Nouvelle année d’apprentissage pour le pilote gersois

La saison 2017 devait être celle de la découverte du Championnat de France de la Montagne pour Julien Maurel. Elle se conclura par une première consécration puisque le Gersois remportait le Challenge Open Formule Renault. Cette saison 2019 marquait le retour de Julien sur le Championnat, et lui permettait de se familiariser avec sa nouvelle monture, une Dallara F308.

Après avoir remporté le Challenge Open Formule Renault en 2017, Julien Maurel avait décidé de mettre sa monoplace à la vente. Mais il n’était alors pas question pour lui de se tenir éloigné des Courses de Côte, son objectif était de poursuivre au volant d’une nouvelle voiture. Malheureusement, une fracture du péroné le contraignait à subir une intervention chirurgicale, et bouleversait un tant soit peu ses plans.

Après la F.R. vers de nouveaux succès en F3
Fin 2018, rétabli, Julien se portait acquéreur d’une Formule 3, une Dallara F308 avec laquelle il avait pour ambition d’être au départ de la saison 2019 : « J’avais remporté l’Open Formule Renault, il me paraissait assez logique de franchir une nouvelle étape et de rejoindre le peloton de la F3 », confie le pilote de Miélan. « Depuis de nombreuses années j’avais le secret espoir d’évoluer vers la F3, une auto avec laquelle on peut prétendre à des victoires au scratch sur des épreuves régionales, alors que le Formule Renault peut au mieux vous offrir des succès dans la classe. »

Sa nouvelle F3 était issue de la Course de Côte, et disposait donc de réglages adaptés à la discipline. Julien Maurel se devait toutefois de peaufiner et de valider le set-up avant de prendre part au Championnat : « J’ai pour cela mener des essais en circuit. J’ai d’abord pu rouler à Nogaro avant de me rendre à Pau-Arnos. Cela m’a permis de prendre la mesure de la voiture, de me familiariser avec son comportement, même si les paramètres lorsque l’on tourne en circuit sont radicalement différents de ceux que l’on rencontre ensuite en côte. »

Julien Maurel avait alors l’occasion de mieux cerner le potentiel de la voiture : « Ces essais se sont relativement bien passés, et cela m’a permis de me mettre en confiance. Grâce à ça je pouvais envisager une saison intéressante. » Toutefois, le Gersois ne se fixait pas d’objectif particulier pour ce qui devait être une nouvelle saison d’apprentissage : « Je voulais seulement découvrir la F3 et prendre du plaisir à son volant. Je voulais comprendre la voiture, la faire évoluer, et je n’avais pas la prétention d’aller défier des pilotes nettement plus expérimentés tels que Billy Ritchen, la famille Cholley ou les frères Debarre. »

Ça démarre mal dans le Gard !
« Nul n’est prophète en son pays » dit l’adage. Une maxime qui allait se révéler vraie, les épreuves du Sud, par lesquelles débutent le Championnat, n’allaient pas réussir au sudiste qu’est Julien Maurel. A Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison, il était victime d’une touchette qui entrainait son abandon : « J’avais bien travaillé le tracé, bien reconnu, et de ce fait j’étais assez confiant. Un peu trop peut-être puisqu’en ’’tapant’’ dans les freins un peu trop tard, la voiture a refusé de tourner et j’ai tapé. Résultat, je casse un demi-train, et la course s’arrête là pour moi. »

Le Championnat se poursuivait dans le Gard, les animateurs de la discipline se donnaient en effet rendez-vous à Saint-Jean-du-Gard pour affronter le tracé cévenol du Col Saint-Pierre. Et là encore Julien Maurel allait jouer de malchance : « J’avais un souci sur le faisceau électrique ce qui entrainait des coupures sur le sélecteur de vitesses. J’avais un mal fou à enclencher les rapports, et tout au long du week-end j’ai dû composer avec ce problème. Ce fut vraiment galère, et question motivation, après deux échecs sur les deux premières épreuves, ce n’était pas pour moi au beau fixe. »

A l’issue du Col Saint-Pierre, Julien parvenait à trouver l’origine de la panne et à la solutionner, ce qui lui permettra de se rendre à Tarbes-Osmets, pour disputer une épreuve régionale dans de bien meilleures dispositions. Au volant d’une auto enfin à sa convenance, il signait un premier résultat probant en terminant sur le podium derrière l’Osella de Pascal Campi et la Dallara F399 de Guillaume Bardot.

C’est ensuite dans l’Ouest que l’on retrouvait Julien Maurel qui avait inscrit à son calendrier les épreuves de La Pommeraye et de Saint Gouëno : « En 2017, avec la Formule Renault, j’avais bien apprécié le tracé de La Pommeraye et j’ai pu rouler correctement », analyse-t-il. « Je ne suis pas mécontent du résultat, mais pas enchanté non plus, j’avoue que c’est mi-figue, mi-raisin », estime Julien qui termine huitième de sa classe. La satisfaction de terminer une épreuve du Championnat sans avoir connu la moindre embuche permettait à Julien de retrouver de la confiance : « L’auto fonctionnait, ce qui démontrait que nous n’avions pas travaillé pour rien. »

En se rendant à Saint Gouëno, Julien retrouvait une épreuve qu’il apprécie particulièrement : « C’est une superbe course, où règne une super ambiance, tout ce qui fait le charme des épreuves de l’Ouest. Je me suis fait plaisir, j’ai bien roulé, et même si le résultat n’est pas fabuleux, il me convient bien. Je garde à l’esprit que je suis toujours en phase d’apprentissage de la F3… Et puis il faut avouer que l’accident dont a été victime Etienne Debarre à calmer mes ardeurs sur la fin du week-end. »

La saison de Julien Maurel se poursuivait à Quillan, manche du Championnat 2ème Division, pas très éloignée de chez lui, et qu’il apprécie : « J’avais déjà eu l’occasion d’affronter de tracé, en 2ème division et lors de la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2017. Le parcours a été légèrement rallongé, ce qui offre un attrait supplémentaire, et je peux dire que je me suis fait plaisir », confie Julien. « Pour ce qui est du résultat, David Guillaumard remporte l’épreuve au scratch, mais sa F3 est intouchable, Nicolas Verdier est un super vite sur ce tracé, et Emeline Bréda signe un excellent résultat. Je n’ai donc pas à rougir de terminer troisième de ma classe. »

Le week-end dans le Beaujolais débutait mal pour Julien Maurel. Samedi, lors des essais de la Course de Côte de Marchampt, il partait en tête-à-queue. Plus de peur que de mal, mais l’appréhension n’allait pas le quitter par la suite : « J’ai accéléré un peu trop tôt et j’ai laissé échapper la voiture, rien de très grave. Mais dimanche, je ne suis pas parvenu à me libérer. Malgré tout, le tracé est magnifique, rapide, et là encore je me suis fait plaisir. »

Julien retrouvait ensuite une épreuve régionale en alignant sa F3 sur la Course de Côte de Revel – Saint Ferréol. Une participation qui allait lui permettre d’accrocher une nouvelle fois la troisième place de sa classe : « Je m’aligne au départ de cette épreuve essentiellement parce que je sais que je vais retrouver les copains. J’ai passé un super week-end et je termine dans ma classe derrière Sébastien Jacqmin et Guillaume Bardot avec qui j’ai livré une belle bataille. »

Pour Julien Maurel, le Mont-Dore est un peu le rendez-vous attendu de la saison. L’épreuve est mythique et le Gersois est toujours impatient d’affronter le tracé qui mène au sommet du Col de la Croix Saint Robert. Mais ce que n’attendaient pas cette année les concurrents, c’est une météo aussi dantesque : « Ça a gâché le plaisir. La visibilité était nulle et je n’étais pas prêt à attaquer sous la pluie et dans le brouillard. J’ai un budget très restreint qui m’interdit de prendre le moindre risque, ce fut donc un moment difficile. C’est vraiment dommage. »

Cette saison Julien Maurel a alterné entre manches du Championnat de France et épreuves régionales, et après le Mont-Dore, c’est sur la Régionale de Saint Antonin Noble Val qu’il allait chercher une cinquième place au scratch assortie d’un podium dans sa classe : « Le matin, à l’issue des essais, je pointais à la troisième place du scratch. Par la suite, je me fais passer devant, mais c’est la course. J’ai bataillé avec Rémi Béchadergue qui faisait ses débuts avec la Tatuus Formula Master et avec Julien Bost qui roule très fort avec la Norma et qui au final l’emporte. On termine les cinq premiers dans la même seconde, c’est plutôt réjouissant. »

Pour conclure la saison, Julien Maurel se qualifiait pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « Je découvrais, comme les autres, ce tracé super rapide sur lequel j’ai pu me faire plaisir, ce qui est l’essentiel. L’ambiance de la Finale est toujours très appréciable et c’est un clap de fin de saison que j’apprécie réellement. »

Première saison en F3 et 5ème place du Challenge
A l’heure de faire les comptes, c’est à la 5ème place du Challenge Open Formule 3 que l’on retrouve Julien Maurel. Une position qui ne peut que satisfaire un pilote qui ne s’était pas fixé d’objectif en début de saison : « Je suis évidemment ravi de terminer cinquième en ayant disputé finalement que six épreuves du Championnat. Après, je suis réaliste, je bénéficie du retrait d’Etienne et de Jérôme Debarre qui sont deux pilotes très rapides. Je n’oublie pas que Nicolas Dumond n’a pas pu défendre pleinement ses chances suite à la casse de son moteur, et lui aussi est un adversaire de poids », reconnait Julien.

Si sa position ne peut que le satisfaire, Julien est toutefois conscient qu’il va devoir encore travailler pour la suite : « Les résultats sur les épreuves ne sont pas à la hauteur de mes attentes. Je ne suis pas encore à mon aise au volant de cette Formule 3, et je pense que le fait de ne pas avoir roulé en 2018 s’est fait ressentir. Le manque de roulage est toujours pénalisant… Je découvrais cette année la F3, j’ai connu quelques soucis sur les premières épreuves, ce qui évidemment ne m’a pas aidé pour prendre d’entrée de jeu la mesure de ma voiture. »

De nombreux soutiens, qui étaient présents lorsque Julien Maurel a remporté le Challenge Open Formule Renault en 2017 étaient encore présents cette année, et le Gersois se devait de les remercier : « Un grand merci au Contrôle Technique Rabastens Auto, au Garage Drigou, à Gers Meca Service, au Garage Bardot et à la Société CMG qui nous a rejoint. Je remercie également Guillaume Bardot, le président du Club Automobile Mirande Astarac, mes amis et membres de l’Asso Maurel Auto Sport, mes amis de l'ASM, mes amis pilotes, et mon père qui me suit. »

Des évolutions dans sa vie professionnelle empêchent Julien Maurel de se projeter sur la saison 2020. Pour l’heure, le Gersois ne sait pas s’il disposera de suffisamment de temps pour établir un calendrier lui permettant de s’engager sur le Championnat : « Je ne sais pas non plus quel sera mon budget, rien n’est encore défini. L’envie est là, reste à savoir ce que je peux concrétiser, mon objectif étant d’être à nouveau présent sur le Championnat », conclut Julien.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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