Deuxième du Challenge Open GTTS/1

Après avoir découvert le Championnat de France de la Montagne en 2022, Aurore Louison avait la ferme intention d’améliorer ses performances lors de sa seconde campagne sur le CFM. Au fil des épreuves sa progression fut nette, et lui permet au final de placer sa Mitjet au deuxième rang du Challenge Open GTTS/1.

Si elle découvrait l’an dernier la majorité des épreuves du CFM, en revanche Aurore Louison disposait d’une énorme expérience en termes de pilotage. Du Kart Cross, la native du Doubs passait ensuite au Cross Car avant de s’essayer en rallye en qualité de copilote. Au début des années 2000, elle participait à plusieurs courses de côte et slaloms. L’opportunité pour elle de s’aligner sur une manche du championnat, la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes courue pour elle à domicile. Loin d’être impressionnée par des voitures imposantes, Aurore aura l’occasion de s’installer derrière le volant d’une Opel Manta. Elle ira également découvrir diverses surfaces et d’autres continent en prenant part aux sélections féminines du Trophée Andros, avant de participer au Sprint Car Challenge Damafro, manche mondiale IRCI disputée au Canada.

Elle sera à nouveau l’une des animatrices du Trophée Andros lors des saisons 2015 et 2016 et retrouvera également la terre en roulant en Autocross. Détentrice du BPJEPS Sport Auto, Aurore Louison est donc fortement impliquée dans les différents aspects de la compétition. En 2022, elle avait prévu de courir en Buggy 1600 et de prendre part à quelques manches du TTE avec une Mitjet, avant que Jean-Paul Picard lui propose le volant de sa Mitjet pour prendre part au Championnat de France de la Montagne. Aurore saisissait cette opportunité qui lui permettait de retrouver une Mitjet et de découvrir de belles épreuves. Cette saison de découverte permettra à cette cavalière émérite de se familiariser avec sa monture et de préparer au mieux la saison 2023.

En hommage à Jean-Paul Picard
Les performances et l’implication d’Aurore Louison ne pouvaient qu’inciter Jean-Paul Picard a renouveler sa confiance à la pilote Franc-Comtoise pour une nouvelle campagne de France. Malheureusement, celui qui se présentait depuis plusieurs décennies comme un mécène éclairé du sport automobile, ne sera pas le témoin de la belle progression de sa pilote. En février 2023, Jean-Paul Picard nous quittait… La disparition de l’opticien Viennois ne remettra pas en cause le calendrier sportif d’Aurore, son programme étant clairement panifié à l’heure du coup d’envoi de la saison : « Monsieur Picard était et restera une notoriété dans le monde du sport automobile. Son départ nous a bien évidemment choqué et affecté, mais nous considérons qu’il est toujours là car le Team Picard perdure et qu’il nous permet d’honorer sa mémoire », confie Aurore Louison.

Entouré de nombreux pilotes et d’acteurs du sport auto, Anne-Marie Ollivier, la compagne de Jean-Paul Picard, décidait de reprendre le flambeau. Les pilotes de l’équipe, qui jusqu’alors bénéficiaient du soutien du Team Picard, intégraient l’équipe et font à présent partie prenante de l’association : « De ce fait si humainement le départ de Monsieur Picard affectait l’ensemble des pilotes, sportivement cela ne changeait rien à l’approche de la saison à venir. »

Après une belle découverte des épreuves du Championnat de France de la Montagne en 2022, Aurore Louison abordait la saison 2023 avec l’intention de faire progresser ses chronos : « L’envie était avant tout de venir jouer avec mes collègues, de m’immiscer dans les combats. Je ne visais pas de résultat, sachant que je devais composer avec des adversaires de poids. J’espérais seulement être dans le coup pour pouvoir me bagarrer avec eux », explique Aurore qui à l’approche de cette nouvelle campagne bénéficiait d’améliorations sur sa Mitjet : « Nous avons pu changer le moteur qui donnait de gros signes de fatigue. Nous sommes partis sur un nouveau bloc, plus ''coupleux'' mais moins puissant, ce qui se ressentira sur les tracés sinueux. Mais clairement nous avons été un peu pris de court pour apporter de réelles améliorations et nous allons certainement mieux peaufiner tout cela cet hiver. »

En constante progression
A Bagnols-Sabran, où Aurore Louison débutait sa saison, il lui était difficile de lutter face à un Stéphane Villain qui jouissait d’une parfaite connaissance du terrain. Mais la Franc-Comtoise aura la belle satisfaction de terminer deuxième en devançant Jean-Michel Godet de 119 millièmes : « C’est une épreuve que je découvrais, avec une certaine appréhension parce que je ne parvenais pas à trouver le grip durant tout le week-end. Je n’ai pas voulu prendre de risque sur la première manche de la saison et finalement je suis agréablement surprise d’être à la bagarre avec Stéphane et Jean-Michel. C’était pour moi une bonne première course. »

Aurore avait déjà eu l’occasion d’affronter le Col Saint-Pierre, pour autant elle ne connaissait pas parfaitement le tracé de l’épreuve cévenole qui est, de l’avis général des pilotes, le plus difficile à assimiler. A Saint-Jean-du-Gard, elle se classe troisième du GTTS/1 derrière Stéphane Villain et Jean-Michel Godet : « J’adore cette course, mais j’ai vraiment du mal à la mémoriser. J’avais beaucoup travaillé en amont, cela me permet de gagner huit secondes sur mes chronos de l’an dernier, ce qui est énorme. Nous étions tous les trois dans la même seconde lors des essais, mais je n’étais pas réellement dans le coup sur la première montée de course et j’ai eu du mal à rattraper par la suite. Mais ce fut un bon week-end avec les copains », avoue Aurore qui termine deuxième féminine derrière la Championne de France Morane Cat-Mackowiak.

Sa participation à la Course de Côte d’Abreschviller sera marquée par la réussite puisque l’on retrouvait à l’issue de l’épreuve mosellane, Aurore Louison au sommet de la hiérarchie de la classe GTTS/1 : « Ce fut pour moi une grosse surprise parce que le rapide tracé d’Abreschviller devait à mon sens avantager les 1400 cm3 », analyse Aurore dont la Mitjet est propulsée par un 1300. « Mais j’avais bien travaillé, j’ai osé attaquer un peu plus qu’à l’habitude et finalement ça a payé. Cette première victoire me permettait de rendre hommage à Jean-Paul Picard est elle faisait le plus grand bien. »

Le prochain rendez-vous d’Aurore Louison avait pour cadre la Bretagne, c’est en effet sur le tracé de Saint Gouëno qu’elle espérait rééditer sa performance d’Abreschviller. Mais la mécanique en décidait autrement : « Nous avons eu un problème de fuite d’huile que nous avions déjà rencontré l’année dernière. C’est réellement dommage parce qu’au moment où j’ai dû renoncer je disposais de presqu’une seconde d’avance sur Jean-Michel (Godet). C’est peut-être la course qui aurait pu changer l’issue du Challenge Open GTTS/1 parce qu’il y avait là de gros points à prendre. Mais j’ai préféré renoncer plutôt que de prendre le risque de casser le moteur. Il fallait être raisonnable alors que nous n’avions pas encore atteint le cap de la mi-saison. »

La Course de Côte de Marchampt proposait un plateau en GTTS/1 particulièrement relevé, avec notamment la présence de pilotes tels que Christophe Demare ou Christian Faury qui disposent d’une très bonne connaissance du tracé. Face à une telle concurrence Aurore accroche finalement la cinquième place : « J’aime beaucoup cette épreuve mais j’ai beaucoup de mal sur ce tracé. Je manque de vitesses de pointe et pour aller vite il faut d’une part un gros moteur et savoir passer vite dans les virages. Clairement, il me manque quelque chose pour bien figurer à Marchampt. »

Vuillafans, pour Aurore Louison c’est la course à domicile. Et bien évidemment la Doubienne espérait se mettre en valeur sur ce tracé rapide et complexe. Deuxième du GTTS/1 derrière la Caterham de Baptiste Merle, elle se classe première de la classe parmi les pilotes qui animent le championnat : « C’était vraiment une superbe édition. Lors des essais j’étais en bagarre avec Baptiste avant qu’il ne prenne le large dimanche. Mais j’ai bien progressé dans les chronos et je suis pleinement satisfaite de ma prestation et de mon résultat. Ce fut un excellent week-end. »

L’édition 2023 du Mont-Dore s’est limitée à seulement deux montées de course et ce n’est pas un meeting qui restera gravé dans la mémoire d’Aurore : « C’est assez paradoxal, mais lorsqu’il pleut on doit ôter le pare-brise de la Mitjet parce que nous ne disposons pas d’essuie-glaces. Je n’y suis pas parvenu et je me suis donc privée d’une montée d’essais. Ensuite, j’ai été bien trop prudente sur la première montée de course, et j’espérais me rattraper sur les suivantes. Malheureusement il n’y en aura qu’une autre, donc impossible au cumul de refaire mon retard. C’est rageant parce que sur la deuxième montée je signe un très bon chrono. »

Cinquième du GTTS/1 sur le Mont-Dore, Aurore Louison allait accrocher à Chamrousse la troisième place, mais la première des pilotes engagés sur le CFM : « On s’est bien battu avec Jean-Michel (Godet) durant un week-end difficile pour tout le monde avec de nombreuses touchettes et figures de style. Au final je termine à seulement 95 millièmes de Baptiste (Merle) et devant Jean-Michel, donc très contente du résultat et des belles bagarres que nous nous sommes livrées. »

A Turckheim, Aurore terminera à nouveau première des Mitjet engagées sur le Championnat, même si elle devait céder le sommet de la hiérarchie de la classe à Jean-Michel Lestienne, qui faisait là une pige de fin de saison : « Jean-Michel connait cette épreuve sur le bout des doigts et aller le chercher paraissait difficile », analyse Aurore qui avoue avoir abordé l’épreuve alsacienne en n’étant pas au sommet de sa forme. « J’ai assuré pour être devant Jean-Michel (Godet) qui finalement est parti à la faute. »

A Limonest Aurore ne figurera sur les feuilles de classement que des deux premières montée de course. Elle sera en effet victime d’un excès de confiance qui lui interdisait de conclure le week-end : « En début de meeting je me suis vraiment bien battu avec Christophe (Demare) et Christian (Faury) et j’étais super contente de parvenir à jouer avec eux. Je me suis dit alors que je devais me lâcher pour tenter de faire un coup. Je suis sortie de ma zone de confort, mais ça n’est pas passé ! » regrette-t-elle sans pour autant se départir de son sourire. « Je suis malgré tout très contente de mes chronos et satisfaite de voir que sur des tracés sinueux et techniques je peux rivaliser avec eux. »

Deuxième du Challenge Open GTTS/1
A l’issue de sa seconde saison sur le Championnat de France de la Montagne, Aurore Louison se classe deuxième du Challenge Open GTTS/1 en ayant réalisé de belles performances. De quoi réjouir la Franc-Comtoise : « Ce fut une magnifique saison tant au niveau performances que pour ce qui est de la convivialité qui a régné sur les épreuves. Côté sportif,  j’améliore en moyenne mes chronos de la saison précédente de deux à huit secondes selon les tracés. C’est très positif. »

Cette saison sera marquée par une belle progression d’Aurore Louison qui ne manque pas de remercier l’ensemble de ses soutiens : « Avant tout un immense merci à Philippe, mon mari, qui est présent à mes côtés sur les épreuves. Merci à Thierry Bertin et à Corinne (Beffy) qui transportent ma voiture et gèrent la maintenance tout au long de la saison, ils forment une super équipe. Merci bien évidemment à Anne-Marie Ollivier et au Team Picard, à SP Solutions, SMB Moteur, Piloevents (mon école de pilotage) et Evo Sprint. Je rappelle que nous louons trois Mitjet sur le championnat TTE et en Trackdays pour ceux qui veulent s'y essayer. D’ailleurs nous organisons une sélection pour gagner une course en Mitjet. A l’issue de cette sélection qui aura lieu le 9 mars 2024 sur le circuit de Pouilly-en-Auxois, nous sélectionnerons la meilleure pilote féminine et le meilleur pilote masculin pour participer à une épreuve dans le cadre du TTE. » Les détails de l’opération sont à retrouver dans la rubrique ''Le Volant'' du site www.evosprint.com.

Pleinement impliquée dans le sport automobile, Aurore Louison s’est donnée comme mission de mettre en avant les pilotes féminines : « Pour cela nous avons créé l’Association L Compétition. C’est dans ce cadre qu’au mois d’octobre dernier nous avons organisé une journée de roulage à l’occasion ''d’Octobre Rose'', et cette opération a connu un franc succès. Nous renouvellerons donc cette journée en 2024, et nous allons également créer des partenariats pour mettre en avant les femmes qui évoluent dans le sport automobile. Quand on voit les performances réalisées par certaines sur le Championnat de France de la Montagne, on se dit que les féminines sont vraiment bien représentées. »

Aurore Louison comptera parmi les animatrices du Championnat de France la Montagne en 2024 : « Je repars avec la Mitjet, toujours sous les couleurs du Team Picard. Il va falloir que je travaille sur ma régularité et la fiabilité de la voiture, ce sont les deux domaines sur lesquels nous allons concentrer nos efforts durant l’hiver. Ensuite, je vais essayer de participer à l’intégralité du championnat. Être au départ des treize manches sera un nouveau défi à relever, et cela me permettra d’avoir une vision globale du championnat », conclut Aurore qui espère bien retrouver de l’adversité au sein de la classe GTTS/1.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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