2015, la plus belle saison du pilote isérois

Lorsque l’on est enfant, tout parait immense. Du haut de ses cinq ans, Cédric Arvet devait percevoir la Simca 1000 de ses parents comme un véritable monstre mécanique. La passion pour le sport auto lui vient en effet de sa plus tendre enfance, lorsque son père, derrière le volant et sa mère, dans le baquet de copilote, sillonnaient les rallyes du Comité Rhône Alpes et des régions limitrophes.

Une période qui laissera d’excellents souvenirs au jeune Cédric, et qui par la suite l’incitera à suivre le cursus familial. L’envie d’en découdre était d’autant plus forte que l’esprit de compétition était déjà fortement ancré chez Cédric. Durant l’adolescence, c’est vers l’athlétisme que se tournait le jeune isérois. Il intégrait d’ailleurs une section scolaire où la priorité était donnée au sport, et il participait à de nombreuses compétitions de demi-fond.

En 2000, Cédric a à peine plus de vingt ans, et une vraie envie d’en découdre derrière le volant. Lui reviennent alors à l’esprit les souvenirs d’enfance, et c’est sur une Simca 1000 qu’il jetait son dévolu : « Au volant de cette Rallye II, j’ai fait mes débuts sur la Course de Côte de Tournon, en Ardèche », se souvient Cédric. Des débuts fracassants, mais peut-être pas dans le meilleur sens du terme, puisque lors de la troisième course sur laquelle il était engagé, Cédric effectuait une série de tonneaux et endommageait sérieusement sa voiture.

Une mésaventure qui n’allait toutefois pas le stopper dans son élan : « La caisse était détruite, mais j’ai pu récupérer le moteur. J’ai donc changé la caisse et j’ai profitait de l’occasion pour passer de la Rallye II à la Rallye III », précise-t-il. « J’ai roulé durant trois saisons avec cette voiture, avant de faire l’acquisition d’une Martini MK 39. »

Au volant de cette monoplace, Cédric Arvet allait prendre part à plusieurs courses de côte et slaloms de sa région : « Je me suis même essayé au championnat, puisque j’ai participé notamment à Bagnols-Sabran et Chamrousse », précise Cédric. « J’ai également eu l’occasion de me tester au volant d’un Proto que j’ai loué à Olivier Augusto. Des expériences particulièrement plaisantes », reconnait-il.

En 2006, Cédric fait un passage par la Formule Renault, au volant d’une voiture qui lui avait été prêtée. Une saison qui ne lui laisse pas un souvenir impérissable : « C’est toujours délicat de courir avec un matériel qui ne vous appartient pas. On a tendance à être sur la retenue, et bien évidemment, on ne signe pas de réelles performances dans ces conditions. »

L’année suivante, Cédric fait l’acquisition d’une Reynard 873 1600 cm3. Il enregistre alors des résultats probants avec notamment, dès sa troisième course, une victoire scratch au slalom de Virieu-sur-Bourbre : « J’ai gardé cette voiture de 2007 à 2014. A son volant j’ai disputé des courses de côte régionales, de nombreux slaloms, et bien évidemment la Course de Côte de Chamrousse, épreuve pour moi à domicile. »

En 2009, une expérience sur la Course de Côte de Crest-Divajeu  au volant d’un Proto Ailef, engagé en CM, allait inciter Cédric à se tourner vers cette catégorie : « J’ai bien aimé les sensations au volant d’un proto propulsé par un moteur de moto. C’est certainement ce qui m’a motivé à faire l’acquisition d’un TracKing RC 01. »

Si ces dernières années furent des saisons de transitions durant lesquelles le calendrier de Cédric sera réduit à sa plus simple expression, c’est avec un programme initial de six manches du Championnat de France de la Montagne que Cédric allait débuter la saison 2015 : « J’ai dû à un moment donner la priorité à mes obligations professionnelles, ce qui m’a obligé à mettre la compétition entre parenthèse », explique-t-il.

Le rapide apprentissage du TracKing RC01
La saison 2015 de Cédric Arvet débutait à Bagnols-Sabran, sur la manche d’ouverture du Championnat de France de la Montagne. Le pilote isérois découvrait alors le TracKing RC01, et devait passer par un nécessaire temps d’adaptation avant de songer à défier le chrono : « J’ai vraiment abordé ce premier rendez-vous prudemment. Il n’était pas question pour moi d’aller chercher la limite sur les freinages, n’y d’essayer de trop en faire, d’autant que je redécouvrais le tracé que je n’avais plus affronté depuis 2006 », explique Cédric qui, au final, se classera douzième des CM.

Apparemment le pilote d’Herbeys s’est rapidement familiarisé avec le comportement de sa nouvelle monture. Au Saint-Pierre, pour sa deuxième course de la saison, il terminait deuxième du CM, à seulement 149 millièmes du vainqueur de la catégorie, Olivier Desrayaud : « J’ai vraiment eu le déclic sur cette épreuve. J’ai parfaitement cerné le comportement de la voiture, ce qui m’a permis de me lâcher. Je ne m’attendais pas à être aussi à mon aise sur le Saint-Pierre, c’est une agréable surprise et un excellent souvenir », confie Cédric qui disputait la manche gardoise pour la première fois.

La victoire au Beaujolais allait se jouer dans un mouchoir de poche. Si Olivier Desrayaud s’imposait au volant de son TracKing, Cédric accrochait la troisième place du CM à seulement deux dixièmes du vainqueur : « Là encore, je découvrais ce parcours, qui est particulièrement rapide. J’ai toujours été plus à mon aise sur les tracés techniques que rapides, et je parviens à signer des très bons chronos. C’est pour moi une véritable source de satisfaction », reconnait Cédric. « Je pense que cette épreuve m’a permis de réellement progressé. »

Cédric Arvet allait connaitre la consécration sur la dernière manche inscrite à son calendrier, la Course de Côte de Chamrousse, disputée pour lui à domicile. « Je m’impose en CM devant mes partenaires, venus me soutenir, ainsi que mes proches. J’avais à cœur de démontrer que je pouvais signer un bon résultat, j’étais donc très heureux de l’emporter », avoue Cédric. « Cette victoire est importante, et j’ai un autre motif de satisfaction, celui de mettre rapproché du temps de Fabien Bourgeon, le concepteur de la voiture. »

Avant Chamrousse, hors championnat, Cédric avait déjà connu les joies de la victoire en imposant son TracKing sur la Course de Côte de Coligny : « Là encore je ne pouvais qu’être content de ce succès remporté sur les terres d’Olivier Desrayaud. Nous nous sommes affrontés, avec beaucoup de respect et de sportivité tout au long du week-end, et au final je parviens à le devancer. »

Les deux pilotes des TracKing allaient également se retrouver à Donzy le Pertuis, où ils devront s’incliner face au Speed Car GTR d’Yves Tholy, et où Cédric sera devancé d’un dixième par Olivier Desrayaud : « Difficile d’aller chercher Yves Tholy, et là encore la lutte fut intense avec Olivier. »

2015… sa plus belle saison
S’il court depuis 2000, Cédric Arvet reconnait aisément que 2015 fut, pour lui, sa meilleure saison : « J’ai vraiment apprécié de rouler avec le TracKing. C’est une auto agréable, facile à piloter, et avec laquelle j’ai pu m’exprimer sans appréhension », analyse Cédric. « Je retiendrai avant tout la saine émulation avec Olivier Desrayaud. Même si nous étions adversaires sur la piste, nous avons passé d’excellents moments ensemble. Nous avons reconnu ensemble, et tout au long de la saison nous nous sommes motivés l’un et l’autre », commente Cédric. « Olivier fut ma référence tout au long de la saison, j’avais pour objectif d’être dans ses temps, et lui faisait de son mieux pour faire de même. »

Pour ce qui est de l’avenir, Cédric Arvet l’aborde avec un énorme point d’interrogation : « J’ai des obligations professionnelles qui me prennent énormément de temps. La course est avant tout un loisir, et si j’arrive à me rendre disponible, il est évident que je ferai tout pour me retrouver derrière le volant. »

Quel que soit l’avenir, Cédric Arvet termine cette saison 2015 avec des souvenirs plein la tête. Des souvenirs qu’il se fait une joie de partager avec ceux qui n’ont pas manqué de l’aider et de le soutenir : « Je remercie bien évidemment ma famille, mes parents et Patrice, mon frère, qui m’ont suivi cette année sur toutes les courses. Mon frère, qui est également mécanicien, a également couru en courses de côte. Son aide m’a été précieuse, pour moi qui n’ai qu’une connaissance limitée de la mécanique. Sans mon père et mon frère, je sais que je n’aurais pas fait cette saison. »

Cédric n’oublie pas tous ceux qui ont contribué à lui faciliter les choses, et notamment ses partenaires : « Un grand merci aux entreprises de mon village d’Herbeys qui m’ont soutenu, notamment aux Transports Rivieri, au Bar Restaurant ’’Le Relais d’Uriage’’, à l’Ecurie Alpes. Merci également à Alexandre Wagner, de la société Ingeho. Et puis je me dois de remercier Dan et Fabien Bourgeon, les concepteurs du TracKing, ainsi que tous les pilotes qui ont pu m’apporter leur aide et leur soutien tout au long de la saison. »


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