Deuxième du Challenge Open F2000 au volant de sa Golf

Voilà 25 ans que Michael Gley alterne ses participations entre courses de côte régionales et manches du Championnat de France de la Montagne. Engagé cette saison sur le Challenge Open F2000, il avait comme principale ambition de se faire plaisir. Objectif pleinement atteint, avec en prime une deuxième place qui ne peut que le réjouir.

C’est à la fin des années 80 que Jean-Pierre Gley disputait ses premières courses de côte. Bien évidemment, pour l’adolescent qu’était alors Michael, être au plus près de son père qui assouvissait enfin une passion de longue date, était une évidence. Michael observait, s’imprégnait de cette atmosphère si particulière qui règne au sein de la grande famille des Montagnards, avec le souhait ardent de s’installer au plus tôt derrière le volant.

Conscient qu’il avait transmis la passion à son fils, Jean-Pierre Gley prenait la décision alors que Michael venait de fêter ses 18 ans, de lui confier sa Renault 5 Alpine Turbo et de se tourner vers une autre monture. C’était en 1991, et depuis le Drômois a enchaîné les saisons dans la discipline, alternant entre épreuves régionales et manches du Championnat de France de la Montagne.

Les notions de trajectoires, Michael Gley les avait acquises lorsqu’il participait à des compétitions de vélo dans le cadre des rencontres Ufolep. Il ne lui restait plus qu’à peaufiner son pilotage au fil des ans, pour se construite, saison après saison, un sympathique palmarès.

De la Renault 5 à la Golf GTI
Dès sa deuxième saison, Michael prenait part à des épreuves nationales, toujours au volant de sa Renault 5 Alpine Groupe F qui, sera remplacée en 1994 par une première Volkswagen : « J’ai racheté la Golf GTI Groupe N de Thierry Ressouche », se souvient Michael. « A cette époque j’alternais toujours entre les épreuves régionales et les manches du Championnat, ce qui me permettait d’être notamment au départ de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, de Dunières ou du Mont-Dore. »

En 1998, la Volkswagen laissait place à une Clio Williams groupe N, qui elle-même sera remplacée en 2000 par une Honda Civic VTI Groupe A, puis par une Peugeot 106 engagée en F2000 entre 2002 et 2005 : « En 2006 j’ai fait l’acquisition d’une Renault Clio Ragnotti, et de 2009 à 2011 j’ai eu une Honda Civic Type R, celle-là même avec laquelle évolue aujourd’hui Christophe Demare. A partir de 2012 j’ai couru au volant d’une Alfa-Romeo 147 GTA Cup, et depuis 2016 je dispose de mon actuelle Volkswagen Golf GTI. » On le voit, Michael a animé sans interruption les Courses de Côte de sa région, et les épreuves du Championnat au volant de voitures différentes, mais toujours en Production.

La passion pour le sport auto, Michael la tient de son père. Et si ce dernier s’est partagé entre côte et rallye, Michael est toujours resté fidèle à ses premières amours : « J’adore cette discipline, la convivialité qui y règne, le sens du partage, les week-ends en famille où on retrouve les copains. On passe beaucoup de temps entre nous, et c’est vraiment pour ça que j’apprécie la Course de Côte. »

Après 25 ans de compétition, Michael Gley décidait pour cette saison 2017, de franchir un nouveau cap en s’engageant sur le Championnat dans le cadre d’un Challenge Open : « J’estimais que la Golf avait le potentiel pour viser une bonne place. Je n’envisageais pas de rivaliser avec Jean Turnel qui dispose d’une 306 particulièrement affûtée, et qui lui-même n’a rien perdu de son coup de volant. Mais je me suis dit que c’était un sympathique défi à relever, et je me suis lancé. Dans mon esprit la deuxième place du Challenge Open F2000 était jouable, c’est l’objectif que je me suis donc fixé. »

Satisfait, quel que soit le résultat !
Comme c’est le cas depuis de nombreuses années, Michael était au départ de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du Championnat. Et d’entrée de jeu, le pilote drômois allait se mettre en avant en accrochant la sixième place au scratch et en terminant deuxième du F2000, derrière la Peugeot 206 d’un talentueux régional, Guillaume Peloux : « J’ai un peu galéré avec des pneus qui n’étaient pas à la hauteur sous la pluie. Mais j’étais toutefois mieux que la plupart de mes adversaires. Je suis particulièrement satisfait de ma course, j’en garde un excellent souvenir. »

La satisfaction, c’est un peu le maître-mot chez Michael Gley. Pur amateur, il court avant tout pour le plaisir, et lorsque l’on évoque participations de la saison, quels que soient les résultats et les problèmes qu’il a pu rencontrer, il s’avoue invariablement satisfait. Michael assouvit sa passion, retrouve ses potes, et ne veut surtout pas être contrarié par les petits aléas de la course.

Sur le Col Saint-Pierre, c’est au quatrième rang du Groupe F2000 que l’on retrouvait sa Golf. Devancé par Jean Turnel, Guillaume Peloux et Samuel Durassier, Michael ne boudait pas pour autant son plaisir : « Là encore je suis pleinement satisfait de ma course. Excepté sur la dernière montée où la plupart d’entre nous a connu une panne, tout s’est parfaitement passé. Ce n’est absolument pas grave, l’important c’est que l’on se soit fait vraiment plaisir. »

C’est au même rang que pointait Michael Gley à l’arrivée de la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais où, une nouvelle fois, Jean Turnel s’imposait devant Samuel Durassier et Julien Bayle : « C’est la première épreuve que j’ai disputée la saison passée avec la Golf. Ce que je retiens avant tout c’est l’amélioration de mon chrono, de près de quatre secondes, par rapport à la précédente édition », analyse-t-il. « C’est une course compliquée, très rapide, sur laquelle le moindre loupé sur un freinage se paie cher à l’arrivée. Donc dans mon esprit, je réalise là une belle perf, et j’en suis ravi. »

A Dunières, Michael Gley retrouvait sur sa route celui qu’il considère comme l’homme fort du F2000, Jean Turnel. A l’issue d’une confrontation stimulante, il accroche la deuxième place, à une seconde six de l’un des vétérans du Championnat : « Je ne suis pas super fan du tracé, mais on peut toujours s’y faire plaisir. En fait, lorsque l’on va à Dunières, on sait que l’on va manquer de grip, donc on s’adapte. »

Au Mont-Dore, Michael montait sur la troisième marche du podium du F2000, une nouvelle fois devancé par Samuel Durassier et Jean Turnel. Et s’il accepte avec fatalisme sa position face à des pilotes disposant d’autos plus performantes, il reconnait que cette édition du Mont-Dore sera marquée par une petite déception : « Je ne pensais pas en prendre autant », reconnait-il. « Sur la partie centrale, où s’enchainent les virages, je n’étais pas bien, je n’étais jamais sur le bon rapport. Mais bon, pas de quoi se formaliser, rien de bien grave. »

La Course de Côte de Chamrousse allait donner l’occasion à Michael Gley de livrer un beau combat à Samuel Durassier pour la victoire en F2000. Et si au final le pilote de la Honda Civic s’impose, ce n’est qu’avec trois dixièmes d’avance : « A l’issue de la deuxième montée je pointais en tête, et j’espérais qu’il ne parviendrait pas à me passer devant. Mais à ce moment-là, alors qu’on arrivait en fin de saison, au niveau budget c’était compliqué de chausser des gommes neuves. Dans ces conditions, il était difficile de contrer un adversaire tel que lui », explique-t-il. « Après, je reconnais que nous avons une nouvelle fois passé un excellent week-end dans les Alpes. »

La saison de Michael Gley sur le Championnat de France de la Montagne allait se conclure par une victoire, à Limonest, où il impose sa Volkswagen Golf GTI en F2000. Pour 28 millièmes de secondes, il devance la Honda de Samuel Durassier : « Je n’avais pas la possibilité d’acheter des pneus neufs, donc j’ai interverti les pneus avant et arrières » lâche-t-il dans un grand éclat de rire. « C’est la seule solution que j’avais pour essayer de l’emporter, et ça a fonctionné. C’est sympa de terminer la saison par une victoire, sur un tracé que j’apprécie. »

Comme c’est le cas depuis qu’il a débuté derrière le volant, Michael a une nouvelle fois cette saison alternait entre son programme sur le championnat et épreuves régionales. Des participations qui lui ont permis de décrocher son ticket pour la Finale de la Coupe de France disputée à Quillan, et sur laquelle il termine sur le podium du F2000 : « C’est magique ! Une magnifique épreuve que celle de Quillan. J’étais déjà au départ au mois de mai, sur l’épreuve comptant pour la 2ème division, et j’avais déjà accroché la troisième marche du podium. Sur la Finale, j’améliore mon chrono de presque trois secondes, c’était génial, je me suis vraiment fait plaisir. »

Pour un pilote qui avait comme prétention première de savourer chaque instant, le bilan de sa saison ne peut être que largement positif, tant Michael Gley s’est fait plaisir tout au long de cette année 2017 : « Je me suis vraiment amusé tout au long de la saison, c’était génial. On a passé des moments inoubliables avec la famille, et à ce titre je voudrais remercier Agnès mon épouse, et mes filles Madeline et Elisabelle. Un grand merci aux copains, Ronald Garcès, Vivien Tonon, et tous ceux qui nous accompagnent sur les épreuves. J’ai passé grâce à eux une super saison et j’aimerais beaucoup renouveler l’expérience. »

Il y a donc de fortes chances que l’on retrouve l’an prochain Michael Gley sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Son programme n’est pas encore totalement déterminé, « mais il devrait ressembler à celui de cette année. » Rien n’est encore totalement défini en ce qui concerne la voiture, puisque la Volkswagen Golf GTI est à la vente : « Si elle trouve acquéreur, je repartirai avec une nouvelle auto, sinon je referai une campagne avec la Golf. Nous verrons bien… »

Propos recueillis par Bruno Valette


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