La belle progression de Jean-Marc Gandolfo

Sa première participation au Championnat de France de la Montagne en 2021, voyait Jean-Marc Gandolfo remporter le Challenge Open GTTS/3. Pour cette saison, le Varois se lançait un nouveau défi, celui d’intégrer la catégorie reine du Production, le GTTS/4. Une saison de découverte durant laquelle le pilote de Figanières ne manquait pas de signer des résultats probants

Si en 2021 Jean-Marc Gandolfo s’engageait pour la première fois sur le Championnat de France de la Montagne, il n’était pas pour autant un débutant. Loin s’en faut… Le Varois, qui a débuté en motocross avant de se tourner vers l’automobile, compte des années d’implication en sport automobile. Après avoir remporté des titres en Carcross, il s’illustrait en rallye puis en courses de côte, aux volants de différentes montures. De nombreuses participations lui permettaient d’étoffer son palmarès riche de multiples succès sur les épreuves régionales de sa Provence natale.

L’an dernier, Jean-Marc Gandolfo décidait de franchir une nouvelle étape, en engageant une BMW M3 GTR sur le Championnat de France de la Montagne avec comme objectif de découvrir les épreuves et de ramener systématiquement la voiture à bon port. Objectif primordial pour un pilote qui a fait son service militaire dans la Marine Nationale.

Entrée dans la cour des grands avec une Porsche
Totalement satisfait de sa saison 2021 qui lui aura permis de réaliser quelques prouesses et surtout de faire de belles rencontres sur le CFM, Jean-Marc décidait pour cette saison 2022 de gravir un nouvel échelon en rejoignant ’’la meute’’ des GTTS/4. Et pour cela le Varois allait forcer sa nature en optant pour une Porsche 997 GT3 : « C’est une marque qui n’a jamais retenu mon affection », reconnait-il en préambule. « Je n’ai jamais eu d’attirance pour les Porsche, et la seule que je voulais bien essayer c’était une GT3, qui me paraissait afficher de sérieux atouts. Pour le reste, je voulais disposer d’une auto plus puissante que la BMW et venir me jauger dans la catégorie reine du Championnat Production. Et donc finalement j’ai cédé à l’appel de la Porsche. »

C’est deux mois avant le début de saison que Jean-Marc Gandolfo faisait l’acquisition de sa Porsche 997 GT3 auprès de Georges Canas, qui faisait évoluer cette voiture sur le Roscar GT Challenge : « C’est un pilote qui se bat pour les meilleures places et je savais trouver là une auto performante », commente le Varois qui s’attelait rapidement à configurer sa nouvelle voiture pour la course de côte : « Avant tout je lui ai offert une nouvelle déco avec une livrée bleu Miami, parce que j’ai toujours voulu courir avec des voitures originales, sans covering, mais avec de belles couleurs qui sortent de l’ordinaire. »

La Porsche bénéficiait également d’un changement d’amortisseurs, de nouveaux réglages de train, d’une remise en conformité des éléments de sécurité, avant que Jean-Marc ne s’offre qu’une petite heure d’essais sur le Circuit du Luc : « Les premières sensations étaient impressionnantes. Le pilotage avec les palettes au volant change radicalement l’approche, l’Abs compétition et la tenue de route sont incroyables pour une auto dont le moteur est en porte-à-faux. La BMW restait une auto un peu archaïque, là je rentrais dans un autre univers, j’avais vraiment le sentiment d’être au volant d’une auto construite pour la compétition, d’une vraie voiture d’usine. »

Avec un plateau de GTTS/4 d’une exceptionnelle qualité au départ de cette saison 2022, il était difficile pour Jean-Marc Gandolfo d’afficher des ambitions. D’autant que contrairement à ses adversaires qui bénéficiaient pour la plupart d’une réelle expérience aux volants de leurs voitures, le garagiste de Figanières avait tout à découvrir : « Mon objectif était de terminer des courses dans le top 10 des Productions. Ce qui avec les nombreuses GTTS auxquelles s’ajoutaient les Alpine GT Sport et quelques Supercopa performantes n’était pas évident. »

L’adaptation à la Porsche ne sera pas facile, et sur la manche d’ouverture de la saison, à Bagnols-Sabran, Jean-Marc Gandolfo était selon lui totalement perdu : « C’était très compliqué. J’avais énormément d’appréhension, la peur de commettre une erreur qui pouvait compromettre la suite de ma saison. J’ai donc vraiment assuré et j’ai vraiment appris à connaitre la voiture. »

A la difficulté de cerner le comportement de sa Porsche s’ajoutait à l’occasion du Col Saint Pierre celle de devoir se familiariser avec le tracé cévenol : « Je ne me suis pas fait plaisir parce que je n’ai pas apprécié cette épreuve. J’ai adoré les deux premiers kilomètres, mais je n’étais pas à mon aise sur le haut du parcours où on trouve de grandes courbes qui se ressemblent mais qui ne se négocient pas toutes de la même manière. C’était pour moi cette année une découverte et ce n’était vraiment pas évident. »

Les choses allaient s’améliorer à Abreschviller où, en se classant à la douzième place, Jean-Marc Gandolfo se rapprochait de son objectif, le top 10 : « Là aussi je découvrais, mais c’est nettement plus facile à apprendre. Au final j’ai vraiment passé un bon week-end, pas excellent mais bien. »

Les Teurses de Thèreval – Agneaux seront également une découverte pour Jean-Marc Gandolfo qui pour l’occasion découvrait également le comportement de sa Porsche sous la pluie : « J’avoue avoir été agréablement surpris parce que sur le mouillé, je signe le meilleur temps du GTTS lors de la première montée de course. C’était enthousiasmant, je me suis régalé », reconnait Jean-Marc qui entre dans le top 10 en terminant septième et quatrième du GTTS.

En constante progression
Il fera mieux encore à La Pommeraye où, cette fois, on retrouvait la Porsche 997 GT3 du Varois à la quatrième place, toute proche du podium : « J’avoue avoir des doutes sur le chrono. Je n’arrive pas à croire que j’aie signé une telle performance en me plaçant deuxième au scratch derrière Yannick (Poinsignon) sur la deuxième montée de course. Je suis devant Ronald (Garcès), Philippe (Schmitter). Ça me parait trop beau parce que ça laisse supposer que je signe le record des Porsche sur ce tracé. Je reconnais avoir fait une super montée, mais j’ai du mal à y croire. Mais je suis effectivement ravi du résultat. »

La campagne de l’Ouest se terminait par une nouvelle place dans le top 10 pour Jean-Marc Gandolfo qui se classait neuvième à Saint Gouëno : « Contrairement à La Pommeraye que j’avais déjà disputée en 2021, je découvrais Saint Gouëno… L’épreuve est magnifique, l’organisation au top… Je me suis fait une belle frayeur aux essais avec des pneus fatigués, mais je suis content du résultat parce que je commençais à me rapprocher de Francis Dosières, ce qui devenait un objectif. »

Satisfait de sa campagne de l’Ouest, Jean-Marc reconnait qu’il se languissait tout de même de retrouver son Var natal et le soleil azuréen. Mais dès le premier week-end de juillet, il quittait une nouvelle fois sa Provence pour rejoindre la Vallée de la Loue et la Course de Côte de Vuillafans : « J’avoue que sur ce tracé je n’étais pas super à mon aise. J’avais du mal à prendre de la vitesse. Sur une épreuve que je découvrais et que je n’avais pas eu l’opportunité de réellement reconnaitre ce n’était pas évident. Mais je suis parvenu à terminer devant la Ferrari de Vincent Lagache, qui dispose d’une très belle auto et qui a un très bon coup de volant, et c’est une satisfaction pour moi. »

Les débats s’engageaient mal à Dunières pour Jean-Marc Gandolfo qui, dès les essais, était victime d’un tête-à-queue : « Déjà l’an dernier avec la BMW je m’étais fait quelques chaleurs, mais au final je suis plutôt content du résultat » concède le Varois qui se classait huitième du Production.

La progression de Jean-Marc Gandolfo se poursuivait à Marchampt où il parvenait à placer sa Porsche au septième rang, sur une épreuve où le plateau était l’un des plus étoffé de la saison : « C’est pour moi la meilleure course de l’année. Le tracé ressemble à ce que l’on peut trouver chez moi, dans le Sud de la France… Cette année, le nouveau revêtement était un billard qui offrait un grip fabuleux. C’est la première fois que je fais une pointe à 210 km/h avec la Porsche, c’était vraiment phénoménal. »

Lorsque l’on évoque le Mont-Dore avec Jean-Marc Gandolfo, le Varois ne cache pas que cela lui procure encore des frissons. Non seulement parce que l’épreuve auvergnate est un rendez-vous mythique, mais également parce que cette année, en terminant sixième, Jean-Marc réalisait une performance de tout premier ordre : « J’adore ce tracé et je me suis fait énormément plaisir. L’an dernier, Anthony Dubois m’avait dit que si je descendais en dessous des trois minutes, c’était une belle performance, et j’y était parvenu avec la BMW » rappelle Jean-Marc qui cette année signait des chronos sous les 2’50’’. « Sur la dernière montée, je me suis dit que je devais tout donner, et quand j’ai vu un 2’48’’5 s’affichait, j’étais comme un fou, c’était génial. Ca restera un des meilleurs souvenirs de la saison. »

En 2004, au volant d’une F3, Jean-Marc Gandolfo était victime d’une énorme sortie de route à Chamrousse. Depuis, le Varois appréhende le tracé alpin sur lequel il a quelques difficultés à se mettre en valeur : « L’an dernier je suis sorti lors de la deuxième montée d’essais, et cette année je me suis mis une nouvelle fois en glisse à la même épingle avec la Porsche. Je n’y arrive pas sur cette épreuve, c’est comme ça. »

Mais sa participation à Turckheim permettra à Jean-Marc Gandolfo de retrouver le top 10 en terminant l’épreuve alsacienne au neuvième rang : « Ma plus belle satisfaction est d’être parvenu à terminer devant Frédéric Neff qui est un sacré pilote et qui roule avec une Porsche 996 Cup qui est très performante. A l’arrivée il est venu me féliciter, et ça m’a fait énormément plaisir. Ca reste également un super souvenir. »

La saison de Jean-Marc Gandolfo sur le championnat se terminait à Limonest où il accrochait une sixième place : « Magnifique ! Jamais je n’aurais pensé devancer Pierre Béal sur une épreuve où à plusieurs reprises il a terminé sur le podium. Certes il s’est loupé sur ses départs, mais il a une auto qui est plus performante que la mienne et c’est vraiment réjouissant de terminer devant lui », reconnait Jean-Marc qui profite de l’occasion pour s’excuser d’avoir endommagé du matériel de chronométrage : « J’ai embarqué le radar à l’intermédiaire et j’en suis sincèrement désolé » confie-t-il dans un sourire.

Qualifié pour la Finale de la Coupe de France, Jean-Marc Gandolfo n’allait pas connaitre la réussite : « J’ai fait un tête-à-queue lors des essais avec des pneus à l’agonie. Et ensuite sous la pluie, je me suis retrouvé dans les profondeurs du classement. Les conditions étaient vraiment limites tant la visibilité était réduite », rappelle Jean-Marc qui sera victime d’une seconde touchette qui le contraignait à l’abandon.

En revanche, Jean-Marc aura l’occasion de s’illustrer sur deux manches du Championnat de France de la Montagne 2ème Division : « Mes amis Audois, Ronald (Garcès), Nico (Granier)… m’ont invité à Quillan en me promettant de m’offrir le cassoulet si je venais faire la course. Evidemment ça ne se refuse pas. Et sans connaitre cette épreuve je termine troisième au scratch. Je ne pouvais pas être plus heureux », confie Jean-Marc qui se classait derrière ses amis Ronald Garcès et Nicolas Granier.

En fin de saison, Jean-Marc Gandolfo sera également au départ de Lodève : « C’est grâce à mon entourage, parce qu’après ma sortie de route sur la Finale je pensais déclarer forfait. Mais ma femme et mes amis m’ont motivé et finalement nous avons réparé en trois jours et je suis arrivé à la veille du départ. » Cette ultime confrontation de la saison se soldera par un excellent résultat puisque le Varois terminait deuxième derrière la Supercopa MK3 de Nicolas Granier.

Vers de nouveaux défis
Septième du Challenge Open GTTS/4, Jean-Marc Gandolfo termine treizième du Championnat Production : « Le bilan est largement positif parce que je me suis réellement régalé avec cette auto. J’étais en progression tout au long de la saison, et j’estime avoir signé de très bons chronos pour une première saison avec une Porsche. Nous avons partagé de très bons moments avec mon acolyte ’’Lolo’’ (Loïc Toche) qui s’occupe de ma voiture sur toutes les courses. On forme un duo a l’entente parfaite et il a vraiment participé à ma progression… Pour ce qui est de mes résultats, j’espérais accrocher des places dans le top 10, mais quand je vois que j’ai terminé sixième ou quatrième sur des épreuves, c’est un réel enchantement. »

Son implication dans le sport automobile a obligé Jean-Marc a quitter son Var natal durant une centaine de jours. Pendant cette période, c’est sa femme Karine qui assurait le quotidien et le bon fonctionnement du garage, « et c’est pour cela que c’est vers elle que vont mes premiers remerciements. Merci à elle et à mon mécano qui ont fait tourner la boutique. Merci également à ’’Lolo’’ qui était de tous les déplacements. Merci à mes partenaires, Julien de la Boulangerie Oudard à Figanières, l’Entreprise Alain Laurent et les Transports Porta. Merci également à la municipalité de Figanières qui me suit et qui évoque mes résultats sur ses bulletins. Merci également à Ronald (Garcès) qui m’a donné d’excellents conseils ainsi qu’à Anthony Dubois, et merci à toute l’équipe des copains, Ronald, Nico, Stéph (Garcia) Seb (Lemaire), Laurent (Lafosse) Jean-Pierre (Pope) et tous les autres…»

Si on peut avoir la certitude que Jean-Marc Gandolfo sera bel et bien présent sur le Championnat de France de la Montagne en 2023, il est également certain que ce ne sera pas au volant de sa Porsche : « Elle est vendue. Et pour la suite, le projet se dessine et je ne veux pas en dire plus tant que ma nouvelle voiture n’est pas dans le garage », conclut Jean-Marc.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Jean-Marc Gandolfo.

 


← Retourner à la liste d'articles