Olivier Desrayaud deuxième du Challenge Open CM

Vainqueur en 2015 du Challenge Open CM, Olivier Desrayaud remettait cette saison son titre en jeu. Face à une opposition de plus en plus affutée, le pilote natif de Bourg-en-Bresse a dû batailler ferme pour finalement, au volant de son TracKing RC01, accrocher la deuxième place finale.

Du vélo au Proto
Passionné d’automobile depuis toujours, Olivier s’est instinctivement dirigé vers des études de mécanicien auto. Aujourd’hui dirigeant d’une société de transport, il conserve toujours un œil sur les belles mécaniques.

Passion par automobile, il l’est également par la compétition. Ce qui allait l’inciter, très jeune, à dépenser son trop plein d’énergie sur les terrains de football. Par la suite, c’est au guidon d’un vélo qu’il prenait part à des classiques telles que l’Ardéchoise ou le Lyon – Mont-Blanc, épreuves jouissant d’une réputation internationale dans le milieu du cyclisme. Olivier, qui couvrait alors plus de 12.000 kilomètres par an à la force des mollets, aiguisait également son sens de la trajectoire en disputant ses premiers rallyes au volant d’une Renault 5 Alpine Turbo… Mais il faut savoir faire le choix entre ses différentes amours. Jeune marié et jeune papa de 23 ans, Olivier donnait priorité à sa famille et à la construction de sa maison, délaissant pour un temps le sport automobile.

Il s’écoulera une vingtaine d’années avant qu’Olivier ne revienne au sport auto par le biais des courses de poursuite sur terre, dans le cadre des rencontres Ufolep. A la première expérience avec une 205 GTI, succèdera une seconde aventure avec une AX Proto à moteur central, avant qu’Olivier ne porte son choix sur une Mégane 2 litres, là encore munie d’un moteur central. Engagé sur le Challenge Seac (Sud Est Auto-Cross), il se tournait rapidement vers l’Autocross et le Championnat de France, dont il sera un des fervents animateurs durant deux saisons.

Sa rencontre avec Jean-Philippe Deyraut, motivait Olivier Desrayaud à se tourner vers le GT Tour au volant d’une Mitjet 1300. Expérience enrichissante, mais l’approche de la course ne lui convenant pas, il restait en quête d’une discipline dans laquelle il pouvait totalement s’épanouir. Olivier découvrait alors le TracKing RC01 conçu par Dan Bourgeon, et tombait littéralement sous le charme de ce Proto propulsé par un moteur de moto. Décision prise, ce sera la Montagne et le Championnat de France. En 2015, il disputait une première saison, qui se soldait par une victoire dans le Challenge Open CM. Résultat plus que probant pour un pilote qui découvrait notre Championnat, ce qui bien évidemment l’incitait à poursuivre l’aventure en 2016.

« Je suis toujours en apprentissage »
A l’approche de cette saison 2016, Olivier Desrayaud, vainqueur du Challenge Open la saison précédente, aurait pu légitimement afficher des prétentions. Mais à ce jour, il estime qu’il doit encore se familiariser avec les épreuves du Championnat : « Je suis toujours en phase d’apprentissage. De ce fait je n’avais pas d’objectif particulier pour cette saison, si ce n’est de pouvoir disputer l’ensemble du Championnat, de mieux cerner les épreuves et de découvrir celles que je ne connaissais pas », confie Olivier. « Après, il est évident que j’allais tout faire pour améliorer mes chronos sur les courses que j’avais déjà eues l’occasion de négocier la saison passée. »

Olivier mettait à profit l’intersaison pour changer son TracKing, afin de bénéficier des nouvelles évolutions, et notamment de la nouvelle suspension dont sont équipés les derniers Protos conçus par Dan et Fabien Bourgeon : « Et puis j’avais comme exigence de disposer des palettes au volant. Cela m’a un peu pénalisé au départ car le système n’était pas totalement fiable sur les premières épreuves, ça ne m’a pas permis d’aller plus vite, mais c’est un vrai confort de pilotage. Et puis j’estime qu’un Proto conçu en 2016 se doit de disposer des palettes au volant. »

Engagé sur l’intégralité des manches inscrites au calendrier du Championnat de France, Olivier Desrayaud était donc à Bagnols-Sabran, épreuve dont il ne veut évidemment pas évoquer l’aspect sportif : « La disparition de Steve Cabelo fut un véritable drame, mais nous savons tous que le risque fait malheureusement partie intégrante de notre sport », rappelle Olivier.

Quel que soit son résultat sur le Col Saint-Pierre – en l’occurrence une cinquième place en CM – Olivier Desrayaud garde toujours un excellent souvenir de l’épreuve gardoise : « C’est l’un des tracés les plus magiques du Championnat. Le paddock dans Saint-Jean-du-Gard permet de vivre au cœur du village, ce qui est une excellente chose. Le seul côté négatif, mais là les organisateurs n’y peuvent rien, c’est que nous n’avons pas eu de chance cette année du côté de la météo Je n’ai pas la prétention de dire que j’aurais pu m’imposer comme l’an dernier, mais il est évident que la météo a faussé le résultat. »

Olivier Desrayaud affectionne les tracés rapides. Pour son deuxième rendez-vous de la saison, il allait être pleinement satisfait en engageant son TracKing à Abreschviller. Face à Arnaud Huguel et Christophe Rosé qui évoluaient là à domicile, Olivier accrochait la troisième place : « Je suis derrière eux, comme l’an dernier, mais je réduis énormément l’écart, et c’est pour moi une vraie satisfaction. J’ai passé un excellent week-end sur une épreuve où l’on est toujours très bien accueilli. »

Quatrième du CM à Hébécrevon, Olivier Desrayaud reconnait qu’il est pour lui compliqué de s’illustrer sur les courses de l’Ouest : « A mon avis il faut compter trois ou quatre participations avant de songer aller vite sur ces épreuves. J’avoue avoir bien aimé le tracé, le paddock, l’ambiance qui règne dans le village. Cela fait partie des endroits où je retournerai avec grand plaisir. »

A La Pommeraye, c’est à la cinquième place du CM que l’on retrouvait Olivier dimanche soir, à l’issue de la course : « Pour moi, c’est l’épreuve de l’Ouest la plus difficile à mémoriser. J’ai eu du mal à trouver le rythme et c’est certainement avec Dunières, l’épreuve sur laquelle j’ai été le plus largué », avoue-t-il.

Olivier Desrayaud terminait sa campagne de l’Ouest à Saint-Gouëno : « L’accueil est vraiment fabuleux, l’organisation au top. Le tracé est compliqué, mais j’ai vraiment adoré parce qu’on trouve du rapide, du technique et ce que j’appelle moi de vrais virages. Je garde vraiment un excellent souvenir de cette participation. »

L’épreuve de Marchampt en Beaujolais présente chaque année un des plateaux les plus étoffés du Championnat. Pour cette édition 2016, la concurrence était une nouvelle fois très rude, et Olivier tirait parfaitement son épingle du jeu en terminant deuxième du CM, derrière un autre TracKing, celui du concepteur du Proto, Fabien Bourgeon : « J’avais gagné l’an dernier, je suis à nouveau rapide cette année en terminant derrière Fabien. Cela démontre que je suis particulièrement à mon aise sur les tracés rapides. »

On retrouvait ensuite Olivier Desrayaud à Vuillafans, sur un tracé rapide qui devait parfaitement lui convenir, mais sur lequel le pilote de l’Ain n’était finalement pas à la fête : « J’assume ce que je peux considérer comme une mauvaise performance », analyse Olivier qui termine troisième du CM derrière Arnaud Huguel et Nicolas Dumond : « Je suis allé à Vuillafans à reculons… C’était une période de l’année où j’avais beaucoup de chose à gérer, et je n’avais pas l’esprit à la course. C’est d’autant plus dommage que j’adore cette course, mais vraiment, cette année, je n’étais pas dedans… Et il faut reconnaitre que les problèmes de dysfonctionnement dans le déroulement de l’épreuve, n’ont rien fait pour nous mettre à notre aise. »

Olivier découvrait cette année la Course de Côte de Dunières, dont il ne garde pas vraiment un souvenir impérissable : « L’aspect positif, c’est que contrairement à ce que j’avais pu entendre, je ne peux être que satisfait de l’organisation. Apparemment la nouvelle structure organisatrice à fait de gros efforts. Par contre, le tracé ne m’a pas convenu du tout. Il n’y a aucun grip, et je ne me suis même pas fait plaisir sur un parcours qui n’a pour moi pas vraiment d’intérêt. »

On a pu le constater, Olivier Desrayaud ne pratique jamais la langue de bois. Et lorsque l’on évoque le Mont-Dore, là encore, il confie qu’en terme d’organisation, il y aurait selon lui des améliorations à apporter : « Il est tout à fait légitime que je paie un engagement pour participer à une épreuve. Après, qu’une fois sur place, on me demande de remettre la main au porte-monnaie pour louer un emplacement pour le week-end, c’est un peu abusé. Même si le tracé du Mont-Dore est magique, la manière dont on a été accueilli me laisse un goût amer », confie Olivier.

A Chamrousse, Olivier Desrayaud allait avoir l’occasion de livrer un duel sans relâche face au Speed Car d’Anthony Carifi. Leader à l’issue des deux premières montées de course, il voit son adversaire le devancer sur l’ultime confrontation : « J’ai roulé comme je sais rouler. Anthony a 25 ans, c’est un compétiteur, il a été le plus rapide, que dire d’autre. Je suis satisfait de mon chrono, car pour ma part j’améliore mon temps de l’an dernier de plus de deux secondes. Et puis Chamrousse reste une des plus belles épreuves de la saison, avec un tracé magnifique, on ne peut que se faire plaisir sur cette épreuve. »

A Turckheim, Olivier retrouvait sur sa route les deux régionaux de l’étape, Christophe Rosé et Arnaud Huguel, qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter à Abreschviller. Et là encore, il sera devancé par ses adversaires plus expérimentés sur ce terrain : « Je n’ai rien à me reprocher, j’ai bien roulé, mais je ne pouvais rien faire face à deux gars qui connaissent parfaitement cette épreuve. »

« Pour moi, la victoire c’est d’arriver en haut ! »
C’est à la deuxième place du Challenge Open CM que l’on retrouve Olivier Desrayaud au terme de cette saison 2016. Lui qui l’avait emporté l’an dernier, ne vit pas cette deuxième place comme un échec : « Effectivement, je ne m’impose pas dans le Challenge Open cette année, mais ce que je retiendrai c’est que je suis plus vite que l’an dernier sur l’ensemble des épreuves. Face à un pilote comme Arnaud Huguel, qui bénéficie d’une grande expérience en CM, il m’était difficile de rivaliser. Mais le fait d’améliorer mes chronos, et sur certains tracés de plus de deux secondes, me satisfait pleinement. Si je fais le calcul, je dois être plus rapide d’une seconde au kil’, c’est pour moi une vraie progression, particulièrement enthousiasmante. »

Olivier Desrayaud a un autre motif de satisfaction, qui vient de la régularité dont il a fait preuve cette saison : « J’ai participé au douze manches du Championnat de France de la Montagne et à une épreuve régionale. Cela doit représenter selon moi près de 80 montées, et une seule fois je n’ai pas passé la ligne d’arrivée. C’était au Mont-Dore où stoppé par un drapeau rouge, j’ai cassé un axe de moteur électrique sur la redescente, et je n’ai pas pu reprendre le départ. Pour le reste, je n’ai pas commis le moindre tête-à-queue, pas rayé une aile. Je ne suis pas sûr que parmi les autres animateurs du Championnat de France, un autre que moi ait rejoint l’arrivée sur l’ensemble de ses montées, excepté une… Pour moi, la victoire c’est d’arriver en haut ! »

Si Olivier Desrayaud avoue s’épanouir pleinement sur les Courses de Côte, il ne cache pas qu’il reste dubitatif quant au déroulement de certaine épreuve : « On peut avoir le sentiment, parfois, que certains organisateurs ont oublié que leur épreuve comptait pour le Championnat de France. Ils ont tendance à l’aborder comme une régionale, en essayant avant tout de faire le plein d’engagés au détriment, parfois, du bon déroulement sportif », analyse Olivier. « Lorsque l’on s’intéresse au sport dans sa globalité, on prend conscience que l’ensemble des Championnats, ou des épreuves de prestiges, ne sont pas ouverts à tous, on peut se demander pourquoi il n’en est pas de même dans le sport automobile. Je reste persuadé qu’un Championnat de France digne de ce nom se doit d’accueillir un nombre limité d’engagés pour favoriser la qualité du plateau plutôt que la quantité. »

Un Proto 3 litres pour 2017 ?
Pour ce qui est de l’avenir, pour Olivier Desrayaud, il devrait se dessiner toujours en Proto, mais peut-être plus en CM : « Pour l’heure ma voiture est à la vente. Si je parviens à vendre le TracKing, il est possible que je me tourne vers une catégorie qui me fait réellement rêver, le CN, mais en version 3 litres. Le bruit est magique, ce sont des voitures fabuleuses, et j’ai vraiment envie de me faire plaisir en m’essayant au volant d’une 3 litres. J’aurai 50 ans l’an prochain, dans mon esprit le TracKing est plus une auto de jeune, et j’aimerais m’installer dans le cockpit d’un proto plus imposant, ce serait un peu la réalisation d’un rêve de gosse. »

Pour ce qui est de ses soutiens, la prochaine monture d’Olivier arborera bien évidemment les couleurs des Transports Desrayaud, d’Elip 6, de Man Bresse à Bourg-en-Bresse et du Garage des Près à Attignat : « Ce sont des partenaires fidèles, que je tiens à remercier, tout comme je veux remercier la famille Arvet : Christian, Cédric et Patrice, qui m’ont suivi sur une bonne partie de la saison, et bien évidemment un grand merci à ma compagne Nathalie, qui est toujours à mes côtés sur les épreuves, et qui s’investit pleinement pour m’aider à rouler dans les meilleures conditions. »


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