Cinquième du Challenge Open GTTS/4

Malgré quelques déboires dus à une Volvo TC10 S60 dont il ne tire pas encore la quintessence, Pierre Béal a su une nouvelle fois se mettre en valeur sur les épreuves de la saison 2022. L’Isérois, qui espérait entrer dans le top 5 face à une concurrence plus relevée que jamais, a atteint cet objectif à plusieurs reprises.

Ancien rugbyman, Pierre Béal est un compétiteur dans l’âme et un animateur de longue date du Championnat de France de la Montagne. Durant plus de vingt ans, c’est aux volants de différentes BMW qu’il s’illustrait sur les courses de côte hexagonales, glanant de nombreux succès et se positionnant parmi les hommes forts du Championnat Production. On a pu le voir à maintes reprises sur les podiums, et à l’issue de la saison 2013 il terminait à la troisième place du championnat, avant de se retrouver au pied du podium l’année suivante.

2017 marquera un tournant dans la carrière sportive de Pierre Béal qui pour la première fois faisait des infidélités à la marque munichoise pour céder aux appels d’une belle suédoise. C’est en effet au volant d’une Silhouette Volvo TC10 S60 que l’on retrouvait l’Isérois. Une auto qui sur le papier disposait d’un énorme potentiel. Mais venue du circuit, elle demandait un gros travail de configuration en côte avant d’espérer en tirer la quintessence sur les épreuves du CFM.

La saison 2018 n’allait pas offrir à Pierre les résultats espérés. Une coupure moteur sur la Course de Côte de Donzy bloquait les roues de la Volvo, et Pierre ne pouvait éviter une violente sortie de route. La saison du pilote isérois s’arrêtait prématurément, et il devait à nouveau entreprendre un long travail avant que sa monture ne puisse être relancée. La saison 2019 permettra à Pierre Béal d’avancer pas à pas dans le développement de sa voiture dont le comportement s’améliorait au fil des épreuves. En fin de saison, à Limonest, il renouait avec un podium qui s’était refusait à lui depuis de nombreux mois.

La saison 2020, écourtée à cause de la crise sanitaire liée à la Covid, n’offrira pas l’occasion à Pierre Béal de prendre le volant. On le retrouvait pour un court programme de quatre épreuves en 2021. Et malgré plusieurs soucis techniques, dont un qui engendrait une sortie de route à Dunières, Pierre Béal parvenait à se mettre en valeur en accrochant la troisième place à Vuillafans avant de se classer deuxième à Limonest.

En quête de places dans le top 5
Il était alors clair que le travail effectué portait ses fruits et que la Volvo TC10 S60 s’avérait compétitive : « Mais il restait encore une importante somme de travail avant de la rendre réellement performante. Il est clair que le potentiel est énorme, mais qu’au départ de la saison 2022 nous n’étions pas encore en mesure de l’exploiter pleinement », confie Pierre.

Une optimisation des réglages d’autant plus difficile à mettre en œuvre que Pierre Béal n’avait pas le temps matériel durant la pause hivernale de se pencher sur sa Volvo : « Je n’ai vraiment pas eu l’occasion de faire le moindre développement et je l’ai retrouvée dans la configuration exacte de ce qu’elle était en 2021 », confie l’Isérois qui se contentait d’une courte séance d’essais sur le circuit de Bresse : « Afin d’être sûr que tout fonctionnait. »

Même s’il manquait cruellement de préparation à l’heure d’aborder cette nouvelle saison, les deux podiums réalisés l’année précédente lui permettaient d’estimer être en mesure de tirer son épingle du jeu : « J’avais comme ambition de terminer les courses dans le top 5, même si je savais qu’avec un plateau de GTTS/4 nettement plus fourni que par la passé, ça ne serait pas chose facile », analyse-t-il.

Les débuts de Pierre Béal furent plus compliqués que prévus sur une Course de Côte de Bagnols-Sabran où la mécanique allait lui donner quelques soucis : « Cette édition de Sabran fut pour moi très difficile, d’autant que l’étroit tracé de cette manche d’ouverture du championnat n’est pas celui qui convient le mieux à la voiture » reconnait Pierre que l’on retrouvait à une modeste neuvième place.

La prestation de l’Isérois sera nettement plus conforme à ses attentes sur le Col Saint-Pierre où il plaçait sa Volvo S10 TC60 à la quatrième place : « C’est nettement plus satisfaisant, les sensations étaient bonnes, je n’ai rencontré aucun problème et malgré les difficultés de ce tracé je parviens à signer un bon résultat. Un Saint-Pierre n’est jamais facile, mais cette année je suis plutôt content de ce que j’ai pu faire, d’autant que je découvrais les pneumatiques Michelin avec lesquels je n’avais jamais roulé. »

Mais sa participation à Abreschviller sera pour Pierre Béal décevante. Sixième, le pilote du Team BP Autosport espérait mieux : « Sur ce court tracé je pensais réellement être à mon aise, et je n’y suis pas arrivé. Je ne pourrais pas invoquer des raisons particulières à mon manque de performances, dans mon esprit c’est moi qui ne roulais pas assez vite. »

Le tracé de La Pommeraye n’est pas celui sur lequel Pierre est le plus à son affaire : « C’est une des manches du championnat, il faut bien être présent, mais je reconnais que les passages entre les rails sur le haut du parcours ne retiennent pas mon affection. Ce n’est pas l’épreuve qui me laissera cette année le meilleur souvenir », reconnait Pierre qui terminait au septième rang.

C’est à la même septième place qu’il figurait sur les feuilles de classement à l’issue de la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes : « Je suis dans l’incapacité de dire si c’est moi qui vieillis ou si c’est la voiture qui manque de performances, mais je ne suis pas dans les temps que je voudrais réaliser. C’est une course sur laquelle il faut vraiment être dedans, et je ne l’étais pas. »

Le week-end à Dunières allait mal débuter pour Pierre Béal qui cassait un disque de frein sur la première montée de course : « Cela a entrainé ma sortie de route sur le deuxième virage à droite. J’ai cassé un demi-train, endommagé la carrosserie, mais heureusement j’ai pu repartir. Mais il est clair que ça m’a bien calmé et même si je termine le week-end, le résultat n’est pas au rendez-vous. »

En revanche, le résultat sera nettement plus probant à Marchampt où Pierre Béal accrochait la cinquième place : « Là ça allait nettement mieux, le tracé convient mieux à ma voiture et tout s’est passé comme je pouvais l’espérais, sans encombre et sans le moindre souci. Et dans ces conditions, on voit que le résultat est là. C’est une belle satisfaction. »

C’est ensuite à domicile, sur la Course de Côte de Chamrousse que l’on retrouvait l’Isérois. Et là encore il allait jouer aux avant-postes en terminant à la quatrième place : « Le résultat est là, mais je regrette l’annulation de la dernière montée parce que j’étais bien motivé et je pouvais espérer améliorer mon chrono. A mon sens, il m’était possible d’aller chercher un podium. Donc même si je suis satisfait du résultat, j’ai tout de même une petite déception. »

Limonest est une course qui a souvent réussi à Pierre Béal. A de nombreuses reprises il s’est hissé sur le podium de cette ultime manche de la saison. Mais cette édition 2022 ne sera pas marquée par la réussite : « Sur le moment je ne comprenais pas pourquoi j’étais aussi loin des chronos que je signe habituellement. Mais après analyse, on s’est aperçu que j’avais un problème d’embrayage, et qu’il m’était donc impossible de défendre pleinement mes chances », confie Pierre qui se classait huitième sur l’épreuve rhodanienne.

A l’issue de cette dernière confrontation du championnat, Pierre retrouvait le circuit de Bresse afin de mieux cerner d’où pouvaient provenir les problèmes qui affectaient sa voiture : « Et c’est là que l’on a compris que l’embrayage donnait des signes de grosse fatigue. D’une part l’embrayage patinait mais en plus je ne disposais pas de toute la puissance. »

Cinquième du Challenge Open GTTS/4.
Excepté sa petite touchette à Dunières, Pierre Béal estime s’être tiré de nombreux faux-pas et de ce fait tire un bilan positif de cette saison 2022 : « J’ai fait pour le mieux, avec une Volvo qui est loin d’être optimisée. Je ne dispose pas des atouts que peuvent présenter mes adversaires, l’ABS, le contrôle anti-patinage, l’aide au démarrage, tous ces plus qui font la différence. J’ai encore un énorme travail à faire si je veux réellement disposer d’une auto compétitive. Mais pour cette année 2022 ce n’est pas trop mal, même si on peut toujours mieux faire. »

S’il conserve son optimisme, Pierre Béal conserve également la confiance de partenaires qui lui sont fidèles : « Un immense merci au Team BP Autosport, Autovision à Villefontaine, la Mairie de Saint-Quentin-Fallavier, les Charpentes Industrielles CIMOB, le Garage Curt à Chèzeneuve, les Matériaux de Construction SAMSE, Hanotte Bois et les bien évidemment les Charpentes Béal. Je n’oublie évidemment pas Nathalie, ma compagne, qui me motive à retourner sur les épreuves ainsi que mon fils Alexis et Fred qui a réparé la Volvo samedi à Dunières pour que je puisse repartir le dimanche. »

S’il sait d’ores et déjà qu’il n’aura pas le temps matériel de prendre part à l’ensemble des épreuves du Championnat de France de la Montagne en 2023, Pierre Béal compte malgré tout aligner sa Volvo sur plusieurs épreuves : « J’ai trop de boulot pour définir d’ores et déjà mon programme, mais je pense être au départ de trois ou quatre épreuves du CFM, et si j’ai la possibilité, de m’aligner sur une ou deux manches du Championnat d’Europe, avec comme seul objectif de m’amuser. Je me verrai bien disputer la Course de Côte de Trento en Italie, et Saint Ursanne – Les Rangiers en Suisse. Nous verrons bien ! »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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