
Double vainqueur du Challenge Open A/3 en 2022 et 2023, Mickaël Bonnevie faisait son retour cette saison sur le CFM au volant d’une Léon Supercopa MK3, qu’il place au deuxième rang d’un Open A/5 particulièrement disputé.
Une passion peut être endogène, ancrée au plus profond de soi sans que l’on sache réellement d’où provient cette appétence si particulière pour un domaine très éloigné des préoccupations de vos proches… Mickaël Bonnevie compte parmi les pilotes qui ne peuvent expliquer leur passion pour le sport auto. Personne au sein de sa famille n’avait une quelconque attirance pour la mécanique, et c’est finalement Mickaël qui motivera son père à assister à des compétitions. Parmi elles, la Course de Côte de Limonest, qui fut en 2010 une découverte marquante pour Mickaël alors âgé de 14 ans.
La vue des bolides qui affrontaient les pentes du Mont Verdun sera à l’origine d’une révélation… Mickaël prendrait part un jour à cette épreuve ! Il attendra 2019 pour faire l’acquisition d’une Renault Clio 3 Cup et s’aligner sur ses premières courses de côte. Premières participations et premiers résultats probants pour le jeune Lyonnais qui jouait les premiers rôles dans sa classe.
En 2022, Mickaël Bonnevie engageait sa Clio 3 Cup sur le Championnat de France de la Montagne avec le secret espoir d’aller chercher une victoire de classe sur une épreuve. Finalement, en huit participations, il s’imposait à sept reprises en tête de sa classe, pour remporter en fin de saison le Challenge Open A/3. En 2023, c’est en favori de ce même Challenge qu’il se relançait pour une nouvelle campagne sur le championnat. L’occasion pour lui de signer plusieurs nouveaux records de classe sur les tracés des manches du CFM et d’inscrire à son palmarès un nouveau Challenge Open A/3.
Lors de ses deux premières saisons sur le championnat, la Clio avait offert à Mickaël de belles satisfactions et lui avait permis de remporter à deux reprises l’Open A/3. Le temps semblait donc venu pour le Lyonnais de se lancer de nouveaux défis et de prétendre évoluer vers une catégorie supérieure : « J’ai voulu prendre le temps de la réflexion et c’est pour cela que je me suis accordé en 2024 une année sabbatique durant laquelle je n’ai pas couru », explique Mickaël Bonnevie. « Je me voyais bien poursuivre avec une Formule Renault, mais face à la pénurie de pneus j’ai hésité. Je craignais d’acheter une auto et de devoir la laisser au garage faute de pneumatiques. J’ai donc préféré attendre et voir comment évoluait la situation. » Mickaël ne restait pas inactif durant cette saison 2024, puisque c’est en coach qu’il se rendait sur les épreuves pour épauler sa compagne Célia Debé.
Finalement c’est sur une Cupra Léon Supercopa MK3 que Mickaël portait son choix : « J’aime beaucoup évoluer dans une catégorie qui propose une vraie concurrence et du haut niveau, et là je savais que j’allais être servi », analyse-t-il. « J’ai un moment hésité pour une Peugeot 308 Cup, mais j’ai rapidement pris conscience que la Supercopa était la voiture idéale pour remporter des victoires en groupe A. »
Après une année sans avoir pris le départ de la moindre compétition, Mickaël Bonnevie savait qu’il allait devoir d’une part retrouver ses automatismes, mais également se familiariser avec sa nouvelle monture : « Mais les choses ne se sont pas déroulées comme je l’espérais », regrette-t-il. « Nous avons fait une première session sur le circuit du Bourbonnais et au bout de vingt kilomètres j’ai un disque de frein qui a cassé, ce qui m’a obligé à stopper net ces premiers essais. Ensuite nous avons démonté la voiture pour analyser les points qui pouvaient poser des problèmes avant de l’envoyer en peinture pour faire une nouvelle déco. »
Mickaël Bonnevie programmait alors une nouvelle séance d’essais, « durant laquelle nous avons été perturbés par un problème de pompe à essence qui m’a gâché la journée. De ce fait la préparation que j’espérais sereine n’a pas été optimale, et les essais que nous avons menés par la suite sur le week-end à Creys-Mépieu se sont déroulés sous la pluie, donc pas vraiment idéal pour bien cerné la voiture. J’ai donc été contraint de me rendre sur la première manche du championnat en ayant quasiment aucune données et aucune expérience de la voiture. »
Apprendre et tenter de signer un premier succès
Après une année sabbatique et en ayant la contrainte de bien cerner le comportement de sa Supercopa MK3 avant d’envisager signer des résultats probants, Mickaël avait du mal à afficher de réelles ambitions : « L’objectif était avant tout de bien prendre en main la voiture, d’essayer d’être au contact des meilleurs. » Le Lyonnais souhaitait, comme il l’avait fait lors de sa première saison en Clio, remporter le groupe A sur au moins une manche du championnat, « mais je savais qu’après un an sans rouler, et en découvrant la voiture, dans une classe aussi compétitive ça s’annonçait compliqué. »

La Course de Côte de Bagnols-Sabran était abordée comme une prise en main. Sur cette manche d’ouverture du championnat Mickaël allait connaitre un week-end difficile : « J’ai eu le sentiment que c’est la voiture qui m’a amené tout au long du week-end, de la première montée d’essais à la dernière montée de course. J’ai subi tout le week-end. Pour une découverte je ne m’attendais pas à maîtriser pleinement la voiture, mais là j’ai vraiment eu beaucoup de mal », reconnait Mickaël qui terminait sixième de son groupe et quatrième de sa classe.
La Course de Côte du Col Saint-Pierre allait offrir à Mickaël une difficulté supplémentaire, avec l’apparition de la pluie qui ne manquait pas de perturber les débats. Mais Mickaël réalisait une excellente prestation qui lui permettait d’accrocher la quatrième place du Production, la deuxième du groupe A à quatre dixièmes de Baptiste Thomasset : « C’est ma course préférée de la saison et j’espérais réaliser un bon résultat. Sur le sec je n’étais pas super à mon aise avec les réglages de la voiture. Pour moi le changement majeur provenait du fait qu’avec la Clio je n’avais quasiment qu’à contrôler la pression des pneus et à me lancer. Là, avec la Supercopa il faut peaufiner le set-up en fonction du terrain, des conditions, c’est nettement plus complexe », analyse Mickaël.
A l’issue de la journée de samedi, même s’il avoue ne pas avoir été totalement à son aise, Mickaël Bonnevie dégageait un bilan positif de sa prestation : « Et dimanche sous la pluie là j’étais vraiment bien et sur la dernière manche je signe le temps scratch en Production, ce à quoi je ne m’attendais absolument pas. Je m’attendais à ce que ceux qui s’élançaient derrière moi améliore, mais finalement ça a tenu jusqu’à la fin. C’est évidemment un sympathique souvenir, mais je ne peux occulter que sur le sec j’étais loin derrière. »
Mickaël Bonnevie n’avait jamais eu l’occasion d’affronter le court tracé de la Course de Côte d’Abreschviller. Une découverte qui allait plaire au pilote de la Supercopa : « On m’avait dit que l’épreuve se résumait à une épingle et à trois virages, c’est un peu plus complexe que ça. On prend de grosses vitesses et de ce fait de grosses sensations. C’est une épreuve sur laquelle on n’a absolument pas le droit à l’erreur, ça se paie cash au chrono. Ce fut pour moi un week-end positif même si j’étais conscient de ne pas être encore à 100% de la voiture », commente Mickaël qui terminait l’épreuve mosellane à la troisième place du groupe A.
« Catastrophique ! » résume Mickaël lorsque l’on évoque la Course de Côte d’Hébécrevon. « J’adore ce tracé, je réalise de bons essais, mais arrivé en course, dans tous les virages à droite, sur la partie haute du parcours, la voiture était inconduisible. Je décrochais de l’arrière. J’avais un problème de géométrie et j’ai préféré renoncer après la deuxième montée de course parce qu’à mon sens ça devenait dangereux. Samedi soir, j’ai bien cru que j’allais casser la voiture après une grosse glisse au ''Mirador''. Dimanche j’ai pris le départ de la première montée dominicale pour assurer un cumul et être classé. Mais il n’aurait pas été raisonnable de poursuivre », confirme Mickaël qui se positionnait au sixième rang du groupe A.
« Le pire week-end de la saison », lâche dépité Mickaël à l’évocation de La Pommeraye : « C’était pour moi là-aussi une découverte, et si j’ai adoré l’organisation, je ne peux pas en dire autant du tracé. On a tenté de nouveaux réglages et nous sommes partis dans le mauvais sens. Il n’y a rien qui allait et j’ai passé un week-end sur la défensive sans parvenir à aucun moment à me lâcher. » Sa participation à l’épreuve angevine se soldait par une huitième place de groupe, très loin des positions habituelles auxquelles il peut prétendre.
Même s’il pouvait constater des améliorations sur sa Supercopa MK3 à l’heure d’aborder la Course de Côte de Saint Gouëno, Mickaël reconnait qu’il était encore loin du compte : « Ça allait mieux, j’ai compris que je disposais d’une base à peu près correcte et qu’il allait falloir à présent mettre du rythme. J’ai un regret, celui de ne pas avoir mis assez de carburant pour la dernière montée, ce qui m’a fait déjauger et certainement perdre l’accession au podium du groupe », estime-t-il. « Ce que je retiendrai c’est que la campagne de l’Ouest fut pour moi plutôt frustrante. »

Le tracé de Marchampt est nettement plus familier à Mickaël qui dans les vignobles du Beaujolais allait chercher une troisième place de groupe : « Ça allait nettement mieux, et malgré une météo capricieuse qui empêchait de pleinement se lâcher, je suis content de ce podium de groupe qui remet un coup de boost au moral. »
Un moral qui sera au beau fixe à l’arrivée de Vuillafans où Mickaël Bonnevie accrochait sa première victoire de groupe de la saison en devançant deux pilotes locaux particulièrement performants, Denis Millet et Jacques Paget : « Si on m’avait dit que je m’imposerais à Vuillafans, j’aurais eu du mal à le croire », reconnait Mickaël. « Je n’aurais pas vraiment misé sur cette épreuve, mais finalement nous avons trouvé de bons réglages et j’étais vraiment en confiance. C’est toujours payant. » Samedi, Mickaël pointait derrière la Volkswagen Polo de Denis Millet, mais il conservait l’espoir de revenir : « Je savais que j’avais encore sous le pied une marge de progression. Samedi soir j’ai étudié à fond mes caméras embarquées, et dimanche j’ai pu me relancer le couteau entre les dents. Je suis bien évidemment ravi de cette victoire qui après les galères de début de saison fait du bien au moral de l’équipe. »
Le week-end de Dunières débutait de fort belle manière pour Mickaël Bonnevie qui se sentait à son aise lors des essais : « Mais au moment de sortir du parc pour me rendre sur la première montée de course, mon frère me dit ''attend, il y a quelque chose qui ne va pas'', et on se rend compte qu’il y avait un morceau du train arrière qui était cassé. Je ne l’explique pas parce que je n’ai absolument rien tapé. C’était certainement dû à l’usure et cette casse m’oblige à abandonner. » Mickaël grillait donc un joker à Dunières, ce qui ne le chagrinait pas outre mesure : « A ce stade de la saison je savais que le titre n’était plus envisageable et je voulais avant tout engranger de l’expérience et essayer d’enregistrer de bonnes infos pour la saison prochaine. »
Avant de poursuivre sa campagne de France, Mickaël Bonnevie se faisait un petit plaisir en s’alignant en double monte avec sa compagne Célia Debé, sur la course de Côte de Cacharat : « C’était l’occasion de retrouver le volant de la Clio et ça reste un excellent souvenir pour deux raisons. La première c’est que je voulais démontrer à Célia que sa Clio était performante, et ma victoire de classe l’a mise en confiance pour la suite. La deuxième c’était aussi pour me confirmer que je n’étais pas ''rouillé'', que je pouvais encore jouer devant avec une auto que je connaissais par cœur. Signer une victoire de classe avec des pneus qui n’étaient plus vraiment frais me confirme que je suis encore dans le coup. »
Le court laps de temps qui sépare les épreuves de Dunières et du Mont-Dore était également consacré à la réparation de la Cupra Léon Supercopa MK3 : « J’avoue que ce fut un peu la course pour être prêt en temps et en heure. J’ai pu confier la voiture à Thomas Chavot, mon préparateur, qui m’a fait des réglages aux ''petits oignons''. C’était top, mais quand je suis arrivé au Mont-Dore, j’ai dû me réadapter à une nouvelle voiture parce que les réglages étaient totalement différents, j’avais vraiment le sentiment d’avoir une nouvelle auto. »
L’adaptation sera rapide puisque dans le Massif du Sancy Mickaël viendra chercher une nouvelle troisième place de groupe derrière David Dieulangard et Baptiste Thomasset : « Je garde un super souvenir de ce week-end durant lequel David Dieulangard et son père Didier nous ont donné énormément de conseils, de très bonnes directions dans lesquelles il fallait travailler. C’est un peu grâce à eux que je suis parvenu à performer au Mont-Dore et je l’ai en remercie chaleureusement. »
L’évolution de la Supercopa de Mickaël et sa progression se confirmeront à Turckheim où le Lyonnais accrochait la deuxième place du groupe à seulement six dixièmes de secondes de Baptiste Thomasset sur un cumul de deux montées de six kilomètres : « Je suis à la fois super content, mais également frustré parce que sur les trois montées du samedi, essais et course, je touche par trois fois la chicane. Du coût je suis pénalisé sur la montée du samedi soir et je savais donc dimanche que je n'avais plus le droit à l’erreur. De ce fait j’ai vraiment assuré le passage à la chicane sur les deux premières montées du dimanche, avant de me lâcher sur la dernière. Mon seul regret c’est de me dire que si je n’avais pas tapé la chicane samedi, j’aurais peut-être mieux fait le dimanche. Mais bon, terminer à six dixièmes de Baptiste sur douze kilomètres, c’est vraiment top pour moi. »
C’est chez lui, dans la banlieue lyonnaise, que Mickaël Bonnevie signera un dernier succès cette saison en remportant le groupe A sur la Course de Côte de Limonest où il se classait cinquième du Production : « J’avais à cœur de bien faire. J’ai vraiment bien travaillé les caméras embarquées, tous les repères, les reconnaissances… Je me suis tout de suite senti à l’aise dans la voiture. Dimanche matin je signe le meilleur temps du groupe A sous la pluie et je savais que sur la dernière c’était mitigé. Nous sommes partis, comme mes adversaires directs, en slick. J’ai tout donné et ça a payé. Je suis ravi de signer là ma seconde victoire de la saison. »
Deux succès et une deuxième place sur l’Open A/5
Au départ de cette saison 2025, Mickaël Bonnevie espérait accrocher une victoire de groupe durant cette campagne de France. Finalement ce sont deux succès qui viendront enrichir son palmarès et en conclusion de la saison une deuxième place sur le Challenge Open A/5 et une huitième place au Championnat Production : « Après un an sans rouler, après avoir tâtonné tout au long de la saison pour trouver les bons réglages, le bilan est plutôt positif », estime Mickaël. « Il m’a fallu une bonne demi-saison pour m’adapter à la voiture, je m’impose sur deux manches ce qui est une belle satisfaction. Terminer deuxième d’un Challenge Open qui est l’un des plus relevés, j’aurais signé en début de saison si on m’avait dit ça. »

Pour son retour sur le Championnat de France de la Montagne, Mickaël Bonnevie a connu une saison parfois difficile mais qui, grâce à son talent, lui a offert de belles satisfactions. Le pilote de la Supercopa veut avoir une pensée pour tous ceux qui l’ont soutenu cette année : « Tout d’abord, je tiens à adresser un immense merci à mon frère Alexis, qui a travaillé sans relâche sur la voiture, avant comme pendant la saison, afin que je puisse évoluer dans les meilleures conditions. Merci également à ma famille et à toute l’équipe AMB Compétition pour leur soutien précieux.
Un grand merci à Célia, qui assure avec brio ma communication sur les réseaux sociaux, et à Patrice (Debé), qui gère toute la logistique de la Clio de Célia et me permet de me concentrer entièrement sur ma course. Je souhaite également remercier Stéphane et Christelle, nos fidèles supporters. Enfin, je tiens à exprimer mes remerciements à mes partenaires, qui rendent cette aventure possible et nous permettent de vivre pleinement notre passion : A+ Immobilier-Patrimoine, Eau Nett Piscine, Flocking01, Studiotif, Boulangerie La Forestière, et Carrosserie Augay. »
Après une saison d’apprentissage de sa Cupra Léon Supercopa MK3, Mickaël Bonnevie a la ferme intention de jouer ses chances la saison prochaine : « L’objectif est de participer une nouvelle fois à l’ensemble des épreuves inscrites au calendrier du championnat. Maintenant que nous disposons d’une bonne base de travail, d’acquisition de données, de caméras embarquées, on va pouvoir bosser pour préparer au mieux 2026. La seule incertitude reste le budget parce que nous avons dû taper dedans cette année. Nous sommes donc en quête de partenaires pour pouvoir participer à l’ensemble de la saison, avec l’espoir de m’aligner sur une épreuve hors de nos frontières, comme Saint Ursanne, et de remporter le groupe A sur notre championnat face à des adversaires très valeureux. » Vainqueur du Challenge Open A/3 à deux reprises, Mickaël qui vient de réaliser une excellente saison 2025 est un prétendant légitime au titre en groupe A. Un positionnement qui devrait en toute logique intéresser de nouveaux partenaires.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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