Vainqueur de la classe A/3

Après avoir fait ses premières armes en karting, puis en rallye, c’est en 2019 que Maxence Passaquet participait à sa toute première Course de Côte. Une découverte qui l’incitait à s’engager cette année sur le Championnat de France de la Montagne, et à disputer une saison à l’issue de laquelle il termine au volant de sa Clio Cup, en leader de la classe A/3.

Natif de Nice, où réside une partie de sa famille, Maxence Passaquet quittait très tôt la Côte d’Azur pour rejoindre la région du Bugey d’où est originaire Christophe, son père. Mais les occasions étaient nombreuses, lors des fréquentes visites dans le berceau familial maternel, de retrouver l’arrière-pays niçois. Qui dit hauteurs de Nice, dit Rallye de Monte-Carlo, et c’est accompagné des siens, qu’enfant, Maxence assistait à la légendaire épreuve d’ouverture du Championnat du Monde des Rallyes.

De ces longues journées hivernales à voir passer les bolides sur des spéciales mythiques, naissait une véritable passion pour la compétition automobile. Une passion que Maxence allait pouvoir assouvir très tôt, dès l’âge de six ans, lorsque son père lui proposait de débuter en karting : « Mon père pratiquait déjà avec un 125 cm3 à boîte et de mon côté j’ai débuté avec un 80 cm3. Mon père m’a même créé des rallonges pour que je puisse accéder aux pédales », se souvient Maxence. Pendant une dizaine d’années, Maxence allait faire son apprentissage sur le Circuit du Bugey, à Château-Gaillard : « Finalement j’ai très peu roulé sur d’autres circuits, les obligations professionnelles de mon père lui laissant que peu de temps à consacrer à ce loisir. De ce fait, je n’ai jamais fait de compétition en karting. »

Pour autant, Maxence Passaquet ne se cantonnait pas à l’exploitation de son 80 cm3. A l’adolescence, il s’essayait au 125 cm3, avant de disposer du 125 cm3 à boîte de vitesses avec lequel évoluait son père.

Du karting à l’auto !
L’amour pour les belles mécaniques était conjugué chez Christophe Passaquet à un attrait tout particulier pour les sportives estampillées Ford. Il sera d’ailleurs l’heureux propriétaire de voitures de la marque américaine, et notamment d’une Focus MK1 avec laquelle Maxence aura l’opportunité de rouler en circuit : « C’est une auto qui est passée par les mains expertes de Christian Rigollet, orfèvre pour ce qui est de doper les moteurs. » A cette époque, c’est en sillonnant les circuits que les Passaquet allaient faire la connaissance d’une autre famille de passionnés, les Dojat. Allait naitre alors entre les deux fils, Maxence et Maxime, une belle amitié.

Dans l’esprit de Maxence Passaquet, pour ses débuts en compétition en 2017, il était logique que Maxime Dojat soit de l’aventure. C’est donc lui qui officiera dans la baquet de copilote : « J’avais alors 22 ans, Maxime fêtait cette année-là ses 17 ans, et j’ai tenu à ce qu’il m’accompagne pour mes premiers rallyes. Nous nous sommes engagés en N2 Série par le biais du Rallye Académie dirigé par Eric Fabre. Cela nous a permis de disputer ce qui était le Challenge le plus abordable pour des débutants, et de nous confronter à des talents comme Léo Rossel. Les voitures n’étaient pas à proprement parlé des ’’foudres de guerre’’, mais elles permettaient de faire notre apprentissage. »

Cette expérience formatrice permettait aux deux jeunes amis de réaliser un rêve de gosse : « Nous avons vécu des moments fabuleux, cela nous a laissé de magnifiques souvenirs, même si Maxime trépignait d’avoir l’âge requit pour s’installer derrière le volant. »

Même si Maxence Passaquet ne cache pas que les rallyes se présentent comme ses premières amours, il savait que s’il voulait continuer à assouvir sa passion, il devrait nécessairement se tourner vers une discipline moins onéreuse : « Pour progresser en rallye, poursuivre dans des formules plus performantes, il faut disposer d’un budget nettement plus conséquent. Nous avons donc décidé de consacrer l’année 2018 à la réflexion sur nos projets futurs », explique Maxence.

Rivalité amicale en Clio Cup
Son ami Maxime décidait pour sa part de faire l’acquisition d’une Clio 2 Cup pour enfin débuter en compétition derrière le volant : « Et on s’est dit que ça serait bien de se ’’tirer la bourre’’ avec des voitures identiques. Maxime étant passionné de Course de Côte depuis sa plus tendre enfance, j’ai décidé de le suivre sur cette discipline qui j’allais découvrir. »

Maxence portait alors son choix sur une Clio 3 Cup, et faisait l’acquisition d’une auto qui n’avait fait que quelques sorties loisirs en circuit et une paire de courses de côte : « C’est une auto hyper propre, très saine. Mon père est un maniaque de belles voitures et il tenait à ce que nous présentions une auto dans un excellent état. »

En 2019, après une première expérience sur le Course de Côte de Coligny au volant d’une Clio louée chez Max Motorsport, Maxence Passaquet disputait sa première épreuve comptant pour le Championnat de France de la Montagne, la Course de Côte de Limonest : « Coligny m’a permis de confirmer que la Clio était une voiture qui me convenait, nous en avons donc acheté une et j’ai pu découvrir l’ambiance du Championnat à Limonest, où je termine quatrième de classe derrière Stéphane Martinet, Elie Théophile et Maxime (Dojat). Pour une toute première c’est plutôt sympa. »

Pour 2020, Maxence avait la ferme intention de prendre part au Challenge Open dans le cadre du Championnat de France de la Montagne : « Je pensais être au départ d’une dizaine de courses, j’avais réuni le budget pour ça. Finalement la saison s’est réduite à trois week-ends, mais sur de magnifiques épreuves. »

Bien évidemment, le principal objectif de Maxence Passaquet était de devancer celui qui sera tout au long de la saison son ami et rival, Maxime Dojat : « Je suis un compétiteur dans l’âme, qui aime la gagne, et je voulais essayer de me battre avec les meilleurs, dans un environnement que je découvrais. Je connaissais la valeur de Maxime, c’était à moi de faire mieux. »

Cumul de succès de classe
Le duel entre les deux amis allait débuter dès le Mont-Dore, où les deux jeunes talents allaient s’échanger la première place. Mais pour Maxence, la priorité avant de songer à rivaliser, était de découvrir les pentes du Col de la Croix Saint Robert : « Maxime m’avait fait l’éloge du Mont-Dore, et je reconnais qu’il ne m’avait pas menti. L’environnement est fabuleux, la montée est splendide, et même si le tracé est difficile à assimiler il est très sympa. »

Samedi, à l’heure de faire les comptes, Maxence pointait à la deuxième place de sa classe, 303 millièmes seulement derrière Maxime Dojat : « C’est une belle satisfaction, la joie d’être dans le coup et d’avoir réalisé un doublé en tête de la classe. J’avais d’excellentes sensations au volant de la Clio, que j’ai pu pleinement exploiter. »

Dimanche, le duel se poursuivait, et cette fois c’est Maxence Passaquet qui aura le dernier mot : « Ce que je retiens, c’est que tout au long du week-end j’ai fait progresser mes chronos pour au final signer le record des Clio 3 Cup. J’y suis allé doucement, sans griller les étapes, et c’est finalement payant. »

Pour un pilote qui aime les tracés rapides, ce qui est le cas de Maxence Passaquet, Turckheim est un excellent terrain de jeu : « Lors d’un déplacement professionnel, alors que j’étais tout près de Colmar, j’ai profité de l’opportunité pour aller découvrir le tracé de Turckheim. J’avais particulièrement aimé et j’étais impatient de l’aborder en course. »

Très rapidement, Maxence allait se sentir à son aise sur le tracé alsacien. Les chronos suivaient, même s’il lui était difficile de contester la victoire au local Gaëtan Petitdemange qui, au volant de sa Renault Clio R3, survolait la classe A/3 : « Le feeling était pour moi excellent sur ces grandes courbes que l’on aborde à hautes vitesses. J’ai adoré et je signe un nouveau record du côté des Clio Cup », se souvient Maxence qui samedi devançait son ami Maxime de 158 millièmes, et prenait à nouveau plus nettement l’ascendant le lendemain.

Pour un pilote dont la discipline de prédilection est le rallye, le tracé de Bagnols-Sabran, qui s’apparente à une spéciale, ne peut être qu’enthousiasmant : « La plus grosse difficulté à Sabran provient du fait que le parcours est très exigeant. Il faut vraiment aller puiser dans ses dernières ressources pour attaquer fort. Mais les enchainements en fin de parcours, c’est que du bonheur ! »

La leadership en classe A/3 sur le Championnat allait donc se jouer à Bagnols-Sabran, et même si son seul rival était son ami Maxime Dojat, Maxence reconnait avoir abordé cet ultime rendez-vous avec une pression décuplée : « Je voulais gagner… Mais ce n’était pas facile et samedi j’ai fait preuve de prudence pour bien comprendre les caractéristiques du parcours avant de me lâcher. Du coup Maxime ’’m’atomise’’ et je termine deuxième alors que j’avais le sentiment d’avoir fait une super montée. »

Mais contre toute attente, la ’’claque’’ prise le samedi allait avoir un effet salutaire : « Finalement, ça m’a libéré… Je me présentais à Sabran en leader, et j’ai voulu jouer les bons gestionnaires. Mais samedi soir, après la course, j’ai eu un déclic et je me suis dit qu’il fallait que je me lâche le lendemain. »

« Full Attack ! » Tel était le maître-mot de Maxence Passaquet pour aborder dimanche l’ultime confrontation de la saison : « Je ne voulais surtout pas avoir de regrets et j’ai vraiment sorti la grosse attaque… Je reconnais que c’est passé super fin, très limite, à un moment sur deux roues. J’ai bien failli aller au tas, mais heureusement je n’ai pas lâché, et le fait d’avoir soudé, c’est passé ! » Ca passera également côté chrono puisque Maxence battait le record des Clio Cup que Maxime avait enregistré la veille.

Vainqueur de la classe A/3
Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Maxence Passaquet termine premier de la classe A/3. Il rentre également dans le top 10 du Championnat Production 2ème Division en terminant neuvième : « Pour moi c’est bien évidemment plus que positif. Entre Maxime et moi, l’amitié dans la vie est aussi forte que la rivalité sur la piste, ce qui nous a poussé tous deux dans nos derniers retranchements et nous a réellement motivé. J’ai pu ressentir le stress du championnat, la concentration nécessaire, des émotions fortes… C’est la première fois que je disputais un championnat, que je bataillais autant, que je roulais aussi vite avec une auto de course. C’est une belle aventure tant pour moi que pour ceux qui nous ont suivi. »

Et ils sont nombreux à avoir soutenu Maxence Passaquet pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne : « Merci à l'ensemble de mes partenaires de nous avoir permis d'être dans les meilleures conditions pour ce championnat : « Sogelink, éditeur de logiciels pour les acteurs du BTP ; Firstop, pneus et entretien automobile ; Entreprise Passaquet, Travaux Publics Routiers ; Bennes Manjot, Fabricant de Bennes et grues ; Yacco, Huiles des records ; Garage Bolley Renault, Vente et Entretiens de véhicule ; Groupassur – Fresse Assurances, Assureur. Un grand merci à Thomas Chavot (TC SPORT) pour le réglage et l'entretien de la voiture, parfaite pour partir à la conquête de victoires sur ce Championnat de France. Merci à Ceerta - Michelin pour la fourniture de nos pneus et leurs conseils. Merci à Concept Adhésif pour cette magnifique décoration qui a attiré l'œil et mis en valeur nos partenaires. Merci à Nicolas Millet Photography, à Pilotes.tv, à LpRallye13 et à Maxime Rampon pour vos clichés qui resteront des souvenirs gravés à jamais. »

Pour dynamiser sa communication et créer une osmose avec ses partenaires, Maxence a mis en place des événements karting qui ont permis à ses soutiens de se rencontrer, d’échanger, « et de ressentir les sensations de la compétition derrière un volant », précise-t-il.

Les remerciements de Maxence vont également vers ceux qui ont été présents à ses côtés durant cette saison : « Merci au Team Dolce Vita et plus particulièrement à Léa qui a été présente pour nous comme chaque fois, mais aussi à notre président qui a les yeux qui pétillent sur les courses et qui nous donne des forces pour nous dépasser. Merci de votre soutien… Merci aux organisateurs des courses, et du championnat, pour leur travail réalisé afin de maintenir les épreuves. Un immense remerciement à mon ami Bastien Grosclaude qui a géré, d'une main de maître, notre assistance. Merci à ma famille, mes amis d'avoir été derrière nous toute la saison. Merci à Maxime Dojat et sa famille, ambassadeur de la course de côte, d'avoir accepté ce duel au sein du même Team, une adversité qui n'a fait qu’accentuer nos performances cette année. Merci à tous les copains de la course de côte pour votre sympathie et votre combativité sur les pentes de ce championnat spectaculaire. Et pour finir, un grand merci à mon papa, pour m'avoir transmis cette belle passion et m'avoir permis d'être derrière un volant le plus souvent possible. »

Cette belle saison 2020 ouvre des perspectives sur 2021 et Maxence Passaquet envisage sereinement l’avenir : « L’objectif est de progresser, de prendre toujours du plaisir avec de belles autos. Pour l’heure, je pense avoir exploité la Clio à 100% et de ce fait je souhaite passer à autre chose, même si ce n’est pas sans regret que je me séparerai de la Clio », confie Maxence. « J’ai plusieurs options… Je pourrais suivre Maxime qui roulera en Sport l’année prochaine, mais j’avoue être attaché à la Production. Je pense donc rester en Production, dans une catégorie supérieure, mais rien n’est défini. Après, je garde à l’esprit qu’il me reste des courses à découvrir avec la Clio. Donc je suis pour le moment en pleine réflexion », conclut Maxence Passaquet.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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