Second trophée FFSA du groupe DE

La saison 2025 aura permis à Miguel Vidal de terminer comme en 2024 à la quatrième place du championnat en s’adjugeant à nouveau le Trophée FFSA du groupe DE et l’Open DE/6. Mais là où le Lyonnais fait plus fort encore, c’est qu’il améliore de manière conséquente la majorité de ses chronos.

Miguel Vidal est un pur passionné… Un passionné qui très jeune, après avoir goûté au karting, prendra la relève de son père François en alignant la Dauphine familiale sur plusieurs courses de côte. Très vite, le Lyonnais se mettra en avant en signant d’excellents chronos au sein du groupe FC. Mais conscient des limites de la Dauphine, Miguel portera par la suite son choix sur une Dallara F397. Après plusieurs saisons marquées par de nombreux podiums en régional, une Mygale remplacera la Dallara et permettra à Miguel de faire à nouveau parler de lui, en signant notamment une victoire dans le groupe DE sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2019.

Mais pour Miguel Vidal, l’envie se faisait de plus en plus pressante de réaliser un rêve d’enfance. Pour le Lyonnais, la F3000 se présentait comme une véritable ''Madeleine de Proust'' et convoquait chez lui des souvenirs d’enfance passée dans les paddocks. L’année 2021 sera donc consacrée à la préparation d’une Lola B06/51 propulsé par un moteur Mugen. Sa monoplace fera sa première apparition lors de l’édition 2022 de Dunières avant qu’il ne l’aligne en 2023 sur neuf des treize manches du Championnat de France de la Montagne. La saison suivante, il s’engageait officiellement sur le CFM et se présentera rapidement comme un animateur majeur en accédant aux podiums sur deux manches, à La Pommeraye et à Saint Gouëno. Sa première saison sur le championnat se concluait par une quatrième place dans la catégorie Sport, avec en prime à son palmarès le Trophée FFSA du groupe DE et le Challenge Open DE/6.

Faire aussi bien en améliorant ses chronos
Si les performances étaient au rendez-vous, Miguel Vidal estimait avant de débuter la saison 2025 qu’il disposait encore d’une marge de progression. Pas de raison donc de changer de monture : « D’autant que j’ai une réelle passion pour la F3000. Je sais qu’il m’est impossible de rivaliser avec les E2-SC de dernière génération, mais je pense qu’une F3000 peut encore avoir son mot à dire. Et puis c’est bien d’avoir un championnat diversifié, une monoplace me semble donc la bienvenue. » Personne ne contredira Miguel, les F3000 restent des modèles légendaires qui enchantent les passionnés de courses de côte, particulièrement sensibles au bruit émis par le moteur 3 litres Mugen.

La Lola B06/51 dont dispose Miguel Vidal peut encore bénéficier d’améliorations. Durant la pause hivernale qui précédait la saison, le Lyonnais offrait à sa monoplace une révision particulièrement poussée : « Nous avons travaillé sur le châssis, sur les amortisseurs et nous avons adopté les palettes de changements de vitesses au volant, ce qui modifie l’approche dans le pilotage et qui facilite le maniement de la voiture. C’est nettement plus confortable de pouvoir conserver les deux mains sur le volant compte tenu des vitesses que nous atteignons », explique Miguel. « Le travail sur les amortisseurs a également porté ses fruits et j’étais cette année nettement plus à mon aise. »

En concurrence avec les Protos évoluant en E2-SC/3, difficile pour Miguel Vidal de prétendre à mieux que la quatrième place qu’il a accrochée en 2024. D’autant que contrairement à ses adversaires, le Lyonnais n’a pas la possibilité – obligations professionnelles obligent – à aligner sa monoplace sur les douze manches inscrites au calendrier de la saison : « De ce fait j’espérais faire aussi bien en conservant le Trophée FFSA du groupe DE et en terminant à nouveau quatrième. Mais en tentant avant tout d’améliorer mes chronos sur l’ensemble des épreuves pour me rapprocher au plus près des E2-SC. »

En début d’année, Miguel devait faire face à une importante charge de travail. Des obligations qui l’obligeaient à faire l’impasse sur les deux manches gardoises du début d’année, Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre : « Je ne voulais pas me lancer en étant pas prêt, me présenter au départ en étant fatigué, sans être pleinement dans la course, n’avait pas à mon sens d’intérêt. Donc même si ça me gênait un peu de louper ses deux premières épreuves, je savais que c’était une sage décision. »

Avant de se rendre à Abreschviller, où il débutait sa saison, Miguel Vidal prenait le temps de prendre part à une journée d’essais sur le circuit de Pouilly-en-Auxois : « Je voulais bien cerner le maniement des palettes au volant, être sûr de disposer de bons réglages, valider le bon fonctionnement de la voiture pour attaquer la saison l’esprit serein. »

La Course de Côte d’Abreschviller offrait l’occasion à Miguel Vidal de remporter un premier succès de groupe en plaçant sa Lola B06/51 au huitième rang. Pour autant, sa F3000 ne fut pas exempte de problèmes : « Dimanche matin je me retrouve en panne. Je pensais que cela provenait de mon système de palettes, mais finalement ce sont les guillotines, avec l’humidité accumulée durant l’hiver, qui restaient bloquées. Heureusement nous avons rapidement cerné le problème et en balançant de la WD-40, nous sommes parvenus à terminer le week-end. Finalement pour une première épreuve, on peut considérer que tout s’est plutôt bien passé puisque j’améliore mon record personnel. »

La surcharge de travail contraindra Miguel à faire l’impasse sur la Course de Côte d’Hébécrevon. On le retrouvait à La Pommeraye où là encore c’est son nom qui en fin de week-end figurera au sommet de la hiérarchie du groupe DE : « C’est une course que j’adore, notamment le haut du parcours qui est magnifique. J’avais la chance de retrouver Julien (Français) qui faisait sa première course de la saison et qui était un adversaire direct puisqu’il alignait la Lola B06/51 F3000 du Team Petit. » D’ailleurs, avant de rejoindre l’Anjou, Sébastien Petit avait pris contact avec Miguel afin de le solliciter pour régler la monoplace de Julien Français. Miguel ne sera pas avare de conseils et apportera une aide précieuse à son adversaire : « Dans mon esprit ça fait partie intégrante du jeu. Plus il y a de F3000 au départ, plus je suis content. Et si je peux aider, en tant que passionné je ne vais pas m’en priver. »

Face à Julien Français et Fabien Ponchant présent avec sa Tatuus Formule Master, Miguel disposait d’adversaires à sa taille : « Malheureusement Julien a connu quelques soucis, ce qui a un peu tué le match. Pour ma part j’ai vécu un magnifique week-end, avec des belles améliorations, en étant dans les chronos que les F3000 signaient à la grande époque. »

A Saint Gouëno Miguel Vidal imposait une nouvelle fois sa Formule 3000 en tête du groupe DE et terminait au cinquième rang, à quelques centièmes du Revolt 2P0 de la Championne de France, Mylénia Machado : « Du pur plaisir, une belle bagarre avec Mylénia qui était dans le coup d’entrée de jeu. Saint Gouëno est une course fabuleuse et même si je ne parviens pas à améliorer mes chronos de manière aussi significative que je l’espérais, j’ai passé un excellent week-end. »

Marchampt est une des épreuves attendues par Miguel Vidal qui évolue près de son domicile. Dans les vignobles du Beaujolais il retrouvait Julien Français, et il devait s’incliner une seconde six derrière la F3000 du Picard : « Nous nous sommes livré une super bagarre et ce fut pour moi une belle émulation. J’ai amélioré mon record perso de quatre secondes, c’est énorme », analyse Miguel. « Mon seul regret c’est que sur la dernière montée, j’avais une roue mal serrée à l’arrière, et arrivé au ''Tarrès'' la roue a bougé ce qui m’a incité à lever le pied. C’est dommage parce que j’étais bien parti pour faire un bon chrono. Après rien ne dit que j’aurais été devant, mais je m’estime chanceux de ne pas être sorti de la route », poursuit Miguel. « Pour ce qui est de Julien, on sait que c’est un ''super vite'', et une nouvelle fois il a super bien roulé. »

S’il avait dû céder la victoire de groupe à Julien Français à Marchampt, Miguel Vidal retrouvait la première place à Vuillafans : « Là encore ce fut une belle épreuve, même si une crevaison samedi soir sur la première montée de course me fait mal débuter le week-end. La météo était de la partie, la voiture fonctionnait super bien, vraiment top même si ce tracé de Vuillafans m’impressionne toujours », avoue Miguel dans un sourire.

Cinquième au scratch à Dunières, Miguel Vidal remportait en Haute-Loire une nouvelle victoire de groupe : « C’est vraiment une des courses que j’adore, une de celles que je fais depuis le plus longtemps. J’ai réellement amélioré mes chronos, je me suis bien rapproché des E2-SC, le bilan du week-end est pour moi largement positif. »

Un nouveau duel avec Julien Français attendait Miguel Vidal sur les pentes du Mont-Dore, et une nouvelle fois son adversaire le devancera d’une seconde six comme il l’avait fait à Marchampt : « Du pur plaisir une nouvelle fois. La lutte avec Julien a été intense, elle m’oblige à puiser dans mes derniers retranchements et grâce à cela j’ai le sentiment de m’être dépassé. Il l’emporte, mais je n’ai aucun regret parce que j’estime avoir tout donné », reconnait Miguel. « J’ai juste peut-être voulu trop en faire sur la dernière montée, et j’ai dû lâcher un peu de temps. Mais vraiment le plaisir était là, j’améliore mon record personnel de plus de cinq secondes et quel plaisir de se battre avec Julien (Français) et Benoit (Bouche). Top ! »

Miguel Vidal n’avait jamais une l’occasion de se rendre à Turckheim. Pour le Lyonnais l’épreuve alsacienne sera une belle découverte et l’occasion de remporter une nouvelle victoire de groupe : « Ce fut un peu compliqué parce qu’il a fallu que je prenne mes marques sur ce tracé qui est assez impressionnant. Ce n’était pas facile en début de week-end, mais par la suite, tout allait pour le mieux et j’ai pu améliorer au fil des montées. Il me reste de la marge, j’ai encore à bosser sur ce tracé. »

C’est à la maison, sur la Course de Côte de Limonest, que Miguel Vidal achevait sa saison par une quatrième place au scratch et une victoire de groupe : « Le samedi j’étais vraiment dans le coup, pas loin de Max (Dojat). Par la suite, sous la pluie c’est un peu plus délicat avec une F3000, mais le plaisir était à nouveau au rendez-vous. »

Nouveau Trophée de groupe et nouvelle 4ème place
Les années se suivent et se ressemblent pour Miguel Vidal qui, comme en 2024, termine sa campagne de France au quatrième rang du Championnat Sport en remportant le Trophée FFSA groupe DE et le Challenge Open DE/6 : « C’est très largement positif parce que j’ai amélioré à de nombreuses reprises mes chronos et que j’ai pu livrer de belles bagarres. Je n’ai pas eu de réel souci avec la voiture, l’ambiance était top et franchement je me suis fait énormément plaisir. »

On le sait, Miguel Vidal partage sa passion avec son père et c’est vers sa famille que vont ses premiers remerciements : « Un immense merci à mes parents (Christine et François) qui sont mes premiers supporters et qui me suivent sur toutes les courses. Immense merci également à ma copine Mélanie et à toute l’équipe Bourgeon pour les liens que nous avons tissés, les échanges et l’entraide réciproque que nous pouvons nous apporter. Merci aux copains qui évoluent en monoplaces et qui m’ont permis de vivre de belles bagarres. Même si je termine deuxième à Marchampt et au Mont-Dore, ce fut pour moi les plus belles épreuves de la saison. »

On devrait en toute logique retrouver la Lola B06/51 F3000 de Miguel Vidal sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne en 2026 : « J’ai l’intention de faire à peu près la même chose, de participer à un maximum de courses du championnat – et peut-être quelques courses à l’étranger – avec l’espoir de conserver le Trophée du groupe DE. J’espère que mes performances inciteront d’autres pilotes à venir disputer le championnat avec une F3000, ça serait sympa. » Face aux E2-SC de dernière génération, la F3000 de Miguel souffre un peu du poids des ans. Mais il faut rappeler qu’en ayant participé qu’à neuf des douze manches du championnat, le Lyonnais a terminé au pied du podium. Un podium qui pourrait éventuellement lui sourire l’année prochaine.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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