Pierre Béal a de bonnes raisons de positiver

En optant pour une Silhouette Volvo TC10 S60 dans le courant de la saison 2017, Pierre Béal savait qu’il allait devoir passer par une phase de mise au point avant de tirer la quintessence de sa belle suédoise. Une multitude de problèmes auxquels s’ajoutait la crise sanitaire, feront perdre énormément de temps à l’Isérois qui a tout de même comme satisfaction de progresser au fil des épreuves.

C’est sur le tracé de Marchampt-en-Beaujolais que la Volvo de Pierre Béal fera sa première apparition en 2017. L’Isérois prenait alors rapidement conscience que si sa nouvelle monture disposait d’un énorme potentiel, un travail d’une rare intensité l’attendait avant de trouver les réglages les mieux adaptés à la course de côte. Mais la saison 2018 n’allait pas lui apporter les satisfactions espérées. A Donzy, une coupure moteur sera à l’origine d’une sortie de route qui occasionnait de gros dommages sur la Volvo. On retrouvait donc Pierre en 2019, toujours au volant de sa Volvo qui, en début de saison, s’avérait selon ses propres mots ’’inconduisible !’’. Malgré tout en concluant sa campagne de France par un podium à Limonest, Pierre Béal pouvait envisager la suite en confiance.

Malheureusement 2020 sera une année blanche durant laquelle il n’aura pas l’occasion de s’installer derrière le volant de sa Volvo TC10 S60 : « La voiture manquait de préparation, la crise liée au Covid réduisait le championnat à seulement trois manifestations, et j’avais trop de boulot pour pouvoir consacrer du temps à la course. Toutes ces raisons font que je n’ai pas roulé en 2020 », explique Pierre.

Un potentiel encore à exploiter
L’année 2020 sera donc consacrée à ce qui devait être initialement une révision du moteur, mais qui se transformera rapidement à un travail nettement plus conséquent : « En démontant pour réviser, je me suis rendu compte que certaines pièces étaient défectueuses et finalement j’ai dû refaire un moteur. Ca ne représente évidemment pas le même investissement tant financièrement que pour ce qui est du temps à consacrer à cette intervention », poursuit Pierre.

Afin de s’assurer que tout était en ordre de marche, c’est sur le circuit de Bresse, qu’avant le début de la saison, Pierre Béal offrait ses premiers tours de roues 2021 à sa Volvo TC10 S60 : « Ça c’était plutôt bien passé, la voiture m’a donné satisfaction, mais l’on sait que les sensations que l’on peut avoir en circuit n’ont rien à voir avec ce que l’on ressent par la suite en course de côte. »

En manque de roulage, sans certitude quant aux réelles performances de sa Volvo TC10 S60, Pierre Béal abordait cette saison sans réelle prétention : « Je voulais avant tout rouler, reprendre mes marques. Il fallait que je me remette dans le bain et que je comprenne où en était l’auto. Je savais donc pertinemment que cette saison 2021 serait une nouvelle fois consacrée à la mise au point de ma voiture. »

Quatre participations et deux podiums !
Ses obligations professionnelles l’empêchant d’être présent à La Pommeraye, c’est sur le tracé de Vuillafans que Pierre Béal débutait sa saison. Et rapidement l’Isérois retrouvait de bonnes sensations : « Mais la pluie a fait son apparition alors que j’avais pu constater que le moteur avait nettement plus de couple. N’ayant jamais roulé sous la pluie dans cette configuration, j’ai préféré limiter les risques. » C’est pour cela que Pierre ne sera pas au départ de la troisième montée de course. Mais le cumul de ses deux meilleures montées lui permettait de terminer le week-end Franc-Comtois sur le podium : « Je ne m’attendais évidemment pas à être troisième, et il est clair que je bénéficie de l’abandon de Ronald (Garcès). Mais c’est toujours très plaisant de monter sur le podium, ça nous a laissé un excellent souvenir et j’ai surtout la satisfaction de retrouver une auto plus compétitive, avec un moteur bien plus performant. »

A Dunières, Pierre allait connaitre un week-end plus difficile avec une sortie de route sur la troisième montée de course : « J’ai été victime d’une casse d’un boulon du demi-train avant gauche qui a entrainé une sortie de route », explique Pierre. « Il m’était impossible de tenir la voiture qui me ramenait vers l’extérieur, et sur une courbe l’avant est rentré d’un seul coup et j’ai tapé le talus. » Si la mécanique ne subissait pas de dégât, en revanche la carrosserie était passablement endommagée : « Pare-chocs, capot, les ailes avant, la voiture a bien souffert dans ce choc. »

C’est ensuite à Chamrousse, à domicile, que l’on retrouvait Pierre Béal qui sur ses terres espérait bien pouvoir se mettre en avant. Mais là encore, un souci mécanique allait l’en empêcher : « Je me suis retrouvé à nouveau avec un boulon de demi-train avant gauche, mais cette fois supérieur, cassé. Comme à Dunières, j’ai bien failli partir à la faute, mais là j’ai pu éviter la sortie. Je suis chanceux, mais je n’ai pas pu faire la dernière montée, et bien évidemment le week-end est frustrant. Après la sortie de Dunières, il fallait que je retrouve la confiance, mais le scénario que j’ai connu à Chamrousse ne m’a pas aidé à me sentir plus à mon aise, bien au contraire. »

A ce stade de la saison Pierre Béal n’avait pas grand-chose à espérait sur le championnat. Il ne lui était pas nécessaire d’engager des frais pour se rendre à Turckheim, et il préférait concentrer ses efforts sur la dernière confrontation de la saison, la Course de Côte de Limonest. Un rendez-vous qui par le passé lui a souvent réussi et sur lequel cette année encore il allait s’illustrer en accrochant la deuxième place du scratch derrière le nouveau Champion de France, Ronald Garcès : « Je suis encore loin d’exploiter le potentiel de la voiture et je signe des chronos qui se rapprochent des meilleurs temps. Donc c’est pour moi très enthousiasmant », confie Pierre. « J’améliore sur chacune des montées et je me suis senti particulièrement à mon aise avec la voiture. Là je suis ’’plus vite’’ qu’avec la BMW M3 GTR. Content ! »

Des résultats prometteurs pour l’avenir
Durant cette saison 2021, Pierre Béal n’aura eu l’occasion de prendre part qu’à quatre courses. Quatre participations qui se soldent par deux podiums : « Le bilan est donc pour moi positif. Je suis en progression, l’auto fonctionne correctement et je sais qu’en travaillant on peut la rendre bien plus performante, c’est plutôt très encourageant. »

Content de sa courte saison, Pierre Béal veut y associer ceux qui lui viennent en aide : « Un immense merci tout d’abord à tous les membres du Team BP Autosport qui me soutiennent sans relâche. Merci à mes partenaires, Autovision à Villefontaine, la Mairie de Saint-Quentin-Fallavier, les Charpentes Industrielles CIMOB, Isolations Ribeiro, le Garage Curt à Chèzeneuve, les Matériaux de Construction SAMSE, D3M, Hanotte Bois et les bien évidemment les Charpentes Béal. Je n’oublie évidemment pas Nathalie, ma compagne, qui me motive à retourner sur les épreuves. C’est toujours très plaisant d’avoir à ses côtés quelqu’un qui comprend votre passion et qui vous incite à la vivre pleinement. »

Pour l’heure, Pierre n’a pas encore débuté le travail de préparation de la saison 2022. Ses efforts viennent pour le moment se joindre à ceux de son équipe, le BP Autosport, qui prépare ardemment les essais qui se dérouleront à Vignieu le dimanche 27 mars : « Nous travaillons une nouvelle fois pour que cette journée d’essais proposée aux pilotes se déroulent dans les meilleures conditions. Mais pour cela, il nous faut disposer de bonnes volontés. Si des passionnés sont intéressés pour s’impliquer dans l’organisation de cet événement qu’ils n’hésitent pas à nous rejoindre, nous les accueillerons avec grand plaisir. »

Le programme sportif de Pierre Béal pour 2022 dépend en grande partie de ses obligations professionnelles : « Je sais qu’il me sera difficile d’être au départ de toutes les manches du championnat, mais si mon boulot me laisse un peu de temps je pense que je prendrai part à plus de la moitié des courses. Je devrais être présent sur les trois premiers rendez-vous : Bagnols-Sabran, le Col Saint-Pierre et Abreschviller, et si tout se passe bien j’essaierai d’étoffer mon calendrier », confie Pierre que l’on retrouvera donc au volant de sa Volvo TC10 S60.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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