Année d’apprentissage avec une Clio 4 Cup

Avant que ne soit donné le coup d’envoi de cette saison 2020, Nicolas Granier n’avait jamais eu l’occasion de s’installer derrière le volant d’une voiture de course. Mais le pilote Audois apprend vite… En effet, sa courte campagne lui aura permis de signer un premier succès de groupe sur une épreuve régionale, et de s’immiscer avec sa Clio 4 Cup dans la lutte que n’ont pas manqué de se livrer les animateurs de la classe A/4 sur le Championnat de France de la Montagne.

Si la famille Granier ne compte pas de pilotes en son sein, l’automobile avait tout de même une place prépondérante dans l’univers familial. Marc Granier, le papa de Nicolas, exerçait la profession de carrossier peintre, et très tôt Nicolas viendra rejoindre son père avant de prendre sa succession.

Et c’est aux ateliers situés à Labastide-d’Anjou que Ronald Garcès confiera ses voitures de courses pour leur offrir de magnifiques livrées : « Nous avons donc eu l’occasion de côtoyer Ronald, de le soutenir dans ses courses, et de partager avec lui ses souvenirs. C’est en grande partie ce qui m’a donné l’envie à mon tour de me tester derrière le volant d’une auto de course », confie Nicolas qui reconnait que sa passion pour l’automobile lui vient de l’adolescence.

Mais avant de s’essayer sur quatre roues, c’est au guidon d’une deux roues que Nicolas prenait part à des épreuves de motocross : « J’ai couru entre 16 et 20 ans, et j’ai été sacré Vice-champion de la Ligue Midi-Pyrénées avant qu’une blessure ne m’oblige à m’arrêter. » Cette première approche des sports mécaniques lui permettait d’acquérir de précieuses notions de trajectoire et de glisse, et d’affûter son âme de compétiteur.

Une Clio 4 Cup pour débuter
A l’approche de cette saison 2020, Nicolas Granier décidait donc de rejoindre Ronald Garcès, engagé sur le Championnat avec son Audi R8 LMS. Pour ce faire, il faisait l’acquisition d’une Renault Clio 4 Cup : « Je voulais une auto issue d’une coupe de marque parce que je savais qu’elle serait fiable et que je pourrais disposer d’un lot de pièces conséquent auprès des constructeurs, ce qui facilite bien des choses », analyse Nicolas.

C’est en juillet 2019 que Nicolas Granier prenait possession de sa Clio 4 Cup, ce qui lui laissait un laps de temps important pour parfaire la préparation de sa monture : « Mais une grosse somme de travail au sein de la carrosserie n’a pas rendu les choses faciles, ce n’était pas si simple finalement de configurer correctement ma voiture. » Pour valider ses réglages, il investissait le circuit de Pau-Arnos : « Nous avons pu faire une paire de journées de réglages, et même si j’ai trouvé le train arrière de la Clio un peu compliqué, le ressenti était déjà bon, les sensations étaient au rendez-vous. »

Dans l’esprit de Nicolas, pour apprendre il n’y a rien de mieux que de se confronter au meilleurs d’une discipline, « d’où mon souhait de m’engager sur le Championnat où je savais que j’allais me retrouver en concurrence avec l’élite du groupe A. Cela me permettait de jauger d’entrée de jeu mon niveau de performances, de me faire une idée de mes capacités. » Le trentenaire Audois, qui avait cette année tout à découvrir, n’avait comme unique objectif que de progresser au fil des épreuves : « Je n’avais aucune idée de mon niveau et il aurait été ridicule d’afficher des prétentions en termes de résultats. »

Premier succès de Groupe à La Courbe
Pour se familiariser avec le comportement de sa toute première voiture de course, Nicolas Granier se rendait à Font Romeu pour disputer la Course de Côte qui se déroulait cette année les 1er et 2 août. L’occasion pour lui d’accrocher une cinquième place de groupe et de monter sur le podium de sa classe : « Le résultat était alors secondaire, l’important pour moi est d’avoir eu un bon ressenti avec la Clio. »

Pour sa toute première épreuve sur le Championnat de France de la Montagne, la deuxième course de sa carrière sportive, Nicolas Granier s’attaquait à un mythe, le Mont-Dore : « C’est une course magnifique, un tracé magique mais compliqué à assimiler. Pour débuter ce n’est pas le plus facile. »

Samedi soir, à l’issue de la première course, Nicolas Granier était conscient qu’il lui serait difficile de se mettre en valeur sur cette épreuve : « La journée a vraiment été compliquée, et nous avons décidé de modifier l’ensemble des réglages tant ils me semblaient inadaptés au terrain. Je ne me sentais pas bien dans l’auto, et j’ai dû intégrer que le comportement de la Clio en circuit n’a rien à voir avec celui que l’on trouve sur une Course de Côte. »

Dimanche, Nicolas se relançait avec une Clio nettement plus à sa convenance, et cela allait se ressentir au niveau des chronos. Il améliorait en effet ses temps de plus de 8 secondes : « Je me suis senti beaucoup mieux dans la voiture et j’ai donc pu nettement mieux m’exprimer. J’ai progressé tout au long du week-end et c’est surtout ce que je retiendrais. »

Pour la suite de sa saison, le choix se posait de savoir s’il était judicieux de traverser une partie de la France pour se rendre à Turckheim – seconde manifestation de la saison dans le cadre du Championnat de France – ou de s’engager sur la Course de Côte de La Courbe, dans le Tarn : « Finalement, nous avons préféré aller à la Courbe, d’autant que nous n’avions aucune ambition sur le championnat », rappelle Nicolas. Le choix s’avérait judicieux, puisque sa participation à La Courbe lui permettait de signer sa toute première victoire en Groupe A, en terminant quatrième du production : « Je l’avais bien préparé, bien travaillé en vidéo, et j’espérais faire un bon résultat, mais certainement pas une victoire de groupe », reconnait-il. « C’est une belle surprise et un des moments forts de cette saison. »

Pour conclure la saison, Nicolas Granier se rendait à Bagnols-sur-Cèze pour découvrir le tracé qui jouxte le village de Sabran : « C’est radicalement différent du Mont-Dore, mais j’avais confiance en l’auto, et j’ai abordé ce tracé sinueux sans appréhension. Finalement je me suis vraiment fait plaisir. »

Samedi, c’est au quatrième rang de sa classe que l’on retrouvait Nicolas, derrière des pilotes expérimentés. Il était en effet devancé par les 308 Cup de Cyril Andrey et Richard Simon et la Clio 4 Cup de Vivien Tonon : « Je suis très content du résultat. Les conditions météorologiques étaient délicates, mais j’avais opté pour des slicks qui m’ont permis d’être performant. Je me suis vraiment senti très bien et j’avais le sentiment que je pouvais faire mieux encore. »

Cela se confirmera le dimanche, puisque Nicolas délogeait Vivien Tonon du podium de la classe A/4 en terminant dans le sillage des deux 308 Cup : « La baston avec Vivien était très sympa, et j’avoue que je ne pensais pas être à son niveau », confie Nicolas qui devance son adversaire de quatre dixièmes.

Un apprentissage largement réussi
« Je ne m’attendais pas à être aussi bien pour une saison de découverte, mes objectifs sont atteints pour ne pas dire largement dépassés », analyse Nicolas Granier en guise de bilan : « Je découvrais le pilotage, la Course de Côte, le Championnat de France, la voiture, c’est tout juste génial. J’ai progressé tout au long de la saison, sans connaitre de souci majeur, c’est amplement positif. »

Vient l’heure des remerciements, et c’est vers son épouse Claire, que vont les premières pensées de Nicolas : « J’aimerais tout d'abord remercier ma femme qui me suit sur les courses. Un grand merci à Ronald et Anouk pour leurs précieux conseils, toute la team 4G, Bastien et Gaëtan pour l’assistance. L’ensemble de mes partenaires, Groupe Ruiz, Renault Castelnaudary, le Duplex, le Comptoir des Halles, Transport Soulet et Fils, GS Méca, Sud Project et Allianz Stéphane Rosset. »

Il est fort probable que ce soit vers le Championnat de France de la Montagne 2ème Division que se dirige Nicolas Granier en 2021 : « Mais rien n’est encore réellement défini. Professionnellement, mes obligations m’empêchent d’envisager une participation au Championnat de France, alors que la 2ème Division me semble jouable. »

Rien n’est arrêté concernant sa monture pour 2021 : « J’ai plusieurs projets en cours. Il n’est pas certain que je reparte avec la Clio, il faut que je finalise tout ça », conclut le pilote audois.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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