Sur le podium du Challenge Open F3

Licencié FFSA depuis 1977, Patrick Cholley est un animateur assidu des courses de côte. Et si lors des précédentes décennies, le Franc-Comtois jouait les premiers rôles dans les catégories au sein desquelles il évoluait, aujourd’hui, c’est pour le plaisir qu’il s’engage sur le Championnat de France de la Montagne. Plaisir et bons résultats furent pour Patrick au rendez-vous de cette saison 2021 durant laquelle il a amélioré ses chronos sur l’ensemble des épreuves.

Chez les Cholley, le sport automobile c’est une histoire de famille. Patrick, qui préside aujourd’hui aux destinées de l’ASA Luronne, a transmis le virus à ses fils Ludovic et Arnaud. Et c’est le plus souvent conjointement que tous les trois abordent les épreuves aux volants de leurs Formule 3.

S’il est licencié depuis 1977, ce n’est qu’en 1989 que Patrick prenait part à ses premières courses au volant d’une Marcadier, qui sera remplacée par la suite par une March avant qu’il ne jette son dévolu, aux débuts des années 2000, sur une première F3. Depuis, le Haut-Saônois est resté fidèle à la catégorie. Vainqueur d’une demi-douzaine d’épreuves régionales, il s’est imposé à deux reprises (2005 et 2007) dans la classe F3b sur la Finale de la Coupe de France. Depuis 2017, Patrick est un animateur régulier du Challenge Open F3.

Et il en fut de même en 2021 puisqu’il se lançait pour une nouvelle campagne de France au volant de sa Dallara F306 : « Il était logique pour moi de repartir avec cette auto qui me donnait entière satisfaction », explique Patrick Cholley. « C’est une excellente voiture qui fonctionne parfaitement bien et au volant de laquelle je me sens à mon aise. »

Fidélité à la F3
La courte saison 2020, à l’issue de laquelle Patrick avait terminé cinquième du Challenge Open F3, n’avait pas spécialement sollicité la mécanique, et il n’y avait donc pas lieu de réviser en profondeur la monoplace. Le pilote de Haute-Saône retrouvait donc sa voiture dans la configuration dont elle disposait l’année précédente : « On s’est contenté d’une séance d’essais avec Ludo sur le circuit de Lurcy-Lévis, parce que ses patrons avaient loué la piste et que j’ai pu bénéficier de cette opportunité. » Une séance qui confirmait que tout fonctionnait à la perfection et que la F3 ne présentait pas de problème apparent.

Tout juste sexagénaire, Patrick Cholley n’a plus la prétention de rivaliser face à des pilotes plus jeunes, et notamment face à ses fils dont le talent n’est plus à démontrer : « Mon seul but est de me faire plaisir et d’essayer d’améliorer mes propres chronos. Pour le reste, je n’ai pas d’ambition particulière », reconnait-il.

Pour Patrick Cholley le début de saison aura pour cadre la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes, où il ne manquait pas de se mettre en valeur à terminant à seulement six dixièmes de son fils Arnaud : « C’était un peu compliqué avec la météo, mais c’est toujours plaisant pour moi de terminer juste derrière un de mes fils. A ce jour je n’avais jamais réalisé un aussi bon chrono sur cette épreuve. »

Pour poursuivre sa saison, Patrick se rendait à La Broque, manche de 2ème Division, sur laquelle Arnaud Cholley s’imposait en F3 alors que Patrick accrochait la quatrième place de la classe : « Nous avons passé un excellent week-end sans rencontrer le moindre problème. Là encore j’ai pu améliorer les chronos que j’avais réalisés lors des précédentes éditions, de quoi être à nouveau enthousiaste. »

S’il reconnait apprécier la Course de Côte de Marchampt, Patrick avoue que le début du tracé lui cause quelques soucis : « Je n’arrive toujours pas à aborder l’épingle correctement. Je n’ai jamais réussi, et j’ai abandonné » avoue-t-il dans un éclat de rire. « Je me suis amélioré sur tous les autres secteurs, et de ce fait je réalise un meilleur chrono que lors de mes précédentes participations, mais je suis toujours pénalisé à l’épingle. »

Les Cholley au sommet à domicile
Début août, Patrick Cholley allait coiffer une double casquette à l’occasion de la Course de Côte du Mont de Fourche. Car s’il était engagé sur cette épreuve, il en est également l’organisateur, ce qui l’oblige à un investissement à plein temps : « Heureusement, je suis bien épaulé par des copains bénévoles compétents. Mais il est vrai qu’heureusement que mes fils s’occupent de ma voiture, sinon je ne pourrais pas participer. »

Pour ce qui est de l’aspect sportif, il s’en est fallu de peu que la famille Cholley ne réalise un triplé. Car si Ludovic s’impose au scratch en devançant son frère Arnaud de 40 millièmes, Patrick est seulement devancé par Didier Brun qui le prive de la troisième place : « On espère un jour de monter tous les trois sur le podium, mais il y a toujours quelqu’un qui nous en empêche. Les autres ne veulent pas, ils ne se laissent pas faire », regrette Patrick sur le ton de la plaisanterie. « Ce que je retiens c’est que mes garçons se sont battus pour la victoire et qu’au final nous devançons tous les trois la F2 de Pierre Mayeur, ce qui n’était pas une mince affaire. »

Cela faisait cinq ou six ans que Patrick Cholley n’avait pas eu l’occasion de se rendre à Chamrousse. Le Franc-Comtois redécouvrait donc l’épreuve iséroise et finalement il ne regrettera pas le déplacement : « J’appréhendais un peu les épingles de Chamrousse sur lesquelles je n’ai jamais été spécialement à mon aise. Finalement, notre engagement s’est décidé au dernier moment parce qu’Arnaud était en vacances et qu’il avait l’opportunité de s’engager. Quand on fait le bilan, Arnaud qui n’avait jamais eu l’occasion de prendre part à cette épreuve a super bien roulé (il termine troisième de sa classe derrière David Guillaumard et Didier Brun), et pour ma part je n’avais jamais réalisé d’aussi bons chronos sur cette épreuve. »

Patrick Cholley apprécie tout particulièrement la Course de Côte de Turckheim qui cette année encore allait lui offrir de belles satisfactions : « Tout s’est très bien passé pour Ludo et Arnaud (ils terminent respectivement 1er et 2ème des F3, ndlr) et là encore j’améliore mes chronos et vraiment on a pris un plaisir immense ce week-end. »

La Course de Côte de Limonest était initialement prévue au calendrier de Patrick, mais sa situation au calendrier ne permettait pas au Franc-Comtois de se rendre sur cette ultime manche de la saison : « Le week-end suivant, mon ASA organisait le Rallye de la Luronne et je n’avais pas le temps matériel de me rendre à Limonest. »

Un grand-père en grande forme
A l’heure de faire le bilan, c’est sur le podium du Challenge Open F3 que Patrick Cholley termine cette saison 2021. Un résultat auquel il n’attache pas une énorme importante : « La plus belle chose qui me soit arrivée cette saison, c’est que pour la première fois, je suis grand-père », s’enthousiasme Patrick. Son fils Ludovic et sa compagne Mélanie sont en effet depuis le 19 octobre les heureux parents d’un petit Léo. « Cela promet dans quelques années l’arrivée d’un nouveau Cholley parmi les pilotes », prédit Patrick.

Pour ce qui est de sa prestation sur le championnat, il en est pleinement satisfait : « La voiture a parfaitement fonctionné, je n’ai pas rencontré le moindre souci, j’améliore mes chronos sur toutes les épreuves, donc le bilan est largement positif… Je pense que je dois en partie mes améliorations au fait que j’ai opté pour des pneumatiques Avon un peu plus tendres. Sur certaines épreuves ça donne un avantage. Mais c’était parfois un peu compliqué parce que des gommes plus tendres s’usent plus vite. »

Les premières pensées de Patrick Cholley lorsqu’il s’agit d’évoquer ceux qu’il souhaite remercier vont vers sa famille : « Un immense merci à mes fils Ludovic et Arnaud qui m’aident énormément dans la préparation et les choix de réglages de ma voiture. Merci également à ma belle-fille Mélanie et à Michèle mon épouse qui assure toute l’intendance. Je n’oublie pas nos partenaires Caffè Lattesso, les huiles Yacco, l’équipementier Corbeau et le Conseil Départemental de la Haute-Saône ainsi que tous les bénévoles, commissaires, directeurs de course, mais également les riverains des épreuves, tous ceux grâce à qui nous pouvons courir tous les week-ends. »

La Dallara F306 est vendue… N’allez pas croire pour autant que Patrick Cholley a décidé de ranger casque et gants. Il sera bien de la partie en 2022 : « Je suis en quête d’une nouvelle monoplace et je pense débuter la saison à Bagnols-Sabran, me rendre au Col Saint-Pierre et à Abreschviller et par la suite je serai à Vuillafans, à La Broque, à Turckheim et pour le reste cela dépendra de l’engagement de mes garçons. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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