Le pilote de la Merlin veut oublier sa saison de galère

Douze victoires de classe sur douze courses disputées… Le bilan de la saison 2014 de Thierry Ferretti se résume en ces chiffres. Difficile de prétendre à mieux, et lorsque début 2015, le pilote de Genas décide de repartir pour une nouvelle campagne au volant de sa Merlin MP2000, il ne peut avoir d’autres objectifs que de rester invaincu. Malheureusement pour Thierry, à une saison de rêve allait succéder une année de galère, au terme de laquelle seul son talent lui permet de réaliser quelques performances de tout premier ordre.

Comme ce fut le cas les années précédentes, c’est avec un double objectif que Thierry Ferretti abordait cette saison. S’il souhaitait cette année encore s’illustrer sur les épreuves du Championnat de France, il faisait de sa qualification pour la Finale de la Coupe sa priorité.

C’est donc avec la ferme intention d’accroitre ses participations sur les épreuves régionales qu’il avait établi son calendrier. Pour ce qui concerne le Championnat, Thierry s’alignait au départ de la première manche de la saison, la Course de Côte de Bagnols-Sabran où, dans la continuité de l’année précédente, il s’imposait dans la classe CN/1 : « Je suis vraiment satisfait de cette première course, même si j’ai été peut-être trop gourmand. Sur la dernière montée, je fais une petite touchette et j’endommage l’arrière de la voiture. Mais ce que je veux retenir c’est que je remporte la classe alors, qu’il y avait sur cette épreuve de la concurrence. »

Au Col Saint-Pierre, sur la manche française du Championnat d’Europe, Thierry allait une nouvelle fois remporter sa classe : « Là encore, je me suis retrouvé opposé à plusieurs concurrents, et c’est toujours plaisant de l’emporter. Je garde un excellent souvenir de ce week-end durant lequel j’ai vécu une superbe course. »

Rupture des ligaments croisés
2015 démarrait pour Thierry Ferretti de la plus belle des manières. Mais au lendemain du Col Saint-Pierre, un accident domestique allait remettre en cause la suite de sa saison : « Un truc tout bête, j’ai loupé une marche et je me suis tordu le genou, ce qui a entraîné une rupture des ligaments croisés », explique Thierry. « Par la suite, cela m’a handicapé tout au long de la saison. »

A la suite du Col Saint-Pierre, Thierry avait inscrit à son calendrier plusieurs épreuves organisées sur son comité. Sa blessure au genou l’obligeait à déclarer forfait sur ces courses : « Je loupe deux ou trois épreuves de la Ligue Rhône-Alpes, ce qui, à ce moment-là, compromet ma qualification pour la finale. »

Loin d’avoir retrouvé la totale amplitude de son genou, Thierry se présentait au départ de la Course de Côte des Beaujolais-Villages. Mais une touchette lors de la deuxième montée de course allait le contraindre à l’abandon : « Je me suis loupé sur un freinage et la voiture est partie en dérive. Le capot avant a touché le talus, ce qui m’a fait partir en tête-à-queue. » Les dégâts n’étaient pas très importants, mais les dommages occasionnés sur l’avant de la Merlin obligeaient Thierry à renoncer.

Les quinze jours qui séparent le Beaujolais de Vuillafans ne seront pas de tout repos. Thierry devait cravacher pour remettre sa voiture en état afin de l’aligner au départ de l’épreuve franc-comtoise. Là encore, il allait connaitre un week-end difficile : « Physiquement c’était compliqué. Mon genou me posait problème, je n’étais pas dans le coup, et à l’issue des essais, j’étais trop loin pour espérer combler le retard », analyse Thierry. « Je suis à trois ou quatre secondes des temps que j’avais réalisés l’année dernière, et je savais que cela ne venait pas de la voiture, mais de moi », avoue-t-il en toute franchise.

Les choses allaient s’améliorer à Dunières, où on retrouve Thierry en vainqueur de classe : « Je dois avouer que je me suis boosté pour pouvoir vraiment me relancer. Le week-end s’est très bien déroulé, et sur celle-là je peux m’estimer satisfait de ma course. »

La dernière apparition de Thierry Ferretti sur le Championnat de France de la Montagne 2015 aura lieu à Chamrousse. Là encore, le pilote rhodanien s’avoue plutôt satisfait de son week-end : « Malgré la pluie qui a mis à mal la dernière montée, je  ne suis pas totalement mécontent de ma prestation. Nous avons connu pas mal de soucis électriques sur la voiture. J’avais un dysfonctionnement au niveau d’une prise, et le voyant de pression d’huile qui s’allumait en permanence. De ce fait, j’étais un peu timoré, parce que dans ces cas-là tu ne sais pas si l’alerte est réelle, et tu as toujours peur d’endommager le moteur. »

On l’a vu, la priorité de Thierry était d’obtenir son ticket pour la Finale de la Coupe de France. Malheureusement, l’accumulation des problèmes rencontrés cette saison ne lui ont pas permis d’être au départ de toutes les épreuves initialement inscrites à son calendrier : « De plus, mes sorties de route à Bagnols et aux Beaujolais ont grevé mon budget. Cela m’a empêché de pouvoir disposer de pneus neufs lorsque j’en aurais eu besoin. Rien ne s’est finalement passé comme je l’espérais », avoue Thierry, bien évidemment déçu de ne pas avoir décroché sa qualification pour la Finale.

Fataliste, Thierry Ferretti veut tirer un bilan mitigé de cette saison : « Très bonne voiture, mais très mauvais pilote », lâche-t-il dans un éclat de rire. « L’accumulation de problèmes, qu’ils soient physiques ou techniques, m’ont empêché de mener à bien mes objectifs. J’ai été handicapé par mon genou tout au long de la saison, je n’aurais jamais pensé que cela me gêne autant. » Mais pour Thierry le moral reste au beau fixe : « J’ai cumulé toutes les galères cette année, normalement je devrais être épargné l’année prochaine », plaisante Thierry.

Changement de voiture pour 2016
Si l’on est sûr de retrouver en 2016 le pilote de Genas sur le Championnat de France de la Montagne, rien n’est encore clairement arrêté en ce qui concerne la voiture : « Mon programme devrait être identique à celui de cette année, partagé entre le Championnat et la Coupe », commente Thierry. « Pour l’heure la Merlin MP2000 est à vendre. La suite dépendra de la vente de ma voiture, mais je me laisserais bien tenter par la Formule Renault. »

Malgré les difficultés rencontrées cette saison, Thierry ne perd pas sa motivation. Il sait pouvoir compter sur des partenaires fidèles, qu’il compte bien remercier en leur offrant de bons résultats : « Avant tout je dois dire merci à Jean-Paul Picard, et au Team Picard ainsi qu’à l’ensemble de mes partenaires, A.S’D Pneu, la Carrosserie Ferri - La Genassienne, les entreprises Jean-Pierre Ruga, le Garage Ferretti, la société Delecsys. Un grand merci également à toute ma famille, qui chaque année me soutien, et spécialement cette année qui fut plus compliquée que les précédentes. »

A la fin de ce mois d’octobre, Thierry doit subir une nouvelle intervention sur son genou. Tout ce qu’il peut espérer, c’est qu’à l’heure de débuter la saison 2016, ses problèmes de ligaments puissent être définitivement rangés dans le placard des mauvais souvenirs.


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