Entretien avec Jean-Marc Roger, Président de la Commission Montagne

Président de la Commission du Championnat de France de la Montagne depuis 2017, c’est en concertation avec les différents acteurs de la discipline que Jean-Marc Roger s’est donné pour mission de faire évoluer la Course de Côte. A l’heure de faire le bilan de trois années de présidence, le Nordiste peut se satisfaire de voir les épreuves du Championnat évoluer dans la bonne direction, et la qualité des plateaux être toujours aussi attractive.

Si l’attrait pour l’automobile lui vient de l’enfance, c’est adolescent que Jean-Marc Roger découvrait le sport automobile en assistant, en spectateur, à des rallyes et des courses de côte de sa région natale. Pour le nordiste, l’engouement pour les belles mécaniques deviendra vite une passion.

Une passion qui se devait d’être totalement assouvie, et pour cela Jean-Marc intégrait à la fin des années 90 l’organisation du Rallye de Picardie, où il avait pour mission de s’occuper des implantations. Initialement commissaire stagiaire, Jean-Marc gravissait rapidement les échelons, passant du statut de commissaire délégué à celui de commissaire sportif, pour finalement devenir Directeur de Course : « Je garde toujours à l’esprit que je viens de la base, pour laquelle j’ai énormément de respect. J’ai exercé durant quatre à cinq ans en qualité de commissaires, sur le bord des routes, je suis donc à même de parfaitement comprendre leurs motivations et leurs attentes », débute Jean-Marc.

Un homme de terrain à la Présidence de la Commission
En plus de ses fonctions d’officiel, Jean-Marc Roger ne manquait pas de s’investir dans l’organisation de plusieurs épreuves, en gérant notamment la logistique pour les officiels présents. En 1995, il intégrait le Touquet Auto Club, « et depuis 2013 je préside l’organisation du Rallye du Touquet, manche d’ouverture du Championnat de France. J’ai également créé, il y a 14 ans, le Rallye du Ternois devenu à présent manche du Championnat de France des Rallyes de 2ème Division. » La passion reste donc intacte, et elle est même communicative, puisque le fils ainé de Jean-Marc, Quentin, était en ce début de saison au départ du Rallye du Touquet, où il officiait en qualité de copilote dans la voiture ’’0’’.

Lorsqu’en 2017 Jean-Marc Roger acceptait la Présidence de la Commission du Championnat de France de la Montagne, il ne plongeait pas dans l’inconnue, loin s’en faut : « Durant deux mandats (8 ans, ndlr) j’ai été Président de la Coupe de France de la Montagne. Je connais donc parfaitement les rouages d’une discipline qui suscite mon intérêt depuis mon adolescence » rappelle Jean-Marc. « En fait, c’est Jean-Claude Biagioni et Josy Martin qui m’ont proposé de prendre en charge ce qui à l’époque s’appelait un ’’groupe de travail Coupe de France de la Montagne’’. J’avais déjà eu l’occasion de diriger des Courses de Côte et j’ai donc accepté avec grand plaisir. »

Par la suite, à l’heure de prendre en charge la Présidence de la Commission du Championnat de France de la Montagne, Jean-Marc savait donc quels étaient les domaines sur lesquels il fallait travailler en priorité, les axes à pérenniser, les évolutions à apporter… Désigné en qualité d’observateur de la FFSA sur les épreuves, du temps où Jean-Claude Biagioni, Jean-Pierre Mauveaux, Lori Tosi puis Jean-Paul Cocquelet présidaient la commission, Jean-Marc a eu tout le loisir de bien cerner les différentes spécificités des épreuves du Championnat. C’est donc en toute légitimité qu’il acceptait l’héritage de ses prédécesseurs.

« Les évolutions doivent se faire dans la concertation »
« Car il n’a jamais été question dans mon esprit de révolutionner une discipline qui disposait de nombreux atouts. Si changements il devait y avoir, ils devaient se réaliser dans la concertation avec les différents acteurs de la discipline » tient-t-il à préciser. « Je me considère avant tout comme un animateur. Animateur d’une commission sans laquelle un président n’est rien, et d’où jaillissent les différentes idées qui pourront être appliquées sur le terrain. Je suis là pour amener des pistes de réflexions et porter les propositions qui émergent de nos discussions. Je le répète, nous ne sommes pas là pour révolutionner une discipline qui se porte bien, mais apporter des ajustements innovants qui permettent de pérenniser les acquis. »

A l’écoute des organisateurs, des pilotes et en concertation avec le promoteur du Championnat, Jean-Marc Roger et les membres de la Commission du Championnat de France de la Montagne ont insufflé leur touche durant ces dernières saisons : « Je pense que nous avons amélioré diverses choses, notamment en termes de réglementation. La France doit se rapprocher au plus près des règles qui régissent les championnats FIA, sans renier nos spécificités, et c’est dans cette optique que nous avons travaillé. »

La tendance aujourd’hui est au ’’Performance Factor’’ édicté par la FIA, « et cela va selon moi dans le bon sens, cela devrait permettre d’étoffer plus encore les plateaux en accueillant de nouvelles voitures. Nous allons regarder avec attention ce qui se passe sur les épreuves européennes cette année, et nous ne prendrons pas de décision sans une concertation avec l’ensembles des acteurs de notre discipline. »

Même si, comme toutes choses, la discipline doit nécessairement évoluer, Jean-Marc Roger estime qu’elle se porte plutôt bien. Preuve en est, l’arrivée chaque année de nouvelles autos toujours plus performantes : « Les plateaux proposés sur les épreuves du Championnat de France sont réellement de qualité, tant en Sport qu’en Production. L’intégration du E2-SC a mis un coup de boost et a permis de renouveler le parc des voitures. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, le nombre d’engagés est constant, et la qualité des épreuves ne se dément pas, elle a même tendance à réellement évoluer, les organisateurs mettent en effet la barre toujours plus haut. Nous avons aujourd’hui treize épreuves de qualité inscrites au calendrier du Championnat, et nous devons vraiment remercier les organisateurs qui bénévolement s’investissent pour constamment innover. Alors certes, une saison de treize épreuves ça peut paraitre conséquent, mais les courses sont assez équitablement réparties sur le territoire, et offrent une diversité de tracés particulièrement intéressante. »

Des organisateurs toujours plus investis !
Les organisateurs jouent le jeu, ils sont eux aussi à l’écoute et comprennent de mieux en mieux les attentes des pilotes et des passionnés : « J’ai pu constater que si certains organisateurs avaient auparavant tendance à se reposer sur leurs lauriers, depuis plusieurs saisons ils consentent tous à des efforts pour tirer les épreuves vers le haut. Le cahier des charges établi par le promoteur, et qui a fait son apparition l’an dernier, nous a permis de voir plus clair et d’aider les organisateurs à progresser. Nous n’allons pas tarder à récolter les fruits des normes édictées par ce cahier des charges, c’est plutôt satisfaisant. Et il faut avouer que face à ce qui se fait ailleurs, nous n’avons vraiment pas à rougir de notre championnat. »

« Ma satisfaction vient également du fait que la FFSA, son Président Nicolas Deschaux, ainsi que tous mes collègues du comité directeur, nous sommes toujours à l’écoute des attentes de chacun des acteurs de la discipline, ce qui permet d’évoluer dans le bon sens. Quand je me penche sur l’existant, je trouve que cette discipline se porte plus bien », analyse Jean-Marc Roger.

Pour cette saison 2020, le Championnat de France de la Montagne 2ème Division prévoyait sept épreuves inscrite au calendrier initial. Une nette progression dont on peut se réjouir : « L’idée émise par la Commission d’inclure sur des épreuves du Championnat une épreuve de doublure comptant pour la 2ème Division, a permis de dynamiser ce championnat 2ème Division. Malheureusement, la conjoncture fait que des épreuves vont être annulées et qu’il ne sera donc pas possible de tirer un bilan pour cette saison 2020. Mais les retours que j’ai eus jusque-là sont plutôt très positifs. Maintenant il va peut-être falloir travailler plus en profondeur sur le règlement pour nous laisser la possibilité d’accueillir plus d’épreuves. »

Comme tout passionnés, Jean-Marc Roger se désole de voir que la crise engendrée par le Coronavirus contraint bon nombre d’organisateurs à annuler leurs épreuves : « C’est un crève-cœur, j’espère que la situation va rapidement s’améliorer, et je fais confiance aux organisateurs pour savoir rebondir. Ma seule certitude c’est qu’ils auront le soutien indéfectible de la FFSA », conclut Jean-Marc Roger.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 


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