
En s’imposant, à l’issue de combats épiques, sur dix des douze manches du championnat, Marc Pernot remporte au volant de sa Nova-Proto NP-01 un second titre consécutif de Champion de France de la Montagne.
L’histoire de l’implication de la famille Pernot en course de côte se conjugue avec l’histoire du Championnat de France de la Montagne. Avant que Marc et son frère Etienne ne viennent affronter les tracés des manches du CFM, Georges leur grand-père, puis Eric leur père, avaient eu l’occasion de s’illustrer dans la discipline.
A la fin des années 2010, les frères Pernot faisaient leur premières apparitions sur des épreuves régionales et d’entrée de jeu marquaient les esprits par des prestations de haut vol. A tel point qu’en 2019 Marc figurera parmi les pilotes nommés pour l’attribution de ''l’Espoir de l’année Echappement''. En 2021, les frères Pernot s’engageaient sur le Championnat de France de la Montagne en se partageant les volants d’une Norma 2 litres et d’une Formule Renault. A l’issue de cette saison Marc Pernot remportait le ''Trophée Lionel Régal'' récompensant le meilleur pilote de moins de 25 ans. En 2022, alors qu’Etienne relançait la Norma familiale sur le championnat, son cadet s’installait derrière le volant d’une Tatuus Formula Master. En fin de saison, les frères Pernot réalisaient un doublé historique sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, où Marc s’imposait devant son frère.
En 2023, Marc Pernot franchissait une nouvelle étape en intégrant la catégorie reine de la discipline, la classe E2-SC/3. Le Franc-Comtois se familiarisait rapidement avec sa Nova-Proto NP-01 qu’il plaçait à dix reprises sur le podium des épreuves du championnat pour finalement se classer troisième de la catégorie Sport. On l’a vu, Marc apprend vite, il ne lui faudra qu’un laps de temps très court pour maîtriser les subtilités des épreuves du championnat et cerner parfaitement le maniement de sa Nova-Proto. A son volant, il remportait en 2024 huit manches du championnat pour coiffer en fin de saison une première couronne de Champion de France de la Montagne.
Un second titre comme objectif !
C’est avec la ferme intention de conserver son titre que Marc Pernot repartait en 2025 sur une nouvelle campagne de France, toujours au volant de sa Nova-Proto NP-01 : « On ne peut pas espérer plus performant comme voiture », débute le Franc-Comtois. « Durant l’intersaison la voiture a bénéficié de réelles évolutions du côté de l’aérodynamisme, des trains roulants et de l’électronique, et je savais disposer d’une auto encore plus compétitive que lors de la précédente saison. »
Le professionnalisme dont fait preuve l’entreprise Nova-Proto ne laisse aucun doute sur les aptitudes à apporter des évolutions les plus pertinentes. C’est donc en totale confiance que Marc Pernot pouvait aborder la saison : « On s’est contenté de faire une séance d’essais, histoire de retrouver mes marques et de me remettre dans le bain. Sur circuit il est difficile de se faire une idée juste de la manière dont va se comporter la voiture sur une route de montagne, mais le feeling était une nouvelle fois excellent. »
Si le seul objectif de Marc Pernot était de conserver son titre, le Franc-Comtois gardait à l’esprit que la mission s’annonçait ardue : « Nous savions que nous allions être confrontés à forte opposition. Nos adversaires n’allaient pas manquer eux aussi d’apporter des évolutions à leurs voitures. Face à des pilotes talentueux on s’attendait à de belles bagarres. »
En début de saison 2025, Marc Pernot allait accumuler les succès. Mais si aux regards des observateurs sa domination paraissait flagrante, elle se dessinera aux prix d’énormes efforts et d’une ténacité sans faille. Pour vaincre, Marc devra déployer l’ensemble de son talent et s’appuyer sur les compétences et la réactivité du constructeur béarnais qui lui assurait de disposer d’une Nova Proto NP-01 particulièrement performante… « Dans mon esprit, j’avais dessiné un scénario où j’estimais que sur certaines courses je pouvais gagner, qu’ailleurs ça allait être nettement plus difficile et qu’il me fallait viser le podium. Pour moi on allait devoir attendre Limonest pour faire les comptes », estimait le Franc-Comtois… Retour sur une saison âprement disputée !

Les débats s’ouvraient sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran sur laquelle Marc Pernot ne donnait pas cher de ses chances pour la victoire : « Clairement je pensais qu’en étant réaliste je pouvais prétendre à la deuxième place, même si en tant que compétiteur je savais que j’allais tout donner pour accrocher la victoire », analyse Marc. « On devait encore régler nos nouveaux amortisseurs, peaufiner certains réglages, et finalement j’ai fait ma course sans me mettre la pression, en cherchant à progresser au fil des montées. D’autant que j’avais terminé la saison précédente sur une mauvaise note en sortant de la route à Limonest. Je voulais avant tout effacer ce mauvais souvenir et donc faire preuve d’une certaine prudence sur ce premier rendez-vous. » Rapidement Marc se sentira à son aise sur le tracé gardois et même s’il est moins rapide d’un dixième par rapport à la précédente édition, il parvenait à s’imposer : « Les conditions de route n’étaient pas au top, pas évident et j’avoue que j’étais très content de m’imposer et de battre Fabien à Sabran c’était pour moi très bon moralement. »
La Course de Côte de Saint-Jean-du-Gard – Col Saint-Pierre est pour Marc Pernot ''SON'' rendez-vous de la saison. Le Franc-Comtois apprécie particulièrement le tracé cévenol est l’aborde avec une motivation décuplée : « C’est la course que je veux gagner, celle qu’il faut impérativement inscrite à son palmarès », estime-t-il. « J’avais bien roulé l’année dernière et j’avais en tête le record de la manche française signé par Geoffrey (Schatz) en 2'14''2, et le record européen de Christian Merli en 2'13''4. C’était selon moi des objectifs qui étaient atteignables puisque samedi soir, sur la première montée de course, je signe un 2'14''776. S’il n’y avait pas eu la pluie dimanche j’aurais certainement été en mesure de battre ces records. » Faute de record Marc se contentera d’une victoire, la deuxième de la saison : « Un peu frustré de ne pas avoir pu réaliser un nouveau record sur le Saint-Pierre, qui sans prétention était à mon sens accessible, mais bien évidemment satisfait de l’emporter. »
En signant quatre montées de course en 0'46'', Marc Pernot faisait preuve d’une parfaite régularité sur le tracé d’Abreschviller. Une régularité qui l’amenait à la victoire : « Ce n’est pas le tracé le plus attractif de la saison, mais j’ai la satisfaction d’avoir amélioré le record à plusieurs reprises pour finalement établir un nouveau record en 0'46''386. Nous avions abaissé l’aéro de la voiture par rapport à la précédente édition, et l’on voit que ça se ressent sur ce type de tracé. Je crois me souvenir que l’on augmente notre vitesse de dix ou douze km/h. »
La campagne de l’Ouest débutait par un nouveau succès sur le tracé Normand d’Hébécrevon : « C’est une course que j’ai toujours du mal à appréhender, je ne me sens pas super à mon aise là-bas », avoue Marc. « J’ai pu dérouler un bon week-end, sans parvenir à établir un nouveau record, mais j’avoue que je n’ai pas pris de risques démesurés sur cette manche. Je n’ai pas chaussé de pneus neufs sur ce meeting. Je parviens à m’imposer sur les quatre montées de course, de quoi être pleinement satisfait. »
On évoquait les gros efforts déployés par Marc Pernot pour conserver les commandes, ce sera le cas à La Pommeraye où durant l’essentiel du week-end c’est Fabien Bourgeon qui pointait au sommet de la hiérarchie : « Je parviens à m’imposer en battant sur l’avant dernière montée le record que détenait Geoffrey (Schatz) et Fabien était à quelques centièmes. Sur la dernière ascension je pense que je réalise la montée la plus aboutie de ma jeune carrière, et je prends conscience que je bats le record de quatre dixièmes, ce qui est énorme sur un tracé aussi court que celui de La Pommeraye. J’ai ressenti dans la voiture que j’avais fait le job et l’émotion était forte quand j’ai vu que cela signifiait une nouvelle victoire. Lorsqu’à deux montées de la fin tu vois que tu as du mal à revenir, tu finis par accepter la deuxième place. Et quand finalement tu accroches la victoire, c’est fort émotionnellement », confie Marc qui établit un nouveau record du tracé angevin en 49''244.
Marc Pernot ne cache pas son attrait pour la Course de Côte de Saint Gouëno : « Je l’ai découverte en 2023 et je reviens chaque année en Bretagne avec grand plaisir. Le tracé me convient parfaitement et je suis performant sur cette épreuve. Dimanche matin j’établis un nouveau record en 1'11''834, ce qui m’offre une petite marge d’avance sur mes poursuivants et qui me permet par la suite de dérouler. Victoire et record, on était sur une bonne dynamique pour attaquer la seconde partie de saison. »
La série ininterrompue de victoires se poursuivait à Marchampt où Marc Pernot imposait une nouvelle fois sa Nova-Proto NP-01 en établissant là encore un nouveau record du tracé en 1'27''489 : « Je savais que Fabien (Bourgeon) apprécie particulièrement cette épreuve alors que moi ce n’est pas celle que je préfère. Je m’attendais donc à un combat difficile car même si j’avais déjà six victoires à mon actif rien n’était joué et que je me devais d’être performant. Finalement tout s’est bien passé pour moi et je repars du Beaujolais avec l’énorme satisfaction de signer un record sur un terrain qui n’est pas mon préféré, et une septième victoire consécutive. »
En débutant la seconde partie de saison, il est clair qu’un nouvel objectif se présentait au Champion de France en titre. Invaincu jusqu’alors Marc pouvait envisager de le rester jusqu’à la fin de saison en imposant sa Nova-Proto NP-01 sur les douze manches du championnat : « Je ne vais pas cacher que j’y songeais, tout en sachant que le défi allait être de taille. »

La saison se poursuivait à Vuillafans, la course à domicile pour le pilote d’Ornans qui réside à quelques kilomètres du tracé Franc-Comtois. Mais sur ses terres, Marc allait avoir dû mal à contrer les attaques d’un Fabien Bourgeon particulièrement en verve : « J’ai presque fini par me résigner. J’ai commis une grosse erreur stratégique de pneus sur la deuxième montée du dimanche et je prends huit dixièmes dans les dents. Là je me dis que je vais devoir me contenter de la deuxième place. C’est rageant que ça arrive à la maison… Et puis la température descendait et on pensait qu’en mettant les Pirelli rouges, comme Fabien (Bourgeon) et Max (Dojat), on pouvait encore améliorer. La pression était énorme parce qu’il y avait sept dixièmes d’écart entre Fabien et moi, et je n’avais donc d’autre choix que de jeter toutes mes forces dans la bataille. Je parviens à faire une belle montée, pas exceptionnelle, mais rapide. Quand je passe la ligne d’arrivée et que je vois mon chrono je me dis que c’est pas mal mais certainement pas suffisant. Mais finalement Fabien n’améliorera pas et je m’impose avec trois dixièmes au cumul… Franchement c’est la plus belle victoire de ma carrière, émotionnellement très fort parce qu’on y croyait vraiment plus. C’était juste extraordinaire. »
A Dunières un nouvel adversaire allait donner du fil à retordre au Champion de France. Car si Marc parvenait à remporter l’épreuve auvergnate, ce n’est qu’avec 148 millièmes d’avance sur Maxime Dojat : « A l’heure d’aborder Dunières, je ne me faisais pas d’illusion sur le classement final. « Ce n’est pas le tracé qui convient le mieux à ma voiture et à moi-même et je me disais on verra bien si je fais deux, trois, voire quatre », sourit Marc. « Malgré tout je parviens à être rapide d’entrée de jeu et je gagne une seconde entre ma meilleure montée d’essais et ma meilleure montée de course, ce qui est très peu. Mais j’ai été constant et j’avoue que Max (Dojat) méritait amplement la victoire puisqu’il réalise le meilleur chrono du week-end. Je l’emporte au cumul, c’est comme ça, mais vraiment bravo à lui. »
La victoire à Dunières permettait à Marc Pernot d’avoir l’assurance de conserver son titre. A ce stade de la saison, le Franc-Comtois disposait d’une avance que ses adversaires ne pouvaient mathématiquement plus combler. C’est donc sans pression qu’il retrouvait le Mont-Dore où pour la première fois de la saison il allait devoir céder face aux attaques de Fabien Bourgeon : « Je pense qu’inconsciemment, en ayant le titre en poche, on relâche un peu la pression. Mais cela n’explique pas entièrement pourquoi je ne suis pas parvenu à m’imposer », reconnait Marc. « Nous avons voulu tester de nouveaux réglages et nous nous sommes peut-être un peu perdus sur une course qui cette année n’offrait pas le même niveau de grip que lors de la précédente édition. Je n’étais pas en confiance et je me suis plus battu avec la voiture qu’avec le chrono. Je me suis rapproché à la dernière montée en revenant à des réglages plus conventionnels, mais ce fut un week-end frustrant parce que c’est une course que j’apprécie et sur laquelle je suis en principe plutôt à mon avantage. »
Un magnifique duel attendait Marc Pernot à Turckheim où Corentin Starck se présentait en adversaire valeureux. Le Franc-Comtois livrait un combat intense au Belge avant qu’une casse de pompe à huile ne l’empêche de défendre ses chances sur la dernière ascension du week-end alsacien : « Je pense que ce fut pour moi le week-end le plus frustrant de la saison » confie le Champion de France. « Je savais que Coco (Corentin Starck) allait être un gros client parce que c’est un pilote talentueux autant qu’un mec super sympa… C’est une course que j’aime bien, mais samedi je n’étais pas du tout dedans et je termine la journée un peu déprimé parce que je n’étais pas dans mes chronos de l’année dernière. »
« Dimanche je me rebooste et je me relance avec les pneus violets, peut-être pas les mieux adaptés au tracé mais ceux qui me mettaient le plus en confiance. Là je fais une belle montée en 2'23''164, ce qui est mon meilleur chrono à Turckheim, et je me dis que finalement c’est jouable et que je peux aller chercher la gagne. Avec Coco on passe tous les deux en pneus rouges pour jouer la victoire sur les deux dernières montées. Malheureusement sur la deuxième montée du dimanche, j’ai une alerte au tableau de bord qui annonce un problème sur la pompe à huile, ce qui me déconcentre et je fais donc un moins bon chrono que le matin. Ma course s’arrêtera là parce qu’à cause de la pompe à huile je ne serai pas au départ de la dernière montée », explique Marc qui termine deuxième à seulement six dixièmes de Corentin Starck. « C’est frustrant parce que je pense que sur cette épreuve il y avait la place pour aller chercher un nouveau record. »
Le Champion de France 2024 et 2025 concluait la saison en ayant le panache, malgré une météo déplorable, de s’imposer sur l’ensemble des montées de la dernière confrontation de la saison, la Course de Côte de Limonest : « J’abordais Limonest comme Dunières, en sachant que ce n’est pas un tracé sur lequel je peux afficher des ambitions sereines. Finalement nous avons opté pour de très bons réglages et j’ai été très performant dès les essais. Après il a fallu composer avec des montées sur le sec, d’autres sous la pluie, d’autres sur un terrain qui s’asséchait par endroits. Ce fut un week-end difficile, sur une épreuve sur laquelle j’étais sorti l’an dernier, et au final je suis très content de terminer la saison sur un succès après avoir laissé échapper deux victoires. »
Dix victoires et un second titres
En ayant imposé sa Nova-Proto NP-01 sur dix des douze épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne et en ayant terminé deuxième sur les deux autres manches, Marc Pernot réalise une saison exemplaire. Une saison qui se conclut pour le Franc-Comtois par un second titre consécutif de Champion de France de la Montagne : « Les dix victoires de la saison ne reflètent pas le combat intense que nous avons dû mener. Si d’un point de vue extérieur, certains pensent que nous avons connu une saison facile durant laquelle nous avons dominé les débats, je peux vous assurer que derrière le volant je ne vivais pas les choses de la même manière. J’ai certes remporté dix des douze manches, mais pour cela il a fallu réellement aller au bout de moi-même », analyse Marc. « Je retiendrai que nous avons su bien travailler sur la voiture, faire preuve à la fois de compétitivité et de fiabilité. Nous avons été parfaitement épaulés par l’équipe Nova-Proto et par Emap pour ce qui concerne le moteur. Je signe quatre records sur les épreuves, d’autres nous échappent pour des détails, mais il est clair que nous avons été performants et que ce nouveau titre n’est pas gagné par hasard, on s’est vraiment battus ! »

Comme l’an dernier, Marc Pernot tient à partager son titre avec ceux qui l’ont soutenu dans la quête de cette couronne de champion : « Un immense merci à ma famille et l’ensemble de mes proches qui me suivent en permanence. Un grand merci également à mes partenaire à Motul, LONI, Réseau France Immobilier, Saône Diffusion, AXA Ornans, l’Imprimeur Simon, V and B Belfort, ATE Espace Bureautique et Transport Achat, Restaurant les Oliviers à Montgesoye, De Giorgi Constructions, JB2P, ACS Racing Tony Hubert, Mon Prêt Facile, Atelier de Coiffure Olivier, City Car Dépannage, EMV Carrosserie. Merci infiniment à Norbert (Santos) et Guillem (Roux) de Nova-Proto qui sont toujours à nos côtés pour nous accompagner sur les épreuves, ainsi qu’à Arnaud (Mounier) et Séverine (Labaune) d’Emap également présents à nos côtés. Ce sont des passionnés avec qui nous partageons de bons moments de sport mais également les succès. »
En 2026, Marc Pernot repartira pour une nouvelle campagne de France avec la ferme intention de d’ajouter un troisième titre de Champion de France à son palmarès : « Je vais me relancer avec une nouvelle Nova-Proto NP-01 puisque celle dont je disposais cette année est vendue. Je bénéficierai d’une nouvelle auto que nous alignerons sur l’ensemble des épreuves du championnat. » Difficile de savoir qui, à cinq mois du coup d’envoi de la saison 2026, se présentera comme adversaire de Marc Pernot, mais il est clair que le Franc-Comtois sera un des favoris à sa propre succession.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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