En 2024, la première saison sur le CFM de Baptiste Thomasset laissait entrevoir l’éclosion d’un futur champion. Sa campagne 2025 ne fera que confirmer puisqu’elle se solde par un nouveau Trophée FFSA du Meilleur Jeune, le Trophée du groupe A, l’Open A/5 et une excellente quatrième place au championnat.
Laurent Thomasset et Jérôme Lacroix, père et oncle de Baptiste, ont eu l’occasion en prendre part aux débuts des années 2000 à plusieurs rallyes organisés en Bourgogne. Rien de mieux pour transmettre au jeune Baptiste la passion de la compétition automobile et de la course de côte, discipline vers laquelle se tournera par la suite Laurent Thomasset…
En 2021, Baptiste Thomasset fêtait ses 18 ans et alignait une Clio 2 Cup sur sa première course de côte. Initié préalablement au pilotage lors de nombreux tours de piste en karting, Baptiste se concoctait un calendrier 2022 composé de plusieurs courses de côte régionales. La saison 2023 lui permettra de découvrir le Championnat de France de la Montagne en s’installant derrière le volant d’un TracKing de l’équipe LMJ Technology à Chamrousse avant de retrouver sa Renault Clio 2 Cup à Limonest. Engagé officiellement sur le championnat en 2024, Baptiste marquera les esprits en remportant douze Coupes du Meilleur Jeune en Production et en s’imposant sur le Challenge Open A/3.
Nouvel échelon avec une Supercopa MK3
Graine de champion, Baptiste Thomasset se devait pour poursuivre son ascension de franchir un échelon supplémentaire. Pour la saison 2025, il décidait de troquer sa Renault Clio 2 Cup contre une Cupra Léon Supercopa MK3. Un choix somme toute logique pour le jeune pilote : « Après avoir roulé en Clio il paraissait évident que je devais évoluer vers une auto plus performante », débute Baptiste. « Mon objectif était de me rapprocher du groupe de tête, et n’ayant pas le budget pour faire l’acquisition d’une GTTS, la Supercopa MK3 me semblait être le meilleur compromis. Je voulais également évoluer dans un groupe concurrentiel, et là je savais que ça serait le cas. » A l’issue de la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2024, sur laquelle Jennifer La Monica remportait le groupe A, Baptiste récupérait la Cupra Léon Supercopa MK3 victorieuse.
Après une séance de roulage en circuit, Baptiste Thomasset s’engageait sur les Cévennes Race Track Hill Climb où il remportait le groupe A : « Cela m’a permis de découvrir la voiture que j’ai trouvé finalement plus facile ''à rouler'' que la Clio. Aller vite avec cette voiture est évidemment autre chose, mais l’adaptation se fait tout naturellement. Le premier ressenti était vraiment excellent et si les premiers tours de circuits impressionnent par le fait que ça accélère et freine fort, rapidement on a le sentiment que la maitrise est assez naturelle. J’avais été nettement plus impressionné lorsque je m’étais essayé au TracKing. »
Vainqueur du Trophée FFSA du Meilleur Jeune, Baptiste, qui fêtait ses 22 ans au mois de juin, avait comme objectif de conserver ce titre. Après avoir remporté le Challenge Open A/3, il espérait figurer en bonne place au sein du Challenge Open A/5 : « Après, compte tenu de la concurrence, mes prétentions étaient limitées pour ce qui est de la victoire de groupe. Je savais que j’allais devoir me battre avec des pilotes aussi talentueux qu’expérimentés. Au fond de moi, j’espérais devancer sur une épreuve du championnat Francis (Dosières), qui est pour moi une référence. »
Premiers succès et premier podium.
Avant de plonger dans le grand bain du championnat, Baptiste Thomasset décidait d’engager sa Supercopa MK3 sur la Course de Côte de Lodève, manche inscrite au calendrier de la 2ème Division. Et d’entrée de jeu le jeune Bourguignon allait s’avérer un concurrent de taille. Samedi, sur la première course, il se hissait sur le podium en plaçant sa Supercopa derrière la Renault R.S. 01 de Jean-François Ganevat et l’Alpine A110 de Ronald Garcès. Dimanche, Ronald Garcès s’imposait devant Yann Durieux qui pour l’occasion alignait une Porsche 991 Cup, et on retrouvait à nouveau Baptiste sur la troisième marche du podium, à nouveau vainqueur du groupe A : « Je ne m’attendais évidemment pas du tout à être aussi bien classé. Je tombais des nues. Samedi, sur la toute première montée d’essais je signe le deuxième temps (derrière Jean-François Ganevat, Ndr) c’était totalement inattendu et sur un tracé aussi rapide que celui de Lodève, ça annonçait une belle saison. »
S’il ne parvenait pas à accrocher la podium sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, Baptiste Thomasset se positionner à une excellente quatrième place, vainqueur du groupe A, une seconde devant Francis Dosières : « Samedi soir, une panne de pompe à essence nous laisse à penser que le week-end est fichu. Dimanche, je viens chercher la victoire dans la dernière montée face à Francis (Dosières), j’en avais les larmes aux yeux », avoue le jeune espoir. « Francis, quand j’étais petit, c’était pour moi la référence. Lorsque je venais tout gamin sur les courses de côte en spectateur, j’allais voir Francis Dosières. Parvenir à le devancer c’était émotionnellement très fort. »
Une nouvelle séquence émotion allait submerger Baptiste à l’occasion de la Course de Côte du Col Saint-Pierre, où il accrochait son premier podium sur une manche du Championnat de France de la Montagne en plaçant sa Léon Supercopa MK3 derrière la Porsche 997 GT3 R de Nicolas Werver et l’Alpine A110 d’Anthony Dubois : « C’est la première fois que je roulais avec cette voiture sous la pluie, et dimanche matin je signe le meilleur chrono des pilotes engagés sur le Championnat Production. C’était incroyable, du pur plaisir parce que ça n’arrive pas souvent de retrouver une Supercopa sur le podium. »
Si comme sur les épreuves précédentes Baptiste Thomasset remportait la Coupe du Meilleur Jeune à Abreschviller, il devait laisser la victoire en groupe A à Francis Dosières qui le devançait d’un dixième de seconde : « Ce fut une bataille de fou… On sait qu’à Abreschviller, si tu loupes ton départ, sur un si court tracé le temps perdu ne se rattrape pas. A ce moment-là de la saison je ne maîtrisais pas encore la maniement de la Supercopa de manière optimale. J’étais encore trop brutal dans l’approche et c’est ce qui fait la différence au final. »
Le week-end à Hébécrevon débutait mal à cause d’un dashbord défectueux qui laissait apparaitre que le réservoir disposait encore d’une dizaine de litres. Ce n’était pas le cas et le jeune Bourguignon, en panne d’essence, ne rejoindra pas l’arrivée de la première montée de course. Il se reprendra par la suite pour venir signer en Normandie une nouvelle victoire de groupe en accrochant la cinquième place du Production : « J’adore ce tracé sur lequel j’avais signé l’an dernier ma première victoire de classe avec la Clio, en améliorant le record du tracé en A/3. Une nouvelle fois je me suis fait plaisir et je garde un excellent souvenir de cette participation. »
A La Pommeraye, Baptiste Thomasset engageait un duel face à un ancien Vice-champion de France, David Dieulangard, qu’il devance à l’arrivée de deux dixièmes : « C’est la première fois que j’établis un record de groupe sur une épreuve. C’est un moment important de la saison parce que là on sait, quand on regarde la liste des noms de ceux qui détenaient le record avant moi, que l’on est vraiment compétitif » analyse Baptiste. « Est puis me battre avec David c’est génial parce que c’est un excellent pilote. »
Un excellent pilote qui allait signer sa première victoire de groupe à Saint Gouëno où David Dieulangard prenait l’ascendant sur Baptiste : « Lors de la précédente édition j’étais sorti au ''Pas de Saint Gouëno''. Il restait donc une petite appréhension à l’heure d’aborder ce tracé et je ne suis pas parvenu à me lâcher. Il m’a fallu attendre la dernière montée pour signer mon meilleur temps du week-end, mais ce n’était pas suffisant pour aller chercher la victoire », se souvient Baptiste qui, sur les trois épreuves de la campagne de l’Ouest, remporte par trois fois la Coupe du Meilleur Jeune.
Baptiste Thomasset renouait avec la victoire sur la Course de Côte de Marchampt, une épreuve courue pour lui à domicile puisqu’elle se situe à trente minutes de chez lui : « C’est de plus le week-end de mon anniversaire. J’avais donc la chance d’avoir à mes côtés toute ma famille et tous les copains. Je voulais donc bien évidemment bien faire. Je suis super content parce que je parviens à m’imposer en creusant l’écart sur mes adversaires. Un super souvenir ! »
Malheureusement Baptiste allait connaitre une déconvenue à Vuillafans où il sortait de la route lors des essais : « J’ai commis une erreur, c’est flagrant. J’ai confondu deux panneaux, celui des commissaires et un panneaux de signalisation, et j’ai retardé mon freinage jusqu’au second panneau, beaucoup trop tard, ça ne pouvait pas passer. J’assume pleinement cette erreur. » Une erreur qui ne sera pas sans conséquence tant pour le pilote que pour la Supercopa : « J’avais des douleurs dans le dos et des côtes fracturées ce qui a nécessité un passage par l’hôpital et plusieurs longues séances de kiné. » La voiture laissait également entrevoir les stigmates d’un choc violent : « Il a fallu passer la voiture au marbres, sortir le moteur. Dans mon esprit cela signifiait pour moi une fin de saison, mais mon équipe a fait un boulot monstre, exceptionnel, pour me permettre d’être au départ de Dunières. »
Présent sur la première épreuve auvergnate, le jeune Bourguignon n’était pas en pleine possession de ses capacités physiques. Le souvenir de la sortie de route survenue à Vuillafans se faisait ressentir : « De ce fait j’abordais Dunières avant tout pour me relancer, sans vraiment chercher le résultat. Terminer deuxième à 27 millièmes de David (Dieulangard) était pour moi inespéré. Je ne peux être que totalement satisfait du résultat. »
Dans l’esprit de Baptiste Thomasset, le Mont-Dore reste une épreuve mythique sur laquelle il espérait évidemment bien figurer. Une nouvelle fois en lutte avec David Dieulangard, il terminait deuxième à une seconde six de son rival : « Je me console en ayant signé le meilleur temps du groupe A durant le week-end. J’avoue que ce n’est pas l’épreuve la plus simple à aborder avec la Supercopa, et je suis finalement satisfait de cette deuxième place. »
Neuvième du Production sur la Course de Côte de Turckheim, Baptiste Thomasset remportait comme sur les épreuves précédentes la Coupe du Meilleur Jeune en Production, à laquelle s’ajoutait une victoire en groupe A : « Avec la venue de Julien Paget qui alignait une Peugeot 308 Cup, c’est un adversaire de choc supplémentaire face à qui nous devions faire face », se souvient Baptiste. « Il a tout de suite été devant et je parviens à le devancer sur la dernière montée, c’est vraiment sympa de se battre avec des pilotes de sa trempe. »
Les conditions météorologiques qui régnaient à Limonest n’incitaient pas à la grosse attaque. Baptiste abordait donc cet ultime rendez-vous de la saison avec une certaine prudence. Ce qui ne l’empêchait pas sur chaque montée de figurer dans le top 5 : « Le titre pour le Trophée FFSA du groupe A m’était acquis, on ne savait pas si la voiture allait être vendue, je n’avais donc aucune raison de forcer l’allure. J’ai roulé, mais en étant sous la pression de mon père qui m’a fait comprendre qu’il ne valait mieux pas que je casse la voiture », lâche-t-il dans un sourire. « Je n’ai donc pas tout donné pour aller chercher Michaël (Bonnevie). Donc content de terminer à la deuxième place », ajoute Baptiste qui se positionne à une seconde quatre de la Supercopa MK3 de Mickaël Bonnevie.
A son programme sur le Championnat de France de la Montagne, Baptiste Thomasset ajoutait cette saison des participations en rallye. Au mois de janvier il engageait une Peugeot 106 XSI sur la Ronde du Jura et embarquait Maxime Dojat pour officier à ses côtés en copilote : « C’était un kiff et on s’est vraiment éclaté. On remporte la classe N/1, vraiment du pur plaisir. » Au mois de juin c’est sur le Rallye du Brionnais qu’accompagnait de Jules Descharne, Baptiste Thomasset prendra le volant d’une Peugeot 208 VTI R2 : « J’ai un sponsor qui souhaitait m’offrir ce rallye et j’avoue que là encore nous avons pris énormément de plaisir sur cette épreuve proche de chez moi. Ce fut vraiment de belles expériences. »
Trophée FFSA du groupe A, Meilleur Jeune et Open A/5
A l’heure de faire le bilan de cette saison 2025, Baptiste Thomasset conserve le Trophée FFSA du Meilleur Jeune en Production acquis l’an dernier. Il vient y ajouter un Trophée FFSA du groupe A en s’étant imposé dans une des catégories les plus concurrentielles de la discipline. Vainqueur du Challenge Open A/5, il accroche au final la quatrième place du championnat : « On ne va pas se mentir, si on m’avait dit ça en début d’année je signais tout de suite. C’est bien évidemment au-delà de mes espérances, je n’aurais jamais cru être aussi performant d’entrée de jeu dans un groupe qui accueille bon nombre de pilotes talentueux. A l’approche de la mi-saison j’occupais la deuxième place du championnat, c’était juste incroyable. C’est vraiment LA saison de rêve et je ne pense pas être en mesure de faire aussi bien par la suite. »
Ces divers trophées, Baptiste Thomasset les partage avec ceux qui sont des soutiens inconditionnels dans l’aventure : « Un immense merci à merci à mes parents, ma famille, mes amis, mon team LMJ Technology, l’irremplaçable Nicolas Millet Photography, sans oublier mes fidèles partenaires : Sarl Thomasset, Krys, Sani Confort, AM2C, EURL Durandin, ACGECO, Aubade Autun, Garage de la Framboise, TC SPORT, RC carrosserie, Maison Rizet et le Garage Bardin. »
Pour le moment la Léon Supercopa MK3 est toujours dans le garage et Baptiste estime qu’il est probable qu’il se lancera en 2026 à son volant pour une nouvelle campagne : « J’attends de voir si nous parvenons à la vendre. Elle a un vrai palmarès et je pense que Jennifer, et moi par la suite, avons démontré qu’elle était compétitive », rappelle Baptiste. « Si je parviens à la vendre, la seule certitude que je peux avoir aujourd’hui c’est que je ne repartirai pas en Production », poursuit Baptiste qui lorgne sur un éventuel Proto. « Maintenant, si je dois évoluer en Sport, je ne suis pas en mesure de dire aujourd’hui dans quel groupe », conclut le jeune Bourguignon qui a fêté ses 22 ans en juin dernier, et qui pourra prétendre à nouveau à un trophée du Meilleur Jeune en 2026.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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