Et un 9ème Trophée FFSA du Groupe N

C’est un défi de taille que s’est lancé Pascal Cat en 2016, celui de troquer une BMW M3 dont l’efficacité et la fiabilité ont largement fait leurs preuves, contre une toute nouvelle Mégane R.S. Malgré le nécessaire temps d’adaptation et de mise au point de sa Renault, Pascal n’a pas manqué de poursuivre sa quête de titres. Ce sera encore le cas à l’issue de cette saison 2019, qui le voit remporter son 9ème Trophée FFSA du Groupe N, et par la même occasion le Challenge Open N/4.

Recordman de victoires en Groupe N, référence parmi les Montagnard dans la catégorie, Pascal Cat a accumulé les succès au volant de sa vénérables BMW M3. Mais le pilote est homme de défis, et dans son esprit, l’évolution du groupe qui lui est cher passait par l’arrivée de nouveaux modèles. Il décidait donc, courant 2016, de troquer sa BMW M3 – aujourd’hui propriété de sa fille Morane – contre une Renault Mégane R.S. Une changement radical pour Pascal qui délaissait une propulsion pour retrouver une traction : « Ce n’est pas ce qui me gênait le plus, mon naturel a toujours été la traction », reconnait-il.

Si le mode de pilotage ne devait pas lui créer problème, en revanche, il était tout à fait conscient qu’il allait devoir se familiariser avec son nouvel environnement, mais surtout adapter sa monture à la Course de Côte. Durant les deux dernières saisons, Pascal s’est attelé à faire évoluer sa Mégane, et même s’il reconnait que la mise au point s’est avérée plus complexe que prévue, il ne regrette pas son choix et n’a jamais songé revenir en arrière : « J’aurais eu sinon le sentiment du travail non accompli, de ne pas avoir fait le tour de la question », analyse-t-il. « A présent, j’ai l’impression d’avoir solutionné ce qui n’allait pas dans les divers domaines, et je suis maintenant curieux de voir ce que cela va donner la saison prochaine. »

Car si Pascal reconnait, « qu’avec la ’’Béhème’’, tout ronronnait depuis plusieurs saisons », il n’en sera pas de même avec la Renault : « Dès que je trouvais l’origine d’un problème et qui nous y apportions une solutions, nous rencontrions un autre souci par ailleurs. Mais sincèrement, à présent, j’ai le sentiment de disposer d’une voiture presque à ma convenance. »

Une saison qui va crescendo !
Un constat qui permet à Pascal Cat de lâcher un soupir de soulagement car la saison 2019 ne fut pas exempte de vexations : « Sur plusieurs épreuves, je ne parvenais pas à rééditer mes chronos de 2017, ce n’était pas évident à accepter. Je reconnais que je n’ai pas trop aimé » lâche-t-il dans éclat de rire.

Lorsque l’on fait remarquer à Pascal Cat que le choix d’une nouvelle voiture l’obligeait à essuyer les plâtres, sa réponse tombe comme un couperet : « Certainement, mais je ne vais pas me plaindre, j’ai la chance de pouvoir assouvir ma passion dans de très bonnes conditions », reconnait-il. « Il est vrai que j’ai dû passer par un temps d’adaptation, qu’il a fallu revoir la tenue de route, que j’avais un problème de turbo qui n’était pas détectable en roulant, mais dont Renault Sport a pris conscience lorsqu’ils ont étudié les acquis que je leur avais envoyés. Depuis j’ai changé le turbo et j’attends impatiemment les retours de Renault Sport qui devraient m’être communiqués rapidement. Mais je sais que côté moteur, la voiture n’a rien à envier à ses rivales. La cellule installée au Mont-Dore, aux 311 mètres, me permet de constater que j’accélère plus fort que toutes les BMW. Mes soucis viennent plus de l’équilibre général de l’auto et du manque de docilité du moteur, ce qui a tendance à augmenter le sous-virage. Mais en adoptant des pneus plus larges, je pense avoir trouvé le bon compromis. »

En quête d’un 9 Trophée FFSA de Groupe N
Avec 81 victoires à son compteur au départ de la saison 2019, et huit Trophées de Groupe FFSA à son palmarès, Pascal Cat ne pouvait avoir comme autre objectif que de partir en quête d’un nouveau trophée : « Et puis parvenir à améliorer les chronos que je réalisais auparavant avec la BMW, ce que malheureusement je ne suis pas parvenu à faire » avoue-t-il humblement. « Après, je suis conscient que sur des épreuves ’’tourniquet’’ comme le Mont-Dore et Limonest, je ne parviendrai pas à faire mieux. Mais j’estime que sur des tracés comme ceux de Vuillafans ou Chamrousse, il y a encore la possibilité de faire mieux. »

Pascal Cat compte parmi les pilotes qui prennent part à l’ensemble des épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne. C’est donc à Bagnols-Sabran, la manche d’ouverture que l’on le retrouvait en début de saison. Une première participation qui se solde par une douzième place en Production et une victoire en Groupe N : « C’est bien… Mais c’est avec la BMW que Morane a eu la gentillesse de me prêter car j’avais un souci de boîte de vitesses sur la Mégane. »

La boite envoyée chez Sabelt était opérationnelle pour le Saint-Pierre, et c’est au volant de sa Renault que Pascal affrontait le tracé cévenol : « Cela m’a donné l’occasion de me comparer à Jiri Los engagé sur l’épreuve européenne au volant d’une Mégane, qui elle n’est pas bridée. Au cumul, je suis derrière, mais je réalise un meilleur chrono que lui sur l’ensemble du week-end. Je suis donc satisfait de ma prestation. »

A Abreschviller, c’est à une modeste cinquième place du groupe N que l’on retrouvait Pascal Cat à l’arrivée. Un résultat que le pilote de l’Ain a du mal à expliquer : « Je ne suis jamais parvenu à me mettre en valeur sur ce tracé », reconnait-il. « J’ai toujours eu un grain de sable qui est venu perturber mes week-ends en Lorraine. Cette année, sous la pluie, j’ai le sentiment de m’être réveillé trop tard. En fin de meeting, j’ai décidé de rouler sans le ’’Bang-Bang’’, ce qui me fait perdre de la puissance, mais rend le moteur plus docile, et au final je vais plus vite. »

C’est par une nouvelle victoire de groupe que Pascal Cat allait conclure son week-end sur la Course de Côte de Thèreval – Agneaux. Un résultat qui le satisfait moyennement : « C’est toujours plaisant de s’imposer, mais il n’y avait pas une grosse concurrence et je suis très loin des temps de la BMW. Après, le record que j’ai signé en 2015 et certainement un des plus rapide, et j’aurais du mal à faire mieux. Et sur ce tracé qui nécessite de nombreux appuis, la Mégane n’est pas à son affaire. »

Ce que Pascal Cat retient avant tout de sa participation à La Pommeraye, c’est qu’il n’est pas parvenu à améliorer son chrono de 2017 : « Pour le reste, rien de vraiment marquant. Sur les épreuves de l’Ouest, je suis un peu seul durant le week-end, et je dois gérer tous les aspects annexes de la course, j’ai donc tendance à faire moins le malin », plaisante Pascal qui se classe deuxième derrière la M3 de Bertrand Simonin.

C’est le même Bertrand Simonin qui devançait Pascal Cat sur l’épreuve Bretonne de Saint Gouëno : « J’aime bien cette épreuve, mais je ne suis pas à mon aise sur ce tracé. J’ai du mal, et sur la dernière manche, j’ai bien failli me faire passer par Ferdinand Loton. J’avoue que je l’aurais mal vécu et que la route du retour aurait été longue » lâche-t-il goguenard. « En fait, le dimanche soir, je ne peux pas hisser la Mégane sur la remorque avec les pneus de course, parce qu’ils sont trop larges. Estimant que les jeux étaient faits, j’ai opté pour des pneus d’essais pour la dernière montée, histoire de ne pas perdre de temps par la suite pour repartir. Et ça a bien failli me coûter la deuxième place, car Ferdinand Loton a signé un super chrono avec sa Honda Civic. »

Dans la configuration qui était celle de sa Mégane à Marchampt, Pascal Cat confie pouvoir se satisfaire de sa position finale, à la troisième place du groupe : « C’est correct, j’attends évidemment mieux par la suite, mais là je peux être content de ce résultat. Après, je sais qu’à Marchampt je suis toujours bien sur la première partie, moins bien sur la seconde, mais ça a toujours été comme ça ! »

La Course de Côte de Vuillafans permettait à Pascal Cat de renouer avec la victoire : « Ce qui me permet de confirmer que la Mégane a un énorme potentiel sur des tracés comme ceux de Vuillafans et de Chamrousse. Je ne suis qu’à une seconde cinq de mon record avec la BMW, je sais qu’il y a encore de la place pour améliorer. Et puis cette année, la tracé n’était pas des plus propres, ce qui n’avantage pas vraiment les tractions qui sur les graviers ont tendance à décrocher. »

A Dunières, Guillaume Gillet imposait sa Mitsubishi devant la BMW M3 de Bertrand Simonin, alors que Pascal Cat plaçait sa Mégane au troisième rang : « L’adhérence est bien meilleure, de gros efforts ont été faits. La seule chose qui manque à Dunières c’est un garde-fou dans le dernier droite avant l’arrivée parce que c’est limite. Pour moi ça ne cause pas de réel problème, mais pour les voitures plus rapides, il ne vaut mieux pas se louper à cet endroit. Pour le reste, j’ai le sentiment que la voiture évoluait, que tout allait dans le bon sens, qu’elle sous-virait moins. »

S’il termine troisième, Pascal Cat à l’honnêteté de reconnaitre que le classement final du Mont-Dore, établi sur une seule montée, l’a avantagé : « Samedi j’ai pu faire des essais pneumatiques, que je n’ai malheureusement pas pu poursuivre le dimanche. Mais il est clair que la météo fait que cette édition ne restera pas dans les annales. »

Chamrousse, point d’orgue de sa saison
A Chamrousse, Pascal Cat retrouvait l’un des tracés qui conviennent à sa Renault, et le pilote allait pouvoir exprimer pleinement son talent pour accrocher un nouveau succès : « Je pense que ce fut une de mes plus belles courses avec la Mégane », analyse Pascal qui au final devance Guillaume Gillet de deux dixièmes. « L’auto peut aller encore plus vite, il faut juste que je peaufine deux ou trois trucs pour aller chercher les derniers dixièmes. Mais je suis vraiment satisfait de la bagarre et de mon week-end ».

Jugée uniquement sur deux montées suite à l’annulation de la dernière ascension, la Course de Côte de Turckheim n’allait pas apporter de réelles satisfaction à Pascal Cat : « L’envie n’était pas là », avoue-t-il. « J’ai eu du mal à trouver la motivation, l’auto fonctionnait, c’est le bonhomme qui n’allait pas, et j’ai été bien puni », reconnait Pascal que l’on retrouve à la sixième place du groupe N.

La saison se terminait à Limonest, où la victoire revenait à Guillaume Gillet qui devançait la Renault Mégane de Pascal à l’arrivée : « Sur ce tracé très serré, je m’attendais à ne pas être à la fête, et finalement, je suis parvenu à me donner pleinement et je suis plutôt satisfait du résultat final. Je sais avoir amélioré mon chrono par rapport à 2017, ce qui est globalement positif. »

9ème Trophée FFSA et victoire dans le Challenge Open N/4
Huitième du Championnat à l’issue de cette saison 2019, Pascal Cat améliore son record de victoires en Groupe N en le portant à 85 succès. Il remporte le Challenge Open N/4, et pour la neuvième fois, le Trophée FFSA du Groupe N. Pour autant, Pascal ne veut pas considérer le bilan comme largement positif : « Il est positif, dans le sens où j’ai terminé sur une meilleure note que j’ai commencé. Mais j’ai connu des périodes difficiles, et la Mégane ne m’a pas toujours apporté les satisfactions que j’attendais. Mais on est sur la bonne voie. »

Cette année encore Pascal Cat a pu compter sur l’aide de soutiens précieux : « Je profite de l’occasion pour remercier mes partenaires, KSK transport Karim Kaanite, Le Garage Rendu Jennifer et Yohann, Yacco Lubrifiants Guillaume Réa, Assurances Aviva Christian Mercier, Mag Auto Philippe Faurax, EB enseigne Eric Bonavent, Garage Gerdy Mickael, Car Xpert Carmine Lombardi, Accro Race Mathieu Thevenot et avec le soutien technique de Michelin et Renault sport Guillaume Fouquet. Un énorme merci pour l'assistance à Bernard Roch qui est à mes côtés depuis 1986 !! A ma fille Morane et sa voiture avec laquelle j’ai débuté la saison ! A Christine pour l'intendance, à Emilie et Lydie. Un grand Merci également à mes parents qui sont venus à Vuillafans malgré la canicule. J’ai aussi une pensée pour tous les bénévoles qui par leur passion nous aident grandement à assouvir la nôtre (commissaires, organisateurs, équipe de secours, photographes, journalistes…) »

Pour 2020, Pascal Cat espère pouvoir enfin tirer la quintessence de sa Mégane avec laquelle il se relancera sur le Championnat : « Je veux arriver à en faire le tour, histoire de ne pas avoir de regret. Je veux l’amener au bout du développement, en gardant à l’esprit que réglementairement nous sommes limités, notamment sur les hauteurs de caisse. Mais la voiture a un potentiel, à moi de le mettre en valeur. Je veux être là l’an prochain pour me faire plaisir avant tout. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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