confiance, même si j’ai le sentiment de ne pas avoir tout donné. Mais je signe le record de la classe, ce qui est plutôt enthousiasmant pour la suite. »

La Course de Côte de Dunières allait permettre à Antoine Uny de faire sa première apparition dans le top dix alors qu’il signait en Haute-Loire une nouvelle victoire de classe : « C’était un week-end mitigé parce que même si les résultats sont là, les chronos ne sont pas aussi bons que ce que j’espérais. J’ai eu du mal à me lâcher, je présume que cela provient du manque d’expérience parce qu’avec la Supercopa ou avec la Formule Renault j’étais nettement plus à mon aise sur ce tracé », reconnait Antoine qui aurait pu connaitre un scénario bien pire : « En fait nous étions persuadés que nous avions réglé les problèmes de boîte de vitesses rencontrés à Vuillafans, mais lorsque j’ai voulu démarrer la voiture, les rapports ne passaient pas. Heureusement, Arnaud Mounier de chez Emap était présent et à trouvé l’origine du problème qui provenait d’un fil qui était sectionné dans le volant. Un truc idiot mais difficile à identifier. »

Absent au Mont-Dore, Antoine Uny poursuivait sa saison à Chamrousse où, à partir de l’épreuve iséroise il allait prendre un abonnement à la neuvième place. C’est en effet au neuvième rang que l’on retrouvera le Jurassien à l’arrivée de Chamrousse, de Turckheim et de Limonest où, à trois reprises, il remportera la classe E2-SC/1.

« L’approche de Chamrousse s’est faite un peu comme celle de Dunières », se souvient Antoine. « Sur le bas du tracé ça manquait un peu de grip et j’ai eu du mal à me lâcher. Mais sur le haut du parcours j’étais bien. Après, nous n’étions que deux dans la classe et de ce fait je n’ai pas eu à forcer la cadence outre mesure », reconnait-il.

Neuvième et vainqueur de classe à Turckheim, Antoine Uny laissait derrière lui des garçons de la trempe de Pierre Mayeur ou de Thomas Clausi. De quoi être particulièrement satisfait du résultat : « Là j’ai trouvé un super feeling avec la voiture. Avec des pneus qui sont plus performants sur des longs tracés, parce que plus durs, j’étais vraiment bien. Terminer dans le top dix quand on voit le plateau, c’est plutôt gratifiant. »

A Limonest on retrouvait à nouveau Antoine Uny à la neuvième place : « Moi, ça me va ! » lâche-t-il en souriant. « Je suis vraiment super content de cette course parce que je me retrouve en concurrence avec Sébastien Godot et je pensais qu’il me rendrait la tâche difficile. Finalement je parviens à le devancer et, motivé par sa présence, je signe le nouveau record de la classe alors qu’on déjà roulé sur cette épreuve en E2-SC/1 Axel Petit, Sébastien Jacqmin, Mattéo Fel-Astorg ou François-Xavier Thievant. Signer ce record c’est parfait pour conclure la saison. »

Vainqueur du Challenge Open E2-SC/1
En progression tout au long de sa demi-saison, Antoine Uny remporte cette année le Challenge Open E2-SC/1 : « J’ai la certitude d’avoir fait le bon choix parce que le bilan est clairement positif. Je ne regrette pas du tout d’avoir changé de catégorie parce que piloter une voiture telle que la Nova-Proto NP-03 sur le Championnat de France de la Montagne est un vrai plaisir. Les sensations sont excellentes. »

S’il a pu cette saison découvrir la Nova-Proto NP-03, Antoine Uny le doit en partie à ceux qui l’épaulent tout au long de la saison : « Je tiens à remercier l’ensemble des mes partenaires, Unimeca, Décolletage Morel, Gauthier Charpente, JLC Distribution, Groupe Bouiller, Vallet Automobiles, Facilacom, Evatech, Assurances AXA Clermidy, Ferrier et le Garage Uny. Un immense merci à ma famille et particulièrement mon père, ma mère et ma copine. Je remercie également Jean-François Ganevat et tous mes amis qui suivent les courses de près ou de loin. »

Antoine Uny sera bel est bien au départ de la saison 2024, toujours au volant de sa Nova-Proto NP-03 : « Nous allons essayer de faire un peu évoluer la voiture, et le pilote, durant l’hiver. L’objectif est de prendre part à une dizaine de courses et de tenter de conserver le Challenge Open en espérant qu’il y aura une vraie concurrence », conclut Antoine Uny.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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