Corentin Starck Champion de Belgique

Malgré une campagne de France passablement réduite suite à une casse de son moteur, Corentin Starck peut être satisfait de sa saison. Le Belge, qui a signé à Turckheim son premier succès sur une manche du Championnat de France, remporte en fin de saison un premier titre de Champion de Belgique.

Corentin Starck est un habitué du Championnat de France de la Montagne. En 2015, c’est au volant d’une Norma 2 litres qu’il s’attaquait à la Course de Côte de Turckheim. Et déjà le jeune belge ne manquait pas de s’illustrer en remportant la classe CN/2. L’année suivante, il prenait part à quatre manches de notre championnat. On le retrouvait à Bagnols-Sabran où il terminait à la troisième place du scratch, puis à Abreschviller où il terminait deuxième des protos 2 litres avant de signer deux victoires de classe à Vuillafans et à Turckheim.

En 2017, Corentin s’engageait officiellement sur le championnat, toujours au volant d’une Norma M20 FC 2 litres. Une saison en demi-teinte pour le Belge qui signait de nouvelles victoires de classe, mais qui connaissait dans le même temps quelques soucis qui l’empêchaient de tirer réellement son épingle du jeu. S’il poursuivait dans la classe CN/2 en 2018, Corentin Starck troquait alors sa Norma contre une Osella avec laquelle il prenait part à plusieurs épreuves chez lui en Belgique, mais également en France : « Mais j’ai rencontré pas mal de problèmes avec cette voiture et je suis sorti de la route sur la Course de Côte de Saint Ursanne – Les Rangiers, en Suisse. J’ai détruit l’auto… De ce fait par la suite, je n’ai quasiment plus roulé », explique le Belge.

A la découverte de la Nova-Proto E2-SC/2
Son grand retour Corentin Starck le fera en 2022, en engageant une Nova-Proto NP01 sur le Championnat de France de la Montagne. Pour l’occasion, il décidait de rejoindre la classe E2-SC/2 : « Initialement j’étais à la recherche d’une voiture, sans trop vraiment savoir vers quoi me tourner. Ensuite, je me suis dit qu’il était judicieux de trouver une E2-SC/3, mais lors d’une discussion avec Guillem Roux de chez Nova-Proto, il m’a fait connaitre son intention de monter un Proto propulsé par un moteur Hartley pour rouler en E2-SC/2, et nous nous sommes mis d’accord pour lancer ce projet communément », explique Corentin. Pour ce qui est de son programme sportif, Corentin Starck avait prévu de disputer l’ensemble du Championnat de Belgique des Courses de Côte, et de s’engager sur un Challenge Open en France avec un programme minimum de six courses.

C’est le dimanche précédent la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture du championnat, que Corentin Starck récupérait sa nouvelle monture. Il ne lui restait donc que peu de temps pour découvrir le maniement de sa Nova-Proto : « Je me suis contenté de faire quelques tours sur une piste de karting, donc au mieux j’ai pu passer la seconde. Pas vraiment suffisant pour bien comprendre le comportement de la voiture, et là j’avoue avoir hésité à me rendre à Sabran, estimant que je n’étais absolument pas prêt. »

Corentin qui n’avait pas roulé depuis près de quatre ans, et qui découvrait sa nouvelle monture, décidait malgré tout de s’aligner au départ de la manche inaugurale du championnat, mais sans réel objectif : « Mais clairement, au départ de la saison il aurait été très prétentieux d’afficher des ambitions dans ces conditions. Je savais que la voiture disposait d’un énorme potentiel, mais j’avais vraiment tout à découvrir. Je voulais avant tout progresser, faire quelques courses en France avant d’attaquer le Championnat de Belgique qui restait mon objectif prioritaire », confie-t-il.

Les débuts à Bagnols-Sabran s’annonçaient donc difficile, et Corentin ne cache pas que ce week-end gardois fut compliqué : « Sur la première montée, je n’osais quasiment pas resté à fond en ligne droite tellement ça attaqué fort alors que je n’avais encore jamais eu l’occasion de passer toutes les vitesses sur cette voiture. Le tracé de Bagnols n’offre pas les meilleures conditions pour se sentir à son aise, et j’ai vraiment dû prendre sur moi. Au final le résultat est correct mais loin de ce que la voiture peut m’offrir », estime le Belge qui ne peut se satisfaire d’une belle huitième place au scratch, cinquième du groupe E2-SC, ce qui pour un retour en satisferait beaucoup d’autres.

S’il avait déjà eu l’occasion de s’illustrer à Bagnols-Sabran où il avait notamment terminé troisième, en revanche Corentin découvrait le long tracé du Col Saint-Pierre : « Les vidéos étaient prometteuses, et ça s’est confirmé une fois sur place, ce parcours est fabuleux. Pour une première, alors que nous avons eu quelques petits soucis dimanche avec une perte de pression du turbo, le résultat est plutôt enthousiasmant. J’ai bien progressé dans mes chronos et j’ai vraiment hâte de retrouver cette épreuve », commente Corentin qui terminait sixième au scratch.

C’est à la même sixième place que l’on retrouvait la Nova-Proto du Belge à l’arrivée d’Abreschviller : « Là encore j’ai eu le sentiment de progresser et sur un parcours que je n’affectionne pas particulièrement j’ai passé un excellent week-end » commente Corentin qui comme à Bagnols-Sabran et sur le Col Saint-Pierre remporte la classe E2-SC/2. « Le résultat est bon, d’autant qu’en ce début de championnat, je roulais encore avec des pneumatiques d’occasion qui avaient déjà effectué six ou sept courses avant que je les achète. »

C’est ensuite à Vuillafans que l’on retrouvait Corentin Starck pour une épreuve qui allait l’obliger à revoir son programme : « J’ai cassé une chaine de distribution. Après ça il a fallu ouvrir le moteur pour voir l’étendue des dégâts et là ce fut le coup de massue. A ce moment-là nous étions dans le doute, car même si je disposais de certaines pièces, j’étais conscient qu’il y avait une pénurie pour trouver certains éléments indispensables à la réparation. De ce fait j’ignorais totalement quand est-ce que je pourrais reprendre le volant », explique Corentin.

Son retour, il le fera sur le Championnat Belge, avant en fin de saison de faire une apparition à Turckheim. Une apparition particulièrement remarquée puisqu’à l’issue d’un combat acharné avec Billy Ritchen, Corentin, auteur d’un excellent chrono sur la dernière ascension, venait inscrire son nom au palmarès de l’épreuve alsacienne. Une première victoire sur une manche du Championnat de France de la Montagne, que la colonie belge présente à Turckheim ne manquait pas de fêter copieusement : « Lorsque j’ai récupéré ma voiture pour aller disputer la Course de Côte de M de Bomerée en Belgique, j’avais le sentiment que tout fonctionnait et que j’étais vraiment à mon aise dans la voiture. J’étais vraiment dans le rythme », se souvient Corentin. « Turckheim est une course que j’apprécie, sur laquelle j’avais des pneus neufs, donc tout était réuni pour faire quelque chose de bien. Mais bien évidemment je ne m’attendais pas à m’imposer. Je pensais être en mesure de finir dans le top 5, voire de monter sur le podium, mais en aucun cas de gagner. »

Ce succès était émotionnellement fort pour Corentin qui connait bien l’épreuve alsacienne : « Depuis que je suis tout petit je viens à Turckheim avec mes parents, c’est une épreuve qui me faisait rêver quand j’étais enfant, et inscrire mon nom au palmarès c’est tout simplement génial. »

Un succès sur le CFM, un titre de Champion en Belgique
Durant cette saison 2022, Corentin Starck a pris part à six épreuves du Championnat de Belgique des Courses de Côte. Six participations, et six victoires pour le pilote de la Nova-Proto qui en fin de saison remportait le titre de Champion de Belgique : « Le niveau n’est pas aussi élevé qu’en France, et avec la voiture dont je disposais, il était assez logique que je remporte le titre. Mais avec les trois courses auxquelles je n’ai pu participer à cause de la casse moteur, je n’avais aucun joker », analyse humblement Corentin.

Même s’il n’a pas pu mener à bien comme il le souhaitait sa campagne de France, Corentin Starck ne peut occulter qu’elle se solde par une victoire scratch, la toute première d’un Proto E2SC-2 à ce niveau, et que dans le même temps il est allé chercher un titre national en Belgique : « Je pense que c’est ma meilleure saison. Le seul objectif du début de saison était de me familiariser avec la voiture et de progresser au fil des épreuves. C’est ce que j’ai fait avec de bons résultats en fin d’année et en prime une victoire. L’autre côté positif, c’est que je n’ai pas commis la moindre erreur, pas un seul tête-à-queue, pas une seule touchette. En début d’année, j’aurais signé des deux mains pour un tel résultat. »

S’il peut être satisfait de sa saison, Corentin Starck peut également se réjouir du soutien de ses proches et de ses partenaires qu’il tient à remercier : « Un grand merci à ma compagne Alison qui s'implique beaucoup, mes parents, mes partenaires : spécialement à Nova Proto et Emap Motors pour le travail effectué sur la voiture qui nous a vu progresser tout au long de la saison pour arriver à une machine redoutable. Merci à Jean-Pierre Vasile et sa société Styl&Grip stages de pilotage, TC Bike, LP Auto Service, Billagaz, Sébastien Renard Entreprise de Construction, Laurent Mottet Parcs et Jardins, ainsi qu'à ceux qui me sont fidèles depuis maintenant quelques années déjà, Carlos Pereira et son garage Auto-Service (spécialiste Porsche Luxembourg), Fred Errard assurances, le camping-restaurant Le Ban de Laviot et mon club le "Gaume Racing Club". »

S’il est clair que Corentin Starck repartira en 2023 au volant de sa Nova-Proto NP-01, en revanche il est aujourd’hui dans l’incapacité de dévoiler un quelconque programme sportif : « Pour le moment je n’ai rien décidé, tout dépendra des budgets. J’aimerais bien évidemment pouvoir disputer plus d’épreuves en France, mais pour cela il faut trouver des financements. Donc nous verrons bien. »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Corentin Starck.

 


← Retourner à la liste d'articles