Pour une saison de découverte en Mitjet

De ses origines italiennes, Enzo Chiocci a hérité la fougue et la joie de vivre. Le jeune Bourguignon, qui découvrait en 2019 le Championnat de France de la Montagne, a rapidement cerné le maniement de sa Mitjet. Soutenu et épaulé par le Team Schatz Compétition, il a tôt fait de signer un premier succès de classe.

S’il n’a jamais eu l’occasion de prendre part à une compétition automobile, Thierry Chiocci, le père d’Enzo, était un adepte des sports mécaniques. Une passion qu’il partageait avec son jeune fils, en regardant ensemble des événements sportifs télévisés : « Le dimanche, nous suivions les Grands Prix de F1 et, à l’occasion, nous allions voir en spectateurs des épreuves qui se déroulaient en Saône-et-Loire », confie le jeune natif de Mâcon.

Garçon fougueux, Enzo Chiocci était avant tout un passionné de football, sport qu’il pratiquera en jouant attaquant dans le club de l’US St Martin Senozan, mais également à Gubbio en Italie, pays d’où est originaire sa famille paternelle.

Le pilotage pour canaliser son énergie
Si a 22 ans Enzo Chiocci a la réputation d’être un pilote fougueux, cette impétuosité est apparue bien avant que le jeune bourguignon ait l’occasion de disputer ses premières courses. Au grand dam de sa famille, Enzo avait la fâcheuse tendance à dépasser les limites fixées par le code de la route lors de ses déplacements quotidiens : « Disons que je n’étais pas super raisonnable, et de ce fait je n’arrêtais pas de recevoir des amendes, ce qui avait le don d’agacer mon père », se souvient Enzo. Thierry Chiocci prenait alors contact avec le plus rapide des Mâconnais, Nicolas Schatz, pour lui demander de canaliser les excès de son fiston.

Enzo rencontrait donc le septuple Champion de France de la Montagne sur le Circuit du Bourbonnais : « J’ai pris part à un stage de pilotage, et par la suite, Nico m’a donné toutes les infos nécessaires pour pouvoir courir en côte. » C’est donc au volant de la Mitjet du Team Schatz Compétition qu’Enzo Chiocci prenait part à sa première compétition à l’occasion de l’édition 2018 de la Course de Côte de Donzy. Une première expérience enrichissante qui laissera un excellent souvenir à Enzo.

Cette découverte de la discipline incitait Enzo Chiocci à s’engager en 2019 sur le Championnat de France de la Montagne, bien évidemment au volant d’une Mitjet : « J’ai trouvé qu’il régnait au sein du Team Schatz Compétition une excellente ambiance, et j’ai eu envie de les suivre sur le Championnat, c’est ce qui m’a motivé à débuter directement sur des épreuves nationales. Pour ce qui est de la Mitjet, je savais qu’elle offrait un excellent compromis pour apprendre. Elle procure de très bonnes sensations pour un pilote amateur, elle est vraiment conçue pour l’apprentissage. »

En quête de succès pour sa première année
« Déjà, arriver en haut ! » lâche Enzo dans un éclat de rire lorsqu’on lui demande quels étaient ses objectifs pour cette saison. « Je me connais assez pour savoir que je peux avoir facilement tendance à ’’dégoupiller’’ si on ne me canalise pas. Je devais avant tout apprendre et donc ne pas commettre de faute. Mais j’espérais bien pouvoir me battre avec les autres animateurs de la classe GTTS/1. »

Enzo était toutefois conscient que viser la victoire lorsque l’on découvre l’ensemble des épreuves et le maniement de la Mitjet n’allait pas être chose aisée : « C’est clair que j’allais devoir faire face à des pilotes plus expérimentés, mais j’avais la ferme intention d’aller les titiller. »

Le tracé de Bagnols-Sabran, à la fois sinueux, étroit et rapide sur le haut, n’est pas le terrain le plus facile pour débuter un apprentissage : « Il est clair que pour une première épreuve sur le Championnat, j’aurais pu choisir plus facile. Mais les sensations ont rapidement été là et je garde un très bon souvenir de ce week-end », confit Enzo qui termine quatrième de sa classe.

La Course de Côte d’Abreschviller donnait l’occasion à Enzo Chiocci de disputer sa toute première course sous la pluie, et de monter sur son premier podium de classe : « Là j’ai vraiment appris à piloter sous la pluie… Je garde en tête que ce week-end en Lorraine m’a permis de tirer énormément d’enseignements sur le maniement et le comportement de la Mitjet sur une route humide. J’ai pris conscience que sur le mouillé, dans le rapide, elle tenait très bien le pavé. »

Scindé en deux parties distinctes, le tracé de la Course de Côte de Thèreval – Agneaux est très spécifique, mais il a retenu l’adhésion d’Enzo Chiocci : « J’ai vraiment adoré ce parcours, malheureusement je n’ai pas pu m’exprimer pleinement », regrette-t-il. Un problème d’embrayage contraignait en effet le jeune Bourguignon à l’abandon.

On l’aura compris, Enzo Chiocci adore les tracés rapides qui offrent de belles sensations et sur lesquels il peut pleinement se lâcher. La Course de Côte de La Pommeraye allait faire son bonheur : « Là aussi c’est de la balle ! J’ai adoré. Le bas du parcours n’a rien d’extraordinaire, mais la partie du haut c’est juste excellent… A la fin du week-end je devance Jean-Michel (Godet), c’était vraiment top », se souvient Enzo qui termine à nouveau sur le podium de sa classe derrière Florian Bartaire et Jean-Michel Lestienne.

« Saint Gouëno, vraiment de la baaaaalle ! » lâche Enzo, super enchanté de ce week-end breton. « La Bretagne, ça me régale », ajoute-t-il goguenard, satisfait de sa prestation qui le voit remporter sa toute première victoire en Mitjet : « L’organisation est fabuleuse, j’avais jamais vu ça, le tracé est top, l’ambiance grandiose, le plateau énorme avec des caisses… Ouah, sérieusement j’étais choqué ! » s’enthousiasme le Mâconnais.

Le travail paie, la victoire d’Enzo a Saint Gouëno le démontre une nouvelle fois : « J’avais bien travaillé mes reconnaissances avec Nico et Geoffrey (Schatz), j’ai bien roulé, mais je pensais sérieusement que Florian (Bartaire) allait terminer en tête. Mais il a eu des soucis d’embrayage et je me suis dit qu’il fallait que je saisisse cette opportunité qui m’était offerte. Je me suis donc donné à fond, j’ai revu mes cams embarquées, bien écouté les conseils du team, et ça l’a fait ! »

Enzo Chiocci ne cache pas que le tracé de Marchampt, qu’il découvrait comme toutes les autres épreuves cette saison, n’est pas le plus facile : « C’est un tracé sur lequel il faut avoir des ’’cojones’’. J’avoue qu’au début c’était pour moi compliqué. Par la suite, j’ai pris mes marques, je suis parvenu à passer le ’’Tarrès’’ à fond, j’étais plutôt content. Je termine troisième de la classe, c’est satisfaisant. »

Sage jusque-là, Enzo allait payer son excès de fougue à Limonest où il sera victime d’une sortie de route : « J’ai eu du mal à trouver le rythme sur ce tracé, et lors des essais je me trainais. J’ai voulu essayer en course d’en mettre un peu plus, notamment pour aller chercher Elie (Théophile) pour la place de Meilleur Jeune. Sur la deuxième montée, dans le troisième ou quatrième virage, j’ai mis du gaz alors qu’il ne fallait pas et j’ai grimpé sur un talus. »

Si la sortie fut violente, la casse sur la voiture restait mesurée avec juste le bris d’un triangle. En revanche, en bloquant sa main dans le volant, Enzo ne pouvait éviter une entorse. « Rien de grave, mais je paie cher l’absence de Nico et de Perrine (Bouche), tous deux ont tendance à me canaliser, et quand ils ne sont pas là, le naturel revient au galop et le ’’grand taré’’ que je suis se lâche. J’ai souvent tendance à être plus dans le ’’ça passe ou ça casse’’ que dans la gestion de la course… »

Une expérience très enrichissante
Sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne laissera à Enzo Chiocci d’excellents souvenirs, mais le jeune Bourguignon ne cache pas sa déception sur le plan sportif : « Honnêtement, je m’attendais à mieux. J’espérais vraiment pouvoir me battre devant, pouvoir gagner deux ou trois courses et non pas une seule. Alors c’est vrai que c’est une saison d’apprentissage, mais je ne suis pas du genre à me contenter de résultats en demi-teinte. »

La découverte du Championnat, de l’ambiance qui y règne de son intégration au sein du Team Schatz Compétition ne restera pas sans effet pour ce jeune homme de 22 ans : « Cela m’a fait énormément changer. J’ai découvert un univers, des gens qui m’ont appris, soutenu, épaulé. Pour moi qui n’avais jamais fait de sport mécanique auparavant, ce fut vraiment une expérience méga enrichissante. »

Les enseignements de cette saison 2020, Enzo Chiocci les doit à son entourage qu’il ne manque évidemment pas de remercier : « Un immense merci à mes partenaires, Digi Services spécialisé dans la reprogrammation moteur, et à Siffert. Merci également à l’ensemble des partenaires qui m’on apporté leur soutien. Un énorme merci au Team Schatz et à l’ensemble de la famille qui sont des gens incroyables, qui m’ont accueilli avec énormément de bienveillance, m’ont conseillé, soutenu. C’était vraiment fabuleux. Merci à mon père qui a su me faire avancer dans le droit chemin. »

L’objectif d’Enzo Chiocci pour la saison 2020 serait de pouvoir s’aligner au départ des treize manches inscrites au calendrier du Championnat, « mais pour cela il faut que je trouve le budget, ce qui n’est pas encore fait. On va tout faire pour, et on verra bien. Une chose est sûre, je vais repartir au volant de la Mitjet et au sein de la même équipe. Et puis durant l’année, je vais certainement faire un essais avec la Norma, parce que je pense que ça devrait être pour moi l’étape suivante. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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