Le Lorrain 4ème du Challenge Open A/5

Face aux Léon Supercopa qui trustent les podiums du groupe A, Bruno Fra s’est lancé le défi cette saison d’opposer aux valeureuses espagnoles sa BMW M3. Un challenge de taille que le Lorrain a su relever avec un certain brio pour finalement, en seulement six participations, venir accrocher la quatrième place du Challenge Open A/5.

La passion de Bruno pour le sport automobile lui vient de son père, Christian Fra. Unanimement apprécié en sa qualité de Président du Sluc, le club de Nancy qu’il mena au sommet du basket français, le regretté Christian Fra fut également pilote. Dans les années 80, il animait les courses de côte de l’Est de la France avec une Citroën Visa Chrono. Bruno, son fils, ne manquait pas de le suivre et d’assumer le rôle de mécano sur les épreuves : « On était alors accompagné de l’ami Alain Dumartheray qui roulait en monoplace », précise Bruno. « Nous nous sommes par la suite tournés vers le rallye avant de mettre un terme définitif à notre implication dans le sport auto. »

Fidélité à la BMW M3
Mais la passion de Christian Fra sautait une génération, puisque c’est Jonathan, le fils de Bruno, qui prenait la relève : « Il a acheté une Renault Clio 16S pour prendre part à des courses de côte. Cela m’a donné l’occasion de retrouver Alain Dumartheray, et lorsque mon fils a décidé de se tourner vers le rallye, je me suis dit que c’était à mon tour de m’installer derrière le volant », raconte Bruno. « C’est alors Alain Dumartheray qui m’a conseillé de prendre contact avec Fabrice Marchal qui pouvait me trouver une BMW performante. »

En 2009, la quarantaine passée, Bruno Fra se lançait en course de côte au volant d’une BMW M3 groupe N : « C’était l’ancienne voiture de Frédéric Collin avec laquelle j’ai roulé en régional en faisant des apparitions régulières sur le championnat », confie Bruno que l’on retrouvait alors chaque année à Abreschviller, Marchampt, Vuillafans et Turckheim. Après deux années de bons et loyaux service, la BMW M3 groupe N laissait place à une nouvelle M3 : « Alain Dumartheray voulait repartir en voiture ouverte et il m’a donc vendu sa BMW groupe A, celle avec laquelle je cours encore aujourd’hui. »

Depuis 2011, Bruno Fra se partage donc entre manches du Championnat de France de la Montagne et épreuves régionales, en se concoctant un calendrier où il mixe de manière assez équitable ses participations : « Ce fut encore le cas cette saison puisque je me suis engagé sur six manches du championnat dans le cadre d’un Challenge Open, et sur six épreuves régionales », précise-t-il.

Une M3 face aux Supercopa
Pas moins de dix pilotes étaient engagés cette saison sur le Challenge Open A/5. Tous aux volant de Léon Supercopa dans leurs versions MK2 ou MK3. Tous, sauf un ! Un irréductible lorrain a en effet décidé de venir défier celles que l’on présente comme les  ’’intouchables’’ du groupe A avec sa BMW M3. Le choix peut paraitre surprenant, mais Bruno Fra assume parfaitement cette option, estimant que si sa vénérable ’’Béhème’’ peut difficilement lutter contre des Léon plus performantes, elle lui offre de fabuleuses sensations : « Je me sens bien au volant de la BMW, et pour être honnête, mon rêve ultime serait de pouvoir disposer de la même auto que Yannick (Poinsignon). Peut-être un jour », confie Bruno qui ne s’interdit pas d’aller au bout de son rêve.

C’est d’ailleurs à Guy Poinsignon que l’on doit la venue cette saison de Bruno Fra sur le championnat : « Il m’a motivé à accompagner sa petite famille sur les épreuves. Mais mes obligations professionnelles ne me permettant pas de prendre part à l’intégralité des épreuves, avec de longs déplacements, j’ai dû établir un calendrier de six épreuves, le minimum pour m’engager à un Challenge Open. J’avais pour habitude de participer à quatre épreuves, j’ai rajouté Hébécrevon et Chamrousse. »

Avec un programme limité à six manches et face à des Supercopa ultra compétitives, Bruno Fra ne pouvait pas espérer remporter le Challenge Open : « Mais j’avais l’espoir de venir m’immiscer au sein de la meute. J’étais le seul pilote à rouler en BMW, j’avais donc comme but de me classer en milieu de tableau parmi les Supercopa. »

Succession de podium de classe
C’est chez lui, en Lorraine que Bruno Fra débutait sa saison en alignant sa BMW M3 sur la 50ème édition de la Course de Côte d’Abreschviller. Une épreuve qui allait lui donner du fil à retordre : « Je n’avais pas roulé pendant 2 ans à cause de la crise du Covid, et je suis arrivé à Abreschviller sans avoir fait le moindre tours de roues. D’entrée de jeu j’ai connu un problème d’embrayage. Guy (Poinsignon) a tenté de réparer, et j’ai pu repartir dimanche parce que l’on m’a poussé jusqu’au départ. Mais ça n’a pas vraiment fonctionné comme ça aurait dû. En clair, j’ai fait deux montées, ce qui m’a permis d’être classé, mais je n’étais pas au départ de la dernière. »

Bruno Fra allait par la suite découvrir le tracé de la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux. Et le Lorrain se dit enchanté par sa visite en Normandie : « Les gens sont très sympas et le tracé est plutôt attrayant. Je ne connaissais pas suffisamment le parcours pour espérer signer un bon résultat », analyse Bruno qui termine cinquième de sa classe.

On retrouvait ensuite la BMW M3 de Bruno Fra à Vuillafans, sur un tracé qu’il connait bien : « Ça s’est très bien passé, c’est une très belle course sur laquelle je me sens à mon aise », confie le Lorrain qui termine troisième de sa classe. On le retrouvait ensuite à Marchampt, une épreuve qu’il considère comme l’une des plus belles de la saison et sur laquelle il se classait une nouvelle fois au troisième rang du A/5 : « J’aime bien se tracé rapide, et je suis pleinement satisfait du résultat. C’est pour moi un excellent souvenir. »

Bruno Fra n’avait jamais eu l’occasion de rouler sur le tracé alpin de Chamrousse, et cette année, les conditions n’étaient pas idéales pour se familiariser avec l’épreuve iséroise : « Je découvrais Chamrousse et j’ai reconnu durant la journée de vendredi sous un épais brouillard. C’était compliqué de prendre ses repères. Samedi ça allait mieux. Mais dimanche, après m’être loupé sur la première montée avec de vieux pneus, je me suis retrouvé dans un mur de brouillard sur la seconde. La dernière montée ayant été annulée, je n’ai pas pu par la suite améliorer mes chronos. Ce fut certainement le week-end le plus compliqué de ma saison. »

A Turckheim, Bruno Fra allait retrouver le podium de la classe A/5 à l’issue d’un week-end alsacien dès plus plaisant : « C’est une belle course sur laquelle tu prends énormément de plaisir sur six kilomètres. Et puis c’est un tracé sur lequel la BMW a quelques atouts. En bout de ligne droite, je suis plus rapide que les Supercopa qui reprennent l’avantage dès que ça commence à beaucoup tourner. Les Léon ont une meilleure tenue de route, j’ai un peu plus de vitesses de pointe, mais ça ne compense pas. Ça reste une ’’Béhème’’, et donc il faut savoir la tenir. Si j’avais 20 ans de moins et que je sache encore déconnecté le cerveau en mettant le casque, peut-être que je gênerais un plus les Supercopa », lâche Bruno dans un sourire.

Quatrième du Challenge Open A/5
La saison de Bruno Fra sur le championnat fut courte, mais elle lui aura permis de se classer quatrième du Challenge Open A/5, le plus relevé cette année : « Après une interruption de deux ans, je pense que je peux être pleinement satisfait de ma reprise. Je ne me suis pas trop mal débrouillé, et ça me va parfaitement. En début de saison je n’aurais pas cru terminer en si bonne position. » Bruno peut être d’autant plus satisfait qu’il termine également deuxième de la Ligue Grand Est : « Là aussi je suis très content du résultat. J’ai fait six courses, une victoire de groupe à Montgueux, ce fut vraiment une belle saison. »

A l’heure de tourner la page de cette saison 2022, Bruno Fra veut remercier en premier lieu celui grâce à qui il a pu rouler sur le championnat cette saison : « Un grand merci à Guy Poinsignon qui m’a motivé à m’engager et qui prend en charge la gestion de ma voiture. Un immense merci à toute la famille Poinsignon avec qui je partage mes week-ends de course. Merci à ma copine Peggy et à l’ensemble des mes partenaires, avec un merci particulier à Franck Voisard, Cabinet d’Assurance Allianz à Saint-Dié. »

Content de sa saison 2022, Bruno Fra se verrait bien repartir sur le même programme en 2023 : « Je vais essayer de refaire un Challenge Open, sur les six mêmes courses. Je vais également rouler en régional pour essayer de me qualifier pour la Finale de la Coupe de France qui en 2023 aura lieu à Steige, dans le Bas-Rhin. » A plus long terme, Bruno ne s’interdit pas de viser une implication plus importante : « J’aimerais bien un jour prendre part à l’intégralité du championnat », avoue-t-il en guise de conclusion.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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