Vainqueur du Meilleur Jeune en Production

Les six courses au calendrier de cette saison 2020 ont vu un seul pilote s’imposer comme Meilleur Jeune en Production. Maxime Dojat a en effet dominé la catégorie de la tête et des épaules, en signant au passage plusieurs victoires de classe au volant de sa Renault Clio 2 Cup.

Maxime Dojat n’avait pas encore appris à marcher lorsqu’il découvrait l’ambiance si particulière des courses de côte. Laurent, son père, passionné par la discipline, faisait découvrir très tôt à ses enfants l’univers de la compétition automobile. Si bien évidemment Maxime ne conserve aucun souvenir de ses premières épreuves en tant que spectateur, au fil des ans il allait engranger dans sa mémoire les passages mémorables des stars de la discipline.

Mais c’est à une toute autre école que Maxime Dojat allait se former, celle du rugby, qui insuffle des valeurs transposables à de nombreux sports : « Pendant 8 ans j’ai joué en qualité de deuxième ligne à Ambérieu-en-Bugey, ma ville natale. Le rugby fait comprendre que rien ne peut se faire individuellement mais que le résultat vient de l’effort fourni par l’équipe. Dans mon esprit il en est de même en sport auto, où le pilote conclut le travail réalisé par le collectif », explique Maxime.

Laurent Dojat n’a jamais eu l’occasion de venir défier les chronos en course. C’est en loisir que le papa de Maxime, accompagné par ses neveux, assouvissait sa passion en roulant en circuit : « Très tôt je me suis dit que dès le permis de conduire en poche, je prendrais part à des courses », se souvient Maxime.

Copilote de son ’’pote’’ pour ses débuts
Mais avant de s’installer derrière le volant, Maxime débutait en qualité de copilote aux côtés d’un ami, qui plus tard deviendra un adversaire en course, Maxence Passaquet : « Nos parents roulaient ensemble en loisir, et Maxence qui a cinq ans de plus que moi, a décidé de faire du rallye alors qu’il fêtait ses 21 ans. Dans son esprit il était logique que je l’accompagne dans cette aventure, et je n’avais alors que 16 ans lorsque je me suis installé dans le baquet de gauche d’une Peugeot 206 N2S dans le cadre du Rallye Académie. Nous étions dans la même promotion que Léo Rossel qui avait survolé les débats cette année-là, et si mes souvenirs sont bons nous terminons quatrième. »

Pour Maxime, l’expérience était fabuleuse, « mais je ne le referai jamais », lâche-t-il dans un éclat de rire. « Quand tu as gouté aux sensations du pilotage, pour rien au monde tu ne veux repasser à côté. »

C’est donc sur la Course de Côte régionale de Lugny, qu’en 2019 Maxime Dojat participait à sa toute première épreuve : « Le choix de la voiture n’a pas été très compliqué, mon père dispose d’une Clio 2 Cup et avait accepté de me la prêter. C’est une chance extraordinaire de pouvoir débuter avec une telle auto. » Pour sa première expérience, il se classait quatrième de la classe A/3 derrière Julien Paget, Laurent Thomasset et Adrien Penot.

Rapidement, Maxime décidait de s’attaquer aux épreuves du Championnat de France de la Montagne. C’est à Marchampt que l’on retrouvait le pilote de l’Ain qui, malheureusement, sortait de la route dès les essais. La déception passée, Maxime s’alignait au départ du Mont-Dore où il remportait à 19 ans la Coupe du Meilleur Jeune en Production.

La découverte des tracés de Marchampt et du Mont-Dore allait inciter Maxime Dojat à s’engager cette saison 2020 sur le Championnat de France de la Montagne : « La beauté des épreuves, le niveau d’organisation, tout incite à venir sur le Championnat et à défier les meilleurs pilotes nationaux. Et en Clio on est servi avec toujours de beaux plateaux. De plus, pour les partenaires, c’est bien mieux de rouler sur le Championnat en termes de visibilité. »

Pour affronter les six courses de la saison 2020, durant laquelle il allait fêter ses 20 ans ; Maxime Dojat reprenait le volant de la Clio 2 Cup prêtée par son père : « A mon sens c’est, avec la Mitjet, la voiture idéale pour débuter quand on est un jeune pilote en manque d’expérience. La Clio est une auto compétitive qui n’est pas très onéreuse. »

Pour Maxime, la saison 2019 qui s’achevait à Limonest lui laissait un goût d’inachevé : « Nous avions rencontré pas mal de petits soucis, notamment avec le châssis et l’électronique. Je débutais, et j’avais du mal à cerner si mon auto fonctionnait correctement où si elle avait des lacunes. Mais en fin de saison, j’avais le sentiment que je ne parvenais pas à faire ce que je voulais avec ma Clio. »

Pour s’assurer d’avoir une auto plus à sa convenance, durant la pause hivernale, aidé de son frère Jérémy, Maxime démontait sa Clio afin de peaufiner la configuration : « J’ai pu bénéficier de l’aide de Thomas Chavot qui connait parfaitement la Clio et qui nous a donné de précieux conseils, notamment en nous faisant des réglages de trains roulants parfaits, et en nous révisant la boîte de vitesses. J’en profite d’ailleurs pour remercier Thomas Chavot qui nous a permis de disposer d’une auto tout simplement magique. »

Dès la reprise en main de sa Clio, à l’occasion d’essais, Maxime Dojat prenait conscience que sa voiture avait nettement évolué : « Ca n’avait plus rien à voir ! Là je me suis dit que l’on allait pouvoir faire quelque chose de bien. »

Et ce quelque chose se traduisait par des objectifs que Maxime se fixait en début de saison : « En 2019, j’avais pu voir que j’étais capable de me battre avec Elie (Théophile) pour le Meilleur Jeune, et parfois avec Stéphane (Martinet) pour la classe, et donc j’espérais bien jouer mes chances, d’autant que cette année je disposais de pneus neufs, ce qui n’était pas vraiment le cas l’an dernier. Je faisais donc du Trophée du Meilleur Jeune ma priorité, mais j’envisageais également de me battre pour la classe A/3 où je retrouvais mon pote Maxence. »

Le défi était d’autant plus intéressant, que Maxence Passaquet alignait une Clio 3 face à la Clio 2 de Maxime. Et que suivant les terrains, la Clio 2 peut faire valoir de sérieux arguments : « Sur le sinueux, je pouvais avoir l’avantage… Sur du très rapide, Maxence était logiquement plus ’’vite’’. »

Six Coupes du Meilleur Jeune en six courses !
La lutte entre les deux amis débutait dès le Mont-Dore où, samedi, Maxime Dojat s’imposait en A/3, 303 millièmes devant Maxence Passaquet : « Je suis super content du résultat, d’autant que je devance Philibert Michy et Jean-Pierre Pope qui jouent à domicile. Faire un et deux avec Maxence c’était génial. »

Le lendemain, c’est Maxence Passaquet qui prenait l’ascendant : « Il a signé un chrono canon contre lequel je ne pouvais rien. Mais comme la veille je remporte la Coupe du Meilleur Jeune, ce qui est une belle satisfaction. »

Pleinement satisfait de son week-end auvergnat, et totalement en confiance, Maxime Dojat se rendait à Turckheim, une épreuve qu’il allait découvrir. Samedi, c’est Gaëtan Petitdemange qui remportait la classe devant Maxence Passaquet, et Maxime terminait à seulement 158 millièmes de son ’’pote’’ : « On savait qu’allait chercher Petitdemange, qui est un excellent pilote à Turckheim, et qui dispose d’une auto performance était inenvisageable. Je savais également que sur un tracé aussi rapide j’allais avoir du mal avec la Clio 2 qui compte 25 chevaux de moins. Mais je remporte le Meilleur Jeune c’est encore une belle satisfaction. »

Devancé par Maxence Passaquet lors de la première montée de course du dimanche, Maxime ne perdait pas espoir d’aller le chercher. Il jetait alors toutes ses forces dans la bataille : « Mais, défaut de jeunesse, j’ai fait un excès d’optimisme et je suis parti à la faute. J’ai tordu le train avant et arraché une portière, c’était donc la fin du bal pour moi », confie Maxime qui remporte tout de même une nouvelle Coupe du Meilleur Jeune.

En toute logique, le tracé étroit et sinueux de Bagnols-Sabran devait mieux convenir à Maxime Dojat. Le jeune pilote de l’Ain, qui découvrait le tracé gardois, signait une belle performance en accrochant samedi la 12ème place au scratch, assorti d’un succès dans sa classe et bien évidemment d’une Coupe du Meilleur Jeune : « C’était tout simplement génial ! D’autant que je bats le record détenu par Stéph (Martinet) de trois dixièmes. Vraiment une excellent montée qui me permettait de revenir sur Maxence au Championnat. »

Mais Maxence Passaquet allait sortir dimanche la ’’maximum attack’’ pour finalement s’imposer. « Je suis parvenu à battre mon propre record, mais Maxence fait mieux encore en améliorant de quatre secondes. Là il était intouchable et il me passe devant pour deux dixièmes. »

Trophée FFSA du Meilleur Jeune Production 2020
Un résultat qui jouera en la faveur de Maxence Passaquet au Championnat, puisqu’il termine en tête de la classe A/3 avec trois points d’avance sur son ami et rival. Mais avec six victoires en six courses en sa qualité de Meilleur Jeune, Maxime Dojat remporte pour sa première saison sur le Championnat le Trophée du Meilleur Jeune en Production : « Même si je ne termine pas premier de la classe A/3, je n’ai rien à regretter. J’ai vécu une fabuleuse saison qui m’a apporté de très belles satisfactions. L’objectif premier était de terminer Meilleur Jeune, mais je ne pensais vraiment pas être en mesure de m’imposer sur les six courses, c’est vraiment génial ! »

Maxime Dojat est un jeune espoir heureux, et veut partager sa satisfaction avec ceux qui lui sont venus en aide cette aide : « Un immense merci à mes partenaires, Corbioli Bâtisseur Créateur, l’écurie Luisandre, le Groupe Manjot, Odac’ Yeux by Optique Seytier, Config-Racing. Un grand merci à mon papa, ma maman et à mon frère, Jeje qui se reconnaitra, à tous les amis qui sont venus sur les courses, et à Thomas Chavot. Merci aux organisateurs qui ont œuvré dans la difficulté pour que nous puissions avoir trois week-ends de course cette année. Et je n’oublie pas mon ’’pote’’ Maxence Passaquet que j’apprécie autant dans la vie que je le déteste sur la piste. On est pote depuis tout gamin, et partager ça c’est fabuleux », confie Maxime dans un large sourire.

La Clio 2 Cup est vendue. Maxime Dojat ne disposera plus de sa petite Renault en 2021. Mais ce n’est pas pour autant qu’il délaissera le Championnat, puisque c’est un TracKing qui trouve place dans son garage : « L’objectif est de repartir sur le Championnat où règne une ambiance super sympa et où réellement les organisateurs proposent des épreuves qui sont au top. Je pense en 2021 rouler en Open, mais surtout pour découvrir le maniement du TracKing et une nouvelle catégorie. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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