Troisième du Challenge Open CM

Au volant d’un TracKing bénéficiant d’un moteur nouvelle génération, Simon Taponard avait comme principal objectif d’améliorer les chronos qu’il avait pu signer lors des précédentes saisons. Objectif atteint avec en prime une troisième place sur un Challenge Open CM particulièrement disputé cette année.

C’est au volant d’une BMW 323 I engagée sur le Championnat de France de la Montagne des Véhicules Historiques de Compétition que Simon Taponard faisait ses premières armes derrière le volant. Une première saison, en 2016, qui se conclura par une victoire dans le Groupe Avenir… Par la suite, l’Aindinois se tournait vers le championnat moderne qu’il abordait au volant d’un TracKing. Depuis 2017, Simon reste fidèle à ce Proto avec lequel il s’est illustré dans le cadre du Challenge Open CM. Deuxième du Challenge en 2018 et 2019, il se classait au quatrième rang à l’issue de la courte saison 2020 passablement perturbée par la crise sanitaire.

En 2021, Simon Taponard devait initialement s’engager sur le Championnat de France de la Montagne, avant qu’une casse ne l’oblige à revoir ses plans : « A l’issue de la saison 2020 qui s’est conclut pour moi à Limonest, nous avions décidé de réviser le moteur du TracKing que nous n’avions pas touché depuis 2018 », rappelle Simon. Mais alors qu’il prenait part à une séance d’essais sur le circuit du Bourbonnais à l’occasion de la journée des Montagnards, son moteur rendait l’âme : « Nous sommes donc partis à la recherche d’un nouveau moteur, en essayant de trouver un moteur d’ancienne génération afin d’éviter de faire des modifications de châssis à une quinzaine de jours du coup d’envoi de la saison. »

Il s’avérait alors très difficile de trouver un nouveau groupe propulseur, et Simon devait se rendre à l’évidence… Sa campagne 2021 semblait compromise. Finalement il pourra prendre part aux trois dernières manches de la saison puisqu’on le retrouvait à Chamrousse, Turckheim et Limonest : « A Turckheim, j’ai été victime d’une touchette lors des essais, ce qui a contraint ma sœur a aller récupérer des pièces avant que nous puissions travailler durant une partie de la nuit afin d’être au départ le dimanche. Je voulais impérativement rouler, pour accumuler des kilomètres et pour ne pas terminer la saison sur une mauvaise note. Et de ce fait le week-end suivant nous étions à Limonest. »

Nouvelle motorisation pour la saison 2022
Ses participations lors de la saison 2021 faisaient prendre conscience à Simon Taponard que de plus en plus de Protos engagés en CM disposaient de moteurs nouvelle génération. Pour rester concurrentiel, il se devait lui aussi d’opter pour une mécanique plus récente : « Ce que l’on appelle nouvelle génération se sont les moteurs fabriqués depuis 2018. Ils développent plus de puissance et sont de ce fait plus performants. Nous avons donc fait le choix d’intégrer dans le TracKing un nouveau moteur parce que cela semblait indispensable. » Restait à savoir s’il était plus judicieux d’opter pour un BMW ou pour un Suzuki : « Sur le papier, le BMW présente des performances supérieures au Suzuki. Mais la gestion électronique est plus facile et les coûts plus abordables sur le Suzuki. Nous avons donc fait le choix de la raison et nous sommes tournés vers une mécanique japonaise. »

Des choix tardifs qui ne permettaient pas à Simon Taponard de mener à bien des essais préparatoires, puisqu’il récupérera son TracKing la veille de se rendre à Bagnols-Sabran. Les changements apportés au TracKing plongeaient Simon dans l’inconnue en ce qui concerne les performances de sa monture, ce qui l’empêchait d’afficher des objectifs précis : « Cette saison la concurrence était vraiment importante, d’un haut niveau, et humblement je voulais avant tout faire mieux que ce que j’avais pu faire précédemment en ce qui concerne mes propres chronos. Après, je savais qu’il serait difficile de jouer devant, mais je ne désespérais pas d’évoluer et de me rapprocher de la tête de la classe. »

En récupérant son TracKing à la veille de Bagnols-Sabran, Simon Taponard n’abordait pas la manche d’ouverture de la saison dans les meilleures conditions : « Sans roulage préalable l’approche était un peu compliquée. Et je devais composer avec une méconnaissance du moteur qui demande un temps d’adaptation. Clairement, cette épreuve servait plus de tests grandeurs natures que de véritable course », reconnait Simon qui de plus se devait d’être sur la réserve : « J’ai changé de travail durant l’intersaison, et il était hors de question que je mette à mal mes engagements professionnels à cause d’une sortie de route. Je devais impérativement être sur pied le dimanche soir. Je devais donc bien rouler sans commettre d’erreur », analyse Simon.

« Je suis passé à côté du Saint-Pierre », estime Simon. « Sabran c’était une séance d’essais, et sur le Col Saint-Pierre ça restait encore compliqué. Je ne suis pas parvenu à améliorer mes chronos. C’est décevant, mais il est évident que le manque de roulage et l’adaptation au nouveau moteur rendait encore l’approche difficile. »

C’est ensuite sur la Course de Côte de La Pommeraye que l’on retrouvait Simon Taponard. En Anjou il positionnait son TracKing au quatrième rang de sa classe : « C’est vraiment la première course de la saison durant laquelle j’étais bien dans l’auto. J’étais content de moi, mais j’ai pris la mesure du niveau de la classe cette année. J’ai compris que pour bien figurer en CM il allait falloir performer très fort. Ca annonçait de beaux combats pour la suite, ce qui est toujours passionnant », reconnait-il. « J’ai donc passé un super week-end, sans encombre, avec autour de moi une équipe parfaitement rodée. »

Simon allait connaitre un nouveau week-end prolifique à Saint Gouëno où, comme à La Pommeraye, il accrochait la quatrième place du CM : « On s’est bien bagarré avec Anthony (Darand), en s’échangeant nos places tout au long du week-end. Au final il termine devant, Jean-Marc (Tissot) poussait derrière, et c’était vraiment top de se battre à coup de dixièmes. Et puis c’est une épreuve que j’apprécie particulièrement, sur laquelle on est toujours très bien accueillis. »

A Vuillafans, Simon Taponard signait sa meilleure performance de la saison en accrochant la deuxième place du CM derrière un autre TracKing, celui de Maxime Dojat : « Là, vraiment, les planètes étaient parfaitement alignées, tout était en place pour que le week-end soit une réussite. J’étais bien entouré, je pouvais rouler dans les meilleures conditions, nous avons vraiment passé un super week-end. »

Les premières montées d’essais sur la Course de Côte de Dunières ne donnaient pas satisfaction à un Simon Taponard assez éloigné de ce qu’il avait l’habitude de faire sur l’épreuve auvergnate : « C’était un peu incompréhensible. Et samedi soir, à l’issue des essais, j’ai visionné mes caméras embarquées en compagnie de David Guillaumard. Il m’a dit qu’à plusieurs endroits je n’étais pas sur le bon rapport, et qu’il fallait que j’opte pour d’autres rapports de boîte de vitesses. Nous avons fait les changements dans la soirée, mais de ce fait je me relançais dimanche en étant privé des repères que l’on enregistre normalement lors des essais. Même si j’étais mieux, en ayant loupé ma journée du samedi j’avais trop de retard pour espérer bien faire. »

Cinquième du CM à Dunières, c’est également à la cinquième place de cette même classe que l’on retrouvait Simon Taponard à l’arrivée de Marchampt-en-Beaujolais : « Le week-end c’est plutôt bien passé. Je suis un peu déçu du résultat final mais content pour Julien Adoir qui nous a rejoint avec un TracKing, et qui réalise une bonne performance en terminant troisième. »

En plus d’être un monument, le Mont-Dore proposait cette saison un énorme plateau qui obligeait les animateurs de la classe CM à puiser dans les derniers retranchements pour se mettre en valeur : « Dans l’ensemble ça se passe bien sur une épreuve qui ne m’a pas toujours souri, et sur laquelle j’ai été victime de sorties de routes dans le passé. Mais cette année je me suis fait réellement plaisir sur ce tracé que j’affectionne. La météo était clémente, tout était réuni pour que je me fasse vraiment plaisir, d’autant que mes chronos étaient en amélioration par rapport aux précédentes éditions. »

Simon Taponard allait connaitre un nouveau week-end positif à Chamrousse, malheureusement entaché par la sortie de route de Damien Chamberod : « L’accident de Damien nous a bien refroidi et face à ce genre d’événement le résultat importe peu. J’ai une pensée particulière pour Damien et pour son entourage et j’espère vraiment que nous le retrouverons très bientôt. »

La saison de Simon Taponard prenait fin sur la Course de Côte de Turckheim où il plaçait une nouvelle fois son TracKing au cinquième rang d’une classe CM âprement disputée : « Au moment de prendre le départ de Turckheim, le voiture était vendue. De ce fait j’ai abordé ce rendez-vous sans pression et sans prendre le moindre risque. Je savais que je n’avais pas le droit à l’erreur, et même sans attaquer à outrance, j’ai pris énormément de plaisir sur un magnifique tracé long de six kilomètres. C’est à mon sens un des plus beaux tracés du championnat. »

Troisième du Challenge Open CM
A l’heure de faire les comptes, c’est sur le podium du Challenge Open CM que l’on retrouve Simon Taponard en cette fin de saison. Une troisième place qui lui convient parfaitement : « Le bilan est largement positif ne serait-ce que parce que nous n’avons rencontré aucun souci mécanique sur la voiture. Les quelques petits pépins que nous avons pu rencontrer n’ont eu aucune incidence sur mes courses, et de plus je n’ai commis aucune erreur », analyse Simon. « Des saisons comme celle-là ne peuvent que me motiver à revenir, d’autant que j’étais entouré d’une équipe qui a su parfaitement gérer dans tous les domaines, c’était du pur bonheur ! »

Simon retiendra également de cette saison la pugnacité des pilotes engagés en CM : « Quel que soit le niveau, tous les pilotes ont fait preuve d’une incroyable combativité, d’une exceptionnelle implication, chacun a donné le meilleur de lui-même. Et puis l’ambiance était géniale, avec une entente parfaite entre tous. »

S’il est seul au volant de son TracKing, Simon Taponard n’oublie pas que ses performances sont le fruit de l’engagement de gens qui l’entourent et le soutiennent : « La course de côte est un sport à la fois individuel et d'équipe puisqu’il est indispensable d'avoir une équipe organisée et passionnée pour obtenir toutes les bonnes conditions pour rouler. Il est important d'être bien entouré dans une ambiance positive pour aborder les épreuves sereinement. Pour l'aspect mécanique et assistance, Sam s'est investi sur toutes les épreuves d'une main de maitre et je l'en félicite, on a passé de super moments et il a tout géré. Nous avons aussi partagé de bons moments de convivialité sous la structure de Didier Chaumont que je remercie pour sa confiance. Emilie, ma chérie s'est également parfaitement bien occupée de l'intendance. Mes remerciements vont également vers mes partenaires qui sont notre constructeur Bourgeon Concept, la société Hyléance / Millet Forestier spécialisée dans la fabrication de pièces plastiques à Lavans-lès-Saint-Claude (39) et Ceyzériat (01), la boulangerie Au Pétrin des Saveurs à Montluel (01) et la société Espace Automobile spécialisée dans la vente de pièces et accessoires pour le sport automobile à Saint-Julien-en-Genevois (74). Je tiens à remercier l'écurie du Mené pour l'accueil qui nous a été réservé ainsi que pour nous avoir mis en avant cette année. Je salue la motivation des organisateurs, bénévoles et médias ainsi que leur travail. Je n'oublie pas mon père pour tout ce qu'il fait pour notre passion commune, et les amis qui viennent nous encourager sur les épreuves, c'est toujours fort appréciable. Enfin sans les copains de classe, il n'y aurait pas d'aussi belles bagarres, ce qui a donné une belle saison 2022 ! »

S’il veut courir dans de bonnes conditions, Simon Taponard sait qu’il va devoir revoir certains aspects logistiques : « Ma voiture est entreposée à 150 kilomètres de chez moi, ce n’est pas idéal. Il va falloir revoir certaines choses et l’année prochaine on va donc faire l’impasse sur le Championnat de France de la Montagne pour mettre en place des solutions pérennes. » Simon ne restera pas inactif pour autant et a bien l’intention d’être derrière le volant : « Je dispose d’un Kart 125 cm3 avec lequel je vais rouler en loisir pour ne pas perdre la main. Je vais également essayer de faire quelques courses en circuit, en 2 litres, avec si possible un peu de coaching pour parfaire mon pilotage. L’objectif est d’accroitre mes performances. » Pour ce qui est de la course de côte, il se pourrait que l’on retrouve Simon sur quelques épreuves, au volant de la Martini de Jean-François, son papa, qui roule en Vhc : « Rien n’est encore arrêté, mais mon objectif est d’être au volant de différentes voitures pour progresser », conclut Simon que l’on retrouvera sans aucun doute sur le Championnat de France de la Montagne.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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