Le Varois sixième du championnat

En terminant deuxième de l’Open CN/2 en 2024, Tom Diebold estimait avoir vécu sa saison la plus aboutie. Il fait mieux encore cette année puisque le Varois remporte ce Challenge Open CN/2 en se classent sixième du championnat.

C’est à la suite de leur père Bernard que Tom Diebold et son frère jumeau David décidaient de faire leurs premiers pas en course de côte. Après une première expérience en karting, Tom et David débuteront en voiture avec une Peugeot 208 R2 de location qu’ils engageaient sur la Course de Côte du Circuit du Luc. On les retrouvera par la suite derrière le volant d’une Seat Léon Supercopa MK2 avec laquelle ils s’illustraient sur de nombreuses épreuves régionales. C’est ensuite dans le cockpit de la Dallara F302 avec laquelle Nicolas Verdier avait remporté la Finale de la Coupe de France de la Montagne à Quillan que les frères Diebold évolueront. Là encore les résultats seront au rendez-vous avant que Tom n’endommage sérieusement la monoplace lors d’une sortie de route sur la Course de Côte du Col du Vignon.

La Dallara devant être réparée, Tom et David portaient leur dévolu sur un Proto BRC avec lequel il remportait de nombreux succès de classe. En 2024, la Dallara F302 était à nouveau opérationnelle, et David décidait de l’engager sur le Championnat de France de la Montagne. Tom n’était pas en reste puisque lui aussi venait animer le championnat, en optant pour une Norma M20F. Cette première saison permettait à Tom de remporter plusieurs succès de groupe et d’accrocher en fin d’année la deuxième place du Challenge Open CN/2 – derrière la référence Dimitri Pereira – et la huitième place du Championnat Sport.

Remporter le CN/2 et s’approcher des records de la classe
Tom Diebold avoue avoir pris du temps avant de vraiment mettre au point la Norma M20F avec laquelle il participait au championnat en 2024. Il était donc logique dans son esprit de poursuivre avec ce proto en 2025, ne serait-ce que pour concrétiser les bons résultats enregistrés notamment en fin d’année : « Le moteur ne nous a jamais donné de réel souci, mais la mise au point du châssis ne fut pas simple. Nous avons travaillé longuement avant de parvenir à un set-up compétitif qui me convenait. »

Fin 2024, Tom savait disposer d’une bonne base avec une Norma M20F compétitive. Il décidait donc de la laisser en l’état pour aborder cette campagne de France 2025 : « On pensait que nous avions les atouts pour connaitre une belle saison. Le seul problème auquel nous étions confrontés était le manque de pneumatiques, mais nous avions bon espoir de nous assurer une réelle réussite. »

Deuxième du Challenge Open CN/2, huitième du Championnat Sport à l’issue de la saison 2024, Tom pouvait afficher de légitimes prétentions à l’heure de se lancer sur une nouvelle campagne : « Sachant que Dimitri (Pereira) ne s’engageait pas sur le championnat, cela ouvrait une porte et j’avais pour idée de remporter cet Open. Du côté du groupe CN, l’an dernier j’avais su m’imposer quelques fois devant Olivier (Berreur), donc je me disais pourquoi pas. Après je ne savais pas quel serait le programme de Thomas (Clausi) qui lançait lui aussi une Norma M20 FC 4 litres, mais je me disais qu’il était peut-être possible de venir chercher le Trophée FFSA du groupe CN. C’était sans compter avec l’énorme progression d’Olivier qui a amélioré ses chronos de manière plus que significatives et qui, même sur des tracés sinueux, a su parfaitement tenir sa Norma. J’apprécie énormément Olivier, et je lui tire un coup de chapeau parce qu’il m’a impressionné par sa progression. Quand je vois les chronos qu’il signe notamment à Limonest sur un terrain gras-mouillé, je dis bravo. »

Succès scratch et victoires de groupe
Tom Diebold pouvait difficilement rêver meilleur début de saison. Présent à Lodève, manche d’ouverture du Championnat 2ème Division, il signait samedi une victoire scratch devant la Nova-Proto NP-01 de Sébastien Petit et la Tatuus Formula Master de son frère David : « C’est un super souvenir parce que nous étions tous les deux dans le coup avec mon frère. Mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Sébastien (Petit) découvrait sa voiture avec laquelle il a connu quelques soucis pour son premier week-end de course », rappelle humblement Tom. « Mais si je compare par rapport aux autres pilotes évoluant en 2 litres, mon frère et moi-même signons d’excellents chronos. » Dimanche c’est Sébastien Petit qui s’imposait et qui était accompagné sur le podium par les frères Diebold, Tom devançant une nouvelle fois David.

Malgré tout Lodève ne se présentera pas comme un week-end aussi fluide qu’il n’y pourrait paraitre. Sur la troisième montée de course, Tom perdait une trentaine de secondes suite à un souci mécanique : « J’avais déjà eu ce souci lors de la Finale de la Coupe de France en 2024, mais ça ne me paraissait pas trop gênant. Et à Lodève je rencontre à nouveau ce souci. Il me faudra un moment pour identifier le problème qui provenait d’un capteur d’arbre à came, et nous parviendrons à réparer à Bagnols-Sabran. »

Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du championnat, verra Tom Diebold accrocher la huitième place et remporter le groupe CN et par la même occasion la classe CN/2. Belle satisfaction, même si le meeting se terminait mal : « C’était vraiment un super week-end mais sur la fin je me suis un peu surmotivé au vue du chrono », analyse Tom. « J’avais un œil sur le record du CN/2 que détient Etienne (Pernot) et je me suis dis que je pouvais peut-être le chatouiller. Je me suis donc élancé sur la dernière montée le couteau entre les dents, et dans le droite où Yannick Poinsignon était précédemment sorti, ''j’en mets beaucoup trop'', et à mon sens ce virage était resté gras et je ne peux éviter la sortie. »

Un choc limité mais qui obligera les Diebold à travailler de longues heures afin de se présenter au départ du Col Saint-Pierre : « La semaine a été courte et nous avons réparé tant bien que mal pour nous présenter à Saint-Jean-du-Gard avec une voiture que l’on pensait réparée. » Mais Tom allait rapidement déchanter : « Dès la première montée d’essais je me rends compte que l’auto est ''inroulable''. On a changé un demi-train arrière et j’ai le sentiment que la géométrie n’est pas bonne. » Samedi soir, avec l’aide de l’équipe Bourgeon et des animateurs du groupe E2-SC, Tom passe sa voiture sur la dalle qu’utilisent les commissaires techniques pour vérifier le poids et les hauteurs de caisse des voitures : « Et là on se rend compte qu’il y avait une grosse boulette sur le poids par roues. J’avais environ 80 kilos d’écart sur la diagonale, ce qui m’a valu une sympathique moquerie de Fabien (Bourgeon). »

Malgré tout, sur un tracé que Tom adore et qu’il connait par cœur, il parvenait le samedi soir à réaliser le meilleur chrono du groupe : « Olivier (Berreur) a malheureusement cassé son moteur sur cette épreuve, et j’étais en concurrence avec Pascal Campi. Finalement je suis parvenu à rester devant, et à sauver les meubles sous la pluie. J’avais comme objectif d’aller chercher le maximum de points sur le Saint-Pierre même si je ne gagnais pas. Objectif parfaitement rempli puisque je remporte le groupe. »

Pour le pilote Varois, rejoindre Abreschviller représente un important déplacement. Les frères Diebold décidaient donc de favoriser la campagne de l’Ouest au détriment de la manche lorraine. C’est donc à Hébécrevon que Tom entamait une découverte des trois épreuves de l’Ouest auxquelles il n’avait jamais participé : « C’est un tracé atypique, mais j’ai bien aimé. Il faut faire attention sur la première partie sinueuse où finalement on peut perdre beaucoup de temps. A mon sens c’est sur cette première partie que se fait la différence », analyse Tom. « J’ai beaucoup apprécié l’accueil des Normands et de l’ensemble des organisateurs de la campagne de l’Ouest. Les gens là-bas sont juste fabuleux », confie Tom qui remporte sa classe en terminant deuxième du groupe derrière Olivier Berreur : « J’ai pu livrer un super combat dans la classe avec William (Pommery) qui est un mec super sympa. Ça se joue dans la dernière montée où je lui passe devant, c’était plaisant comme duel et c’est toujours chargé d’émotion de s’imposer sur l’ultime ascension du week-end. »

Tom Diebold retrouvait William Pommery à La Pommeraye et cette fois il devait s’incliner une seconde cinq derrière son adversaire et une seconde trois derrière Olivier Berreur qui terminait deuxième du groupe : « Là aussi j’ai bien aimé le tracé sur lequel je pensais être vraiment bien. Je termine les essais deux dixièmes devant William, mais dès la première montée de course il prend l’avantage et je ne suis jamais parvenu à revenir. Il était un cran au-dessus sur cette épreuve. Mais William ne marquant pas de points au championnat, je réalise une bonne opération. »

Saint Gouëno sera pour Tom Diebold un véritable coup de cœur. Le Varois gardera d’excellents souvenirs de sa première participation à l’épreuve bretonne : « L’organisation est au top, la course est super bien gérée, le festival est parfait et les pilotes britanniques mettent une ambiance inégalable… Un week-end de rêve ! » Tom appréciait également le tracé breton, « étroit, ultra rapide, sans marge d’erreur. J’ai pris un énorme plaisir avec comme résultat une victoire de classe. »

Pour un pilote qui aime les tracés rapides, celui de Marchampt se présente comme un terrain de jeu idéal : « J’adore, mais je ne comprends pas pourquoi je n’arrive pas à réaliser les chronos que je souhaite signer. Au volant, j’ai le sentiment d’être vraiment rapide, mais quand je me compare aux chronos réalisés par Marc ou Etienne (Pernot) lorsqu’ils roulaient en CN/2, je suis loin derrière. C’est frustrant parce que je ne me l’explique pas alors que j’ai un super feeling », se désole le Varois qui quittait tout de même le Beaujolais avec une nouvelle victoire de classe en poche.

Passée la campagne de l’Ouest, Tom Diebold retrouvait des épreuves qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter. De ce fait il se fixait un nouvel objectif, celui de se rapprocher des records de la classe. A Vuillafans, à nouveau deuxième du groupe derrière Olivier Berreur, Tom s’imposera en tête du CN/2 : « J’avais revu les réglages spécifiquement pour Vuillafans, et je me suis régalé… C’est un tracé à gros cœurs, rapide, étroit, bosselé, qui ne laisse aucune marge d’erreur et j’ai pris énormément de plaisir. C’est la première fois que je chausse des pneus Pirelli rouges neufs, et la voiture a été fabuleuse. Je ne bats pas le record mais je suis dans les temps de Marc (Pernot) avec la CN/2, sachant qu’il est chez lui sur cette épreuve. C’est pour moi une réelle fierté. »

Sur le court tracé de Dunières, Tom ira chercher une nouvelle victoire de classe en terminant deuxième du groupe CN, une seconde deux derrière la Norma 4 litres d’Olivier Berreur : « C’est un tracé sur lequel je m’amuse beaucoup. J’avoue que j’avais espoir sur cette épreuve de pouvoir battre ''Olive'' (Olivier Berreur), mais il a sérieusement progressé et je ne pouvais pas aller le chercher. »

Tom Diebold allait renouer avec la victoire de groupe à l’occasion du Mont-Dore où il plaçait sa Norma M20F au dixième rang : « Olivier a connu quelques soucis le samedi soir en ayant la contrainte de prendre trois départs consécutifs. Sur la course la plus éprouvante de la saison, il prend des drapeaux rouges quasiment à l’arrivée et il doit donc se ''taper'' près de quinze bornes d’ascensions… Franchement dur pour lui ! Malheureusement pour lui c’est sur cette montée du samedi soir qu’il fallait être au mieux, et j’avoue que j’ai profité de la situation et avec les Pirelli rouges l’auto était vraiment au top. Je pense que je termine le week-end à une seconde du record de la classe, plutôt très bien. »

A Turckheim, ce sont deux Norma 4 litres que devait défier Tom Diebold avec la présence d’Olivier Berreur et de Thomas Clausi. Avec sa Norma CN/2 le Varois devra se contenter d’une victoire de classe en terminant derrière les deux Norma CN+ : « Résultat logique, je savais que sur ce tracé, face aux 4 litres je n’avais aucune chance. Mais là j’ai commencé à devoir me méfier de Yohan (Bardin) qui en fin de saison commençait à aligner les bons chronos. En fait je commençais à moins regarder les CN+ et à faire plus attention aux CN/2. »

La progression de Yohan Bardin se confirmera à Limonest où, chanceux parce qu’il évitera la pluie, il viendra signer une victoire de groupe. Cette ultime manche de la saison était un rendez-vous particulier pour les jumeaux Diebold qui fêtaient leurs 30 ans durant ce week-end : « On pouvait espérer mieux pour nos anniversaires », reconnait Tom. « Il a fallu gérer avec une alternance de pluie et de beau temps et je n'avais jamais les bons pneus. En terminant les essais dans les dix premiers, je ne m’élançais pas le dimanche avec les autres CN/2, et la météo n’a pas voulu me sourire. Mais même si je termine à la troisième place de la classe, on est content de ramener les voitures à la maison et d’avoir pu fêter dignement la fin de saison et nos anniversaires. »

On se souvient que l’an dernier, Tom Diebold avait signé sa toute première victoire scratch sur la Course de Côte de Villecroze, épreuve organisée par l’ASA du Circuit du Luc où sont licenciés les frères Diebold. Ils seront à nouveau au départ cette saison pour réaliser un doublé, Tom s’imposant devant David : « C’est une course qui nous tient à cœur et c’est sympa de réaliser un doublé sur la seule course qui se situe à moins d’une heure de la maison. Vraiment parfait pour conclure la saison. »

Vainqueur du CN/2 et sixième du Championnat
Trois E2-SC/3, une F3000 et une Norma 4 litres… Ce sont les seules voitures qui devancent Tom Diebold au classement final du Championnat de France de la Montagne 2025. En terminant sixième, face à une telle concurrence, le Varois pouvait difficilement prétendre à mieux. Son bon résultat lui permet également de remporter le Challenge Open CN/2 : « On peut difficilement faire mieux, donc le bilan est largement positif. Malgré la petite sortie à Sabran, je suis à l’arrivée de l’ensemble des épreuves, je remporte la classe CN/2 à neuf reprises en onze participations, sportivement c’est une très belle saison durant laquelle les chronos étaient à la hauteur de mes espérances. Je me rapproche des records et j’en suis ravi. »

Une satisfaction qu’il partage avec ses proches : « Un immense merci à mes parents (Chantal et Bernard), à mon épouse Camille qui gère parfaitement mes absences, à ma sœur Stéphanie, seule au bureau lorsque nous sommes sur les courses. Bien évidemment un immense merci à toute l’équipe du Garage et de la Carrosserie Diebold grâce à qui nous pouvons partir l’esprit serein chaque week-end. Merci également à notre principal partenaire, les lubrifiants Fuchs et à l’horloger Ange Barde qui va nous accompagner la saison prochaine. »

La Norma M20F est à la vente et Tom Diebold sait qu’il peut se passer énormément de chose d’ici le mois de mars : « Bien évidemment je pense être au départ de plusieurs manches du championnat, mais je suis incapable de dire avec quelle voiture, même s’il est évident dans mon esprit que ce sera toujours dans la catégorie Sport », conclut le Varois.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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