Le Bourguignon 3ème du Challenge Open Formule Renault

Si aujourd’hui Didier Chaumont court avec comme seule prétention celle de se faire plaisir, le viticulteur Bourguignon n’en reste pas moins une référence en Formule Renault, catégorie dans laquelle il évolue depuis de nombreuses années. Et cette saison encore, alors qu’il abordait le championnat en toute décontraction, Didier n’a pas manqué de signer d’excellents résultats.

Cela fait maintenant 30 ans que Didier Chaumont anime les épreuves du Championnat de France. Si durant de nombreuses années il a compté parmi les hommes forts des peloton de F3, il a également eu l’occasion de s’essayer au Proto avant de se tourner vers la Formule Renault, où là encore il engrangeait les succès… Plus de 100 victoires de classes sont venues enrichir son palmarès, dont les dernières acquises cette année au volant de sa Tatuus Formule Renault.

Le plaisir comme seul objectif
Des succès que Didier doit à son talent, car avant d’être un compétiteur il est avant tout un épicurien, qui aborde les courses sans la moindre pression et avec une philosophie bien à lui qui est de rentrer le dimanche soir à la maison en ayant rien cassé et en ayant pris du plaisir.

Pour affronter cette campagne de France 2019, Didier Chaumont retrouvait le volant de la Formule Renault version 2013 avec laquelle il évoluait l’an dernier : « C’est une voiture qui me va très bien, qui ne nécessite pas un entretien énorme et l’obligation de disposer d’un ordinateur pour régler les différents paramètres. C’est une auto simple d’utilisation avec laquelle on peut se faire réellement plaisir et c’est pour moi l’essentiel », débute Didier. « La seule chose qui fonctionne de moins en moins bien, c’est le bonhomme derrière le volant », plaisante le Bourguignon.

Durant l’intersaison, Didier, qui n’est pas spécialement féru de mécanique, confiait le moteur de sa Formule Renault a des mains expertes qui en assuraient la révision : « Pour le reste nous n’avons rien fait. J’ai pu effectuer quelques tours de roulage sur le circuit du Bourbonnais, et la voiture était prête le jeudi précédent Bagnols-Sabran, ce qui ne nous laissait que peu de temps pour valider de nouveaux réglages. »

Vainqueur du Challenge Open Formule Renault en 2016, Didier avait terminé deuxième de ce même Challenge lors des deux années précédentes. En 2018 on le retrouvait une nouvelle fois sur le podium, ce qui sera à nouveau le cas en cette fin de saison 2019. Pourtant le pilote de Solutré-Pouilly ne se fixe pas d’objectif en termes de résultats : « Je roule pour le plaisir, si ça doit gagner ça gagne, si ce n’est pas le cas ce n’est absolument pas grave, tant que je ne casse rien, c’est l’essentiel. »

Un premier 2019 succès à Sabran
Et la victoire allait sourire cette année à Didier Chaumont sur la manche d’ouverture du Championnat puisque c’est lui qui sera le plus rapide des Formule Renault à Bagnols-Sabran, en devançant un autre viticulteur, Romain Gelly : « Ce dont je me souviens c’est d’avoir fait un magistral tête-à-queue, dans le virage de l’arrivée, sur la première montée de course. J’avoue que ça m’a un peu calmé, mais au final je suis content de mon week-end. »

Sur le Saint-Pierre, Didier retrouvait Romain Gelly qui cette fois sera plus rapide en terminant deuxième derrière Thomas Clausi, mais devant Didier : « Samedi j’étais très bien lors des essais et je devance Romain sur la première montée de course, mais par la suite, il m’est passé devant. C’est un bon échange de procédé entre vignerons finalement… Pour ce qui est de Thomas Clausi, je ne pouvais pas lutter. Nous avons été pesés à l’issue d’une montée, et j’accuse 45 kilos de plus que lui. Déjà ma voiture est plus lourde, et puis Thomas est lui sec comme un pied de vigne », analyse Didier en osant la métaphore vigneronne.

Inscrit sur la manche Européenne qui se disputait en parallèle sur le Col Saint-Pierre, Didier se classe sur cette épreuve douzième au scratch et troisième des E2-SS, derrière les Osella de Christian Merli et de Diego Degasperi… Excellent résultat !

« Tu connais ma pointe de vitesse légendaire sous la pluie », lâche Didier ironique lorsque l’on évoque la Course de Côte d’Abreschviller. « Je n’ai évidemment pris aucun risque, je ne peux pas me permettre de me faire mal et de compromettre mes obligations professionnelles. »

Avant de poursuivre sa saison sur le Championnat, Didier faisait une apparition à Donzy où il se positionnait deuxième de sa classe derrière Alexandre Bole : « Il va bien ce petit jeune », reconnait-il en guise d’analyse.

Didier Chaumont retrouvait le Championnat et la Course de Côte de Marchampt, tracé qu’il apprécie et sur lequel il venait chercher une large victoire en Formule Renault : « Je pensais sincèrement que Steeve Gerard allait tous nous manger, donc je suis content de cette victoire. Mais je pense qu’il était encore en phase d’apprentissage. »

Si Didier Chaumont reconnait adorer le tracé de Vuillafans, il avoue ne pas prendre de risques inconsidérés sur un parcours où l’erreur n’est pas permise : « J’ai toujours peur qu’il arrive quelque chose de grave sur cette épreuve. J’adore le cadre, l’ambiance, l’organisation, mais le parcours est tout de même limite. Et pour moi qui suis avant tout là pour le plaisir, j’avoue ne pas me lâcher totalement sur cette course. »

Quatrième des Formule Renault à Vuillafans, Didier Chaumont fera de même à Dunières : « J’aime beaucoup cette épreuve, et je trouve que de gros efforts ont été faits par les organisateurs. Le nouveau revêtement est très bon, tout pour se faire plaisir. Là encore j’ai passé un excellent week-end. »

Lorsque l’on évoque la 59ème édition du Mont-Dore, Didier Chaumont confie que « en 32 ans de compétition je n’avais jamais vu ça ! On a quasiment failli rouler de nuit. Je me suis élancé à 20h16 et il y avait encore des pilotes derrière moi, c’était totalement déraisonnable. Il faudrait recadrer à mon sens certaines choses » estime l’expérimenté Bourguignon.

Disputée en altitude, l’épreuve de Chamrousse, qui offre un long et large tracé n’a jamais réussi à Didier Chaumont qui, selon ses dires, à quelques difficultés sur cette course : « On est à quelques jours des vendanges et je n’ai pas le droit de me faire mal. Donc je roule sagement. Ça ne m’a pas empêché de faire un magnifique tête-à-queue sur la deuxième montée de course », se souvient-il.

En cette fin de mois d’août, le raisin bourguignon demande à être cueilli, et Didier Chaumont se voit donc dans l’obligation de mettre un terme à sa saison pour débuter les vendanges. Mais une fois encore, à l’heure de faire les comptes, ses bonnes prestations lui permettent de se hisser sur le podium de la Formule Renault puisqu’on le retrouve à la troisième place : « J’ai pu prendre part à huit épreuves, je me suis fait plaisir, j’ai passé d’excellents moments avec les copains, le bilan est donc pour moi une nouvelle fois positif. »

Au volant d’une Norma à Eschdorf et Osnabrück
Bilan positif est nouvelle expérience en cette année 2019 pour Didier Chaumont qui était au départ de deux épreuves hors de nos frontières, Eschdorf et Osnabrück : « Pour l’occasion j’ai intégré le Team de Sébastien Petit qui a mis à ma disposition sa Norma 2 litres. C’est vraiment autre chose que le Formule Renault », confie Didier qui avait mené une séance d’essais sur le circuit du Bourbonnais avant de se rendre sur ces deux épreuves. « A Eschdorf, nous avons dû composer avec la pluie, ce qui n’est pas idéal quand tu découvres une auto. A Osnabrück je me suis fait vraiment plaisir et je sais d’ores et déjà que je réitérerai l’expérience en 2020. »

Didier Chaumont compte aujourd’hui parmi les piliers du Championnat, et c’est en toute logique qu’on retrouvera la Formule Renault du viticulteur Bourguignon au départ de la saison 2020 : « La voiture est en pleine révision, et comme chaque année je vais suivre Raynald (Thomas). Je serai présent sur les épreuves où il est engagé puisque c’est lui qui s’occupe de la logistique. »

Didier Chaumont autofinance son engagement sur le Championnat et n’a donc pas réellement de partenaires à remercier, mais il veut avoir un mot pour ceux qui l’accompagnent chaque année sur les épreuves : « Un grand merci à David (Guillaumard), à Raynald et Alban (Thomas), mon mécanicien Christophe (Renoud-Grappin) dit Cassegrain pour les intimes. Un grand merci également aux organisateurs sans qui nous ne pourrions pas courir. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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