Le Nantais fait preuve d’une belle régularité

Fidèle à la Formule 3 depuis ses débuts en Course de Côte, Clément Lebot disposait d’une nouvelle Dallara F303 pour cette saison 2019. Performant, régulier, le jeune Nantais accroche au final la deuxième place du Challenge Open F3… De quoi être pleinement satisfait de sa campagne de France.

Pour Clément Lebot, la Course de Côte et la F3 sont deux passions intimement liées, et son objectif premier est de poursuivre son évolution dans une catégorie qui lui tient à cœur. Une évolution qui passe par un changement de monture, c’est pour cela que Clément décidait de troquer sa Dallara F301 contre une F303 plus récente : « C’est également parce que je voulais disposer de la boîte séquentielle », précise-t-il en guise de préambule.

Clément saisissait donc l’opportunité de racheter le châssis de la monoplace avec laquelle évoluait en 2018 la Championne de France de la Montagne, Sarah Louvet. Pour ce qui est de la motorisation, il conservait la mécanique Opel qui lui avait donné jusqu’alors entière satisfaction : « J’ai récupéré la voiture le 15 décembre de l’an dernier, je n’avais alors qu’un laps de temps assez court pour intégrer le moteur, revoir les réglages et refaire la déco de la voiture », se souvient-il. Un travail de longue haleine qui se présentait comme un défi, ce qui n’est pas pour déplaire à un garçon comme Clément.

Le plus gros du travail consistait à implanter dans un châssis initialement destiné à recevoir un moteur Mercedes, la mécanique Opel : « Pour donner un ordre d’idée, pour achever l’ensemble des tâches, nous avons travaillé quatre heures par jour durant deux mois et demi. Mais tout c’est plutôt bien passé et nous avons pu tenir les délais que nous nous étions fixés. »

Une F3 saine et fiable pour débuter la saison
Pour Clément Lebot, les essais préparatoires se limitaient à 70 kilomètres parcourus en une seule journée sur le Circuit de Fontenay-le-Comte en Vendée : « Là j’ai pu constater que tout fonctionnait et que le comportement de la voiture était sain. J’ai donc pu faire une bonne prise en main avant de débuter la saison. »

Sixième du Challenge Open F3 en 2018, Clément Lebot n’avait pas en début de saison la prétention de signer un résultat probant, mais plutôt d’améliorer ses chronos : « Je savais que la concurrence serait relevée et je pouvais raisonnablement espérer, en disposant d’une boîte séquentielle, être plus rapide, mais je n’avais pas de réelles ambitions quant à un classement final. »

Avant de venir défier les animateurs du Championnat sur les pentes du Col Saint-Pierre, Clément Lebot prenait part à la Course de Côte Régionale de Thèreval, où il souhaitait avant tout valider les réglages de sa monoplace : « Rapidement je me suis senti très à mon aise avec la voiture, ce qui est bien évidemment primordial. Le moteur que je connaissais parfaitement ne m’a pas surpris, et le châssis a confirmé ce que j’avais pu entrevoir en circuit, que le comportement de l’auto était sain. »

A l’issue de ces essais grandeur nature, c’est dans les Cévennes, à Saint-Jean-du-Gard, que Clément Lebot débutait sa saison sur le Championnat : « Le Col Saint-Pierre est pour moi l’épreuve la plus compliquée de l’année. J’avais déjà eu l’occasion de disputer cette manche du Championnat l’an dernier, mais je n’arrive pas toujours à être parfaitement à mon aise sur le haut du parcours. J’ai beaucoup bossé en reconnaissance, mais ce n’est toujours pas payant. Mais je ne désespère pas d’y parvenir rapidement… Pour le reste, le tracé est magnifique, les sensations sont énormes et je garde un excellent souvenir de mon week-end. »

Pour la suite, Clément revenait du côté de Thèreval – Agneaux pour cette fois prendre part à la quatrième manche du Championnat de France : « C’est toujours un peu compliqué en ce qui concerne la météo, mais j’estime mon résultat correct », commente Clément qui se classe sixième des F3. « Nous n’avons pas eu de soucis sur la voiture, et ne pas rencontrer de problèmes sur l’auto sur les deux premières épreuves après avoir beaucoup travaillé durant l’hiver, c’est plutôt rassurant. »

Sur la Course de Côte de La Pommeraye, Clément Lebot fera preuve de ce qui est chez lui une force, la régularité : « C’’est toujours motivant de parvenir à reproduire ses chronos, c’est encourageant et ça offre une réelle satisfaction. Ça démontre que l’on est à son aise avec la voiture et que l’on peut éventuellement aller chercher mieux encore », analyse-t-il.

Entrée dans le top 10
En terminant deuxième des F3 derrière le Britannique Paul Buckingham, Clément Lebot fait son entrée dans le top 10 sur la Course de Côte de Saint Gouëno : « A l’issue de la deuxième montée de course, je pointais en tête des F3, de quoi être pleinement satisfait. Au final je suis devancé par Paul, et si je suis content du résultat, j’en garde pas moins en tête la violente sortie d’Etienne (Debarre) et de ce fait, je n’ai pas réellement savouré ma performance. »

A Marchampt en Beaujolais, Clément allait connaitre son seul souci de la saison avec une rupture du câble de commande de boîte de vitesses lors de la deuxième montée de course : « Sur un freinage, au moment de changer de vitesses, j’ai attrapé le levier et ma main à cogné dans la coque, et j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Sur le moment ça m’a perturbé, mais je suis parvenu à trouver une solution pour bricoler une réparation. Finalement, je suis plutôt satisfait de mon week-end sur cette épreuve que j’affectionne particulièrement. »

Le week-end de Vuillafans s’annonçait compliqué pour Clément Lebot qui ne se présentait pas au départ dans les meilleures dispositions : « J’ai un peu plus de 10 heures de route pour me rendre de chez moi, en Loire-Atlantique, à Vuillafans. Par plus de 30 degrés, j’étais déjà bien fatigué en arrivant, et la canicule n’a rien fait pour arranger les choses », avoue Clément qui découvrait cette année l’épreuve Franc-Comtoise. « J’ai eu la chance de reconnaitre avec des gens qui maîtrisaient bien le sujet, ce qui m’a permis rapidement de me sentir à l’aise. Au final je me suis fait plaisir et le résultat n’est pour moi pas mauvais du tout. »

Pour des raisons météorologiques totalement inverses, le Mont-Dore s’annonçait tout aussi compliqué, et cette fois c’est avec la pluie et le brouillard que les concurrents devaient composer : « Ce fut une course un peu bizarre, mais sur laquelle j’avais le sentiment d’être dans le coup dès les essais. Je n’ai pas un pilotage très agressif, et sous la pluie c’est indéniablement un avantage, cela m’a permis d’être en confiance », reconnait-il. « Lors de la dernière montée, j’ai attaqué sur la partie basse car je savais que ça serait plus difficile dans le brouillard sur le haut du parcours. Là, j’ai fait de mon mieux en essayant de me fier aux repères car la visibilité était nulle. Quand j’ai vu le chrono, j’ai pensé que c’était une erreur, que le temps affiché était celui de mon prédécesseur, mais au final c’est le mien et j’en suis très content », avoue le jeune Nantais qui se classe 8ème au scratch deuxième des F3 derrière Billy Ritchen.

C’est à Turckheim, où la météo sera une nouvelle fois capricieuse, que Clément Lebot terminait sa saison en accrochant la quatrième place de sa classe : « C’est une des épreuves les plus éloignées pour moi, mais j’apprécie énormément ce tracé. J’avoue que je suis un peu déçu de ma prestation parce que je ne suis pas parvenu à améliorer mon chrono de l’an dernier, mais je garde à l’esprit que nous n’avons eu qu’une seule montée réellement sur le sec. »

Deuxième du Challenge Open F3
Douzième du Championnat, Clément Lebot termine deuxième du Challenge Open F3 derrière la référence qu’est Billy Ritchen. De quoi être enchanté d’une saison qui lui a offert son lot de satisfactions : « C’est bien évidemment super, même si je sais que j’ai certainement tiré avantage des déboires de certains de mes adversaires et que je ne suis pas sûr d’être en mesure de rééditer ce genre de performance », confie-t-il en toute humilité. « Je vais donc pleinement savourer cette deuxième place que je ne suis pas certain de retrouver dans le futur », lâche-t-il dans un sourire.

Clément n’a pas à rougir de sa performance. Sa régularité, la fiabilité de sa voiture, de bons chronos fait qu’il termine à une belle position : « C’est la cerise sur le gâteau, ce que je veux retenir avant tout c’est une belle saison qui s’est déroulée sans encombre et durant laquelle j’ai pu améliorer mes chronos. »

Content de sa campagne de France 2019, Clément Lebot tient à associer à sa belle réussite ceux qui sont des soutiens inconditionnels : « Un grand merci avant tout à mes parents et à ma chéri Pauline qui va me suivre cette saison. Merci à mes partenaires, Direct Batteries à Nantes et Kennol. »

Les satisfactions qu’a connu Clément Lebot cette année ne peuvent que l’inciter à reconduire son programme pour 2020. On devrait donc retrouver le jeune Nantais sur le Championnat, toujours au volant de sa Dallara F303 : « Maintenant que je connais bien la voiture, je vais essayer de la pousser dans ses retranchements, quant au programme sportif, il sera sensiblement le même que cette année. J’ai bien apprécié les épreuves que j’ai disputées, et excepté quelques éventuels changements, mon programme devrait ressembler à celui de 2019 », conclut Clément.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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