Jean-Charles Durin à la découverte du CFM

L’objectif premier de Jean-Charles Durin, pour sa première saison sur le CFM, était de se faire plaisir au volant de son TracKing. Objectif atteint avec à la clé quelques bons résultats, prometteurs pour l’avenir.

L’automobile est une véritable religion au sein de la famille de Jean-Charles Durin où les adeptes se transmettent la passion des belles mécaniques de générations en générations. Georges Gely, le grand-père maternel de Jean-Charles, avait une inclination particulière pour la moto mais ne cachait pas son goût profond pour la voiture. Edmond, le frère de Georges, a eu l’occasion dans les années 50 de participer aux 24 Heures du Nürburgring. Yveline, la maman de Jean-Charles a hérité de cette passion pour le sport automobile, passion qui au fil des ans ne s’est jamais étiolée. Jean-Pierre, le père de Jean-Charles fut un grand collectionneur de voitures de prestiges, et pouvait être considéré comme l’un des plus grand collectionneur européen de Jaguar. Autant dire que de son enfance Jean-Charles conserve des souvenirs fortement attachés à l’automobile. 

Dès l’âge de quatre ans, poussé par son grand-père, Jean-Charles faisait ses premiers tours de circuit en karting. Originaire de Nevers, Jean-Charles investissait en toute logique le circuit de Magny-Cours pour acquérir ses premières notions de pilotage. Une première approche qui sera le début d’une longue implication de plus de 35 ans. L’occasion pour le Nivernais de prendre part à de nombreuses compétitions dans les diverses catégories que compte le karting, et de décrocher notamment, à l’issue de la saison 2020, le titre de Vice-champion Trophée de Ligue Rhône-Alpes en 125 à boîte.

Jean-Charles Durin ne se cantonnera à des prestations derrière le volant. Tennisman accompli il sera également un golfeur de haut niveau. Handicap 3 au golf, il aura l’occasion de remporter un titre de Vice-champion de France par équipe. Il aura également la chance d’intégrer l’équipe Junior des 2 Alpes de slalom alors qu’il s’adonnait au ski. L’opportunité également de skier aux côtés d’une sommité du ski Français, d’Edgar Grospiron.

Si l’essentiel de sa pratique derrière le volant s’est déroulé en kart, Jean-Charles à une l’occasion d’évoluer également en circuit avec la Porsche 996 Cup de sa maman qui, comme lui, est membre du Porsche Club France. Toujours en Track Day, on pouvait ensuite retrouver Jean-Charles dans le cockpit d’une Norma 2 litres : « Avec ma mère nous avons également eu l’occasion de remporter quelques rallyes routiers avec une Austin-Healey 3000 », rappelle Jean-Charles.

Chasselay, la ville où réside à présent Jean-Charles Durin, jouxte celle de Limonest où se déroule la traditionnelle dernière manche du Championnat de France de la Montagne. Jean-Charles a donc pu assister à maintes reprises en spectateur à cette épreuve : « Et un jour, je discutais avec le patron de l’hôtel Golden Tulip, établissement au sein duquel je travaille, et en plaisantant je lui ai dit, ''ça ne te dirait pas de me sponsoriser pour que je participe à la Course de Côte de Limonest''. Il m’a répondu, ''renseigne toi, et dit moi ce qui est envisageable''. L’idée était lancée ! »

Pour autant Jean-Charles ne s’attachait pas réellement à trouver une opportunité pour être au départ de la course de côte : « J’avais pris ça sur le ton de la plaisanterie, mais quelques temps après mon patron m’a relancé en me demandant : ''Alors, on l’a fait cette course ! ''. Je lui ai répondu, ''mais tu es sérieux !''… Il l’était… Et comme je connaissais Fabien (Bourgeon) je lui ai demandé un devis pour louer un TracKing. »

Un accord sera rapidement trouvé et Jean-Charles Durin pourra se présenter au départ de l’édition 2024 de la Course de Côte de Limonest : « Ce fut une totale découverte et un pur plaisir », avoue le Chasselois. « A l’issue de la course, nous en avons longuement discuté avec ma mère et nous n’avons pas manqué d’évoquer une implication plus importante. Les budgets requis semblaient raisonnables et nous avons pris la décision d’acquérir un TracKing. » Mais dans l’impossibilité de gérer seul sa logistique pour une première saison de découverte, Jean-Charles faisait le choix d’intégrer l’équipe de Fabien Bourgeon : « Cela me permettait également de bénéficier du coaching de Fabien. » Un mois à peine après sa première expérience à Limonest, Jean-Charles se portait acquéreur du TracKing de Julien Adoir.

Engranger de l’expérience et se faire plaisir
Une première saison est avant tout faite pour engranger de l’expérience, sans réellement viser un résultat : « J’avais mis tout de même un budget sur l’achat du TracKing et il était important de le ramener entier à l’arrivée de chaque épreuve », explique Jean-Charles. « J’avais le bon espoir de performer sur quelques courses, mais je ne visais pas un classement final. Je voulais avant tout retrouver ce que j’avais connu à mes débuts en karting et qui s’est perdu par la suite, une excellente ambiance entre copains, avec des moments de partage et de franche rigolade. Mais au fil du temps la mentalité a changé, l’argent a pris l’ascendant sur le reste et ce n’était pas ma philosophie. En 2024, quand j’ai participé à Limonest, j’avais particulièrement apprécié l’accueil que m’ont fait les animateurs du groupe CM. C’est en grande partie ce qui m’a incité à m’impliquer en course de côte. »

Pour cette première saison Jean-Charles Durin voyait les choses en grand puisqu’il décidait de prendre part à l’intégralité des manches inscrites au calendrier du championnat : « J’avais préparé ma campagne de France en travaillant sur un simulateur. Ce qui m’a permis de découvrir sept des douze épreuves et de prendre des notes. Sur certaines épreuves je suis venu en avance pour pouvoir reconnaitre, et je disposais de la plupart des caméras embarquées de Fabien. Cela me permettait d’aborder les épreuves en confiance. Ma seule inquiétude était de ne pas parvenir à être régulier. »

C’est donc sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran que Jean-Charles débutait sa saison : « Ça n’est pas la course la plus facile, et de surcroit j’ai dû composer avec un souci d’embrayage. Je n’ai pas pu rouler comme je le souhaitais, ça ne s’est pas réellement passé comme je l’espérais. Mais ce fut malgré tout une très bonne expérience et j’ai hâte de revenir sur cette épreuve qui propose un très beau tracé. »

Le tracé du Col Saint-Pierre est, aux dires des animateurs du championnat, le plus difficile à assimiler. Et lorsque, comme cette année, la pluie vient perturber les débats, l’approche de l’épreuve cévenole n’en est que plus complexe : « Mais je garde un excellent souvenir du Col Saint-Pierre parce qu’en fait j’ai appris à piloter dès l’âge de quatre ans en kart, en slick sous la pluie. Autant dire que j’étais dans mon élément. Pour être honnête, j’espérais que durant la saison la météo soit le plus capricieuse possible », reconnait Jean-Charles. « Sur la deuxième montée disputée dimanche matin sous la pluie, je suis à mon affaire. Malheureusement seule la montée du samedi soir sera retenue pour le classement final, ce qui me fait chuter aux onzième rang. C’est une déception. »

Sur le court tracé d’Abreschviller, Jean-Charles Durin viendra chercher une quatrième place de la classe CM : « Je me suis bien battu avec Jean-Marc Tissot qui termine sur le podium. J’avais un petit souci de réglages sur la voiture qui faisait que l’arrière était ''trop joueur'', et de ce fait je n’ai pas voulu prendre énormément de risque. Mais c’est une belle satisfaction. »

La Course de Côte d’Hébécrevon permettra à Jean-Charles Durin de connaitre son premier podium de classe. Sur l’épreuve normande il se positionnait derrière les TracKing de Julien Adoir et Clément Jean : « L’accueil des Normands est fabuleux, mais je n’ai pas vraiment aimé ce tracé. C’est certainement celui sur lequel j’ai pris le moins de plaisir. Sur le haut de la course je ne suis pas à mon aise. Je garde toutefois comme souvenir que je fais là mon premier podium de classe, ce qui me réjouit. »

A La Pommeraye, Jean-Charles livrera un duel à Lucas Clément pour finalement terminer à seulement cinq dixièmes du Single Track du jeune espoir : « C’est la première fois que ma fille Romane venait sur une course de côte et nous avons pu partager cela ensemble, ce qui reste un fabuleux souvenir. J’avais vraiment bien bossé en amont sur le simulateur en compagnie de ma fille, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle voulait être présente. Vraiment ce fut un excellent week-end. »

C’est un nouveau podium qui attendait Jean-Charles Durin à Saint Gouëno où il se positionnait dans le sillage du Single Track de Lucas Clément et du TracKing de Jocelyn Blanchard : « Ce fut une belle découverte et j’ai passé une excellente semaine en Bretagne. J’avais là encore bien bossé le tracé sur simulateur et bien étudié les caméras embarquées. J’ai eu le temps de bien reconnaitre et j’espérais sincèrement que la pluie fasse son apparition, mais elle n’est venue que timidement le dimanche », se désole Jean-Charles sur le ton de la plaisanterie. « Terminer troisième sur une épreuve que je découvrais, c’est une très belle satisfaction et puis bien évidemment nous avons bien fait la fête. »

Les sentiments de Jean-Charles à l’issue de la Course de Côte de Marchampt seront plus mitigés : « J’ai eu du mal à trouver mes marques. Je n’avais pas suffisamment de train avant et de ce fait je n’étais pas en confiance avec la voiture. J’avais également quelques soucis de passages de vitesses et bien évidemment ça a eu tendance à me démotiver. La pluie m’a remis en confiance, mais je sais que je pouvais faire mieux », analyse de Rhodanien qui se classait sixième du CM.

« C’est le plus beau week-end de la saison ! » n’hésite pas à dire Jean-Charles Durin lorsque l’on évoque la Course de Côte de Vuillafans. « Si je ne devais faire qu’une course dans l’année ça serait Vuillafans. Super week-end, l’auto a super bien marché, je me suis senti à mon aise sur ce tracé, tout allait dans le bon sens. L’ambiance avec les gars du CM était fabuleuse. Je termine cinquième, mais ça reste pour moi le plus beau week-end de ma saison. »

On retrouvait ensuite Jean-Charles à Dunières où il débutait son week-end de fort belle manière : « Sur la première montée d’essais, sous la pluie, je signe le deuxième temps du CM derrière Lionel (Jacob). J’étais en confiance pour le dimanche, mais une fuite d’huile sur mon radiateur m’oblige à lever le pied. C’est dommage parce que sur la fin du week-end je ne suis pas parvenu à me faire réellement plaisir. Mais j’ai bien aimé le tracé et ça reste un très bon week-end que j’ai pu partager avec Audrey mon épouse, mes filles Camille et Romane, ma mère et mon meilleur ami Emeric. »

Le Mont-Dore reste un gros morceau à découvrir, et Jean-Charles abordait l’épreuve dans le Massif du Sancy en l’ayant préparé avec minutie : « Je me suis rendu sur le Mont-Dore le week-end précédent, avec Eva (Chatanay) qui roule également en CM. Nous avons reconnu durant une journée et j’ai pu travailler également sur le simulateur », précise-t-il. « Le week-end avait bien commencé, même si c’est dur de se mettre dedans. Mais j’ai eu à nouveau des problèmes de passages de vitesses. Dimanche, sur la première montée, j’ai les freins qui se sont bloqués, ce qui ne met évidemment pas en confiance et qui ne facilite pas les choses pour terminer le week-end. Mais j’ai tout de même pris beaucoup de plaisir sur certaines montées. Et terminer sixième de classe pour une découverte du Mont-Dore, c’est à mon sens satisfaisant. »

A Turckheim Jean-Charles allait devoir composer une nouvelle fois avec des soucis de passages de ses rapports de boîte de vitesses : « Ça m’a plombé pas mal de courses puisque je trainais ça depuis la campagne de l’Ouest. Mais à Turckheim on a compris d’où provenait le problème. D’une part il y avait des bagues qui étaient usées et qu’il a fallu changer, et d’autre part on s’est rendu compte avec Fabien lors des visionnages de mes caméras, que je passais les rapports beaucoup trop fort. L’expérience du karting fait que j’ai l’habitude de tirer sur le levier de manière assez violente, mais sur un TracKing, ça n’est pas adapté parce que la coupure moteur n’a pas le temps de se faire et le rapport suivant ne s’enclenche pas. Par la suite, j’ai été beaucoup plus souple, et ça a bien fonctionné. Finalement j’ai pris énormément de plaisir, même si ce tracé n’est pas facile quand tu le découvres. »

C’est à la maison que se concluait la saison de Jean-Charles Durin qui, à Limonest, allait retrouver un élément qu’il apprécie énormément, la pluie… Des conditions qui pouvaient rebuter plus d’un pilote mais qui feront son bonheur : « J’avais à mes côtés les grands patrons et tout le staff du Golden Tulip, ma famille, tous mes amis et ce fut pour moi un week-end de rêve », reconnait Jean-Charles. « C’est ce que j’espérais et je ne pouvais rêver de mieux pour conclure la saison », ajoute le Chasselois qui accrochait la troisième marche du podium de sa classe.

« Je ne peux être que pleinement satisfait ! »
Quatrième du Challenge Open CM à l’issue d’une saison de découverte durant laquelle il devait se familiariser avec son TracKing et apprendre les tracés du championnat, Jean-Charles Durin ne peut tirer qu’un bilan positif de sa toute première campagne de France : « J’ai rempli toutes les cases. Je suis à l’arrivée de toutes les épreuves, sans avoir rien cassé. Pour quelqu’un qui découvre dans une catégorie où le niveau est relevé je ne peux être que pleinement satisfait. D’autant que ma voiture ne dispose pas des dernières évolutions et qu’elle affiche donc un déficit de performance. Je me dis que je n’ai pas dû faire une si mauvaise saison ! » Si le résultat sportif le satisfait, Jean-Charles est enthousiasmé par le côté humain de ce qu’il a pu vivre cette saison : « L’ambiance entre les animateurs du CM est tout simplement géniale. J’ai vraiment adoré, nous échangeons en permanence, nous avons fait la fête après les Limonest en nous retrouvant en boîte de nuit. Sur cette dernière manche de la saison, Lionel (Jacob) est monté sur le podium et a demandé qu’on le rejoigne pour faire une photos de famille. C’est ça l’esprit ! »

S’il a une pensée pour ses adversaires qui sont devenus ses copains, Jean-Charles Durin n’oublie pas tous ceux qui l’ont soutenu : « Au terme de cette saison 2025 je tiens à exprimer ma gratitude à celles et ceux qui ont rendu cette aventure possible. Un immense merci au Golden Tulip, à Emmanuel et à la famille Scappaticci qui m’ont permis de réaliser ce projet et de vivre pleinement ma saison 2025. Merci également à Unikkom Signalétique pour son soutien tout au long de l’année. Je remercie bien évidemment mon épouse Audrey et ma maman Yveline, sans qui rien de tout cela n’aurait été possible. Merci aussi à mes enfants Romane et Camille, pour leur compréhension et leur patience. Un grand merci à mes mécanos : Antone Darphin, qui a travaillé sans relâche sur chaque course, ainsi qu’à Alexandre Gil et Emeric Paraud toujours présents et investis. Et enfin, merci au Team Bourgeon pour cette saison 2025. Rendez-vous en 2026… »

L’expérience vécue en 2025 ne peut inciter Jean-Charles Durin qu’à se relancer sur le championnat en 2026 : « Rien n’est encore arrêté. La seule certitude c’est que je vais être indépendant puisque j’ai fait l’acquisition d’un fourgon pour pouvoir gérer mes courses moi-même », confie Jean-Charles. « Il est possible que je ne prenne pas part à la campagne de l’Ouest, très éloignée, et que je sois présent sur quelques épreuves en Italie et au Luxembourg pour accompagner mon ami Canio (Marchione), et je ferai peut-être une ou deux courses en Suisse allemande. »

Mais Jean-Charles voit déjà plu loin et dessine déjà des projets pour la saison 2027 : « Je vais passer dans la catégorie supérieure, en CN/2… Nous verrons bien. D’ailleurs je ne m’interdis pas de changer de monture durant le courant de la saison 2026, ni d’opter pourquoi pas pour une CN+… Ma mère est pour, ça peut être très sympa », conclut Jean-Charles dans un immense sourire.

 

©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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