Une première sur le CFM avec sa Norma 2 litres

Après s’être illustré durant plusieurs saisons sur les épreuves de l’Ouest, Anthony Le Beller participait en 2021 pour la première fois au Championnat de France de la Montagne. Une année de découverte qui lui a permis de mieux cerner le comportement de sa Norma 2 litres sur de nouveaux tracés.

Anthony Le Beller n’a jamais eu l’occasion de voir Jean-Luc, son père, évoluer sur les courses de côte de l’Ouest au volant de sa Rallye II. C’est en effet bien avant sa naissance que le papa d’Anthony sillonnait les épreuves régionales. Par la suite, totalement investi dans ses obligations professionnelles, Jean-Luc Le Beller délaissait la compétition mais ne reniait pas pour autant sa passion pour le sport auto.

Rien de surprenant que, dès l’âge de 12 ans, on retrouve Anthony, digne successeur de son père, au volant d’un karting. Le jeune breton allait rapidement franchir les échelons puisqu’après ses débuts en minimes en 1997, on le retrouvera par la suite chez les cadets avant de rejoindre la catégorie Promo au volant d’un Kart propulsé par un Rotax de 125 cm3. Une expérience en karting qui durera une dizaine d’années et qui permettra à Anthony de pleinement s’épanouir derrière le volant.

Proto 2 litres pour débuter en Course de Côte
En bon Breton passionné de sport automobile, Anthony Le Beller se devait d’assister à la Course de Côte de Saint Gouëno : « Je m’y suis rendu pour la première fois en spectateur. Ça m’a bien plus mais ce n’était pas réellement ce que je recherchais en termes de compétition. Issu du circuit où l’on doit se battre pour effectuer des dépassements, la course de côte n’avait rien de commun avec ce que je connaissais », confie le Morbihannais. Malgré tout, l’année suivante, il revenait faire une visite dans les Côtes-d’Armor pour une nouvelle édition de Saint Gouëno : « A cette occasion j’ai vu évoluer la Norma de Térence Reynaud, et j’ai trouvé ça plus que sympathique. »

Après quelques temps de réflexions, Anthony Le Beller faisait l’acquisition d’une Norma 2 litres auprès d’Andres Villarino pour disputer la saison 2011 : « J’alternais alors entrainement sur circuit et participations à des épreuves régionales de l’Ouest. M’impliquait sur le championnat me paraissait alors impossible compte tenu de mes obligations professionnelles et de l’éloignement géographique de la Bretagne par rapport à la grande majorité des épreuves du championnat », explique Anthony, gérant d’une société de transport située à Pontivy.

Pour un pilote qui ne cache pas son affection pour l’Endurance, le choix du Proto semblait naturel, et Anthony trouvait dans la Norma 2 litres la voiture idoine pour débuter en course de côte : « La Norma est une super auto, performante, sûre et pas forcément compliquée à régler. » A partir de 2016, c’est une nouvelle Norma qui viendra remplacer la précédente et avec laquelle Anthony poursuivra son implication sur les épreuves régionales, avec des apparitions marquées par d’excellents résultats sur les manches du Championnat de France de la Montagne inscrites au calendrier de la campagne de l’Ouest.

Après deux belles saisons en 2017 et 2018, Anthony se voyait contraint de mettre la compétition entre parenthèses en 2019, suite à une blessure à l’épaule. Mais avant de s’éloigner des courses, il avait auparavant signé une excellente quatrième place à Saint Gouëno. Comme de nombreux pilotes, Anthony n’aura pas l’occasion de rouler en 2020 et reviendra en 2021 avec une toute première inscription sur le Championnat de France de la Montagne.

A la découverte du CFM !
Après avoir apporté quelques évolutions à sa Norma M20 FC, Anthony Le Beller, en manque de compétition depuis plus d’un an, partait à la découverte du championnat : « Je connaissais les épreuves de l’Ouest mais j’allais découvrir les autres manches inscrites au calendrier du CFM, et de ce fait je n’avais pas d’ambitions particulières pour cette saison 2021 », avoue Anthony. « Je voulais avant tout me faire plaisir, en espérant ne pas être trop éloigné des concurrents évoluant en CN/2. Mais il était clair que je n’allais pas rivaliser avec les frères Pernot ou avec Max (Cotleur). »

Malheureusement pour Anthony, le calendrier 2021 était amputé des épreuves de Thèreval – Agneaux et de Saint Gouëno, deux tracés qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter. Mais c’est tout de même sur une épreuve qui lui était connue, La Pommeraye, qu’il débutait sa saison : « Mais tout ne s’est pas passé comme voulu. En clair, j’espérais disposer de la Norma E2-SC vers laquelle je souhaite évoluer. Mais ça n'a pas pu se faire, et en dernier recours j’ai dû me rabattre sur la CN/2 pour laquelle je n'avais pas de pneus neufs. De ce fait, je ne suis pas parvenu à retrouver les sensations. Après, je dois garder à l’esprit que je n’avais pas roulé depuis un an et demi, et c’est peut-être pour cela que je suis un peu passé à côté », analyse Anthony qui termine dans le top 10 et accroche tout de même la quatrième place de sa classe.

Pour la suite, Anthony Le Beller partait à la découverte de Dunières où tout au long du week-end il sera en constante progression : « J’ai bien aimé le tracé, même si la météo n’était pas avec nous et même si je n’avais toujours pas de bons pneus », commente le Breton. « C’est la première fois qu’on se déplaçait aussi loin, et j’étais impatient de rouler. Mais le brouillard en a décidé autrement et nous avons débuté les essais en fin d’après-midi du samedi. Un peu frustrant. »

Pour Marchampt, Anthony disposait enfin de gommes neuves et allait pouvoir se faire plaisir sur un tracé qu’il découvrait mais qui a retenu son attention : « Je pense que Marchampt sera à noter comme une de mes courses préférées. J’aime beaucoup ce genre de profil », confie Anthony qui termine sur le podium de la classe CN/2, derrière Etienne Pernot et Maxime Cotleur. « Mais un peu trop éloigné à mon goût, même si pour une première je me dois de me satisfaire du résultat. »

S’il avait déjà eu l’occasion de participer au Mont-Dore, cela faisait longtemps qu’Anthony Le Beller n’avait pas eu l’opportunité de se rendre dans le Massif du Sancy. Il devait donc retrouver ses repères sur une course longue et difficile à aborder : « Tout s’est bien passé durant l’essentiel du week-end puisque je suis en progression sur chaque montée, avant de sortir de la route sur la dernière. Au cumul, ça m’a mis un peu dedans, mais l’auto n’a pas subi de dommage. Donc ça fait partie du jeu et ça se termine bien. »

C’est par la suite à Turckheim que l’on retrouvait Anthony pour sa dernière participation de la saison dans le cadre du Championnat de France de la Montagne : « J’étais déjà venu en 2017, lors de l’édition qui accueillait Sébastien Loeb », se souvient le Morbihannais. « Là aussi j’aime bien le tracé et ça s’est plutôt bien passé même si je termine une nouvelle fois derrière Etienne (Pernot) et Max (Cotleur). Mais j’ai pu me ’’tirer la bourre’’ avec Alban (Thomas) et c’était plutôt sympa », reconnait Anthony qui au final accroche la troisième place de sa classe.

Une E2-SC pour la saison 2022
Quatrième du Challenge Open CN/2 en seulement cinq participations sur les huit épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne 2021, Anthony Le Beller reconnait avoir beaucoup apprécié sa première implication sur le championnat : « Ça m’a permis de me remettre dedans, de découvrir de belles épreuves, de me faire plaisir. J’ai bossé, beaucoup appris et dans l’ensemble je suis très satisfait. »

Content de cette première participation au Championnat de France de la Montagne, Anthony Le Beller tient à remercier ceux qui l’ont soutenu dans l’aventure : « Un immense merci à mon père qui m’accompagne sur les épreuves, à Elodie mon épouse, et à mes enfants Syllian et Elyna. Merci également à mes partenaires, Rémi de chez TPG Assurances, la Société Vulco à Pontivy, Yacco, Guillem de chez Nova Proto et Arnaud de chez Emap. »

Logiquement, Anthony Le Beller devrait se partager en 2022 entre participations à des épreuves régionales et implication sur le championnat. Deux approches différentes, aux volants de deux autos différentes : « L’intention est de rouler en régional avec la Norma CN/2 et de prendre part au championnat avec la nouvelle Norma M20 FC E2-SC/3, en débutant la saison à Abreschviller. Ensuite je devrais être présent sur les épreuves de l’Ouest, à Vuillafans, à Marchampt, au Mont-Dore, et à Turckheim », précise le Breton qui a pu récupérer sa nouvelle Norma en décembre : « Nous avons eu l’occasion de faire une première séance d’essais sur le circuit de Pau-Arnos. Cela m’a permis de prendre conscience de l’écart qu’il y a entre les deux voitures, ça n’a quasiment rien à voir, la E2-SC est vraiment ’’un avion’’ »

Mais la saison d’Anthony Le Beller devrait commencer sur la Course de Côte régionale de Thèreval – Agneaux avant de participer à Bournezeau. Il a également prévu, toujours avec sa Norma CN/2, de s’engager à Loc-Eguiner et à La Harmoye : « Il est important d’être présent sur les courses régionales parce que les organisateurs s’impliquent énormément pour maintenir des épreuves. Nous nous devons de jouer le jeu et de prendre part à ces épreuves car on sait que c’est compliqué de mettre en place une course de côte », conclut Anthony.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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