Après une saison de découverte de la F.R.

Animateur du championnat en 2018 et 2019 au volant d’une Norma 2 litres, Dorian Ferstler faisait cette saison son retour sur les épreuves du CFM en ayant opté pour une Formule Renault. Le moniteur de pilotage mosellan réalisait donc une saison d’apprentissage de la monoplace qui a permis à lui-même et à son équipe de se familiariser avec le maniement d’une nouvelle auto.

A l’issue de la saison 2019, durant laquelle il avait eu l’occasion d’évoluer au sein de la structure de Nicolas Schatz, Dorian Ferstler avait été très clair, sa priorité était d’obtenir son BP JEPS pour devenir moniteur de pilotage. De ce fait, il allait devoir mettre la compétition entre parenthèses pour concentrer ses efforts sur son avenir professionnel. Aujourd’hui moniteur de pilotage au sein de la structure SC Compétition, le jeune Mosellan vit pleinement sa passion et se partage entre coaching et participations aux épreuves du Championnat de France de la Montagne.

En cette année 2021, Dorian intégrait donc le club des pilotes de Formule Renault au sein duquel évoluent de nombreux jeunes talents et l’un des pilotes les plus expérimentés du championnat, Didier Chaumont. Pour Dorian le choix de la Formule Renault s’est fait assez naturellement : « J’aime bien la catégorie et le style de pilotage qu’impose ce type de monoplace. Même si la Norma 2 litres offre de meilleures sensations, je voulais évoluer dans une catégorie fournies où l’on trouve des pilotes qui sont destinés à devenir les champions de demain. »

Saison d’apprentissage de la Formule Renault
Bien évidemment le passage du Proto Norma M20 FC à la Formule Renault nécessite un temps d’adaptation, et Dorian savait que sur les premières épreuves, lui et son équipe allaient devoir se familiariser avec les spécificités de sa nouvelle monture : « L’appui aérodynamique, le gabarit, l’agilité de la voiture, tout est radicalement différent », analyse Dorian. « Mais j’ai l’habitude dans mon boulot de passer indifféremment d’une Peugeot 208 à une Seat Léon ou à une Norma, donc j’ai de réelles facultés d’adaptation. J’avais donc comme principale préoccupation de bien cerner les tracés que j’allais découvrir. »

La création de sa structure professionnelle, la mise en place de l’équipe et toutes les contraintes que cela implique laissait peu de temps à Dorian pour se focaliser sur la préparation de la monoplace : « Tout s’est un peu fait dans l’urgence et comme j’avais à cœur de mettre la voiture aux couleurs du team, je n’ai pas pris le temps de mener des essais avant de débuter la saison. On était bien évidemment conscient que l’on prenait le risque de ne pas être opérationnel, mais nous ne pouvions pas louper le premier rendez-vous. »

Cela limitait de ce fait les objectifs de Dorian Ferstler pour cette saison 2021 : « J’avais pour intention de donner le meilleur de moi-même, de bien comprendre la voiture et que mon équipe en cerne parfaitement le moindre mécanisme. Le challenge était passionnant car nous savions que nous n’aurions pas systématiquement une même approche sur les réglages, ce qui allait entrainer des discussions toujours très enrichissantes. »

Une 2ème place de classe pour débuter
Au moment de prendre place sur la prégrille de la Course de Côte de La Pommeraye, Dorian Ferstler n’avait jamais eu l’occasion de s’installer dans le cockpit de sa Formule Renault. Le Mosellan allait donc découvrir sa monoplace mais également le tracé angevin sur lequel il n’avait jamais roulé : « C’était tout nouveau pour moi et j’ai rapidement ressenti que la voiture était un peu trop rigide et qu’il allait falloir faire des réglages supplémentaires pour la suite du championnat. Mais le bilan de cette prise en main est très positif », estime Dorian qui accrochait la deuxième place des Formule Renault derrière Anthony Gueudry.

On ne connaitra certainement jamais les raisons qui sont à l’origine de la sortie de route de Dorian Ferstler à Vuillafans. Un accident heureusement sans gravité pour le pilote, « mais pas pour la voiture qui a subi de gros dégâts sur le train arrière » se souvient-il. « Nous avons essayé de réparer sur place, mais malheureusement il nous manquait une pièce que nous n’avons pas trouvé sur place. » Dorian avait d’autant plus de regrets qu’il commençait à se sentir à son aise au volant de sa Formule Renault : « Pour ce qui est de l’accident, je suis incapable de dire s’il est dû a un changement de pneumatiques et à des réglages inadaptés aux nouvelles gommes, ou à un manque d’adhérence. Je sais que Steeve (Gérard) est sorti exactement au même endroit, et comme moi il n’a pas compris pourquoi l’arrière avait décroché d’un coup. Quelque chose sur la route a pu provoquer nos accidents, nous n’en saurons rien. »

La Course de Côte de Dunières allait s’avérer compliquée pour Dorian Ferstler qui ne parviendra pas à trouver les réglages adaptés au tracé auvergnat : « Ce fut un peu galère tout au long du week-end. De plus, je n’arrivais à me faire aux nouveaux pneumatiques que j’avais adoptés, sur un tracé que là encore je découvrais. Il est pour moi difficile de dégager un aspect positif de ce week-end. »

Les difficultés allaient s’accroitre à l’occasion de la Course de Côte de Marchampt-en-Beaujolais où Dorian connaissait de nouveaux problèmes : « Lors de la deuxième montée, l’arrière de la voiture a une nouvelle fois décroché de manière inattendue. C’était incompréhensible, et lorsque par la suite nous avons visionné les vidéos, elles ne nous ont pas permis d’avoir de réponse, il apparaissait clairement que je n’avais pas commis d’erreur de pilotage », confie Dorian qui se retrouvait avec une casse de triangle arrière.

Réparation faite, le jeune mosellan parvenait à se relancer sur la dernière montée : « C’était pour moi important car sans cela je repartais du Beaujolais sans avoir marqué le moindre point. J’ai pris le départ en ayant à l’esprit que l’auto m’offrait une tenue de route précaire. Je me suis donc élancé avec comme seul objectif d’atteindre le sommet, sans chercher à défier le chrono. »

Le début de saison permettait de faire un constat assez clair, pour poursuivre sa progression, Dorian Ferstler et son équipe devaient impérativement revoir les réglages de la Formule Renault : « Nous avons alors totalement désossé la voiture, revu l’ensemble des réglages avant de faire des essais sur circuit pour confirmer que nous allions dans le bon sens. » Avec une auto apparemment plus à sa convenance, et en ayant opté pour un nouveau manufacturier de pneumatiques, Dorian pouvait rejoindre le Mont-Dore, théâtre de la prochaine confrontation.

N’ayant pas l’assurance que tout fonctionnait parfaitement, c’est avec une certaine prudence que Dorian abordait l’épreuve auvergnate : « Le Mont-Dore reste toujours une épreuve difficile, où cette année encore nous avons dû composer avec des conditions météorologiques complexes. Mais si je n’ai pas voulu forcer la cadence, je repars de Chambon-sur-Lac avec la certitude de disposer enfin d’une auto qui correspondait à mes attentes. »

Un constat qui allait se confirmer à Chamrousse où Dorian Ferstler sera en progression tout au long du week-end pour finalement accrocher la quatrième place de sa classe : « Ce fut un peu le déclic. On sentait que tout allait dans le bon sens et que nos efforts étaient enfin récompensés. Dimanche soir, l’ensemble de l’équipe affichait un sourire de satisfaction. »

Pour le Mosellan, l’épreuve alsacienne de Turckheim est un peu le rendez-vous à domicile. Dorian espérait être épargné par les problèmes et signer des résultats probants, ça sera le cas : « En 2020, j’étais au départ avec une Caparo également engagée en DE/7, et cette année, lors des essais, j’étais déjà plus vite que sur les montées de course lors de la dernière édition. J’ai pu améliorer tout au long du week-end, ce qui confirmait que nous avions travaillé dans la bonne direction, et que nous pouvons à présent être confiants pour aborder la saison à venir. »

Dorian Ferstler, qui termine cette saison 2021 au quatrième rang du Challenge Open Formule Renault, est globalement satisfait de sa campagne de France : « Même si, à titre personnel, je suis un peu déçu de mes résultats. Je m’attendais à faire un peu mieux. Mais pour ce qui est de l’équipe, la satisfaction est réellement au rendez-vous car nous avons su travailler en parfaite osmose. Au fil des courses nous avons su faire évoluer la voiture pour disposer en fin de saison d’une auto compétitive et parfaitement à ma convenance. Faire progresser la voiture était un de nos objectifs prioritaire pour cette saison qui, rappelons-le, était une année de découverte. »

Impliqué dans la compétition en sa qualité de pilote mais également de moniteur de pilotage, Dorian Ferstler bénéficie de soutiens qui lui sont précieux, et qu’il souhaite remercier : « Un immense merci à Cristal de Paris, ML Communication, BJ Renov, Cartonnage d'Alsace, Maison de la Batterie, Alsa flammes, Supermarché SPAR, EST carrosserie, Colline des Pies, BRM et Gulf. Un remerciement spécial à l'équipe SC Compétition ainsi qu’à ma famille, ma copine Maria et Grégory qui est présent avec moi dans cette aventure. »

Pour 2022, priorité sera donnée à la société SC Compétition, et de ce fait Dorian ne sait pas encore si, à titre personnel, il sera en mesure d’établir un calendrier sportif conséquent : « Je vais donner la priorité à mes clients, et si je peux je serai au départ de six ou sept courses, donc possiblement engagé sur le Challenge Open Formule Renault. »

Investi dans le sport automobile, en fin d’année 2021, le Team SC Compétition était présent en circuit sur une manche du TTE : « L’occasion de rouler au Mans avec la Formule Renault, et pour 2022 j’ai des clients qui viendront rouler sur les différentes voitures que nous proposons à la location, à savoir, un Funyo sous l’égide du Kairos Racing, et deux Formule Renault. Bien évidemment si des pilotes sont intéressés, qu’ils n’hésitent pas à nous contacter par l’intermédiaire de notre site https://sccompetition.fr/. Nous sommes en mesure de louer des autos qui peuvent rouler en Course de Côte mais également en circuit à l’occasion des manches du TTE, de l’Ultimate Cup ou en Track Day », conclut Dorian.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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