Une première saison perturbée par les problèmes

Après quatre saisons passées au volant d’une Saxo VTS, Raphaël Buxeraud faisait le choix en 2019 de découvrir le Championnat avec un Proto BRC. Saison de découverte et d’apprentissage, durant laquelle le Creusois a signé de bons chronos, mais à également connu un lot de problèmes qui ont sérieusement perturbé ses prestations.

Le sage dit qu’il faut savoir dégager les aspects positifs de tout événement… Concernant Raphaël Buxeraud, c’est un divorce qui sera à l’origine de sa rencontre avec la compétition automobile. Une séparation lui laissait en effet du temps libre pour s’adonner à de nouveaux loisirs, et le hasard à voulu que durant la même période, Raphaël se rapproche d’un ami, Marco Gaspar, adepte de sport auto.

A cette époque, c’est au volant d’une Citroën Saxo VTS que Marco Gaspar disputait les Courses de Côte du Limousin et des régions limitrophes. Rapidement, le pilote d’origine portugaise proposait à Raphaël Buxeraud de partager le volant de sa voiture, c’est donc en double monte que notre Creusois prenait part à ses premières courses.

Double monte, puis Saxo en solo…
Fin 2014, a l’issue de sa première saison, Raphaël décidait de voler de ses propres ailes : « J’ai donc fait l’acquisition de la Saxo au volant de laquelle je me sentais plutôt très bien, et j’ai pu rouler seul. L’occasion pour moi de poursuivre sur les épreuves régionales et de m’attaquer à une manche du Championnat de France de la Montagne en m’engageant à Bagnols-Sabran. » Durant quatre ans, Raphaël évoluera avec cette Saxo, et il enchainait alors les succès de classe sur les épreuves régionales et les podiums sur les épreuves nationales.

Pleinement satisfait de cette enrichissante expérience avec la Saxo, Raphaël Buxeraud estimait qu’il était temps de franchir un nouveau cap. Pour la saison 2019, il optait donc pour un Proto BRC et décidait de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne : « Je voulais rouler en CM, sans avoir vraiment arrêté mon choix sur une voiture, et financièrement, le BRC est ce que j’ai trouvé de plus abordable. » Concernant son engagement sur le Championnat, il sera motivé par le souhait de se mettre une contrainte : « En 2018, j’avais beaucoup de travail, et je ne m’étais pas accordé de temps pour participer à des courses. Je me suis dit, qu’en m’engageant sur le Championnat, je m’obligeais à rouler, ne serait-ce que pour honorer mes engagements. »

Avec une nouvelle voiture, et ayant comme handicap de méconnaitre le Championnat, le Creusois n’affichait pas de réelles ambitions au départ de cette saison 2019 : « Je savais que j’allais devoir me confronter au sein du Challenge Open CM à des concurrents nettement plus expérimentés et disposant de voitures plus performantes. Je n’avais donc pas comme prétention de viser les premières places du podium, mais plutôt de découvrir et surtout de prendre du plaisir. »

C’est sur le circuit du Bourbonnais, à l’occasion de la journée d’essais organisée par Nicolas Schatz au mois de mars, que Raphaël Buxeraud s’installait pour la première fois dans l’habitacle de son Proto BRC : « Les sensations étaient bonnes et je pensais sincèrement que j’allais me faire plaisir durant cette saison qui s’annonçait prometteuse. »

Problèmes mécaniques récurrents…
Pour débuter sa campagne de France, Raphaël Buxeraud s’attaquait à un tracé qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter, celui de Bagnols-Sabran. Un parcours sinueux, typé rallye, un terrain compliqué pour prendre ses marques avec une nouvelle auto : « J’ai trouvé que le feeling avec la voiture était plutôt bon, mais je n’étais pas dans le rythme. Ce n’est pas évident avec ce parcours qui comprend quasiment deux courses en une, avec une première partie sinueuse et un final très rapide. Mais pour une première course, j’étais vraiment content. »

Raphaël Buxeraud sera un des animateurs de la campagne de l’Ouest, et on le retrouvait donc à Thèreval – Agneaux. Si le Creusois a apprécié le tracé, en revanche il n’a pas connu un week-end paisible : « Sur cette course j’ai commencé à rencontrer mes premiers soucis mécaniques. J’avais des problèmes de boîte et je trouvais que le comportement de l’auto n’était pas réellement sain. »

Des problèmes qui allaient s’amplifier lors de sa participation à la Course de Côte de La Pommeraye où il terminait la première montée de course sur le toit : « Je ne veux incriminer personne, mais alors que le début du tracé était sec, la route était mouillée sur le final et je n’ai pas eu de drapeau de changement d’adhérence. Je me suis fait surprendre et je suis parti en tonneaux. »

Blessé aux doigts, Raphaël ne pouvait que constater les dégâts occasionnés sur son Proto : « J’ai eu une fracture d’un doigt et je me suis arraché les ongles sur trois autres lorsque ma main est passée par la porte. Pour ce qui est de l’auto, les trains avaient bougé. » Mais il en faut plus pour stopper Raphaël Buxeraud dans son élan : « Mes amis Laurent Lafosse et Florian Bartaire m’ont aidé pour remonter la voiture afin que je puisse prendre part à une autre montée et que je valide mon week-end. C’est vraiment super sympa de leur part. »

Saint Gouëno était pour Raphaël Buxeraud une découverte, et le Creusois n’allait pas affronter l’épreuve bretonne dans les meilleures conditions : « Ce fut pour moi le début d’une série de courses compliquées. La sortie de route de La Pommeraye a endommagé certaines pièces, et elles m’ont lâché petit à petit, de ce fait je ne pouvais rien faire. Alors certes j’ai passé un magnifique week-end grâce à l’ambiance qui règne sur cette épreuve, mais d’un point de vue sportif, je suis passé à côté. »

Ce que Raphaël considère comme un cauchemar allait se poursuivre à Marchampt où la encore, il devait composer avec une multitude de petits pépins : « Je n’arrivais plus à rouler et j’avais alors sincèrement le sentiment de régresser. Je prenais le départ des montées avec la crainte de ce qui allait me lâcher. C’était impossible d’être en confiance, sur ce terrain que je découvrais et sur lequel on trouve des portions rapides. »

Mais la Course de Côte de Dunières allait donner l’occasion à Raphaël Buxeraud de retrouver le sourire : « Pour moi, c’est ma course de l’année ! » n’hésite-t-il pas à dire « Je termine quatrième du CM, si mes souvenirs sont bons à deux dixièmes du podium, vraiment là j’étais bien. J’avais eu l’occasion auparavant de prendre part à une paire d’épreuves régionales, et cela m’avait permis de retrouver la confiance. »

A son calendrier, Raphaël avait inscrit par la suite une autre épreuve régionale, celle de La Tardes : « A la maison, j’ai joué avant tout la sécurité parce que je savais que derrière m’attendaient des épreuves du Championnat. Mais je termine deuxième de classe, dans les chronos du vainqueur, ce qui me va très bien. »

Quand on ne connait pas le Mont-Dore, ce qui était cette année le cas de Raphaël Buxeraud, on ne peut imaginer pires conditions pour une première. Une météo exécrable rendait en effet la visibilité quasi-inexistante : « Je suis passé totalement à côté dans mes choix de pneus en optant systématiquement pour les gommes les moins adaptées au terrain. Cette édition du Mont-Dore était une véritable loterie, je n’ai pas eu le ticket gagnant… Mais je suis tout de même heureux d’avoir pu découvrir cette épreuve, et d’être rentré intact à la maison. »

Raphaël Buxeraud poursuivait sa découverte du Championnat par la Course de Côte de Chamrousse : « Le tracé est magnifique, l’ambiance fabuleuse, c’est vraiment une belle course et je suis content de mon résultat que je qualifierais de correct. J’ai juste commis une petite faute sur la deuxième montée d’essais, mais pour le reste je me suis fait plaisir tout au long du week-end. »

Les animateurs du Championnat de France de la Montagne allaient devoir composer à Turckheim avec une météo peu clémente. Et Raphaël Buxeraud avoue qu’il ne disposait de pneus adaptés pour ce genre de terrain : « De ce fait ce fut un peu compliqué. Mais c’est là encore une course magnifique et je ne regrette pas mon déplacement en Alsace. Pour une première, j’ai tout de même pu me faire plaisir. »

La saison de Raphaël Buxeraud se concluait sur la Course de Côte de Limonest où malheureusement il sera contraint à l’abandon : « Sur la deuxième montée d’essais, le maître-cylindre de freins est resté bloqué en pression à l’avant. Ca ne pardonne pas, et j’ai tiré droit. C’est rageant parce que là je connaissais le tracé, qui de plus convient bien à un BRC. C’est toujours décevant de terminer la saison sur une fausse note. »

Une saison en demi-teinte !
« Pour être honnête, le bilan de cette saison n’est pas très satisfaisant », reconnait Raphaël Buxeraud en toute franchise. « Bien évidemment, ça aurait pu être pire, mais je m’attendais à mieux. Après la sortie de La Pommeraye, j’ai vraiment accumulé les problèmes qui m’ont empêché de rouler librement. Heureusement qu’il y avait les amis sur les courses, sinon je ne sais pas si j’aurais terminé mon programme sur le Championnat. J’ai vraiment eu beaucoup de mal à retrouver de la fiabilité sur la voiture, et un bon mental. »

Ce n’est pas pour autant que Raphaël Buxeraud baisse les bras : « J’envisageais de changer de voiture, mais je pense que ça ne sera pas possible. J’aimerai bien être prêt pour Bagnols-Sabran parce que j’aime cette épreuve, mais rien n’est encore sûr. Je pense que je vais rouler avec le BRC, mais je n’ai pas pour le moment la garantie de prendre part au Championnat. Après Bagnols, je vais essayer de faire Dunières, le Mont-Dore en espérant que ce soit sec, Chamrousse, et pour le reste on verra. »

Avant de tourner la page d’une saison compliquée, Raphaël Buxeraud conclut en remerciant ceux qui l’ont aidé cette année : « Je remercie bien évidemment l’ensemble de mes partenaires, toute l’équipe creusoise composée d’Elodie et Laurent Lafosse et de Florian Bartaire, avec qui j’ai passé de très bons moments et qui furent de précieux soutiens dans les moments difficiles. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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