Et une 1ère place dans la classe N/3 sur le Championnat

Fidèle à la classe N/3 depuis de nombreuses années, Jean-Noël Claudepierre a pris pour habitude de jouer les premiers rôles au sein de cette catégorie. Cette année encore, l’Alsacien a remporté de nombreuses victoires de classe pour terminer, comme il l’avait fait en 2005, premier des N/3 sur le Championnat de France de la Montagne.

Lorsque Jean-Noël Claudepierre a fait connaitre son envie de s’installer derrière le volant d’une voiture de course, au sein de sa famille cette nouvelle passion était loin de faire l’unanimité. Parmi les siens, personne ne voyait d’un très bon œil ce que l’on pouvait alors considérer comme une lubie. Pour être totalement clair, chez les Claudepierre, le sport automobile ne suscitait pas le moindre intérêt et c’est par le plus grand des hasards que Jean-Noël est venu à la compétition.

Pour Jean-Noël, le déclic viendra en côtoyant un copain rallyman, Claude Guthleben, dont il assurera l’assistance. Au fil des épreuves, Jean-Noël se découvrait une passion pour le sport automobile et bien évidemment l’envie de délaisser les outils pour se consacrer au volant : « Jusqu’au jour où Claude Guthleben a décidé de vendre sa Peugeot 205 Rallye qui évoluait dans la classe N/1 », se souvient Jean-Noël. « Je me suis dit que c’était une superbe opportunité pour débuter, et j’ai demandé à mon père s’il pouvait financer l’achat de la voiture. Malgré sa réticence de me voir courir, il a fini par accepter. »

Face à Sébastien Loeb pour débuter
Pour ses débuts, Jean-Noël Claudepierre s’engageait sur le Rallye de Florival. Coïncidence, sur cette édition 1997, un autre pilote alsacien faisait également ses débuts en compétition, un certain Sébastien Loeb au volant d’une Peugeot 106 : « Ça permet de se faire une idée de ce que peut être la concurrence, et de ce que l’on est capable de faire quand on débute », lâche Jean-Noël dans un éclat de rire.

Jean-Noël Claudepierre est un fidèle, il a pour habitude de conserver durant de nombreuses saisons les voitures aux volants desquelles il évolue, et la Peugeot 205 ne dérogera pas à la règle : « J’ai dû la garder une dizaine d’années. C’est pour moi une nécessité, car j’aime bien parfaire les réglages de mes voitures, et une fois que je me sens bien avec une auto, je ne vois pas la nécessité de m’en séparer pour passer à autre chose. »

Après plusieurs saisons consacrées uniquement au rallye, Jean-Noël Claudepierre aura l’idée de s’engager sur la Course de Côte de Turckheim, pour se faire une idée de ce qu’était cette discipline : « L’épreuve se situe près de chez moi, et ça me donnait l’occasion de découvrir autre chose. Ça m’a rapidement plu, et j’ai pris part à plusieurs éditions avant de m’engager sur d’autres courses de côte. »

C’est en 2003 que Jean-Noël Claudepierre s’intéressait de plus près au Championnat de France de la Montagne et pour ce faire, il allait faire l’acquisition d’une nouvelle monture : « J’ai acheté une Honda Civic 1600 avec laquelle j’ai d’abord partagé mon programme entre épreuves régionales et championnat, avant qu’en 2004 je me focalise plus sur le Championnat. » Une première consécration viendra l’année suivante lorsque Jean-Noël Claudepierre terminait premier de la classe N/3 sur le Championnat de France de la Montagne.

Après une dizaine d’années de bons et loyaux services, la Civic laissera place à une nouvelle Honda, celle avec laquelle Jean-Noël évolue encore aujourd’hui, en mixant son calendrier entre épreuves régionales et manches du Championnat.

Le partage et la convivialité comme moteur
Le pilote alsacien ne cache pas que sa première motivation, lorsqu’il s’est engagé sur le Championnat pour cette saison 2019, c’était de pouvoir être confronté à une réelle opposition : « Malheureusement, la classe manque de concurrents, ce que je regrette un peu. Mais pour être honnête, ma principale motivation s’était de retrouver l’ambiance, le partage, la convivialité qui règnent sur les épreuves, et bien évidemment lors de la Remise des Prix. Et j’avais promis à Cynthia, ma copine, que nous serions de la partie lors de la cérémonie de remise des prix sur les bateaux de CroisiEurope, un moment que nous avons vraiment beaucoup apprécié. »

L’issue de la saison 2018 de Jean-Noël Claudepierre avait été compliquée. Victime d’une sortie de route sur la Course de Côte d’Urcy à l’occasion de la Finale de la Coupe de France de la Montagne, le pilote alsacien avait passablement endommagé sa Honda Civic : « Et de ce fait, j’ai dû pas mal travailler durant l’intersaison pour la remettre en forme et pouvoir débuter le championnat en étant sûr que tout fonctionnait correctement. Dans mon esprit, même si on est toujours dépendant d’une panne, je ne me déplace pas à l’autre bout de la France pour disputer une épreuve du championnat, si je n’ai pas la certitude de disposer d’une auto fiable. »

Même s’il n’avait pas de grosse opposition sur le Championnat, Jean-Noël Claudepierre avait la ferme intention de signer cette année plusieurs victoires de classe, « et pour objectif premier d’améliorer les chronos que j’ai réalisés les années précédentes, et de me rapprocher le plus possible des N/4, même si je sais qu’il m’est impossible d’aller les chercher. »

C’est proche de chez lui que l’Alsacien allait débuter le Championnat, puisque c’est en Lorraine, sur la Course de Côte d’Abreschviller qu’il effectuait son entrée en lice : « J’aime beaucoup cette épreuve, je m’y sens à mon aise, d’autant plus que j’ai tissé des liens d’amitiés de longue date avec l’équipe du COCCA qui organise cette course », confie Jean-Noël qui signera en Moselle, sous la pluie, une victoire de classe : « Je viens du rallye, et rouler sur une route qui manque d’adhérence ne me dérange pas. Je ne dirais pas que je suis plus à mon affaire sous la pluie que sur le sec, mais j’apprécie. »

A Marchampt, Jean-Noël Claudepierre se retrouvait confronté à une autre Honda Civic, celle de Christophe Demare, qui est non seulement un pilote talentueux mais qui de plus, à domicile, connait parfaitement le terrain : « Christophe et sa famille sont des amis, donc je n’ai aucun problème à être devancé par lui. J’aime beaucoup me rendre à Marchampt, sur une épreuve là encore très bien organisée. Je suis vraiment enchanté de mon week-end. »

La victoire de classe que Jean-Noël Claudepierre obtiendra à Vuillafans sera assortie d’un podium de Groupe, puisque la Honda Civic de l’Alsacien figurait au classement final juste derrière la Mégane RS de Pascal Cat et la BMW M3 de Hugo Bourny : « C’est une des mes épreuves préférées, un tracé sur lequel je me sens vraiment à mon aise. Je ne pouvais pas rêver de mieux, même si je relativise en me disant que nous n’étions pas nombreux dans le groupe N », analyse Jean-Noël, en toute modestie.

Pour Jean-Noël, le Mont-Dore est synonyme de vacances. Chaque année, il prend des congés pour participer à l’épreuve auvergnate, et même si les conditions météorologiques furent cette fois détestables, il garde un excellent souvenir de son week-end : « En principe on reste une semaine dans le Massif du Sancy où on compte de nombreux amis. Pour ce qui est de la course, effectivement les conditions étaient difficiles, mais cela fait partie intégrante de la course », estime Jean-Noël qui termine deuxième de sa classe derrière Ferdinand Loton.

A Chamrousse, le trophée dédié au pilote le plus rapide en N/3 revenait à Jean-Noël Claudepierre, qui terminait vainqueur de sa classe et quatrième du Groupe N : « Je me suis réellement étonné moi-même, puisque je pense que j’améliore mes chronos des années précédentes de plus de cinq secondes. Vraiment c’était chaud, mais c’est une belle satisfaction d’être quasiment dans les temps signés par Florian Bartaire il y a deux ans. Je sais que des gars comme Christophe Demare, Florian Bartaire et à présent Ferdinand Loton, sont des avions. Alors quand je peux me rapprocher d’eux, je ne peux être que content. D’autant que nous échangeons une multitude de conseils et que je sais que nous évoluons aux volants de voitures qui sont quasiment identiques. »

C’est chez lui, à Turckheim que Jean-Noël Claudepierre terminait sa saison. Mais l’épreuve alsacienne allait tourner court pour le pilote de Zimmerbach : « Une rotule qui est sertie dans la fusée m’a lâché. J’ai pas mal de pièces en stock, mais je n’avais pas la rotule et malgré l’entraide dont j’ai pu bénéficier de nombreuses personnes, je n’ai pas été en mesure de réparer. C’est un peu frustrant, mais il vaut mieux que cela m’arrive à côté de chez moi qu’à 800 kilomètres de la maison. »

Pour conclure sa saison, Jean-Noël Claudepierre se rendait dans le Beaujolais pour prendre part à la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « Là il y avait une grosse concurrence, et moi j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans la course. En principe, je mémorise assez bien les tracés, mais j’ai eu beaucoup de mal à me familiariser avec celui de la Montées des Sarmentelles. C’est dommage, car j’aime les tracés rapides. Après, j’avais peut-être encore un peu en tête la sortie de route sur la Finale de l’année dernière », avoue Jean-Noël dans un large sourire.

Premier de la classe N/3 sur le Championnat
Vainqueur de la classe N/3 sur le Championnat, Jean-Noël Claudepierre gardera un excellent souvenir de cette année 2019 : « C’est pour moi une belle réussite, même si je garde toujours un bon souvenir des épreuves et de toutes mes participations. Ça me donne envie de renouveler l’expérience en 2020. »

Une expérience que Jean-Noël souhaite partager avec tous ceux qui l’ont accompagné cette année et qu’il veut remercier : « Un grand merci à Cynthia, ma compagne, à mes proches, tous les amis de la course de côte, les organisateurs, les officiels grâce à qui nous pouvons courir… Bien évidemment un énorme merci à l’association Rallye à Tout prix, dont je suis le président et grâce à laquelle je peux participer à toutes ces épreuves régionales et manches du Championnat confondues, et à mes partenaires AWS Diamcoupe, Werey MX Stickers, EF Sport Auto, les Transports Galot, la Ferme Auberge Wassmatt, Luxury Cars, la Ferme Auberge Glasborn, Bick BH TP et Sanitaire Chauffage Lamotte. »

« Si tout va bien, on va refaire la même chose », confie Jean-Noël lorsqu’on lui demande de quoi sera fait 2020. Pour l’heure l’auto est au garage, car afin d’aborder la saison à venir en toute sérénité, Jean-Noël Claudepierre a procédé une nouvelle fois au démontage de sa voiture afin de vérifier que les divers éléments soient encore opérationnels pour une nouvelle campagne de France : « Je vais refaire quasiment les mêmes épreuves, en commençant peut-être la saison au Col Saint-Pierre. J’aime beaucoup le tracé de Bagnols-Sabran, mais il est encore trop tôt pour que j’y revienne. J’ai perdu un ami très cher sur cette épreuve, et depuis la disparition de Steeve (Cabelo) je ne me vois pas rouler à Sabran. Mais j’ai promis à Amandine que j’y retournerai, laissons le temps faire car pour le moment la douleur est encore trop vive… »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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