Vainqueur de l’Open A/4 avec sa 308 Cup

Les rares apparitions de Julien Paget ces dernières années sur le Championnat de France de la Montagne ont marqué les esprits, le Doubien démontrant qu’il était capable de viser les succès de groupe et de remporter des victoires de classes. Il le confirme lors de cette saison 2022 en terminant deuxième du groupe A et en inscrivant son nom au palmarès du Challenge Open A/4.

Jacques Paget fut un pilote assidu durant de nombreuses années, notamment en course de côte. Mais en 1993, des obligations professionnelles chronophages le contraignaient à mettre la compétition entre parenthèses. Né en 1989, Julien, son fils, n’a donc que de vagues souvenirs de la période durant laquelle son père s’exprimait derrière un volant : « Je me souviens toutefois des voitures de course garées dans le garage », évoque Julien Paget. « Et puis mon oncle, Joël Juif, a toujours couru et j’ai en revanche des souvenirs très précis de l’avoir vu évoluer sur plusieurs courses alors que j’étais gamin. »

Même s’il ne cachait pas une attirance pour la compétition automobile, enfant c’est le football qui retenait l’attention de Julien Paget. Et dans cette discipline collective, le Franc-Comtois avait déjà le sens de l’attaque puisque c’est en qualité de buteur qu’il pratiquait ce sport : « J’ai débuté chez moi à Orchamps-Vennes avant d’être appelé à 16 ans par le club de Pontarlier pour évoluer dans une équipe nationale des moins de 18 ans. Je suis revenu ensuite à Orchamps-Vennes où j’ai pu jouer à un très bon niveau régional, et deux après j’ai été appelé par le club de Morteau qui évoluait en Division d’Honneur, soit le plus haut niveau régional. »

Concentré sur la passion dévorante que peut être le football, Julien Paget ne se souciait pas réellement de la compétition automobile, si ce n’est lorsqu’il avait l’occasion de voir rouler son oncle Joël : « Je conservais tout de même l’idée dans un coin de ma tête de m’essayer derrière le volant », reconnait-il. Et c’est 2014, alors âgé de 25 ans, qu’il franchissait une première étape en faisant l’acquisition d’un karting pour évoluer en loisir : « C’était super sympa, j’ai découvert d’excellentes sensations ce qui m’a donné envie de tenter l’expérience en voiture. »

Premières courses et premiers résultats probants
C’est en 2017, au volant d’une Renault Clio 3 Cup que Julien allait prendre part à plusieurs Track Day sur différents circuit, avant de s’engager officiellement sur sa première épreuve, en double monte avec son père qui faisait pour l’occasion son retour à la compétition, sur l’édition 2017 de la Course de Côte du Circuit de Bresse. Une première participation qui se soldait par une troisième place dans sa classe. Par la suite, Julien sera au départ en fin de saison d’une manche de la Coupe de France des circuits à Dijon-Prenois, toujours avec sa Clio 3 Cup.

Durant la saison 2018, Julien alignait sa Clio sur plusieurs Course de Côte, notamment à Donzy ou sur le Mont de Fourche, et fera une première apparition sur le Championnat de France de la Montagne à Vuillafans où il gagnait la classe A/3. En 2019, plusieurs participations lui permettront de se qualifier sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « C’était devenu l’objectif de la saison et cela m’a permis de remporter la classe A/3 sur la première édition des Sarmentelles Beaujolaises. » Durant la saison 2019, Jacquet Paget faisait l’acquisition d’une Renault Clio 4 Cup avec laquelle Julien aura l’occasion de prendre part à deux manches de Clio Cup France sur circuit : « Lors de ma première course à Lédenon j’ai terminé dans le top 10 sur une trentaine de partants, ce qui était plutôt gratifiant. Je me souviens avoir bénéficié des conseils de Thierry Tierce, c’était vraiment super sympa. C’est d’ailleurs l’équipe de Thierry, et Renault Sport, qui m’ont poussé à prendre part à une seconde épreuve, et c’est pour cela que je serais au départ de Magny-Cours en fin de saison. »

En 2020, année sérieusement perturbée par la crise sanitaire, Julien Paget aura l’occasion d’aligner sa Renault Clio 3 Cup à Turckheim et de se confronter aux jeunes talents de la catégorie, Maxence Passaquet et Maxime Dojat : « Ce qui m’a laissé d’excellents souvenirs. »

Début 2021, Julien Paget vendait sa Clio 3 Cup pour faire l’acquisition d’une nouvelle Clio 5 Cup dans l’objectif de prendre part au Championnat de France de la catégorie, sur circuit : « En fait mon copain Guillaume Maio cherchait des Clio 5 pour les louer à des clients. J’ai saisi l’occasion en me disant que cela m’offrait l’opportunité de prendre part à quelques courses. Mais finalement la voiture a été louée tout au long de la saison. » De ce fait, Julien s’orientera vers le Trophée Tourisme Endurance (TTE) où, en compagnie d’Adrien Penot, il prendra part à quatre meetings avec une Clio 4 Cup.

Au volant de sa Clio 4 Cup, Julien Paget sera également au départ de la Course de Côte de Vuillafans avant de s’aligner à Turckheim avec une Peugeot 308 Cup dont son père venait de faire l’acquisition. On se souvient que le samedi, Julien avait marqué les esprits en s’installant en tête du groupe A. Malheureusement, lors de la journée de dimanche, un tonneau mettra fin à sa prestation.

Objectif : Le Challenge Open A/4
Sa belle prestation lors des essais à Turckheim incitait Julien Paget à rejoindre le Championnat de France de la Montagne pour la saison 2022. Il ne restait alors qu’à réparer la Peugeot 308 Cup avec l’objectif de jouer les premiers rôles : « Clairement, je ne pensais pas être en mesure de me battre pour la victoire en groupe A, mais je visais le Challenge Open A/4, même si je savais que j’allais être confronté à des garçons rapides, eux aussi aux volants de Peugeot 308 Cup. Après, cela me permettait de voir où je me situais par rapport à des pilotes comme Nicolas Granier ou Sarah Bernard-Louvet », poursuit Julien. « Mais je n’avais prévu que sept épreuves à mon programme initial et je ne pouvais donc pas viser le trophée FFSA du groupe face à des adversaires qui font une saison complète. »

Ce n’est qu’une semaine avant le coup d’envoi de la saison que Julien Paget récupérait sa 308 Cup, toujours en réparation : « Ce qui nous a laissé peu de temps pour faire des essais. J’ai eu l’opportunité de bloquer une spéciale de rallye pour faire une séance de roulage, mais ça s’est limité à ces quelques tours de roues. »

La saison de Julien Paget débutait sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du championnat, sur laquelle il se classait troisième du groupe et remportait la classe A/4 : « Ce fut super compliqué. Même si j’ai l’habitude de découvrir les tracés et que j’ai de bonnes notions pour apprendre rapidement, ce tracé là est assez complexe. Je n’avais plus roulé en côte depuis la sortie de Turckheim. Je remontais dans la même voiture, avec évidemment une certaine appréhension, et finalement je ne peux être que content du résultat, d’autant que sur celle-là je n’avais aucune prétention en ce qui concerne le groupe. »

Le tracé d’Abreschviller, de par son faible kilométrage, est nettement plus facile à intégrer. Et sur l’épreuve lorraine, Julien Paget enregistrera un nouveau excellent résultat en se classant deuxième du groupe A derrière Nicolas Granier et en imposant sa 308 dans sa classe : « Je craignais sur ce type de tracé de me ’’faire bouffer’’ par les Supercopa, finalement je m’en sors très bien. »

Absent sur la campagne de l’Ouest, c’est chez lui, à Vuillafans, que l’on retrouvait Julien pour une épreuve qu’il connaissait déjà. Son talent et sa connaissance du terrain lui permettront alors de signer un premier succès en groupe A en terminant dans le top 10 : « J’ai vraiment bossé pour obtenir ce résultat. J’ai fait des essais en circuit quatre jours avant pour trouver la limite de la 308. Finalement, sur le circuit de Dijon j’ai vraiment trouvé la limite en terminant la séance dans les pneus au bout de la ligne droite », évoque Julien en plaisantant. « Mais bizarrement, cela m’a donné énormément de confiance avant de rejoindre Vuillafans. Je savais que l’auto m’offrait de belles possibilités. »

La Course de Côte de Dunières n’était pas inscrite au programme de Julien Paget qui, conscient qu’il devait enregistrer un maximum de résultats pour remporter l’Open, se présentait au départ de l’épreuve auvergnate. Bien lui en pris puisqu’on le retrouve à l’arrivée à la deuxième place du groupe A, à seulement six dixièmes de Nicolas Granier, et vainqueur de classe : « Aussi bizarre que cela puisse paraitre je ne suis que moyennement satisfait… Je suis content du résultat, mais quand j’ai vu le tracé, je me suis dit que la victoire de groupe était jouable. Je ne connaissais pas Dunières, mais j’avais découvert le parcours en caméra embarquée et la succession de virages devait logiquement avantager la 308 par rapport au Supercopa. J’échoue à six dixièmes, c’est un peu frustrant, même si le résultat est bon. »

Si Julien Paget affichait une confiance sans faille avant de se rendre à Dunières, en revanche, la configuration du tracé de Marchampt lui laissait penser, « que j’allais prendre une ’’volée’’ », estime-t-il. « Je me concentrais sur la classe sans penser au groupe. D’autant que Rémi Bernard avait démontré à Dunières qu’il était un nouveau sérieux client, je partais donc avec des prétentions limitées. » Mais finalement, Julien sera à la fête en terminant une nouvelle fois deuxième de groupe et vainqueur de classe : « Je suis donc ravi du résultat. »

C’est à Chamrousse que l’on retrouvait par la suite Julien Paget qui ne cache pas avoir connu sur l’épreuve iséroise une de ses plus grosses déceptions : « Je suis parti plutôt confiant. Le tracé est typé circuit, une configuration que je connais bien, et même si c’est rapide je pensais réellement pouvoir performer » analyse le Franc-Comtois. « Mais je pense être parti sur un faux rythme et le dimanche, sur la première montée, j’ai connu un souci avec la voiture. Et même si la troisième montée n’avait pas été annulée, je sais que je n’aurais pas été en mesure de revenir sur Jean-Pierre (Pope) », avoue humblement Julien qui termine quatrième du groupe et deuxième de sa classe.

A Turckheim, le Doubien retrouvait un tracé sur lequel il avait démontré ses compétences, mais qui ne lui laissait pas de très bons souvenirs, sa dernière participation s’étant soldée par une sortie de route : « Bizarrement c’est l’épreuve que j’attendais le plus depuis le début de saison. J’adore ce tracé sur lequel je me sens super à l’aise et sur lequel je savais que je pouvais signer un bon résultat. Là je voulais vraiment accrocher le groupe. » Objectif atteint pour Julien qui repartait d’Alsace avec un nouveau succès en groupe A à son palmarès.

Limonest allait donner l’occasion à Julien Paget de terminer une nouvelle fois dans le top 10 et de signer une nouvelle victoire en groupe A en plaçant sa Peugeot 308 Cup 155 millièmes devant la Supercopa de Nicolas Granier : « Ca conclut très bien la saison et Limonest c’est pour moi une super surprise. J’ai découvert le tracé vendredi soir, et étonnamment j’étais super à mon aise dès les premières montées. C’était un super week-end. »

Victoire sur l’Open et 2ème place du groupe A
Deuxième du groupe A sur le championnat, vainqueur de l’Open A/4, Julien Paget fait mieux que de réaliser les objectifs qu’il s’était fixés en début de saison : « La deuxième place du groupe au championnat, c’est mieux que l’on ne pouvait espérer. Je remporte le Challenge Open et j’en suis ravi, mais cette deuxième place de groupe c’est vraiment la cerise sur le gâteau. Et puis cette saison fut une belle découverte et j’ai vécu d’excellents moments avec les copains, le championnat offrant une fabuleuse ambiance. »

A l’issue de cette saison 2022, qui sera pour lui synonyme de réussite, Julien Paget tient à remercier ceux qui lui sont venus en aide : « Avant tout à mon père pour le prêt de la voiture, ensuite un grand merci à Lucas Lapalus, Nicolas Menetrier, Fred Renard, les amis qui m'ont aidé toute la saison. Merci également à la famille et aux amis qui m'ont soutenu. Je n’oublie évidemment pas l’ensemble de mes partenaires : Optimum Racing, Techni Partners, Color-Pro, Dexis, Threebu, Tower of Tyres, Transports Vivot, Transports Boffi, Vieille Matériaux, RHD Productions SAS, Allianz, Contrôle Technique Boujon, SA Pellegrini, Tattu TP, SUP Interim, Passion Automobile MDC, Cattet SAS, Station de la Verdolle. »

Le week-end des 15 et 16 octobre, Julien Paget était au Castellet pour prendre part à une manche de Clio Cup Europe, et le Doubien est revenu du circuit varois avec de fabuleux souvenirs en tête : « Nous étions 42 engagés, c’était super chaud et le niveau est énorme. Ce n’est pas facile de faire sa place mais ça reste fabuleux pour ma première course avec la Renault Clio 5 Cup. » Julien, qui se loupait lors des essais, terminait la première course au trentième rang avant d’accrocher la vingt-deuxième place lors de la deuxième course.

Cette participation lui a donné l’envie de se tourner vers cette voie, et c’est donc probablement en circuit que l’on retrouvera Julien en 2023 : « Rien n’est encore définitivement arrêté. La comparaison avec la côte n’est pas possible. On roule beaucoup plus en circuit, mais les budgets ne sont évidemment pas les mêmes. Pour l’heure on va essayer de se tourner vers le circuit en TC France avec la Golf TCR qui est une super auto », conclut Julien.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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