Le Bressans 2ème du Challenge Open CN/2

La saison 2014 fut celle de l’apprentissage pour Emmanuel Arbant qui découvrait le maniement de sa Norma M20. 2015 sera l’année de la progression qui, au fil des épreuves, permettait au pilote de Bourg-en-Bresse d’améliorer ses chronos pour finalement venir arracher la deuxième place du Challenge Open CN/2.

C’est au mois d’avril 1971 que dans la quiétude de la bonne ville de Bourg en Bresse, Emmanuel Arbant voyait le jour. Rien ne pouvait alors laisser présager que, devenu adulte, le jeune ’’ Manu’’ suivrait la voie tracée par son père qui, un an auparavant, disputait sa première course automobile.

Nous sommes donc en 1970, et Alain Arbant faisait ses premières apparitions en Course de Côte. Il décrochait un premier titre fédéral en 1976, avant de se partager entre côtes et rallyes, pour remporter en 1978 la Coupe Autobianchi Abarth. En 1980, c’est le trophée récompensant le vainqueur de la Coupe Fiat 127 Sport qui venait s’ajouter aux récompenses glanées au fil des épreuves. Durant deux saisons, Alain Arbant défendra même les couleurs de la marque aux Chevrons, en tant que pilote d’usine Citroën : « Jusqu’aux débuts des années 80, je l’ai suivi sur les épreuves, principalement sur les courses de côte, mais également sur les rallyes où il roulait au volant de sa Citroën Visa », se souvient Emmanuel.

Alors qu’il était adolescent, Emmanuel voyait son père mettre un terme à sa carrière de pilote automobile, pour se diriger vers le deux-roues, en l’occurrence vers l’enduro. A 14 ou 15 ans, si l’on n’est pas encore en âge de s’installer derrière un volant, on peut déjà manier le guidon, et Emmanuel allait suivre son père vers cette discipline qu’il découvrait : « De 15 à 30 ans, j’ai fait énormément de moto, que ce soit en loisir ou en compétition. Avec une bande copains, nous nous faisons plaisir avec des 125 cm3 pour débuter, puis plus tard au guidon de 250 », explique-t-il. D’ailleurs cette passion pour le deux-roues ne l’a jamais quitté, aujourd’hui encore, Emmanuel Arbant roule régulièrement au guidon de sa moto.

Par amour pour la Peugeot 205
Les conversations familiales axées sur le sport auto n’étaient plus au programme des repas dominicaux, c’est la moto qui retenait alors toute l’attention des Arbant. Malgré tout, Emmanuel conservait enfouie au fond de lui, la passion pour la course automobile, et savait qu’un jour viendrait où il s’exprimerait derrière le volant : « J’ai attendu d’avoir une trentaine d’année pour me diriger d’abord vers le karting, la voiture viendra par la suite. » Amoureux de la Peugeot 205, comme beaucoup de passionnés de sa génération, Emmanuel a eu l’occasion d’acquérir plusieurs ’’Lionnes’’, et notamment en 2007 une 205 Rallye qu’il avait l’intention de conserver : « Mais rapidement j’ai compris que cette auto ne pouvait rester en l’état. Elle s’est vite retrouvée équipée d’arceaux et d’amortisseurs de course, pour affronter le tracé du circuit de Bresse, avec comme seul objectif que de me faire plaisir. »

La petite Peugeot allait par la suite adopter une configuration groupe F, pour prendre part à ses premiers slaloms, avant de se diriger vers la côte : « La première année, j’ai dû participer à quatre ou cinq slaloms. Ensuite j’ai couru en côte, mais ça restait vraiment dans le domaine de la découverte. Ce n’est qu’au bout de trois ans que j’ai décidé de m’investir un peu plus sérieusement dans la compétition. »

L’aventure 205 durera cinq ans, cinq années qu’il mettait à profit pour signer près de 45 victoires de classe, accrocher une troisième place lors de la finale de la Coupe de France 2009 et une deuxième place à Chatel Guyon, à l’occasion de la Finale 2010. Ensuite, Emmanuel délaissait sa Peugeot pour se porter acquéreur d’un Proto BRC : « J’avais envie de rouler en Proto, et à cette époque, j’ai fait la connaissance de Georges Lefrançois qui était importateur des BRC dans la région niçoise. Il y avait alors peu de choix dans la catégorie, et je voyais Georges Lefrançois s’illustrer au volant de sa voiture qui, esthétiquement attirait mon regard. J’ai donc décidé de franchir le pas et d’acheter à mon tour un Proto Bango BRC. »

Emmanuel établissait alors un calendrier sportif composé d’épreuves nationales et régionales, avant de s’engager en 2012 et 2013 sur le Challenge Open dans le cadre du Championnat de France de la Montagne. Une entrée réussie, puisqu’à deux reprises Emmanuel remportait le challenge : « En deux ans, j’ai dû signer 45 victoires de classe au volant du BRC, et j’ai donc eu envie de passer à autre chose », explique Emmanuel. « Je voulais me lancer un nouveau défi, et si j’hésitais alors entre Proto et monoplace, j’ai rapidement compris qu’il me serait difficile d’évoluer au volant d’une monoplace. » Il est vrai que du haut de ses 1.90 mètres, Emmanuel pouvait éprouver quelques difficultés à se glisser dans le cockpit d’une Formule 3.

Son choix se portait donc sur une Norma M20 au volant de laquelle il allait disputer, durant la saison 2014, cinq épreuves du Championnat de France et plusieurs épreuves régionales : « Dans mon esprit, par sa conception, la Norma est un peu le prolongement du BRC. C’est aussi pour cela que j’ai fait ce choix », confie le Burgiens. Cette première année d’apprentissage au volant de son Proto permettait à Emmanuel d’en cerner le comportement, mais également de signer quelques bons résultats : « J’ai tout de même rapidement compris que, pour être vraiment compétitif au volant d’un tel engin, il fallait bosser. Il y a du travail avant de cerner les domaines dans lesquels on peut agir pour améliorer la voiture, et progresser dans le pilotage. »

Le Challenge Open 2015 avec une Norma M20
Les bons résultats enregistrés en 2014, incitaient Emmanuel Arbant à s’engager au championnat dans le cadre du Challenge Open CN/2. Et c’est à Bagnols-Sabran, sur la manche d’ouverture de la saison, que le Bressant débutait sa saison. Une entrée en lice qui n’allait pas se dérouler comme il pouvait l’espérer : « Le début du week-end se passait bien, avant que je ne sois victime d’une petite touchette », rappelle-t-il. « Je suis fautif, j’ai mal apprécié le gabarit de la voiture et j’ai commis une erreur qui m’a envoyé sur le talus. »

Si Emmanuel veut relativiser l’ampleur des dégâts, il lui faudra près de trois semaines, « avant de ’’recoller’’ les morceaux et de pouvoir me présenter au départ d’Abreschviller. » Entre temps, il était contraint de faire l’impasse sur le Col Saint Pierre, initialement prévu à son calendrier.

En Moselle, sur un tracé rapide, Emmanuel n’allait pas manquer de s’illustrer en accrochant la troisième place du CN/2, derrière Kévin Durot et son compagnon de team, Stéphane Krafft : « C’était sympa de retrouver deux pilotes du Krafft Racing dans cette position. Stéphane est un peu à l’origine du choix de ma voiture, et parvenir à m’approcher de ses chronos était vraiment satisfaisant pour moi. »

A Marchampt, c’est à nouveau à la troisième place du CN/2 qu’Emmanuel terminait son week-end. Sur cette Course de Côte des Beaujolais-Villages, il devançait de 39 millièmes de secondes un adversaire bien connu, Stéphane Krafft : « Je suis super content de mon résultat car il était difficile pour moi de viser mieux que la troisième place, en étant en concurrence avec des garçons de la trempe de Yannick (Latreille) ou Damien (Chamberod). Le plateau était particulièrement étoffé, et cette troisième place me satisfait pleinement. »

C’est face à une opposition venue notamment de Belgique et de Suisse qu’Emmanuel devait composer sur la Course de Côte de Vuillafans. Parmi ses adversaires, on retrouvait Emmanuel Gonnay, Xavier Vermeille, Jean-Jacques Maitre Fabien Bouduban, et bien évidemment son équipier Stéphane Krafft. Face à une telle concurrence, Emmanuel sera l’auteur d’une course exemplaire qui lui permettait d’imposer sa Norma en tête du CN/2 : « Bien évidemment je suis ravi, j’ai passé un super week-end. Les premiers essais étaient compliqués sur une route passablement dégradée, mais je devance très largement les autres Protos 2 Litres, ce qui n’a pas manqué de me surprendre. Ensuite, j’ai pu garder l’avantage tout au long du week-end, et bien évidemment je suis content d’être devant Stéphane, avec qui règne une saine émulation. »

A l’heure de se rendre à Dunières, Emmanuel Arbant savait qu’il lui serait difficile de réaliser le même genre de performance qu’en Franche-Comté : « J’aime bien le tracé de cette épreuve, mais j’ai du mal avec le peu de sensation provoquée par le manque d’adhérence du revêtement », avoue-t-il. « Ce manque de feeling m’a empêché de prendre des risques, et je suis finalement assez content de terminer à la troisième place. »

A Chamrousse, ce ne sont pas moins d’une quinzaine de Protos 2 Litres qui se présentait au départ de l’épreuve alpine. Un plateau fourni, mais également d’une exceptionnelle qualité, avec la présence de la majorité des hommes forts de la catégorie. « C’est un tracé que je connais bien et que j’apprécie, mais je dois avouer que j’ai toujours un peu de mal, notamment sur la fin du parcours, à être dans le rythme. Dimanche matin je suis parti prudemment, et finalement je n’ai pas été en mesure de faire ce que je souhaitais », avoue Emmanuel qui se classait finalement cinquième des CN/2.

Pour conclure sa saison, à Turckheim, Emmanuel allait devoir céder face aux attaques d’un jeune espoir Belge, Corentin Starck : « J’ai bien aimé la bagarre avec Corentin, nous avons amélioré nos chronos tout au long de la journée de dimanche. Je pense que si je n’avais pas commis une petite erreur sur la dernière montée, je pouvais finir devant. Je laisse là deux ou trois dixièmes, et c’est ce qui me manque. C’est un peu rageant, car c’est sur cette épreuve que je fais ma plus belle progression de toute la saison. C’est vraiment à Turckheim que j’ai réellement amélioré mes performances. »

De belles performances en régional
Au mois de mai, sur un tracé où il a quelques difficultés à se mettre en valeur, Emmanuel Arbant plaçait sa Norma à la onzième place, cinquième du CN/2, sur la Course de Côte de Coligny. Le week-end suivant, c’est à Donzy le Pertuis qu’il terminait au troisième rang du CN/2 : « C’est une course que j’aime bien, sur laquelle j’étais confronté à Damien Chamberod et David Meillon. Cela a donné lieu à une belle bagarre. »

Huitième au scratch à La Broque, Le Bressans s’imposait en CN/2 : « Là, je commençais à avoir de bonnes sensations au volant. Avec mon père nous avions revu notre façon de travailler, notamment sur la boîte de vitesses, et ce fut payant. Après avoir perdu beaucoup de temps à comprendre comment utiliser la boîte, nous sommes enfin parvenus à l’exploiter correctement. »

Une évolution qui allait se ressentir au mois de juillet sur la Course de Côte de Durtol-Orcines, où Emmanuel se classait deuxième au scratch derrière Yannick Latreille : « J'avoue que c’était compliqué sur un tracé bosselé, mais malgré tout je suis parvenu à tirer mon épingle du jeu, même si le plateau n’avait rien d’exceptionnel », reconnait-il humblement.

Au mois d’août, Emmanuel défiait les animateurs du Championnat de France 2ème division sur la Course de Côte d’Urcy : « Cette une belle réussite, ne serait-ce que par l’ambiance et l’accueil de l’organisation. C’est à mon sens une des plus belles régionales de la saison pour moi », confie celui qui termine cinquième au scratch, deuxième des CN/2 derrière Anthony Oya.

A l’issue de cette saison 2015, on retrouvait Emmanuel sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Une participation qui lui offrait de réels motifs de satisfaction et quelques déceptions : « J’avais eu du mal l’an dernier, mais pour cette édition ça s’est plutôt bien passé. Je réalise de bonnes performances aux essais, et je signe mon meilleurs temps à Limonest lors de la première montée. Je regrette juste de ne pas être parvenu à améliorer mon chrono par la suite. J’étais quatrième des CN/2 à l’issue de la première montée de course, pour finalement accrocher la septième place finale », se souvient-il. « J’ai passé un bon week-end, en améliorant mes chronos sur cette épreuve, mon seul petit regret vient du fait de ne pas être parvenu à mieux figurer au classement. »

« J’ai franchi un cap… »
Ce que retient avant tout Emmanuel de sa saison 2015, c’est qu’elle lui a permis de prendre part à un bon nombre de courses, et qu’il s’est fait réellement plaisir au volant de sa Norma : « Excepté la touchette à Sabran, je n’ai pas commis de faute. Je suis également ravi d’avoir pu mieux cerner le comportement de l’auto à partir de la mi-saison. Mes chronos s’en sont ressentis, et je suis satisfait des progrès que j’ai réalisés lors des dernières épreuves de l’année. A mon sens, j’ai franchi un cap qui me donne de bonnes raisons d’être confiant pour la suite. »

La suite, c’est la saison 2016 avec un programme similaire à celui de cette année : « Je repars au volant de la Norma pour disputer plusieurs manches du Championnat de France dans le cadre du Challenge Open, et plusieurs épreuves régionales en vue d’une qualification pour la finale. Je devrais également participer à la Course de Côte disputée en Andorre, dont j’ai eu d’excellents échos. »

Emmanuel Arbant est sur un projet qui s’inscrit dans la continuité, et sait pour cela pouvoir compter sur les partenaires qui lui sont fidèles : « En premier lieu mes remerciements vont vers ma famille (mes enfants et mon épouse qui supportent mes absences), vers mon papa qui assure la logistique et la mécanique durant toute la saison et l’intersaison et vers mes amis, partenaires, sponsors pour leur soutien technique, matériel ou financier (et désolé pour ceux que j’aurais oublié de citer) », confie-t-il.

« Mais je veux également remercier l’ensemble des mes partenaires, E. Boucharlat de Lyon Select, B. Darbon d’Auto-Ecole Suzon, G. Renoud Grappin et A. Bernasconi du Bistrot du Boucher, P. Mazuir de Seteam, F. Gacon pour le Garage Gacon, J-F. Rousset et D.Pommerel de Toyota AT Automobiles, Ch. Guerrier de Guerrier et Fils, Ch. Paulin du Garage du Bugey Ford, M. Josserand pour la Miroiterie Josserand, M. Trontin de Trontin Marc Carrelage, J-P. Poncet de France Auto Sport, S. Currat d’Arts et Création, J.Arbant de Farandole Boutique, Ch. Thiry de M.T.M, P.Bolomier de Bourg Auto Lavage, Y.Cropier de Cropier Architecture, Robert Bufalo Carrelages, C. Vallet pour SARP Véolia Environnement, J-P. Lescuyer pour Espace CN, D. Tabouret pour Tabouret BTP, B. Lombard pour S.T.L., E. Boizet et C. Marmonnier de Rovipharm, N. Roux du Garage Honda Rignanèse, H. Nantier de Soteb, T.Bieler pour Int’Air Médical, G. Bataille pour Bataille EURL, GY. Chenaux pour T.G.C, F. Chanel et S. Yagci pour Arts Déco Façades, J-L. Pacquelet des Transports Pacquelet et R. Hamis de S.S.B. », conclut Emmanuel.


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