Vainqueur du Challenge Open CM avec le TracKing

Venu de l’Autocross et du circuit, Olivier Desrayaud découvrait cette saison le Championnat de France de la Montagne. Un apprentissage qui s’est rapidement conjugué avec réussite, puisqu’au terme de cette première année, le transporteur de l’Ain remporte au volant de son TracKing RC 01, le Challenge Open CM.

Difficile d’expliquer quelle est la genèse d’une passion. Partie intégrante de l’environnement familial, elle peut être transmise de père en fils. Pour d’autres, elle s’est insidieusement immiscée au gré des découvertes et des rencontres. Pour Olivier Desrayaud, la passion de l’automobile semble être inscrite dans ses gênes : « J’ai le sentiment d’être né avec », avoue-t-il. C’est d’ailleurs cette passion qui allait le conduire à apprendre le métier de mécanicien auto.

Comme la majorité des gamins, c’est le football qui retenait avant tout son attention. Mais c’est par le vélo qu’il allait se confronter très tôt avec les notions de trajectoires : « A une époque je devais faire plus de 12.000 kilomètre de vélo par an, que ce soit en loisir ou en compétition. » L’occasion pour lui de participer à l’Ardéchoise, considérée comme la plus grande épreuve cyclo de Montagne au Monde, ou au Lyon – Mont Blanc qui est l’un des plus anciens et des plus célèbres raids cyclistes.

Débuts en rallye avec une 5 Alpine Turbo
Pour ce qui est de la compétition automobile, c’est au volant d’une Renault 5 Alpine Turbo qu’Olivier participait à ses premiers rallyes. Dès l’obtention de son permis de conduire, il s’engageait sur ses premières épreuves : « Au milieu des années 80 j’ai disputé plusieurs épreuves régionales, notamment les Vins de Mâcon et le Rallye Bresse Bugey », se souvient-il. Cette première apparition en compétition sera de courte durée. Jeune marié, à 23 ans Olivier décidait de donner la priorité à sa vie privée et professionnelle : « Quasiment au même moment, j’ai fait construire ma maison, j’ai eu ma première fille et j’ai créé ma première entreprise… Ça ne me laissait pas vraiment de temps libre pour la course. »

S’il se séparait de sa Renault 5 Alpine Turbo, en revanche, la passion était toujours bien présente. Et si Olivier consacrait l’essentiel de son énergie à son travail, dans un coin de sa tête trottait l’idée de retrouver l’habitacle d’une voiture de course : « Je ne courrais plus, mais j’assistais en spectateur à de nombreuses courses, que ce soit des rallyes, de la côte ou du circuit. »

Mais le retour à la compétition sera dû au hasard d’une rencontre : « Un de mes camions est tombé en panne devant chez un carrossier. Un garçon très  sympa qui m’a dépanné et avec qui j’ai sympathisé », explique Olivier. « En discutant, il m’a appris qu’il faisait de la poursuite du terre dans le cadre de rencontres Ufolep. Il m’a alors expliqué qu’à moindre coût tu pouvais réellement t’amuser au volant. J’ai donc franchi le pas et j’ai acheté une 205 GTI pour la consacrer à cette discipline. » A la première saison avec la Peugeot allait suivre une deuxième année au volant d’une AX Proto à moteur central. Si la discipline est plaisante, elle a tout de même ses limites, et Olivier n’allait pas tarder à lorgner vers des autos plus attrayantes. Son choix se portait alors sur une Mégane 2 Litres, là encore à moteur central, sortie de chez Sadev.

L’objectif d’Olivier était alors de s’engager sur le Challenge Seac (Sud Est Auto-Cross). Mais avant de prendre part à la première épreuve du Challenge, il décidait de s’engager sur l’Autocross de Mauron, comptant pour le Championnat de France : « C’était une pige pour prendre la voiture en main. Nous étions 63 voitures au départ, et les 45 les plus rapides aux essais étaient retenus pour la course. J’ai alors pensé que je venais de faire près de 700 kilomètres pour me rendre en Bretagne, et que j’allais faire trois petits tours avant de rentrer à la maison », confie Olivier. « Mais finalement, je me qualifie en signant le sixième temps. Ensuite, j’ai remporté la première manche, terminé troisième de la deuxième, ce qui m’a permis de me retrouver en finale. » Ces résultats incitaient Olivier à changer son fusil d’épaule. Oublié le Challenge Seac, c’est sur le Championnat de France d’Autocross qu’il engageait sa Mégane. Choix judicieux, puisqu’à l’issue de sa première saison, en 2009, il se classait quatrième du championnat.

Olivier allait animer les épreuves du Championnat de France durant deux saisons, avant de prendre conscience que la discipline était trop chronophage pour son emploi du temps : « A l’issue de chaque week-end de course, tu ramènes des kilos de terre et la voiture nécessite énormément d’entretien. C’était trop lourd pour moi. »

Sa rencontre avec Jean-Philippe Deyraut allait pousser Olivier à se tourner vers le GT Tour au volant d’une Mitjet 1300. Deux saisons, avant que la 1300 ne soit remplacée par une 2 Litres avec laquelle il continuait à affronter les circuits de l’hexagone : « Au bout d’un moment, je ne me retrouvais pas dans la manière dont étaient gérées les choses. De ce fait j’avais du mal à m’épanouir dans ces conditions, et j’ai préféré passer à autre chose. »

Coup de foudre pour le TracKing
A cette époque, Olivier entend parler d’un concepteur qui fabrique ses propres protos, au look singulièrement original, et à la finition particulièrement soignée : « Quand on m’a parlé du projet de Dan Bourgeon, j’avoue qu’au départ j’étais sceptique. Puis je l’ai rencontré, et j’ai vu le TracKing RC01. » Coup de foudre pour Olivier qui, fin 2014 se portait propriétaire de la voiture avec laquelle Fabien avait animé le Championnat de France de la Montagne de fort belle manière.

Début 2015, Olivier allait découvrir le comportement du TracKing, une nouvelle discipline, et s’engager sur le Championnat de France de la Montagne : « Ma seule crainte c’était de ne pas beaucoup rouler. Durant un week-end de course, on couvre nettement moins de kilomètres en côte qu’en circuit. C’est ce qui m’a incité à rejoindre le Krafft Racing, afin de disputer avec Stéphane le Championnat TTE au volant d’un Proto Norma. »

Avant de se lancer sur les manches de notre championnat national, c’est sur la Course de Côte des Abarines qu’Olivier Desrayaud prenait la mesure de son TracKing RC 01. « Mon problème majeur, qui sera mon principal souci tout au long de la saison, c’est la méconnaissance des tracés. Difficile de réaliser des performances lorsque l’on découvre un nouvel environnement », analyse Olivier qui terminait ce premier rendez-vous à la treizième place, quatrième du CM.

Pour débuter sa saison en championnat, Olivier devait faire face à une énorme concurrence sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « C’était vraiment un super apprentissage, sur la course qui à mon sens est une des plus compliquées de la saison. Le niveau était très relevé, et je n’avais aucune prétention en termes de résultats. Ma prestation me convient parfaitement. »

Au Saint-Pierre, Olivier retrouvait celui qui sera son principal rival au sein du Challenge Open CM, Cédric Arvet. Au final, les deux hommes accrochaient les premières places de la catégorie, Olivier terminant 149 millièmes devant Cédric : « C’est un excellent souvenir. Nous nous sommes livré un super combat, et je suis vraiment content de remporter une première victoire sur une épreuve aussi mythique. »

A Abreschviller, Olivier n’était pas en mesure de contrer les deux Silver Car d’Arnaud Huguel et de Christophe Rosé : « Sans avoir vraiment fait de reconnaissance, il m’était difficile de prétendre à mieux. Je me retrouvais face à deux pilotes locaux qui ont été plus rapides que moi. »

Trois pilotes en deux dixièmes de secondes, tel est le classement final des Beaujolais-Villages. En tête de ce trio, on retrouvait le TracKing d’Olivier : « Je me sentais un peu chez moi, et j’avais vraiment la volonté d’aller vite. Celle-là il fallait que je la gagne », lâche le pilote d’Attignat. « J’apprécie ce parcours, de toute manière, j’aime bien quand tu commences à mettre 200 dans la boîte », ajoute-t-il dans un éclat de rire.

C’est à nouveau sur la plus haute marche du podium du CM que l’on retrouvait Olivier à Vuillafans : « Ma seule déception vient du fait que j’étais un peu seul, ça facilite les choses », reconnait-il humblement. « Ce n’est pas la même victoire qu’au Saint-Pierre et au Beaujolais. »

Considéré comme un des gros morceaux du championnat, le Mont-Dore n’allait pas être de tout repos pour Olivier, qui n’abordait pas l’épreuve auvergnate dans les meilleures conditions : « Je n’ai pas eu le temps de reconnaitre. Je n’étais pas dedans, je n’arrivais pas à savoir où j’en étais sur ce tracé. C’était vraiment frustrant et je ne me suis pas fait plaisir. »

A Chamrousse, Olivier retrouvait son rival, Cédric Arvet qui évoluait là à domicile. Au terme d’un duel acharné, Olivier devait s’incliner face à son adversaire : « C’est une superbe course et je suis vraiment content pour Cédric qui s’impose chez lui à la régulière », confie le pilote de l’Ain. « J’étais vraiment bien sur le mouillé, mais nous avons eu une montée de course sur le sec, et Cédric a réalisé un super chrono alors que moi j’ai connu des problèmes de barre stabilisatrice. »

La saison d’Olivier se terminait à Turckheim, où là encore le manque de reconnaissances se faisait ressentir : « C’est compliqué d’aller vite quand tu ne connais pas parfaitement ce genre de tracé. Mais ça reste un excellent souvenir avec le cadre et l’accueil dont on jouit. »

De bons résultats en régional
Olivier Desrayaud a débuté sa saison au Pont des Abarines, et ce ne sera pas la seule épreuve régionale qu’il disputera cette saison. On le retrouvait au mois de mai à Coligny où il plaçait son TracKing à la quatrième place du CM : « Je rentrais de Lédenon où j’ai couru en Endurance, et j’ai voulu faire Coligny qui se dispute à la maison. Mais je n’étais pas du tout dans la course », estime-t-il.

Le week-end suivant, Olivier accrochait la deuxième place du CM à Donzy-le-Pertuis, derrière Yves Tholy, mais devant Cédric Arvet : « Là j’ai adoré… J’ai juste eu le temps de reconnaitre, mais j’ai beaucoup aimé ce tracé. » Olivier Desrayaud était également présent à Gémenos où il terminait sur la troisième marche du podium de sa catégorie : « J’ai adoré l’accueil, le tracé est fabuleux, vraiment j’ai passé un magnifique week-end. »

Au mois de septembre, c’est en compagnie de Fabien Bourgeon qu’Olivier découvrait le tracé de la Course de Côte d’Ordino-Arcalis, disputée en Principauté d’Andorre. Une participation qui donnait l’occasion au duo de pilotes français de s’illustrer, en accrochant les deuxième et troisième places du classement scratch, Fabien devançant Olivier : « Il n’y a pas de secret. Lorsque je vois bosser Fabien (Bourgeon), je me rends compte à quel point il faut reconnaitre encore et encore afin de se familiariser avec les épreuves », commente Olivier. « On a longuement travaillé lors des reconnaissances de cette course, et au final c’est payant. C’est un super souvenir, notamment avec les passages à fond de six dans les tunnels ! »

La saison d’Olivier se terminait sur la Course de Côte du Circuit de Bresse, épreuve organisée par l’équipe chère à Stéphane Krafft. Deuxième du CM, le transporteur de l’Ain termine derrière le concepteur de son TracKing, Fabien Bourgeon : « Sans prétention, j’avais vraiment envie d’aller chercher Fabien qui avait cassé sa boîte. Malheureusement, j’ai eu des gros soucis d’embrayage, et je n’ai pas pu défendre mes chances correctement. Je n’aurais peut-être pas battu Fabien, mais j’aurais pu me rapprocher de son chrono. »

Une saison complète en 2016 !
« Magique ! » c’est par ce qualificatif qu’Olivier fait le bilan de sa saison. « Ma priorité c’était d’apprendre et je n’ai pas fait une rayure à l’auto de toute la saison. J’ai passé une superbe année, j’ai rencontré des gens très sympathiques, un esprit sain et une équipe formidable », confie-t-il. « J’ai pu me confronter à des adversaires avec qui régnait une saine ambiance. Avec Cédric (Arvet) l’entente était parfaite. Je suis sûr qu’il était content de ma victoire au Saint Pierre, comme j’étais ravi de sa victoire à Chamrousse. »

Olivier reconnait avoir passé une saison fabuleuse, des moments de grâce qu’il doit à ceux qui l’on aidé à s’investir dans la discipline : « Je tiens tous particulièrement à remercier Dan Bourgeon qui m’a permis de connaitre et d’accéder à la Course de Côte avec son proto CM. Merci à toute son équipe, Bourgeon Concept, sa famille proche de moi sur les courses, pour leur aide et leur soutien. Un grand merci également à mes partenaires, toute l’équipe MAN Bresse à Viriat, à PEP Motors et à Optimum Publicité pour la déco de la voiture, encore un grand merci à vous tous. Et je voudrais également profiter de l’occasion pour remercier toute les personnes impliquées dans le CFM-Challenge, pour leurs sympathie, leurs conseils et pour m’avoir permis de m’intégrer dans cette nouvelle famille des Montagnards. »

On l’a vu, la crainte d’Olivier en début de saison était de ne pas suffisamment rouler sur une discipline qui n’offre pas la possibilité de couvrir énormément de kilomètres durant le week-end : « Il est vrai que l’on roule moins en Montagne que sur d’autres disciplines. Mais c’est tellement intense que tu laisses une énergie énorme sur chaque montée. De plus, tu bénéficie d’un environnement fabuleux, de panoramas fantastiques. » De bonnes raisons qui devraient pousser Olivier à concentrer ses efforts sur la Montagne : « Quand tu descends de la Norma avec laquelle je cours en circuit, et que tu reprends le volant du TracKing, c’est compliqué de retrouver ses marques, alors que c’est plus facile dans le sens inverse. Je me suis fait plaisir cette année en circuit au sein du Team Krafft, mais j’ai pris nettement plus de plaisir en côte, et c’est ce qui me motive à axer ma prochaine saison sur la Montagne. »

Les supporters d’Olivier ne pourront pas le louper la saison prochaine. Le pilote de l’Ain a décidé de disputer l’ensemble du Championnat de France de la Montagne : « Je veux être au départ des douze épreuves, pour bien connaitre le championnat, et découvrir les cinq épreuves que je n’ai pas eu l’occasion de disputer cette année. Après, l’objectif reste de prendre du plaisir et bien évidemment de défendre mon titre dans le Challenge Open. » Le calendrier d’Olivier ne se limitera peut-être pas à notre championnat, il envisage également de prendre part à quelques épreuves de la 2ème division et une paire d’épreuves européennes.


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