Quatrième titre de Championne de France

Indétrônable ! Morane Cat-Mackowiak est solidement accrochée à sa couronne de Championne de France de la Montagne qu’elle coiffe pour la quatrième fois consécutive à l’issue de cette saison 2025.

Référence du groupe N dans lequel il détient un record de 87 victoires, Pascal Cat voit sa fille devenir à son tour une référence, tant dans son groupe que du côté des pilotes féminines. Sportive confirmée, Morane a eu l’occasion d’accumuler des trophées dans diverses disciplines, et notamment en ski où elle remportera son premier titre de Championne de France en 2013.

Ses premières apparitions en courses de côte derrière le volant confirmeront non seulement sa hargne de vaincre, mais également un talent incontestable. Parfaitement à son aise au volant d’une Porsche 997 GT2 évoluant en GT Sport, elle s’engagera pour la première fois pour une campagne sur le Championnat de France de la Montagne en 2022, avec la BMW M3 que son papa avait porté au sommet. Championne de France à l’issue de sa première saison, elle conservera son titre en 2023 et 2024. Dans le même temps, elle inscrivait à son palmarès le Trophée FFSA du groupe N, un titre de Championne de France en 2ème Division et le Challenge Open N/4…

En patronne du groupe N
Fidèle à la BMW M3, Morane Cat Mackowiak se relançait cette année pour un programme complet et la ferme intention de conserver ses titres. Même si elle est consciente que sa progression devrait passer par un changement de monture, difficile pour la jeune femme de franchir le pas : « J’avais vraiment envie de changer de voiture, mais cela nécessite de disposer d’un financement. J’avais la possibilité de prendre une année sabbatique pour accroître mon budget , mais j’ai préféré repartir avec la M3 plutôt que de faire une saison blanche. »

Durant l’intersaison la BMW M3 bénéficiait d’une importante révision sur les amortisseurs, ce qui allait apporter un changement majeur sur le comportement de l’auto : « C’était le jour et la nuit », estime Morane. « Lorsque j’ai fait mes premières montées de la saison je ne reconnaissais pas la voiture. L’évolution était flagrante et cela allait dans le bon sens. »

Championne de France de la Montagne et également Championne de France sur la 2ème Division, Morane avait remporté la saison dernière le Trophée FFSA du groupe N. Elle remettait cette saison l’ensemble de ses titres en jeu avec la ferme intention de les conserver : « Ça a fonctionné jusque-là et ces dernières saisons m’ont apporté de belles satisfactions, j’espérais qu’il en serait de même cette année. En 2024 j’avais établi un nouveau record du groupe sur une épreuve, à La Pommeraye, je pouvais tenter d’aller en chercher d’autres. Et comme chaque année j’avais dans le viseur d’améliorer mes chronos », poursuit Morane. « Mon seul regret c’est de manquer un peu de concurrence, tant pour la quête du titre de championne que dans le groupe N. »

La saison de Morane Cat-Mackowiak débutait de la meilleure des manières, par un succès de groupe, acquis sur la course du samedi à Lodève. Dimanche, sur la seconde course, elle ne parviendra pas à récidiver et devra s’incliner face à Jean-François Rives pour huit millièmes : « La voiture était au top, mais je ne m’attendais pas à un tel changement de comportement après la révision des amortisseurs. Il fallait vraiment que je retrouve mes marques, mais contrairement à l’an dernier, là je pouvais être totalement en confiance, les petites craintes que j’avais connues s’étaient évaporées. Auparavant je craignais toujours que la voiture décroche, qu’elle me surprenne, mais là elle était vraiment saine. Le seul truc c’est qu’il faut retrouver les limites, ce qui n’est jamais évident. »

Les victoires tant dans le groupe N qu’en tant que féminine allaient s’enchainer pour Morane qui imposait sa BMW M3 sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « J’adore cette course, une de mes préférées, mais du coup je connais une grosse déception car je ne parviens pas à améliorer mon chrono de l’année précédente. Compte tenu de l’amélioration de la voiture c’était décevant de ne pas parvenir à faire mieux. Dans mon esprit ça commençait mal et même si je m’impose, je me suis dit que la saison allait être longue. » Sur cette épreuve, Morane devra composer avec une casse de sa pédale d’accélérateur, mais ne veut en rien incriminer cet incident pour expliquer ce qu’elle considère comme une contre-performance : « Je n’y arrivais pas, je n’ai pas d’excuse à fournir. »

C’est à la douzième place du classement Production que l’on retrouvait la BMW M3 de Morane à l’arrivée du Col Saint-Pierre. Une performance qui lui permet de remporter un nouveau succès en groupe N et de repartir de Saint-Jean-du-Gard avec une nouvelle Coupe des Dames : « Ce fut sans nul doute ma plus belle course de la saison, la plus belle victoire de ma vie », estime la Championne de France. « Je crains toujours de me rendre sur cette épreuve, non pas que je ne l’aime pas mais j’ai du mal à me mettre dedans et j’ai toujours une appréhension sur ce tracé. Je ne parviens toujours pas à l’expliquer, parce que j’aborde des parcours encore plus rapides, sur lesquels je suis à mon aise. » Mais il faut toujours garder à l’esprit que Morane est une compétitrice et qu’elle n’a pas pour habitude de lâcher prise : « J’ai vu Kevin (Jarousse) arriver avec une M3 et je n’avais pas envie que sur la deuxième course il soit devant moi. Mon égo a pris le dessus », sourit-elle. « Il a mené durant tout le week-end, mais j’ai tout donné sur le final pour aller chercher la victoire et l’empêcher de prendre un ascendant psychologique », analyse-t-elle.

« Finalement je dois un peu ce succès à Kevin qui m’a dit, ''une M3 sous la pluie ça va super bien !''. J’ai pensé, le gars c’est sa deuxième course avec, sa première sur le mouillé et il dit que ça va bien alors que moi je n’aime pas du tout ça… Je me suis dit ''il va pas t’attendre'' et avec le soutien de Seb (Lemaire, son compagnon), je me suis motivée comme jamais pour me lâcher et améliorer de douze secondes sur une montée ! » Morane ne parvenait pas à le croire : « Lorsque j’ai franchi la ligne d’arrivée et que j’ai vu le chrono s’afficher j’ai pensé que c’était le temps de celui qui s’élançait devant moi, où le chrono de Kevin qui partait derrière et qui dans mon esprit m’avait presque rattrapé. Quand j’ai vu que c’était bien le temps du ''111'', mon numéro, j’ai attendu le chrono de Kevin et j’ai compris que j’avais gagné… Franchement, à ce moment-là c’était Noël dans ma voiture », avoue-t-elle.

La Course de Côte d’Abreschviller permettra à Morane Cat-Mackowiak de remporter une nouvelle victoire de groupe et de terminer en tête des féminines : « Comme au Saint-Pierre j’améliore mon chrono, mais pour le reste il n’y a pas grand-chose à dire. C’est une course qu’il faut aborder en étant au millimètre, sans commettre la moindre erreur sur ce tracé très court. C’est un super sprint et ça se passe plutôt bien. »

A l’heure de faire les comptes à l’issue de la Course de Côte d’Hébécrevon, Morane Cat-Mackowiak figure au sommet du classement féminin et s’impose en groupe N avec une avance de seulement une seconde cinq sur Kevin Jarousse : « Je sais que Kevin apprécie particulièrement ce tracé, et l’année dernière j’étais parvenue à m’imposer sur la dernière montée pour huit centièmes, je n’étais donc pas totalement sereine au moment d’aborder cette édition 2025 », reconnait-elle. « On a livré une belle bagarre, je suis parvenue à rester devant tout le week-end et je suis contente de mon chrono qui est plus rapide que ceux signés par des références comme Seb (Lemaire) ou Bertrand (Simonin). »

La série de victoire de la native de Haute-Savoie se poursuivait à La Pommeraye, épreuve dont elle détient le record du groupe et sur laquelle elle viendra signer cette année une nouvelle victoire et remporter une nouvelle Coupe des Dames : « Kevin n’était pas là et j’avais comme adversaires des pilotes du cru. J’ai fait ma course avec des pneus usagés, je me suis fait plaisir, c’était plutôt sympa. »

A Saint Gouëno, sur un tracé qui lui convient, Morane avait la ferme intention d’aller chercher un nouveau record de groupe. Et si elle ne parvenait pas à atteindre cet objectif, elle repartait tout de même de Bretagne avec un succès de groupe et la Coupe des Dames : « J’avais décidé de monter des pneus neufs et finalement je me rapproche du record de six ou sept dixièmes. Kevin n’étant pas là j’ai fait mon cumul sur les deux premières montées avant de rechausser des gommes usagées pour terminer le week-end. » Mais sur la troisième montée de course, alors qu’elle ne poussait pas sa BMW dans ses derniers retranchements, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, des claquements se faisaient entendre au niveau du moteur : « De retour au paddock, Seb et Bertrand m’ont dit de tout couper, qu’il fallait s’arrêter là. »

Le moteur ayant été révisé il y a deux ans, Morane n’ayant pas l’habitude de ''taper'' dans la mécanique, elle ne comprenait pas comment avait pu survenir cette casse : « Je n’avais pas fait de surrégime, rien qui pouvait entrainer un problème. C’était donc très frustrant, d’autant que dans mon esprit ma saison se terminait là », avoue-t-elle. « Par chance, Bertrand (Simonin) était avec nous et nous avons fait un détour par chez lui pour lui laisser mon auto et c’est lui qui s’est occupé de la réparer. C’est vraiment le seul à qui je pouvais laisser ma voiture les yeux fermés, et j’ai eu raison, la suite le démontrera. »

Bertrand Simonin faisait de son mieux pour permettre à Morane de se relancer dans les meilleurs délais, mais la Championne devait faire l’impasse sur les deux prochains rendez-vous, Marchampt-en-Beaujolais et Vuillafans. C’est donc à Dunières que l’on retrouvait la BMW qu’elle mènera à la victoire de groupe en s’adjugeant là encore la Coupe des Dames : « Dans mon esprit j’avais terminé la saison à Saint Gouëno, donc être au départ de Dunières était vraiment inespéré, une nouvelle fois merci Bertrand. J’avais fait La Broque pour valider que le moteur fonctionnait, et même si j’ai été un peu perturbée par la pluie à Dunières, j’ai roulé fort parce que je savais que Sébastien Dubuis rêvait avec sa Honda Civic de ''se taper'' une M3. Il m’a donc fallu rouler, même si je n’ai pas pris de risque, je n’avais pas envie de casser une auto après avoir cassé un moteur. »

Avec la présence de Sarah Bernard-Louvet qui alignait une Léon Supercopa MK3 sur le Mont-Dore, Morane pouvait difficilement, avec sa M3 groupe N, aller chercher la Coupe des Dames. Pour ce qui est du groupe N, elle se retrouvait confrontée une nouvelle fois à un Kevin Jarousse surmotivé de prendre le départ de sa course à Domicile. Au final l’Auvergnat devancera la Championne de France : « Contrairement à Kevin, il m’était difficile de mettre des pneus neufs sur le Mont-Dore, les frais engendrés par la casse moteur avaient bien entamé le budget. Le titre en groupe N était presque joué, il me suffisait de terminer l’épreuve, et j’ai donc plus pensé à l’aspect financier qu’à la victoire. Mais je me suis tout de même régalée parce que je n’ai pas chômé et que je suis allée chercher des cordes, des trajectoires tendues, j’ai tout de même roulé. »

Belle expérience en 308 Cup
Après le Mont-Dore Morane Cat-Mackowiak allait connaitre une nouvelle expérience en s’installant derrière le volant de la Peugeot 308 Cup de son papa à l’occasion de la Course de Côte de Montgueux : « Nous l’avions évoqué en début de saison. Mon père m’avait dit que si le titre était remporté avant le terme, ça serait sympa que j’essaie la 308. Initialement je devais rouler avec sur le Mont-Dore, mais avant de me rendre dans le Massif du Sancy le titre n’était pas encore joué, donc on a reporté. » Morane effectuait des essais sur circuit afin de comprendre le maniement de la 308 Cup avant de se rendre à Montgueux où elle signait une victoire en groupe A : « Il y a 20 ans d’écart entre la M3 et la 308, et outre le fait que je passe d’une propulsion à une traction, ce sont deux mondes différents. Finalement je me suis vite adaptée et je remporte le groupe ce qui n’était pas du tout prévu compte tenu du plateau qui présentait du beau monde. »

Après Montgueux, c’est à Turckheim, sur une manche du championnat, que Morane Cat-Mackowiak alignera à nouveau la Peugeot 308 Cup de son père : « Mais là je me suis mis la pression, et je gère toujours assez mal la pression », reconnait-elle. « J’ai toujours du mal à Turckheim et je ne suis pas parvenue à me lâcher. Je garde à l’esprit que j’ai toujours eu la poisse sur cette épreuve, jamais rien de très grave mais toujours des petits pépins. Avec la Porsche j’avais cassé un câble du sélecteur de vitesses, avec la M3 j’avais fait un tout droit et cette année avec la 308 je débute avec un tête-à-queue. Pas de quoi me mettre en confiance. Mais sinon cette auto est super, avec un train avant de ''ouf'', les palettes au volant, vraiment je ne remercierai jamais assez mon père de me l’avoir prêtée », confie Morane qui remporte en Alsace la Coupe des Dames.

A Limonest, pour conclure la saison, Morane retrouvait sa BMW M3 qu’elle positionnait à la treizième place du Production en remportant le groupe N et la Coupe des Dames : « Super contente de retrouver Kevin, même en sachant que j’avais des pneus qui étaient vraiment usagés puisque je n’ai utilisé que huit pneus durant la saison, du jamais vu jusqu’à présent… J’ai eu ma part de chance parce que lorsque je m’élance sur la première montée il ne tombe que quelques gouttes et que le tracé n’est pas encore mouillé, alors que Kevin qui s’est présenté en retard devra monter sur une route détrempée. » Sur cette première ascension, Morane signait le troisième temps du Production, ce qui lui valait de prendre une avance consistante. « Je suis aussi contente d’accrocher la treizième place finale. Quand un garçon comme Christophe Poinsignon vient te voir pour te dire ''Bravo, je me suis fait rentrer par une groupe N'', ça fait plaisir. »

Au mois de juillet, après Vuillafans, Morane Cat-Mackowiak sera au départ de la Course de Côte de La Broque, manche du Championnat 2ème Division, où par deux fois elle terminait deuxième du groupe N dans le sillage de Gaëtan Jeannel (452 millièmes le samedi, 937 millièmes le dimanche) : « C’était du 2ème Div. et j’étais là pour roder le moteur, avec des vieux pneus, ce qui limitait forcément mes prétentions. Mais je suis contente de mon week-end qui m’a permis de me remettre en course. »

Quatrième titre de Championne et un nouveau Trophée du groupe N
A l’issue de cette saison 2025, Morane Cat-Mackowiak remporte un quatrième titre de Championne de France de la Montagne Production, pour la seconde fois le Trophée FFSA du groupe N et elle conserve ton titre de Championne en 2ème Division. De quoi tirer un bilan largement positif de sa campagne de France : « Bilan positif, mais saison en demi-teinte parce que ce ne sont pas mes plus belles victoires. Ça manquait cruellement d’opposition que ce soit pour le titre féminin, celui du groupe N où le titre de Championne en 2ème Division. J’estime qu’il y a des titres qui ont plus de valeur », reconnait-elle humblement. « Mais évidemment je savoure cette quatrième couronne parce que quand je regarde dans le rétro je me souviens que cela ne fait que quatre saisons que je roule et que j’ai déjà quatre titres… C’est pas trop mal », sourit-elle. « Initialement je me suis installée derrière le volant pour m’amuser, sans aucune ambition, et quand je vois quatre ans plus tard le nombre de victoires de groupe et les quatre titres, je suis plutôt satisfaite du parcours. »

Morane tourne la page de cette saison 2025 sans oublier de remercier ses précieux soutiens : « Un immense merci à mon papa de me suivre autant et de m’avoir offert cette magnifique opportunité avec sa 308. Seb (Lemaire) qui est passé de pilote a mécano et qui a le courage de me soutenir et de me motiver, à ne jamais rien lâcher avant, pendant, et après les courses. Bernard, le plus fidèle des mécanos, 40 ans à nos côtés peu importe la distance, la météo, il sera toujours là pour nous aider, nous motiver et nous faire rigoler. Bertrand, pour tout le travail fourni pour que je puisse vite reprendre ma saison après ma casse moteur. Ainsi que Lydie, Gisèle et Michel présents de près comme de loin. Merci à mes sponsors toujours à mes côtes cette saison : Ksk, Ets Ninet Gavin, Autosur Saint Genis Pouilly, Start Auto, Yacco, Macko Bar. »

Morane est consciente qu’après quatre saisons passées derrière le volant de sa BMW M3 elle a fait le tour de sa voiture : « Aujourd’hui je n’ai plus envie de me relancer sur le championnat si je n’ai pas la possibilité d’évoluer. Je voudrais partir sur autre chose, me lancer de nouveaux défis, intégrer une catégorie plus concurrentielle. Mais pour parvenir à franchir un nouveau cap il me faut trouver un financement, ce qui n’est jamais évident », confie la jeune femme qui fait un appel à d’éventuels partenaires qui auraient dans l’idée de soutenir une quadruple Championne de France qui ne demande qu’à étoffer encore son imposant palmarès.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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