Des chronos en constante évolution pour le Porschiste

La saison 2018 fut pour Philippe Marion celle de l’apprentissage de sa nouvelle Porsche 997 GT2. Mais le Francilien, habitué du Championnat, a tôt fait de cerner le comportement de sa monture, pour cette année réaliser d’excellentes performances, et venir défier la Porsche de Frédéric Santarelli, la référence de la saison en GT Sport.

BMW 323 puis M3, Seat Léon Supercopa, Norma 2 litres, même s’il a dû faire une pause d’une quinzaine d’années dans sa carrière sportive, Philippe Marion a eu l’occasion en trois décennies de compétition de s’exprimer aux volants de multiples voitures. En 2018, il faisait le choix de s’installer dans l’habitacle d’une Porsche 997 GT2 menée auparavant par la star montante de la discipline, Pierre Courroye.

Lorsque l’on délaisse une Seat Léon Supercopa pour opter pour une Porsche 997 GT2, on change d’univers, et Philippe devait passer par une nécessaire phase d’apprentissage. L’année 2018 sera donc consacrée au maniement de sa nouvelle monture et à la compréhension de ces spécificités.

Pour 2019, fort de son année d’expérience, il était donc logique pour Philippe Marion de poursuivre au volant de sa Porsche : « J’ai passé une bonne première saison avec cette auto, ça m’a bien plu. Le comportement de la voiture, les sensations ressenties font que je tenais à repartir avec l’intention de progresser. »

Avec pour objectif d’améliorer ses chronos
Avec un groupe GT Sport un peu délaissé, Philippe Marion pouvait difficilement viser une place au Championnat : « De ce fait mon seul objectif était d’améliorer les chronos que j’avais réalisés l’an dernier. Je savais qu’avec la Porsche 911 Turbo, Frédéric (Santarelli) serait un redoutable adversaire, mais c’était sympa de le défier. Pour le reste, sur certaines épreuves nous avons dû faire face à d’autres GT Sport, mais bien moins puissantes ou performantes, avec lesquelles on ne peut pas se jauger. »

Philippe Marion avait donc en tête d’aller plus vite qu’en 2018, et afin d’atteindre cet objectif, il faisait installer sur son auto un pont plus court, gage de performances : « Nous n’avons rien fait de plus si ce n’est une vidange et une révision des amortisseurs, mais pour le reste je repartais dans la même configuration. »

Histoire de retrouver ses marques et ses automatistes, Philippe Marion prenait part à une journée d’essais sur le circuit du Bourbonnais : « Le pont court modifie quelque peu le comportement de l’auto, il était donc judicieux que je cerne à peu près comment elle allait réagir. »

Avec une bonne dizaine d’épreuves à son programme 2019, Philippe Marion reconnait qu’il ne garde pas un souvenir précis du déroulement de chacune de ses courses : « Je sais avoir amélioré mes temps sur chaque épreuve, en ce sens j’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé. Après, j’ai quelques souvenirs de belles empoignades. »

Satisfait de ses prestations sur les manches gardoises de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre, Philippe avoue n’avoir pas été spécialement perturbé par la pluie qui s’est invitée à la fête à Abreschviller. Présent à Vuillafans, il terminait comme sur les épreuves précédentes à la deuxième place du GT Sport.

A l’issue de la Course de Côte de Vuillafans, Philippe Marion se rendrait à La Broque où, sur cette épreuve du Championnat 2 Division, pas moins de cinq voitures étaient engagées en GT Sport. Et à l’issue des essais, c’est la Porsche du Francilien qui pointe en tête : « Malheureusement je n’ai pas pu confirmer en course à cause d’un embrayage qui a collé sur la ligne de départ, et qui m’a obligé à renoncer. C’est dommage car j’avais bien assimilé ce tracé sur lequel j’étais plutôt bien. C’est un peu une occasion manquée. »

Deuxième à nouveau du GT Sport à Dunières, Philippe Marion retrouvait par la suite une épreuve qu’il affectionne, le Mont-Dore, sur laquelle il se sent en famille. Daniel Pasquier, l’organisateur, est en effet le grand-père de sa fille : « Mais cette année le Mont-Dore fut particulièrement compliqué à cause de la météo capricieuse, mais surtout à cause de la décision du Collège qui est allé à l’encontre du règlement en ne prenant en compte que la meilleure des deux montées que nous avons réalisées. J’en parle d’autant plus librement que cela ne changeait rien pour moi, mais pour être honnête j’ai trouvé ça aberrant. Après, rouler dans des conditions aussi particulières, ça fait partie de la course, il faut l’accepter », estime Philippe un large sourire aux lèvres.

Satisfait de sa prestation à Chamrousse où il signe de très bons chronos et où il devance Frédéric Santarelli sur une montée, Philippe Marion connaitra le même genre de satisfaction à Turckheim où il enchainait les bons chronos. Tant dans les Alpes qu’en Alsace, c’est à nouveau à la deuxième place du GT Sport que l’on retrouvait Philippe : « A Turckheim, Fred (Santarelli) était absent, j’aurais donc pu avoir une voie royale pour m’imposer, mais Polo (Reutter) a eu la mauvaise idée de s’engager », plaisante Philippe, « et il était hors de question pour moi d’aller le chercher, mais quel plaisir de se bouger sur ce tracé où il a fallu se battre. »

Vainqueur du GT l’an dernier à Limonest, Philippe Marion retrouvait avec plaisir la manche de clôture du Championnat, mais cette fois, le tracé rhodanien n’a pas voulu lui sourire : « J’aime pourtant bien cette épreuve, mais c’est la seule fois de la saison où je ne suis pas parvenu à améliorer mes chronos de l’an dernier. En fait, pour la dernière épreuve, je n’avais plus de pneus, et j’étais vraiment à ’’la ramasse’’ de ce côté-là. De plus j’ai connu une panne d’essence, ça faisait beaucoup pour un même week-end. »

Nettement plus vite qu’en 2018 !
Treizième du Championnat de France Production, deuxième du GT Sport, Philippe Marion est satisfait d’une saison durant laquelle il a parfaitement mené sa Porsche : « J’ai fait Fanny ! » lâche Philippe dans un immense éclat de rire. « C’est comme ça, j’en ai pas gagné une seule, mais j’ai nettement amélioré mes chronos et sur certaines montées je suis parvenu à devancer Fred (Santarelli), ce qui était pour moi une satisfaction… A l’addition, face à un redoutable adversaire, je ne suis pas parvenu à monter sur la première marche du podium. Mais on s’est bien battu et ce fut une très belle saison pour moi. »

Satisfaction de belles prestations en course, mais également, et peut-être surtout, de bons moments passés avec l’équipe de Francis Dosières au sein de laquelle Philippe évolue : « On a partagé de très bons moments, on s’est vraiment marré avec les copains, ce qui est pour moi essentiel. Pour ce qui est de la course, tenter de devancer Fred m’a offert une belle motivation, c’était une saine émulation qui m’a permis de bien me libérer et de prendre beaucoup de plaisir au volant. J’étais vraiment dedans. »

Les bonnes sensations qu’il a pu connaitre au volant, Philippe Marion les doit en partie à ceux qui n’ont pas hésité lui donner de précieux conseils : « Je remercie pour ça David Meillon qui à plusieurs reprises m’a bien conseillé sur les trajectoires, et puis évidemment mes coaches de luxe que sont Pierre (Courroye) et Dodo (Francis Dosières). Un grand merci à toute l’équipe, Jeannot (Natter), Michel (Courroye) et mon mécanicien Sergio. Je profite de l’occasion pour féliciter Fred (Santarelli), pour sa belle saison et son Trophée FFSA du GT Sport. »

2020 se présente comme une année de transition pour Philippe Marion qui va devoir répondre à de nombreuses sollicitations professionnelles : « Je vais courir au coup par coup, sur quelques épreuves, mais sans prendre part au Championnat. Je vais essayer d’être présent sur quelques courses, au volant de ma Porsche et pourquoi pas avec la McLaren MP4 12C que Pierre a l’amabilité de me prêter, ça peut faire une ou deux piges sympas. »

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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