Première saison en CFM pour le jeune gardois

Il n’est finalement pas si éloigné que cela le temps où, au volant de Dauphine, Alpine et même Protos, Guy Avellaneda écumait les Courses de Côte. En ce début de saison 2015, on a d’ailleurs pu le voir affronter les pentes de Bagnols-Sabran, son épreuve à domicile, au volant d’une Porsche 914.

Chez les Avellaneda, la compétition automobile est une passion familiale, et à l’heure où l’on apprend à lire, Jérémy apprenait déjà à manier un volant. Dès l’âge de cinq ans, son père décidait en effet de le familiariser avec le monde de la course, en lui faisant goûter du karting. Au fil des ans, Jérémy allait se tester sur les multiples catégories que compte la discipline, avant de passer au 125 cm3 à boîte : « J’ai pu participer à plusieurs compétitions régionales en karting. Mais le manque de budget m’a empêché de courir dans les ’’grosses’’ catégories », confie Jérémy.

Comme de nombreux pilotes de sa génération, Jérémy a également participé à plusieurs opérations de détections, avec bien évidemment l’espoir de décrocher un volant : « Je me suis engagé sur Rallyes-Jeunes à deux reprises, et je me souviens que je suis parvenu à accéder à la deuxième étape. Mais j’ai commis une petite erreur qui m’a empêché de poursuivre la sélection. »

Si le jeune homme a une expérience certaine de la piste, c’est vers la Course de Côte qu’il allait se tourner pour ses vrais débuts en compétition : « J’ai eu l’opportunité de faire un stage de pilotage au volant d’une Mitjet, et j’ai vraiment apprécié cette voiture. Dès les premiers tours de piste, avec mon père, nous avons compris que c’est cette voiture qu’il nous fallait pour rouler en côte », poursuit Jérémy. « Ce stage s’est déroulé au sein de la structure GT Drive, ce qui m’a donné l’occasion de tisser des liens avec Romain et Antoine, les fils de Manu Damiani. Par la suite, j’ai eu l’occasion de travailler avec eux sur la logistique des stages. »

Début de saison à domicile
Lorsqu’on l’on décide de s’attaquer au Championnat de France de la Montagne, et que l’on habite Bagnols-sur-Cèze, il est évidemment hors de question de louper la manche d’ouverture de la saison : « Depuis tout gamin j’assiste en spectateur à la Course de Côte de Bagnols-Sabran. Je rêvais d’être au départ, et concrétiser ce rêve fut vraiment un grand moment en ce début d’année. »

Jérémy abordait ce premier rendez-vous dans les meilleures conditions, en ayant le soutien de pilotes d’expérience : « J’ai pu bénéficier de l’aide des concurrents du VHC qui n’ont pas manqué de me donner des conseils tout au long du week-end. La plupart d’entre eux m’ont vu grandir, me connaissent depuis qu’enfant, je suivais mon père sur les épreuves. C’était pour moi important de ne pas être seul, de me sentir épaulé par les plus anciens. »

Seul dans la classe GTTS/1, Jérémy se voyait libéré de toute pression, mais certainement pas de tout stress : « Je savais de toute manière que je ne pouvais pas rivaliser avec les grosses GTTS. J’ai donc pris le temps de bien cerner le comportement de la voiture, de bien comprendre les spécificités de la Course de Côte », commente-t-il. « Tout c’est vraiment bien passé, et j’ai hâte d’être au départ de la prochaine édition pour voir les progrès que j’ai pu faire cette année. »

Le tracé du Col Saint-Pierre a la réputation d’être l’un des plus difficiles à assimiler. C’est vrai pour des pilotes d’expérience, c’est d’autant plus vrai pour un novice comme Jérémy : « Je connaissais le Saint-Pierre pour y être venu en spectateur à plusieurs reprises. Après, je ne cache pas que c’est impressionnant de rouler sur une épreuve comptant pour le Championnat d’Europe, et sur laquelle de grands noms du sport automobile se sont illustrés. »

Si la première partie du Col Saint Pierre n’a pas posé de problèmes majeurs à Jérémy, il reconnait que le haut du parcours est nettement plus difficile à aborder : « Tout se ressemble, il n’est pas évident de trouver ses marques, on redoute toujours de confondre deux virages. Mais cette épreuve m’a laissé un excellent souvenir. »

Un premier cap franchi aux Beaujolais-Villages
C’est à Marchampt, sur la Course de Côte des Beaujolais-Villages que l’on retrouvait Jérémy Avellaneda pour son troisième rendez-vous de la saison. Une course qui restera gravé dans sa mémoire, car c’est là que le jeune gardois signait son premier succès en GTTS/1 : « J’ai pas mal travaillé sur la préparation de cette course. J’estime avoir plutôt bien reconnu, mais mon premier chrono n’était pas génial », se souvient-il. « Je me suis dit qu’il fallait que j’attaque un peu plus, et là j’ai vraiment eu un déclic. Je suis parvenu à attaquer sans commettre la moindre erreur, à retarder mes freinages… J’ai le sentiment que cette épreuve m’a permis de faire de réels progrès. »

A Dunières, Jérémy allait découvrir un tracé qui, selon lui, est idéal pour les Mitjet : « J’ai adoré ce parcours ! C’est sinueux, assez rapide, idéal pour mon auto. C’était la première fois que je roulais sur une route où le manque de grip se fait ressentir. Cela m’a donné l’occasion de glisser, de me faire même une petit frayeur », reconnait-il. « Mais j’ai beaucoup appris sur le comportement de la voiture, l’expérience était intéressante. Je garde là encore un excellent souvenir de ma participation à Dunières. »

Non content de découvrir le tracé complexe du Mont-Dore, Jérémy allait par la même occasion découvrir le pilotage sous la pluie : « Avec une Mitjet c’est une configuration particulière, puisque l’on doit enlever le pare-brise. De plus, je ne disposais pas de pneus pluie, mais uniquement des mixtes », se souvient-il. « C’était vraiment compliqué pour moi, dès que j’appuyais sur l’accélérateur, la voiture se mettait en travers, c’était une vraie savonnette durant la journée de samedi. »

Dimanche, la météo se faisait plus clémente sur le Massif du Sancy, ce qui devait permettre à Jérémy d’être nettement plus à son affaire. Mais le film de la course n’allait pas se dérouler comme il l’espérait : « Sur la première montée de course, je prends un drapeau jaune, ce qui ruine bien évidemment mon chrono. Sur la deuxième, je suis stoppé dans mon élan par un drapeau rouge. J’ai pu me relancer, mais je pense que cela m’a perturbé. Malheureusement, sur la troisième montée, la pluie a fait son apparition, et il n’était plus question d’améliorer. » Un week-end un peu frustrant pour Jérémy qui, s’il avoue être satisfait d’avoir pu découvrir un tracé magnifique au Mont-Dore, estime qu’il aurait pu signer de meilleurs chronos.

La saison de Jérémy Avellaneda prenait fin à Chamrousse, où le pilote bagnolais signait un nouveau succès en GTTS/1 : « Je pense que ce fut ma plus belle course de la saison. J’ai beaucoup aimé le tracé, l’ambiance et les rencontres que j’ai pu faire. J’ai vécu de vrais moments de partage, je signe un bon résultat, c’était génial pour conclure ma saison sur le Championnat. Chamrousse fut pour moi une magnifique expérience. »

Impatient de débuter la saison 2016
Cette saison 2015 aura permis à Jérémy Avellaneda de découvrir le championnat et le comportement de sa Mitjet. Et s’il tire aujourd’hui un bilan qu’il qualifie de satisfaisant, le jeune gardois est conscient qu’il a encore beaucoup à découvrir et à apprendre : « Plus on roule, plus on progresse, et j’estime avoir bien progressé cette saison. J’attends 2016 avec beaucoup d’impatience, pour mettre en pratique ce que j’ai appris cette année, et continuer à progresser. »

Une prochaine saison qui dépendra en partie des partenaires et du financement qu’ils pourront lui apporter : « J’ai eu la chance cette année d’être soutenu par des entreprises que je remercie sincèrement pour leur aide. Je pense notamment à Provence Matériaux à Saint-Andiol, à JTN (John Transports Négoces) à Fos sur Mer, aux sociétés bagnolaises Dumas Récupération, La Sphère Club et le camping La Coquille, à Pratlong Charpentes à Nîmes. Un grand merci également à GT2I et à GT Drive, la société qui organise les stages de pilotage, et un grand merci également à Jean-Michel Lestienne et à Pascal Drot. »

Jérémy n’oublie pas ce qui tout au long de la saison l’ont suivi dans l’aventure : « Un grand merci à ma famille, à mon père, à mes amis, à Benjamin Alarcon qui est présent sur toutes les courses, à Romain et Antoine Damiani, à tous ceux que j’ai pu rencontrer tout au long de la saison. Et je ne peux évidemment pas oublier Éliès (Benbetka) et Pascal (Léonard), avec qui je me suis battu toute l’année, toujours dans un excellent esprit. C’était vraiment un bonheur de se retrouver opposé à des mecs comme eux, avec qui on échange, on s’entraide… L’ambiance était vraiment extraordinaire. »

On peut être assuré de retrouver Jérémy Avellaneda au départ de la saison 2016, même s’il avoue qu’il aimerait bien naviguer également vers d’autres horizons : « J’ai envie de me tester sur d’autres terrains, même si la côte reste une discipline sur laquelle je m’épanouis et que je ne vais pas délaisser. »

D’ailleurs, cette saison, Jérémy Avellaneda a eu l’occasion de s’essayer au circuit au volant d’une Mitjet : « Grâce aux Assurances Lestienne, j’ai pu participer à une épreuve sur le circuit d’Albi. Une première participation qui se solde par une huitième et une neuvième place », confie Jérémy. « J’avoue avoir eu un peu la pression pour mon premier départ au sein d’un peloton, mais j’ai rapidement pris mes marques et tout c’est très bien passé. Je partageais la voiture avec Éliès (Benbetka) qui fut cette saison mon adversaire sur les courses de côte, et c’était très sympa de nous retrouver en tant que coéquipier. »

Courses de côte, circuits, mais également rallyes, puisque le 25 octobre prochain, Jérémy doit participer à la sélection du Challenge N2 Série, organisé par Rallye Académie, la structure créée par Éric Fabre : « Le but est de décrocher ma participation au Rallye Charlemagne. C’est pour moi l’occasion de découvrir d’autres horizons, d’autant que j’apprécie toutes les disciplines du sport auto. »

Jérémy Avellaneda est un véritable passionné, qui sait qu’il lui sera difficile dans l’avenir de faire un choix parmi les nombreuses disciplines que propose la compétition : « J’ai envie de courir en côte, mais également en circuit et en rallye, et je dois avouer que le rallycross me plait énormément. Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir, j’espère juste pouvoir essayer plein de choses. »


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