2ème Division, Groupe A, Open A/4

Ce qui se présentait initialement comme une saison d’apprentissage au volant de sa nouvelle Peugeot 308 Cup, deviendra rapidement pour Stéphane Garcia l’année de toutes les réussites… A l’heure de faire le bilan, l’Orléanais enrichit son palmarès d’un titre de Champion de France de la Montagne 2ème Division Production, d’un Trophée FFSA du Groupe A, et d’un succès sur le Challenge Open A/4. Cinquième du Championnat de France, Stéphane a même eu l’occasion de s’illustrer hors de nos frontières, que ce soit à Fito en Espagne, en Andorre ou au Portugal à l’occasion des FIA Hill Climb Masters.

En 2020, c’est au volant d’une Saxo engagée en F2000 que Stéphane Garcia avait débuté sa saison avant de s’installer derrière le volant d’une Peugeot RCZ. Une année de découverte du championnat, et au final un premier trophée FFSA, celui du Groupe F2000, qui venait étoffer un palmarès sur lequel figuraient des succès en circuit et notamment un titre de Champion acquis en Porsche 718 Sport Cup.

Pour cette saison 2021, son souhait de poursuivre sa progression incitait Stéphane Garcia à jeter son dévolu sur une voiture plus compétitive, capable de venir remporter de nouveaux succès de groupe et de figurer parmi le top 10 du Championnat. Son choix se portait finalement sur une Peugeot 308 Cup : « C’est le fruit d’une longue hésitation et d’une longue discussion avec Ronald (Garcès) qui est toujours de précieux conseils. En Groupe A, l’auto qui s’avérait être la plus performante, c’était la Seat Léon Supercopa MK3. Mais il fallait également se positionner pour le futur qui devrait logiquement passer par l’adoption en France du ’’Performance Factor’’. Et dans ce cadre, la 308 s’avérait plus intéressante. Finalement le ’’Performance Factor’’ n’a pas été retenu pour la saison 2021, dans la logique des choses la Seat MK3 se présentait donc comme plus compétitive », analyse Stéphane. « Après, je savais que la Peugeot serait performante dans sa classe, mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi concurrentielle dans le groupe. »

Une analyse qu’il étoffe en évoquant les atouts de la 308 Cup, qui affiche un poids plus léger que les Supercopa, « et qui bénéficie en plus d’une boîte de vitesses extraordinaire qui permet des passages de rapports ultra-rapide. Cela autorise des freinages tardifs qui nous font gagner du temps. »

Une 308 pour poursuivre sa découverte du Championnat
En quête de sa ’’Lionne’’, Stéphane se rendait dans le Nord de la France pour trouver sa nouvelle monture, quand sur le chemin du retour, il recevait un coup de fil de Jean-Marie Clairet qui lui proposait de venir découvrir une 308 Cup toute neuve : « Il disposait d’une auto dont le propriétaire voulait se débarrasser sans avoir eu l’occasion de courir avec. Cette 308 avait dû faire 500 kilomètres de Track Day, elle était donc impeccable. » N’ayant pas spécialement envie de se pencher sur la configuration côte de sa voiture, Stéphane l’envoyait directement dans l’Aude, chez Nicolas Granier, qui conjointement avec Ronald Garcès s’attelaient à lui offrir une nouvelle livrée et des réglages adaptés à ses prochains rendez-vous.

Le Mont-Dore, Turckheim et Bagnols-Sabran… Les connaissances de Stéphane Garcia sur le Championnat de France de la Montagne se limitaient à ces trois épreuves qu’il avait eu l’occasion de disputer l’année précédente : « De ce fait mes objectifs étaient très limités. Je voulais avant tout découvrir les autres épreuves du Championnat pour être réellement opérationnel à l’aube de la saison 2022… Bien évidemment, mais objectifs évolueront avec les résultats. Lorsque je me suis retrouvé en tête de la 2ème Division et du Groupe A sur le Championnat, je me suis dit qu’il serait judicieux de conserver ces positions. »

A la mi-mai, Stéphane Garcia se rendait en Espagne pour disputer, en compagnie de son ami Ronald Garcès, la Course de Côte de Fito. Le pilote de la 308 n’abordait pas ce rendez-vous dans les meilleures conditions, puisqu’il ne disposait pas de pneus pluie, mais de gommes pluie destinées au circuit : « Il n’y avait plus de pneumatiques disponibles chez Michelin, et j’ai dû composer avec des gommes pluie qui avaient déjà parcouru une centaine de kilomètres. Nous avons eu des averses toute la semaine et ce fut un peu épique. Mais j’ai eu l’occasion de faire une montée sur le sec, ce qui m’a permis de prendre conscience du potentiel de la voiture. J’avais de bonnes sensations au volant, c’était rassurant pour la suite. »

Le week-end suivant, c’est à nouveau la pluie qui accueillait les pilotes engagés sur la Pujada Arinsal, épreuve andorrane, manche d’ouverture de la 2ème Division : « Et là, sous la pluie, je me suis retrouvé en tête du Production, avant que Jordi Caig n’impose sa Porsche sur la dernière montée disputée sur le sec. J’étais pleinement satisfait, j’ai pu me lâcher en ayant cette fois les bons pneus sur le mouillé », confie Stéphane qui se plaçait en tête du Championnat 2ème Division Production.

Le pilote d’Orléans partait alors à la découverte de La Pommeraye, manche d’ouverture du Championnat de France de la Montagne 2021. Une belle découverte qui lui permettait de se positionner à la sixième place, vainqueur du Groupe A et de la manche de 2ème Division inscrite au programme de l’épreuve angevine : « C’est une énorme surprise. Je ne m’attendais pas à être aussi bien. J’espérais pouvoir batailler pour une place dans le top 5 du groupe, mais certainement pas en tête. C’est la première fois que j’ai une auto capable de jouer la gagne, c’était vraiment génial. »

Pour un pilote qui aime la pluie et qui se met rapidement en action, la météo de Vuillafans n’allait pas lui causer de problème. Dans le Doubs, Stéphane allait retrouver une vieille connaissance, Denis Millet, face à qui il avait eu l’occasion d’en découdre lorsqu’il évoluait en rallye dans le cadre du Volant Peugeot 206 : « C’était sympa de se retrouver et pour moi hyper motivant de me mesurer à lui », confie Stéphane qui sur la première montée de course plaçait sa 308 devant la Polo de son adversaire. « C’était plaisant de pouvoir se battre avec une auto qui, sur le papier, est donnée comme plus compétitive », ajoute Stéphane qui, au cumul, termine deuxième du Groupe A à seulement une seconde deux. Excellent résultat lorsque l’on garde à l’esprit que Denis Millet avait comme atout supplémentaire une parfaite connaissance de l’épreuve, alors que Stéphane découvrait le tracé Franc-Comtois.

A Dunières, c’est face à une autre Peugeot 308 Cup que Stéphane Garcia allait devoir se battre, celle de Jean-Pierre Pope : « Et là, une nouvelle fois, ma méconnaissance du tracé me pénalise. J’ai commis deux petites erreurs qui ont calmé mes ardeurs. Je commençais à penser au championnat, je ne me suis donc pas livré à 100% », commente Stéphane qui termine à tout juste une seconde de Jean-Pierre Pope.

Une nouvelle fois, à Marchampt, Stéphane découvrait le tracé. L’objectif était donc avant tout de marquer de précieux points, sans nécessairement aller chercher la victoire : « Avant le départ de la dernière montée, j’ai informé Jean-Pierre (Pope) que je rechaussais des gommes usagées et que je n’avais pas la prétention d’aller le chercher. Avant le double gauche j’avais fait un 180 degrés en cinquième, je n’ai pas voulu par la suite tenter le diable », confie l’Orléanais qui termine septième du Production et deuxième du groupe A.

Au Mont-Dore, Stéphane Garcia retrouvait une épreuve à laquelle il avait déjà participé l’an dernier. L’occasion pour lui de comparer ses chronos et de se rendre compte de sa belle progression : « Il faut vraiment bien connaitre, et au visionnage de mes vidéos, je prends conscience qu’il y a des passages où je suis ’’arrêté’’. Je termine troisième, juste derrière Jérôme Janny qui est un sacré client, et je savais qu’il serait difficile d’aller chercher chez lui Stéphane Auriacombe. Après, l’important ce sont les pilotes engagés sur le championnat, et ceux qui me précèdent ne l’étaient pas. »

C’est à la deuxième place du Groupe A, derrière Jean-Pierre Pope, que l’on retrouvait Stéphane Garcia à l’arrivée de Chamrousse. Une belle découverte pour le pilote du Loiret qui n’avait jamais eu l’occasion de rouler sur ce tracé alpin : « Tout s’est bien passé, même si je n’ai pas été des plus performant. Mais Jean-Pierre avait rapidement creusé l’écart, et pour reprendre la tête il aurait fallu que j’aille chercher un chrono qui m’obligeait à prendre des risques. »

Si Jean-Pierre Pope avait eu l’occasion de chausser des pneus neufs avant Turckheim, Stéphane Garcia a attendu l’épreuve alsacienne - qu’il avait déjà eu l’occasion d’affronter - pour passer des gommes neuves : « Et à mon avis c’est là que je gagne le championnat. Julien (Paget) et Sarah (Bernard-Louvet) avaient signé de très bons chronos dès les essais, mais ma seule préoccupation c’était les temps réalisés par Jean-Pierre. »

S’il n’avait pas l’intention de sortir la grosse attaque sur l’épreuve alsacienne, le choix de Stéphane Garcia sera rapidement conforté par les déboires de ses copains : « Anthony (Dubois), Julien (Paget), Manu (Brunet) et Thierry (Tierce) sont sortis forts. Trois animateurs du groupe A manquaient à l’appel, ça incite nécessairement à la prudence. »

En conclusion de la saison, Stéphane Garcia retrouvait un tracé qu’il affectionne, celui de Limonest : « C’est un peu typé rallye, j’aime bien. Je savais que Jean-Pierre n’était pas sur un terrain qu’il connaissait à la perfection. J’ai pu me faire plaisir. » Plaisir et résultat puisque Stéphane place sa 308 Cup à la sixième place, deuxième du Groupe A derrière la Seat de Sarah Bernard-Louvet.

Les FIA Hill Climb Masters pour conclure en beauté
En cette fin de saison, le rendez-vous majeur c’était les FIA Hill Climb Masters. Et même s’il se rendait à la Finale de la Coupe de France de la Montagne sur laquelle il était qualifié, Stéphane savait que ses prétentions allaient être limitées : « D’autant qu’il était impossible de trouver des pneus neufs et que j’abordais donc cette Finale avec des gommes passablement usagées. » S’il ne jouait pas les premiers rôles sur la Montée des Sarmentelles, Stéphane parvenait malgré tout à remporter sa classe : « Je profite de l’occasion pour remercier Jacques Paget qui voulait me prêter des pneus pour la dernière ascension afin que je tente de revenir au combat. »

Une interprétation dans le règlement du Championnat 2ème Division incitait Stéphane Garcia à se rendre par la suite à Lodève, car il n’avait pas la certitude d’être pleinement assuré du titre de Champion de France de la Montagne 2ème Division Production : « J’ai vraiment roulé pour terminer, ce qui n’est pas le plus attrayant. Mais je n’avais rien à gagner et tout à perdre parce qu’au lendemain de l’épreuve je partais à Braga. »

Les FIA Hill Climb Masters étaient attendu par l’ensemble des Montagnards, Stéphane Garcia ne fait pas exception : « Avant tout je tiens à remercier chaleureusement Julien Dupont qui, à l’issue de la Finale de la Coupe de France, m’a prêté ses pneus pour que je puisse me rendre au Portugal. » L’épreuve portugaise laissera un rendez-vous impérissable pour l’Orléanais : « C’est un truc que tout pilote devrait vivre. Je suis allé au Portugal avec l’intention de réellement me lâcher, quitte à prendre des risques. Ce fut payant puisque j’étais en tête de ma catégorie après la deuxième manche. J’ai réalisé de très bons chronos face à des Mitsubishi qui font étalage d’une énorme puissance », estime Stéphane qui termine troisième du Groupe 4 dans la catégorie 1.

« Je garderai avant tout à l’esprit l’ambiance entre pilote français, cet esprit de partage et de convivialité. C’est pour ça que je suis venu à la Course de Côte et ces moments là font que j’assouvis pleinement ma passion », ajoute Stéphane. « Ronald ramène la Coupe des Nations, Nicolas (Granier) ne roulait pas mais nous a accompagné, ça restera un énorme souvenir et nous espérons tous les trois pouvoir revivre ça. »

Cumul de trophées pour une saison bien remplie
Champion de France de la Montagne 2ème Division Production, Stéphane Garcia remporte le Trophée FFSA du Groupe A et le Challenge Open A/4. De quoi être pleinement satisfait d’une saison qui fut longue et intense : « Je ne sais pas si je pourrai refaire une saison aussi pleine en termes de participation. Pour ce qui est des résultats, j’en suis ravi, mais comme tout compétiteur j’espère pouvoir faire mieux dans l’avenir », confie Stéphane qui termine cinquième du Championnat Production. « Pour le reste, j’ai adoré les échanges et les moments passés avec les copains, les reconnaissances avec Nicolas, Ronald, Sébastien Lemaire et les autres copains. Je sais que je leur dois d’avoir rapidement intégré les profils des épreuves grâce à leurs nombreux conseils. La connaissance des tracés est un atout majeur, et je suis persuadé que Ronald, Nicolas et Sébastien m’ont permis d’accroitre une expérience que je n’aurais pu acquérir que sur plusieurs montées voire à l’issue de plusieurs années. »

Stéphane n’oublie pas également tous ceux qui l’ont accompagné durant cette saison : « Je tiens à remercier ma compagne, sans son implication je n’aurais pas obtenu ces résultats, Nicolas, Ronald, Claire, Anouk et les enfants avec qui nous avons passé des moments extras, ainsi que tous les amis avec qui nous avons partagé chaque course. Merci à tous mes partenaires, Continental, Winamax, Carrosserie Granier (N. Granier), LGTN (G. Martinez), Fiteco (S. Fremondière), DRT Compétition (D. Charles), Mc Design (M. Cammarès), Sarl RAS (G. Lécuyer), Michelin (P. Planeix), Nicolas Millet Photography, Teknic & RS Events. »

En toute logique on devrait retrouver Stéphane Garcia sur le Championnat de France de la Montagne en 2022 : « Mais ça ne sera pas avec la 308 Cup puisqu’elle est vendue. J’attends de voir la finalisation de la réglementation, et en fonction de cela, je porterai mon choix sur une voiture évoluant en Groupe A ou en GTTS », conclut Stéphane Garcia.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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